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23/10/2020-19:29

Hélène Ginabat

L’Accord Chine-Saint-Siège, renouvelé pour 2 ans: un point de départ (traduction complète)

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L’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la Chine, sur la nomination des évêques, est « surtout le point de départ pour des ententes plus larges et de long terme », lit-on dans L’Osservatore Romano du 22 octobre 2020. Il vient d’être prolongé pour deux ans.

Se référant à l’enseignement de la Constitution conciliaire Lumen gentium, le texte devrait progressivement assurer « d’une part l’unité de foi et de communion entre les évêques et, d’autre part le plein service en faveur de la communauté catholique en Chine ».

Le quotidien du Vatican publie en première page, le 22 octobre 2020, un long communiqué destiné à « approfondir le but et les motifs » du renouvellement pour deux ans de l’Accord provisoire, validé le jour même par les deux parties.

Il redit que les motifs ne sont pas d’ordre « géopolitique » mais « de nature ecclésiologique et pastorale » : il s’agit de « soutenir et de promouvoir l’annonce de l’Évangile dans ce pays, en reconstituant la pleine et visible unité de l’Église ».

« Le chemin est encore long et n’est pas exempt de difficultés », précise-t-on dans le communiqué. « Profondément conscient » de toutes les questions « préoccupantes », « concernant la vie de l’Eglise catholique en Chine » qui n’ont pas encore pu être abordées, le Saint-Siège « en tient compte et ne manque pas d’attirer l’attention du Gouvernement chinois pour favoriser un exercice plus fructueux de la liberté religieuse ».

Voici notre traduction complète de l’article paru dans L’Osservatore Romano en italien du 21 octobre 2020, qui explique tout sur cet accord et son prolongement.

HG

Le Saint-Siège et la République populaire de Chine renouvellent

l’Accord provisoire sur la nomination des évêques pour deux ans encore

L’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine, concernant la nomination des évêques a été signé à Pékin le 22 septembre 2018. Entré en vigueur un mois plus tard, pour une durée de deux ans ad experimentum, l’Accord expire donc aujourd’hui. A l’approche de cette date, les deux parties ont évalué divers aspects de son application et ont convenu, à travers un échange officiel de Notes verbales, d’en prolonger la validité pour deux années supplémentaires, jusqu’au 22 octobre 2022. Par conséquent, le renouvellement de l’Accord provisoire semble être une occasion propice pour en approfondir le but et les motifs.

Le but principal de l’Accord provisoire sur la nomination des évêques en Chine est de soutenir et de promouvoir l’annonce de l’Évangile dans ce pays, en reconstituant la pleine et visible unité de l’Église. En effet, les motifs principaux qui ont guidé le Saint-Siège dans ce processus, en dialogue avec les Autorités du pays, sont fondamentalement de nature ecclésiologique et pastorale. La question de la nomination des évêques revêt une importance vitale pour la vie de l’Église, au niveau local comme au niveau universel.

A cet égard, dans la Constitution dogmatique sur l’Église, le concile Vatican II affirme que « Jésus Christ, Pasteur éternel, a édifié la sainte Église en envoyant ses Apôtres, comme lui-même avait été envoyé par le Père (cf. Jn 20, 21) ; il a voulu que les successeurs de ces Apôtres, c’est-à-dire les évêques, soient dans l’Église, pasteurs jusqu’à la consommation des siècles. Mais, pour que l’épiscopat lui-même fût un et indivis, il a mis saint Pierre à la tête des autres Apôtres, instituant, dans sa personne, un principe et un fondement perpétuels et visibles d’unité de la foi et de communion. » (Lumen gentium, 18).

Cet enseignement fondamental, qui concerne le rôle particulier du Souverain pontife à l’intérieur du Collège épiscopal et dans la nomination même des évêques, a inspiré les négociations et a servi de référence à la rédaction du texte de l’Accord. Il assurera, petit à petit, chemin faisant, d’une part l’unité de foi et de communion entre les évêques et, d’autre part le plein service en faveur de la communauté catholique en Chine. Déjà aujourd’hui, pour la première fois après tant de décennies, tous les évêques en Chine sont en communion avec l’Évêque de Rome et, grâce à la mise en œuvre de l’Accord, il n’y aura plus d’ordinations illégitimes.

Il est toutefois nécessaire de noter qu’avec l’Accord, n’ont pas été abordées toutes les questions ouvertes ou les situations qui suscitent encore de la préoccupation pour l’Église, mais exclusivement la question des nominations épiscopales, décisive et incontournable pour garantir la vie ordinaire de l’Église, en Chine comme partout dans le monde. Récemment, dans son intervention sur « L’Église catholique en Chine entre passé et présent », au congrès qui s’est déroulé à Milan le 3 octobre, à l’occasion du 150e anniversaire de l’arrivée des missionnaires du PIME dans le Henan, le card. Pietro Parolin, secrétaire d’État, a fait observer [cf. Zenit du 9 octobre 2020, ndlr] qu’il existait certains malentendus au sujet de l’Accord provisoire. Beaucoup de ceux-ci viennent de l’attribution à l’Accord d’objectifs qu’il n’a pas, ou de corrélations avec des questions politiques qui n’ont aucun rapport avec celui-ci.

Rappelant que l’Accord concerne exclusivement la nomination des évêques, le cardinal Parolin s’est dit conscient de l’existence de différents problèmes concernant la vie de l’Église catholique en Chine, mais également de l’impossibilité de les affronter tous ensemble. La stipulation de l’Accord constitue donc le point d’arrivée d’un long chemin entrepris par le Saint-Siège et la République populaire de Chine, mais il est également et surtout le point de départ pour des ententes plus larges et de long terme. L’Accord provisoire dont le texte, étant donné sa nature expérimentale, a été gardé confidentiel d’un commun accord, est le fruit d’un dialogue ouvert et constructif.

Cette attitude de dialogue, alimentée de respect et d’amitié, est fortement voulue et encouragée par le Saint-Père. Le pape François est bien conscient des blessures qui ont affecté la communion de l’Église dans le passé et, après des années de longues négociations, commencées et menées par ses prédécesseurs et dans une indubitable continuité de pensée avec eux, il a rétabli la pleine communion avec les évêques chinois ordonnés sans mandat pontifical et a autorisé la signature de l’Accord sur la nomination des évêques, dont l’ébauche avait d’ailleurs été déjà approuvée par le pape Benoît XVI.

