Cité du Vatican Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/rome/ Le monde vu de Rome Tue, 24 Dec 2024 12:31:41 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Cité du Vatican Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/rome/ 32 32 La cause de béatification du roi Baudouin avance https://fr.zenit.org/2024/12/23/la-cause-de-beatification-du-roi-baudouin-avance/ Mon, 23 Dec 2024 19:