Le card. Parolin a souligné que le dialogue actuel entre le Saint-Siège et la Chine avait des racines anciennes et qu’il était la continuité d’un chemin initié il y a très longtemps. En effet, les derniers papes ont cherché ce que le pape Benoît XVI a indiqué comme le dépassement d’une « situation lourde de malentendus et d’incompréhensions », qui ne « sert ni les Autorités chinoises ni l’Église catholique en Chine ».

Citant son prédécesseur Jean-Paul II, il écrivait en 2007 : « Ce n’est un mystère pour personne que l’activité du Saint-Siège, au nom de toute l’Église catholique et — je crois — au nom de toute l’humanité, souhaite l’ouverture d’un espace de dialogue avec les Autorités de la République Populaire de Chine, dans lequel, les incompréhensions du passé ayant été surmontées, l’on puisse travailler ensemble pour le bien du Peuple chinois et pour la paix dans le monde » (Lettre du pape Benoît XVI aux évêques, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs de l’Église catholique en République populaire de Chine, n. 4).

Du côté de certains secteurs de la politique internationale, on a cherché à analyser l’action du Saint-Siège essentiellement selon une herméneutique géopolitique. En revanche, dans le cas de la stipulation de l’Accord provisoire, il s’agit pour le Saint-Siège d’une question profondément ecclésiologique, en conformité avec deux principes qui s’expriment ainsi : « Ubi Petrus, ibi Ecclesia » (S. Ambroise) et « Ubi episcopus, ibi Ecclesia » (S. Ignace d’Antioche). En outre, il y a la pleine conscience que le dialogue entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine favorise une recherche plus fructueuse du bien commun, au bénéfice de toute la communauté internationale.

C’est précisément avec ces intentions que Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États, a rencontré M. Wang Yi, conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, dans l’après-midi du 14 février 2020, à Munich, en marge de la 56e édition de la Conférence sur la Sécurité même si, de fait, leur première rencontre personnelle, non officielle, avait eu lieu à l’occasion d’une Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies à New York. Il convient de noter que les deux rencontres se sont tenues dans le contexte de la diplomatie multilatérale qui agit en faveur de la paix et de la sécurité mondiale, cherchant à saisir tous les signes, même minimes, qui permettent de soutenir la culture de la rencontre et du dialogue.

Comme cela a été rendu public par le Saint-Siège, lors du colloque tenu en Allemagne, les contacts entre les deux parties, qui ont évolué positivement au fil du temps, ont été évoqués. À cette occasion, la volonté de poursuivre le dialogue institutionnel au niveau bilatéral a donc été renouvelée afin de favoriser la vie de l’Église catholique et le bien du peuple chinois. Une plus grande coopération internationale a également été souhaitée afin de promouvoir la coexistence civile et la paix dans le monde, et des considérations sur le dialogue interculturel et les droits de l’homme ont été échangées. En particulier, l’importance de l’Accord provisoire sur la nomination des évêques, désormais étendu, a été soulignée, dans l’espoir que ses fruits seront toujours plus grands, à partir de l’expérience acquise au cours des deux premières années de son application.

En ce qui concerne les résultats obtenus à ce jour, sur la base du cadre normatif établi par l’Accord, deux évêques ont été nommés (Mgr Antoine Yao Shun, de Jining, dans la Région autonome de la Mongolie intérieure, et Mgr Etienne Xu Hongwei, à Hanzhong, dans la province du Shaanxi), tandis qu’un certain nombre d’autres processus pour les nouvelles nominations épiscopales sont en cours, certains en phase initiale et d’autres en phase avancée.

Même si, statistiquement, cela peut ne pas sembler un grand résultat, cela représente toutefois un bon début, dans l’espoir de pouvoir atteindre progressivement d’autres objectifs positifs. On ne peut négliger le fait que, ces derniers mois, le monde entier a été presque paralysé par l’état d’urgence sanitaire, qui a influencé la vie et les activités dans presque tous les secteurs de la vie publique et privée. Le même phénomène a également affecté, évidemment, les contacts réguliers entre le Saint-Siège et le Gouvernement chinois ainsi que la mise en œuvre de l’Accord provisoire.

Par conséquent, avec la participation effective et toujours plus active de l’épiscopat chinois, l’application de l’Accord revêt une grande importance pour la vie de l’Église catholique en Chine et, indirectement, pour l’Église universelle. C’est dans ce contexte que s’inscrit également l’objectif pastoral du Saint-Siège d’aider les catholiques chinois, divisés depuis longtemps, à donner des signes de réconciliation, de collaboration et d’unité pour renouveler et rendre plus efficace l’annonce de l’Évangile en Chine.

Le pape a confié en particulier à la communauté catholique en Chine – aux évêques, prêtres, religieux et religieuses, fidèles – l’engagement à vivre un authentique esprit d’amour fraternel, en posant des gestes concrets qui aident à dépasser les incompréhensions et en témoignant de sa foi et d’un amour vrai. Il est nécessaire de reconnaître que de nombreuses situations de grande souffrance demeurent. Le Saint-Siège en est profondément conscient, il en tient compte et ne manque pas d’attirer l’attention du Gouvernement chinois pour favoriser un exercice plus fructueux de la liberté religieuse. Le chemin est encore long et n’est pas exempt de difficultés.

Avec une totale confiance dans le Seigneur de l’histoire qui guide indéfectiblement son Église, et dans la maternelle intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Vierge de Sheshan, le Saint-Siège confie au soutien cordial et surtout à la prière de tous les catholiques ce passage délicat et important, souhaitant que les contacts et le dialogue avec la République populaire de Chine, qui ont porté un premier fruit dans la signature de l’Accord provisoire sur la nomination des évêques et dans la prorogation de ce jour, contribuent à la solution des questions d’intérêt commun encore ouvertes, en particulier en ce qui concerne la vie des communautés catholiques en Chine, ainsi que la promotion d’un horizon international de paix, à un moment où nous sommes confrontés à de nombreuses tensions au niveau mondial.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

 

23/10/2020-15:39

Anita Bourdin

“Prix Zayed pour la Fraternité Humaine”: appel aux candidatures et audience papale

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Le pape François a reçu en audience, ce vendredi 23 octobre 2020 au Vatican les membres du comité du “Prix Zayed pour la Fraternité Humaine” qui a lancé un appel aux candidatures pour 2021.

Ce Prix a été créé en 2019 pour reconnaître le travail accompli par des individus ou des entités dans la réalisation de tournants majeurs et la promotion du progrès humain: il a auparavant été décerné au pape François et au grand imam d’al-Azhar, Ahmad al Tayeb, après de la signature, le 4 février 2019, de la Déclaration sur la fraternité humaine, à Abou Dhabi (EAU): elle invite tous les peuples à mettre de côté leurs différences pour viser le progrès par la compréhension, la réconciliation et la paix..

Le Prix Zayed 2021 pour la Fraternité Humaine, d’une valeur d’un million de dollars, ouvre aux nominations pour la première fois cette année. Le 19 octobre, le Comité supérieur de la fraternité humaine (HCHF) a lancé un appel à des candidatures mondiales pour l’édition 2021.

Le Prix porte le nom du cheikh Zayed bin Sultan al Nahyan, en hommage au défunt dirigeant d’Abou Dhabi et fondateur des Émirats arabes unis et promoteur, soulignent les organisateurs, « des valeurs d’humilité, d’humanitarisme et de respect », « idéaux durables que le Prix vise à célébrer ».

Les candidatures pour le prix peuvent être soumises par des membres du gouvernement, d’anciens chefs d’État, des juges de la Cour suprême, des dirigeants des Nations Unies, d’éminents universitaires et de la culture, des membres du HCHF et des chefs d’ONG internationales.

Le ou les lauréats du Prix 2021 seront choisis par un comité d’experts indépendants désignés par le HCHF.

Le comité comprend 5 membres:

Mme Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine;
M. Muhammad Jusuf Kalla, ancien vice-président de la République d’Indonésie;
Mme Michaelle Jean, 27e gouverneure générale et commandante en chef du Canada;
Le cardinal Dominique Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique;
M. Adama Dieng, ancien conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide.

Le processus de sélection se terminera le 1er décembre et le ou les gagnants seront annoncés le 4 février 2021, deuxième anniversaire de la Déclaration d’Abou Dhabi.

Formé en 2019, le Comité supérieur de la fraternité humaine est un comité indépendant qui s’engage à réaliser les aspirations de la Déclaration sur la fraternité humaine « en rassemblant des personnes du monde entier dans un esprit de coexistence pacifique ».

 

23/10/2020-19:37

Hélène Ginabat

Focolari: pour une écologie intégrale, un mode de vie humble (traduction complète)

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La réalisation d’une écologie intégrale exige « une profonde conversion intérieure, tant au niveau personnel que communautaire », rappelle le pape François. Cela signifie « rompre avec la logique de l’exploitation et de l’égoïsme » et « promouvoir la pratique d’un mode de vie sobre, simple et humble ».

Dans un message adressé aux participants de la rencontre intitulée « De nouvelles voies vers l’écologie intégrale : Cinq ans après Laudato si’ », qui se tient à Castel Gandolfo, du 23 au 25 octobre 2020, le pape François évoque le « besoin urgent d’un nouveau paradigme socio-économique plus inclusif » qui est la solidarité « entre nous et avec le monde qui nous entoure ».

Voici notre traduction du message du pape François prononcé en italien.

HG

Message du pape François

Chers frères et sœurs,

Je salue cordialement tous les participants à cette rencontre internationale qui se tient dans le cadre de la célébration du cinquième anniversaire de la Lettre encyclique Laudato si’. J’exprime ma gratitude à EcoOne, l’initiative écologique du mouvement des Focolari, ainsi qu’aux représentants du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral et du Mouvement catholique mondial pour le climat qui ont collaboré à la réalisation de cet événement.

Votre rencontre, qui a pour thème « De nouvelles voies vers l’écologie intégrale : Cinq ans après Laudato si’ », aborde une vision relationnelle de l’humanité et de l’attention portée à notre monde sous différents angles : éthique, scientifique, social et théologique. En rappelant la conviction de Chiara Lubich selon laquelle le monde créé porte en lui un charisme d’unité, je suis convaincu que sa perspective peut guider votre travail en reconnaissant que « tout est lié » et que « le souci de l’environnement doit être associé à un amour sincère pour nos semblables et à un engagement indéfectible pour résoudre les problèmes de la société » (Laudato si’, 91).

Parmi ces problèmes, il y a le besoin urgent d’un nouveau paradigme socio-économique plus inclusif qui reflète la vérité selon laquelle nous sommes « une seule famille humaine, des compagnons de voyage partageant la même chair, des enfants de la même terre qui est notre maison commune » (Fratelli tutti, 8). Cette solidarité entre nous et avec le monde qui nous entoure exige une ferme volonté d’élaborer et de mettre en œuvre des mesures pratiques qui favorisent la dignité de toutes les personnes dans leurs relations humaines, familiales et professionnelles, tout en luttant contre les causes structurelles de la pauvreté et en œuvrant pour la protection de l’environnement naturel.

La réalisation d’une écologie intégrale exige une profonde conversion intérieure, tant au niveau personnel que communautaire. Alors que vous examinez les grands défis auxquels nous sommes confrontés en ce moment, notamment le changement climatique, la nécessité d’un développement durable et la contribution que la religion peut apporter à la crise environnementale, il est essentiel de rompre avec la logique de l’exploitation et de l’égoïsme et de promouvoir la pratique d’un mode de vie sobre, simple et humble (cf. Laudato si’, 222-224). J’espère que votre travail servira à cultiver dans le cœur de nos frères et sœurs une responsabilité partagée les uns envers les autres en tant qu’enfants de Dieu et un engagement renouvelé à être de bons intendants du don qu’il nous fait de la création (cf. Gn 2, 15).

Chers amis, je vous remercie une fois de plus pour vos recherches et vos efforts de coopération en vue de rechercher de nouvelles voies qui conduisent à une écologie intégrale pour le bien commun de la famille humaine et du monde créé. En vous adressant mes meilleurs vœux pour vos délibérations au cours de cette réunion, j’invoque cordialement sur vous, vos familles et vos associés les bénédictions de Dieu en matière de sagesse, de force et de paix. Et je vous demande, s’il vous plaît, de vous souvenir de moi dans vos prières.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

23/10/2020-11:45

Anne Kurian-Montabone

Prière pour les défunts : l’indulgence plénière étendue pour tout le mois de novembre

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Mesures spéciales en temps de Covid-19 : afin d’éviter l’affluence dans les cimetières et dans les églises, la Pénitencerie apostolique étend l’indulgence plénière pour les défunts pour tout le mois de novembre, dans un décret publié ce 23 octobre 2020. Une façon aussi d’encourager la pratique de fidèles qui se sont parfois « habitués » aux célébrations virtuelles, estime le Vatican.

Par mandat du pape François, le document établit que cette année, l’indulgence plénière pour ceux qui visitent un cimetière et prient pour les défunts, habituellement accordée du 1er au 8 novembre, peut être reportée à huit autres jours du mois, au libre choix des fidèles.

Par ailleurs, l’indulgence plénière du 2 novembre – commémoration de tous les fidèles défunts – accordée à ceux qui visitent une église ou une chapelle et y récitent le “Notre Père” et le “Credo”, peut être déplacée « au dimanche précédent ou suivant », à la Toussaint, ou à « un autre jour du mois de novembre ».

Le décret, signé du cardinal Mauro Piacenza, grand pénitencier, et de Mgr Krzysztof Nykiel, régent de la pénitencerie, évoque le cas des personnes âgées, des malades et de « tous ceux qui ne peuvent pas sortir de chez eux pour de graves motifs » : ils pourront obtenir l’indulgence plénière s’ils « récitent des prières pour les défunts, par exemple les laudes et les vêpres de l’office des défunts, le rosaire, le chapelet de la Divine miséricorde », devant une image de Jésus ou de la Vierge Marie, ou s’ils prennent le temps d’une « lecture méditée d’un des passages évangéliques proposés par la liturgie des défunts », ou s’ils accomplissent « une œuvre de miséricorde en offrant à Dieu les souffrances et les difficultés de leur vie ».

Pour obtenir l’indulgence, ils doivent cependant refuser le péché et avoir « l’intention de satisfaire dès que possible les trois conditions habituelles » que sont la confession, la communion et la prière aux intentions du pape.

La Pénitencerie demande par ailleurs aux prêtres de se rendre disponibles pour les confessions et pour apporter la communion aux malades. Dans de nombreux pays, explique le cardinal Piacenza dans un entretien à Vatican News, c’est autour de la Toussaint et de la commémoration des défunts que l’on note « le plus grand nombre de confessions et de communions » dans l’année.

Enfin, tous les prêtres sont « vivement invités » à célébrer trois messes le jour de la commémoration des fidèles défunts, selon la Constitution apostolique “Incruentum Altaris”, de Benoît XV (1915). En effet, « plus il y aura de messes, moins il y aura de rassemblements et cela pourrait être une façon d’aider les fidèles », souligne le grand pénitencier.

Le cardinal Piacenza constate que « certaines personnes se sont un peu habituées aux célébrations télévisées et, si c’est une bonne chose d’un certain côté – spécialement pour les personnes âgées qui ne peuvent pas sortir – cela peut marquer une certaine désaffection dans les célébrations ». Les évêques du monde cherchent donc « toutes les solutions possibles pour ramener les personnes à l’église », toujours dans le respect des normes sanitaires imposées par la situation.

L’indulgence, rappelle-t-il dans un entretien à L’Osservatore Romano, est la remise des peines temporelles des péchés commis. Elle peut être partielle ou plénière, et elle peut être demandée pour soi-même ou pour quelqu’un d’autre. Elle est, ajoute le cardinal, « le témoignage concret de ce que l’amour de Dieu est vraiment plus grand que tout péché » et que là où est la miséricorde, « tout renaît ».

La Pénitencerie apostolique est aussi appelée “Tribunal de la miséricorde”. Elle traite des questions relatives au for interne et aux indulgences. Le 19 mars dernier, dans le cadre de la pandémie, elle a publié deux documents, permettant l’absolution collective – laissée au discernement des évêques – et accordant l’indulgence plénière aux malades, aux soignants et à leurs proches.

23/10/2020-16:16

Anne Kurian-Montabone

Le card. Parolin encourage à « augmenter les postes de travail au lieu de les réduire »

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Une économie « humaine » doit favoriser la créativité entrepreneuriale afin « d’augmenter les postes de travail au lieu de les réduire », a déclaré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin dans un message vidéo à la conférence internationale – en ligne – de la Fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice, ce 23 octobre 2020.

Dans son intervention, le numéro 2 du Vatican a réfléchi sur deux points autour desquels s’articulait la rencontre : l’écologie intégrale et l’économie humaine.

L’écologie intégrale, a-t-il expliqué, doit être comprise comme un « polyèdre », avec un point « central » qui est « la personne humaine » et la promotion de la culture du soin – aux antipodes de la culture du déchet.

Cette « nouvelle vision du monde » est un « grand défi culturel, spirituel et éducatif », et elle nécessite une « éducation », un « changement dans la mentalité et dans le regard ». Le cardinal a ainsi appelé de ses vœux « une pédagogie qui s’adresse à l’esprit, au cœur et aux mains de chaque personne ».

Pour une économie humaine, le secrétaire d’Etat a aussi posé trois points : en premier celui des modèles de production et de consommation à adopter, plus « circulaires ». Il a alors précisé que les talents des entrepreneurs, « qui sont un don de Dieu », devaient être orientés « clairement vers le progrès des autres personnes et la lutte contre la misère ».

Dans son deuxième point, il a souligné le rôle « fondamental » du travail, élément essentiel d’une existence dans la dignité. Ainsi une économie humaine doit « promouvoir un développement qui favorise la créativité entrepreneuriale » et la création d’emploi, afin « d’augmenter les postes de travail au lieu de les réduire ». Le cardinal s’est inquiété du « grave phénomène du chômage technologique », dû à l’automatisation de nombreuses tâches.

Enfin, il a plaidé pour la solidarité au sein d’une même génération et entre les générations, dans une logique « de responsabilité, de gratuité et de justice ».

23/10/2020-07:57

Mgr Francesco Follo

« Le commandement de l’amour est nouveau: c’est un don, pas une loi », par Mgr Follo

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« Le commandement de l’amour est nouveau parce qu’il est un don et non pas une loi », explique Mgr Francesco Follo dans son commentaire des lectures de la messe de dimanche prochain, 25 octobre 2020 (XXXe dimanche  du Temps Ordinaire –  Année A).

L’observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à Paris, invite à « comprendre que le « devoir » d’aimer Dieu et le prochain éloigne l’amour de la volubilité et le fixe dans l’éternité ».

Comme lecture patristique, Mgr Follo propose une homélie de saint Augustin sur « le plus grand commandement ».

AB

Le commandement de l’amour est nouveau

parce qu’il est un don et non pas une loi

 

Prémisse

Dans l’Évangile de ce dimanche, nous sommes placés devant le Christ qui nous commande d’aimer Dieu et le prochain. Cela soulève deux questions spontanées : « Pourquoi nous commande-t-il d’aimer ? Que signifie aimer ? ».

La première question pourrait trouver une réponse succincte comme suit: « Commandement » vient du latin « cum » = avec et « mandamentum » = envoi. Par conséquent, commander signifie envoyer ensemble et Dieu nous envoie tous ensemble vers l’Amour qui est Lui, donc Il nous commande. Autrement dit, chacun de nous est constitué par cette commande. Nous sommes des « envoyés mandats » qui vont à Dieu et au prochain en communion. En plus, je crois que le commandement du Messie est plus qu’un ordre, c’est une sorte de supplication par laquelle c’est Dieu qui nous prie. Peut-être que c’est Lui qui nous prie plus que nous ne le prions.

D’une personne pieuse, on dit qu’elle prie Dieu. Je crois que Dieu prie à la place chaque personne, supplie chacun de nous : « S’il vous plaît, aimez-moi ! Il est presque un mendiant.

Dans le récit de l’Évangile que nous offre la liturgie en ce dimanche, le Christ nous enseigne que toute la loi divine se résume dans l’amour. Le commandement de l’amour de Dieu avec celui de l’amour du prochain contient les deux aspects d’un même dynamisme du cœur et de la vie. Jésus accomplit ainsi l’ancienne Révélation, n’ajoutant pas un commandement inédit, mais réalisant en lui-même et dans sa propre action salvifique la synthèse vivante des deux grandes paroles de l’ancienne Alliance : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur … » et « Tu aimeras ton  prochain comme toi-même » (cf. Dt 6,5; Lv 19,18).

Dans l’Eucharistie, nous contemplons le sacrement de cette synthèse vivante de la Loi : le Christ nous donne en lui-même la pleine réalisation de l’amour pour Dieu et de l’amour pour les frères. Et il nous communique cet amour qui est le sien, lorsque nous nous nourrissons de son corps et de son sang. Alors ce que saint Paul écrit aux Thessaloniciens dans la seconde lecture d’aujourd’hui, peut se produire en nous : « Vous vous êtes convertis, vous vous détournez des idoles, pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Th 1, 9). Cette conversion est le principe du chemin de sainteté que le chrétien est appelé à suivre dans sa propre existence.

Le saint est celui qui est tellement fasciné par la beauté de Dieu et sa parfaite vérité qu’il en est progressivement transformé. Pour cette beauté et cette vérité, il est prêt à tout abandonner, même à lui-même. Il lui suffit l’amour de Dieu qu’il expérimente éprouve dans le service humble et désintéressé de son prochain, en particulier de ceux qui sont incapables de rendre la pareille.

 

 1) L’Amour total.

Jésus a été parmi les hommes et Lui, l’Emmanuel, Il y est resté parce qu’il nous aime. Pour se rendre compte de cet amour et en vivre nous devons avant tout être des hommes simples. Les simples, comme les enfants, sentent « d’instinct » qui les aime, ils croient en lui, et sont heureux quand il arrive – leur visage aussi se met à briller – et il devient triste quand il repart. Ces gens simples, ces pauvres, écoutent le Christ parce qu’ils comprennent qu’il est venu spécialement pour eux, pour leur annoncer la bonne et heureuse nouvelle de l’Amour de Dieu. Personne n’avait parlé d’eux comme Lui. Personne ne leur avait montré autant d’amour.

Quand Jésus avait fini de parler ils remarquaient que les anciens, les pharisiens, les hommes qui savaient lire et gagner, secouaient la tête dans un geste de mauvais augure, et se levaient en faisant la moue, se jetant entre eux des regards entendus – moqueurs ou scandalisés -, bredouillant une prudente désapprobation.

Mais personne ne riait, par peur des petits: les pauvres, les bergers, les paysans, les jardiniers, les menuisiers, les pêcheurs, les lépreux, en somme les laissés-pour-compte. Ceux-ci ne pouvaient détacher leurs yeux de Jésus. Ils auraient voulu qu’il continue à parler. Car un soulagement de lumière venait (et vient) de ses paroles sages et aimantes.

Ces paroles d’amour Jésus les dit aussi pour ceux qui le questionnent, même si ces derniers le font pour le mettre à l’épreuve. Au docteur de la Loi qui Lui demande : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement[1]? » Jésus donne une réponse simple et efficace, il cite deux versets de la Torah qui renferment l’expérience d’Israël, nous rappelant que ce n’est qu’en aimant Dieu de toutes nos forces que nous serons capables d’aimer vraiment notre prochain, car nous l’aimerons comme Dieu nous aime. Le Christ réaffirme que tout le cœur, toute l’âme, tout l’esprit, sont attirés par l’amour éternel de Dieu, et Il nous dit aussi que des deux commandements, anciens et bien connus, le second est semblable au premier. Le prochain devient alors semblable à Dieu, sa voix et son cœur sont « semblables » à Dieu. Dieu ne réserve pas l’espace de notre cœur uniquement pour Lui-même. il l’amplifie et nous rend capables d’aimer notre prochain d’un amour plein: l’épouse, l’époux, les enfants, les amis, les frères et sœurs de la communauté.

Au docteur de la Loi Jésus répond en Docteur du cœur. Il sait que la créature a besoin de beaucoup d’amour pour bien vivre. Et Il offre son Evangile comme chemin à suivre pour avoir une vie pleine et heureuse. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » (Mt 22, 37). A trois reprises dans l’évangile de Matthieu, quatre dans celui de Marc qui ajoute «  de toute ta force » (Mc 12, 30), Jésus répète que l’unique mesure de l’amour est aimer sans mesure… Si nous aimons Dieu sans demies mesures, notre cœur est capable d’aimer nos proches, nos amis, nous-mêmes. Dieu n’est pas jaloux, il ne vole pas les cœurs : il les multiplie : « Totalité » ne veut pas dire « exclusivité », donc:

Aimer Dieu

– de tout son cœur : Jésus ne parle pas du «  cœur » dans le sens que nous donnerions aujourd’hui à ce mot. Il l’utilise dans un sens biblique, pour exprimer la profondeur de l’homme. « Aimer Dieu de tout son cœur » veut alors dire tourner tout son être et toutes ses actions vers Dieu, dans un élan d’amour.

– « De toute son âme[2] », qui veut dire la vie, notre «  espace intime » habité par Dieu. «  L’amour  c’est l’aile que Dieu a donné à l’âme pour monter jusqu’à Lui » (Michel-Ange Buonarroti). Ceux qui aiment avec l’âme voient mieux qu’avec les yeux et leur amour est pur.

– De tout son esprit, qui renferme la pensée et l’intelligence. L’amour rend intelligents, fait comprendre avant, fait aller plus en profondeur et plus loin.

– De toutes ses forces, qui veut dire l’ensemble de toutes les énergies. L’amour rend forts, capables d’affronter n’importe quel obstacle et n’importe quelle peine.

 

2) Deux caractéristiques du vrai amour: la reconnaissance et la gratuité.

Dans l’évangile de Mathieu, que la liturgie nous propose aujourd’hui, on retrouve Jésus aux prises avec les Pharisiens, qui vivaient dans la tentation de réduire la morale à une série de normes extérieures, ne se préoccupant que de l’apparence. La réponse du Messie est simple et efficace, il cite deux versets de la Loi de l’Ancien Testament, la Torah, qui renferment l’expérience d’Israël, nous rappelant que ce n’est qu’en aimant Dieu de toutes nos forces que nous serons capables d’aimer vraiment notre prochain, car nous l’aimerons comme Dieu nous aime.

Par où commencer pour aimer ? En nous laissant aimer par Lui, le Christ, qui entre, dilate, élargit les parois de ce petit vase qui est chacun de nous. Nous sommes des êtres aimés qui deviennent des êtres épris du Christ. La conséquence, comme on le voit chez les couples d’amoureux où l’un aime ce que l’autre aime, c’est que nous devons aimer ce que le Christ aime. Et pas seulement : nous devons aimer comme Lui aime.

Donc nous devons vivre le Christ comme un idéal de vie. Et que veut dire que le Christ est un idéal de vie ? Que c’est un idéal dans notre façon de traiter les personnes, dans notre façon de vivre l’affection, de concevoir la vie, de regarder les choses et les personnes. Notre façon de vivre nos relations en famille, en paroisse, en communauté sur notre lieu de travail. Le Christ en tant qu’idéal de vie pose deux caractéristiques –  ce ne sont pas les seules mais aujourd’hui nous soulignons celles-ci – : la gratitude et la gratuité.

Un cœur reconnaissant est toujours un cœur fidèle et la capacité d’être reconnaissants, de dire «  merci » est signe – selon moi – d’une maturité chrétienne.

Il y a des moments dans la vie – je crois que ça vaut pour tout le monde – où l’on expérimente déjà ici-bas, sur terre, le ‘ paradis’, la vraie grandeur et beauté de l’homme : c’est quand on se sent aimé par quelqu’un (maman, papa, fiancé /e, épouse, époux). Une expérience d’amour, le vrai, celui du cœur, que je n’ai aucun doute de pouvoir comparer à un ‘avant-goût’ de Paradis et de dire que la meilleure façon d’y goûter est de dire : «  Merci », reconnaissant que nous ne nous faisons pas tout seul, que tout nous est donné. La gratitude déclenche alors en nous la gratuité : tu aimes sans penser être aimé. Tu regardes l’Autre et vers l’autre comme la Vierge regarde le Christ : non pas parce qu’il lui appartient mais parce qu’il existe.

Ceci est de la pureté absolue. Nous faisons humblement l’effort de nous imaginer dans cette pureté absolue. Une pureté de gratuité qui rend la vie incorruptible : dans la gratuité la relation humaine n’est pas caduque, car avec le Christ, en Jésus Christ, on n’est pas ensemble par intérêt, par calcul, par avantage personnel, mais par foi et par amour.

Certes, l’amour de Dieu est le plus grand et le premier : le primat de Dieu est affirmé sans hésitation. L’amour de l’homme vient après. Mais en disant que le second est semblable au premier », Jésus affirme le lien très étroit qui unit les deux commandements.

Certes, la mesure n’est pas la même: on aime Dieu «  de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit ». On aime l’homme «  comme soi-même ». La totalité n’appartient qu’au Seigneur : Lui seul doit être adoré. Mais l’appartenance au Seigneur ne saurait être sans amour pour l’homme. Il ne s’agit pas de deux amours parallèles, mais tout simplement côte à côte. Et il ne suffit pas non plus de dire que le second se fonde sur le premier. Beaucoup plus : le second concrétise le premier.

Nous voyons un bon exemple de cette manière de vivre ces deux commandements chez les Vierges Consacrées dans le monde. Leur mode de vie et leur façon d’être partent de leur consécration à Dieu et de leur façon de toujours parler de Dieu, à travers surtout leur témoignage de vie. Ces femmes montrent que Dieu doit toujours être mis à la première place et que l’être humain est fait pour Dieu: voilà ce que l’on ne doit pas oublier, même là où la pauvreté et l’injustice sont grandes, là où la société tend à se construire sans Dieu et ceci toujours contre l’homme.

Ces consacrées vivent leur vie comme une mission et, avec la grâce de Dieu, elles montrent qu’il est possible d’aimer de manière chaste, de pardonner complètement, de servir gratuitement et joyeusement. Chez elles le cœur a pris les commandes, mais ce cœur est le Cœur du Christ.(cf rituel de consécration des vierges, autre formule de bénédiction finale, annexe 7 : l’évêque prie : « Dieu a fait naître et grandir en vos cœurs le dessein de lui consacrer votre vie. Que sa grâce vous aide à répondre jour après jour aux exigences de votre vocation ; Qu’Il vous établisse comme signe et témoin de son amour ».)

 

Lecture patristique

 Saint Augustin (354 – 430)

Homélie sur le plus grand commandement

Sermons  14, 1-2, PLS 2, 449-450

Je sais, mes bien-aimés, quelle excellente nourriture vos cœurs puisent chaque jour dans les exhortations de la sainte Ecriture et les richesses de la parole de Dieu. Néanmoins, la ferveur de notre affection mutuelle me pousse à dire à votre charité quelque chose au sujet de l’amour. Comment pourrais-je parler d’autre chose que de l’amour? En effet, celui qui veut parler de l’amour dans la lecture publique et l’homélie n’a pas besoin de choisir un passage particulier de l’Écriture: qu’il ouvre la Bible à n’importe quelle page, elle chante les louanges de l’amour.

J’invoque sur ce point le témoignage du Seigneur lui-même. Voici, d’après l’évangile, ce qu’il a répondu à l’homme qui l’interrogeait sur les deux plus grands commandements de la Loi. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Puis, pour éviter qu’on ne cherche dans les livres saints autre chose que l’amour, il a ajouté ceci: Tout ce qu’il y a dans la Loi et les Prophètes dépend de ces deux commandements (Mt 22,37.39-40). Si la Loi et les Prophètes dépendent entièrement de ces deux commandements, n’est-ce pas bien plus vrai encore de l’évangile?

Car l’amour renouvelle l’homme. L’amour crée vraiment l’homme nouveau, comme la convoitise fait le vieil homme. Aussi le psalmiste, luttant contre ses passions, se lamente: J’ai vieilli parmi tant d’adversaires (Ps 6,8). Et le Seigneur lui-même laisse entendre que l’amour appartient à l’homme nouveau, lorsqu’il dit: Je vous donne un commandement nouveau: c’est de vous aimer les uns les autres (Jn 13,34). <>

Il y a eu, même au temps passé, des hommes qui ont aimé Dieu d’un amour désintéressé. En le désirant avec ardeur, ils ont purifié leur cœur. Ils ont ôté le voile des anciennes promesses, si bien qu’ils ont contemplé la figure de la nouvelle Alliance encore à venir. Dans tous les commandements et les promesses de cette Alliance, qui étaient destinés au vieil homme, ils ont reconnu les figures de l’Alliance nouvelle, que le Seigneur devait conduire à leur terme dans les derniers temps. La parole de l’Apôtre est très claire: Ces faits, dit-il, leur arrivaient en figure, et l’Ecriture les a racontés pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps (1Co 10,11).

Quand vint le temps de cet accomplissement, les prédicateurs de l’Alliance nouvelle se mirent à l’annoncer avec une clarté parfaite. Ils expliquèrent et interprétèrent ces figures pour que soit manifesté le sens nouveau des anciennes promesses. <>

Ainsi, l’amour était présent en ces temps anciens comme il l’est maintenant. Mais il était alors plus secret, et la crainte, plus apparente, tandis que l’amour est maintenant plus manifeste, et la crainte est moindre. En effet, la crainte diminue à mesure que l’amour augmente. Oui, vraiment, l’âme s’apaise quand l’amour grandit. Et quand l’âme est dans une complète tranquillité, il n’y a plus de place pour la crainte, comme le dit aussi l’apôtre Jean: L’amour parfait chasse la crainte (1Jn 4,18).

NOTES

[1] Il est utile de rappeler que les rabbins avaient tiré de la Torah quelque 613 préceptes, de manière à appliquer à toutes les situations possibles de la vie les normes toujours prioritaires des 10 commandements. Bien entendu, même le juif le plus rigoureusement pratiquant devait s’égarer dans ce foisonnement de prescriptions, donc les maitres juifs essayaient de déterminer une hiérarchie, d’opportunes distinctions mais surtout un principe unificateur pour tous les préceptes : d’où la question posée à Jésus.

[2] Dans le Nouveau Testament le mot « psyche » = âme est utilisé pour indiquer la vie, une vie authentique, la personne. Voir brève description, mais claire et complète, dans le Dictionnaire Critique de Théologie édité par Jean-Yves Lacoste au mot « âme-cœur-corps ». Tenons compte du fait qu’avec les mots «  cœur, âme, esprit, forces » Jésus tient moins à faire une leçon d’anthropologie en listant les différentes facultés de l’homme impliquées dans l’amour, qu’à à insister sur l’unique chose importante  qui est celle d’aimer Dieu de tout son être.

 

23/10/2020-10:24

Anita Bourdin

Le Prix Kinéo décerné à Evgeny Afineevsky dans les jardins du Vatican

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Le documentaire du réalisateur Evgeny Afineevsky, « Francesco », présenté le 21 octobre 2020 au Festival du film de Rome dans la section des « événements spéciaux », a reçu le 18e prix Kinéo (Kinéo Film Award for Humanity), le 22 octobre, dans les jardins du Vatican, et non pas, comme en d’autres occasions, au Festival de Venise.

Un joli cadeau, au lendemain de l’anniversaire du réalisateur, célébré la veille, le 21 octobre, avec le pape François, de façon privée, au Vatican.

Le réalisateur a été salué par la critique pour son travail qui a recueilli des témoignages, des images ou des paroles du pape François et de personnalités, comme le pape émérite Benoît XVI, le cardinal Luis Antonio Tagle, Mgr Charles Scicluna, un neveu du pape, José Ignacio Bergoglio, trois membres de Sant’Egidio – Daniela Pompei, Mauro Garofalo, et Alberto Quattrucci -, Soeur Norma Pimentel, avocate des réfugiés du Mexique, Juan Carlos Cruz, Chilien, victime d’abus sexuels et activiste pour les survivants comme lui.

Le Kineo Movie for Humanity Award est décerné à des réalisateurs qui promeuvent les enjeux « sociaux » et « humanitaires ». Le Prix a été créé par l’Italienne Rosetta Sannelli, présente à la remise et qui a notamment souligné la « valeur historique » du documentaire, relève Radio Vatican.

« Chacun des voyages du Pape François dans différentes parties du monde », a-t-elle dit, « est documenté dans l’œuvre d’Afineevsky à travers des images et des séquences d’actualité, et c’est un aperçu authentique des événements de notre temps. »

Evgeny Afineevsky a terminé le tournage de « Francesco » en juin dernier, en pleine pandémie. Il aborde des questions comme la pandémie, justement, mais aussi le racisme, les abus sexuels, la guerre en Syrie et en Ukraine, la persécution des rohingyas.

Le communiqué de la production souligne pour sa part que le pape François répond aux questions «avec sagesse et générosité» en partageant «des exemples émouvants de ses leçons de vie», en promouvant des idéaux qui « peuvent aider à construire un pont vers un avenir meilleur et à grandir en tant que communauté mondiale ».

La remise du Prix a eu lieu notamment en présence de Mme Sannelli et de Evgeny Afineevsky, Paolo Ruffini et Mgr Ruiz ((Dicastère pour la communication).

Le réalisateur, Evgeny Afineevsky, a été nommé pour un Oscar et un Emmy en 2016 pour son film Winter on Fire et en 2018, il a reçu 3 nominations aux Emmy pour Cries from Syria.

Le film est produit en partie avec l’École de théâtre, de cinéma et de télévision de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Une présentation est prévue aux Etats-Unis le 25 octobre au Savannah Film Festival.

23/10/2020-16:00

Anita Bourdin

Dialogue interreligieux: Pierre Diarra consulteur à Rome

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Un expert de la Conférence des évêques de France, Pierre Diarra est nommé consulteur du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a indiqué le Saint-Siège le 22 octobre 2020.

M. Diarra, des Oeuvres pontificales missionnaires, historien, anthropologue et théologien de la mission, est membre du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux de la Conférence des évêques de France (CEF).

Il est notamment l’auteur d’un livre sur le sens de la mission aujourd’hui – et il a participé à différents livres sur ce thème -, et d’un livre sur la pensée reflétée par les proverbes des « Bwa du Mali » et il a participé à d’autres livres sur les pays et les villes africaines.

Il a coordonné, avec Michel Younès, l’édition des Actes d’un colloque de mai 2016 sur le dialogue interreligieux (2017).

Docteur en théologie (Institut Catholique de Paris) et docteur en histoire des religions et anthropologie religieuse (Paris IV – Sorbonne), Pierre Diarra est rédacteur en chef de la revue Mission de l’Eglise (hors série) des Oeuvres pontificales missionnaires (Paris) et enseignant à l’ISTR (Institut de science et théologie des religions).

Membre de l’AFOM (Association francophone oecuménique de missiologie) et du Centre de recherche APPLA&CO (Approches pragmatiques en philosophie du langage et communication) à la Sorbonne Nouvelle (Paris III), il a notamment publié Proverbe et Philosophie (Karthala, 2002) et, avec Cécile Leguy, Paroles imagées. Le proverbe au croisement des cultures (Bréal, 2004).

 

 

 

23/10/2020-19:40

Anita Bourdin

Les 10 titres du vendredi 23 oct. 2020 – Tout sur l’Accord avec la Chine

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L’Accord Chine-Saint-Siège, renouvelé pour 2 ans: un point de départ (traduction complète)

Le Saint-Siège «profondément conscient» des difficultés

Focolari: pour une écologie intégrale, un mode de vie humble (traduction complète)

«Une profonde conversion intérieure»

“Prix Zayed pour la Fraternité Humaine”: appel aux candidatures et audience papale

Première ouverture aux nominations

Une « Messe pour l’Europe » présidée par le card. Parolin à Bruxelles

A suivre sur la page Facebook de la COMECE

Le card. Parolin encourage à « augmenter les postes de travail au lieu de les réduire »

Intervention à une conférence de la Fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice

Prière pour les défunts : l’indulgence plénière étendue pour tout le mois de novembre

Mesures spéciales en temps de Covid-19

La famille, lieu de refuge et de stabilité en temps de crise, par Mgr Paglia

Il « n’existe pas de substitut ou de fonction équivalente »

« Le commandement de l’amour est nouveau: c’est un don, pas une loi », par Mgr Follo

« Le «devoir» d’aimer Dieu et le prochain fixe l’amour dans l’éternité »

Le Prix Kinéo décerné à Evgeny Afineevsky dans les jardins du Vatican

Pour son documentaire sur le pape François

Dialogue interreligieux: Pierre Diarra consulteur à Rome

Un expert de la Conférence des évêques de France

23/10/2020-09:47

Anne Kurian-Montabone

La famille, lieu de refuge et de stabilité en temps de crise, par Mgr Paglia

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La famille reste « solide » malgré les attaques qu’elle subit, affirme Mg Vincenzo Paglia, estimant qu’il « n’existe pas de substitut ou de fonction équivalente ».

Face à la pandémie en effet, a-t-il souligné lors d’une conférence en ligne adressée à des délégués pastoraux colombiens, le 21 octobre 20202, c’est la famille qui a été « le lieu du refuge et de la stabilité ». La famille « est une forme sociale unique », dans un monde où « le choix est toujours et seulement provisoire ».

Dans sa réflexion centrée sur l’exhortation apostolique Amoris Laetitia (2016) du pape François, le président de l’Académie pontificale pour la vie a invité à « rendre toute l’Eglise familiale ». Il s’agit de trouver « un nouvel horizon qui redessine la paroisse comme une communauté qui soit elle-même une famille ».

Plaidant pour « une façon nouvelle, familiale, de concevoir et de vivre l’Eglise », Mgr Paglia a constaté également que les familles avaient « besoin de beaucoup d’aide pour leur mission ». Mission qui est de « communiquer au monde l’“Evangile de la famille” comme réponse au besoin profond de famille inscrit dans le cœur de la personne humaine et de la société ».

« S’il est vrai que le mariage est indissoluble, l’indissolubilité du lien entre l’Eglise et ses enfants est encore plus vraie, a-t-il aussi assuré : (ce lien) est comme ce que le Christ a établi avec l’Eglise, pleine de pécheurs qui ont été aimés alors qu’ils étaient pécheurs. Et ils ne sont jamais abandonnés, pas même lorsqu’ils retombent ».

23/10/2020-16:10

Anita Bourdin

Une « Messe pour l’Europe » présidée par le card. Parolin à Bruxelles

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Une « Messe pour l’Europe » sera présidée par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, à Bruxelles, en l’église Saint-Dominique, mercredi prochain, 28 octobre 2020 à 19h, à l’occasion de l’Assemblée d’automne 2020 des évêques de l’Union européenne, indique un communiqué de la COMECE

Le nombre de personnes participant à l’événement sera limité, c’est pourquoi les organisateurs invitent à s’inscrire à l’avance. Le port d’un masque sera obligatoire, ainsi que le respect la distance sociale.

La Messe pour l’Europe sera diffusée en direct sur la page Facebook de la COMECE.

 

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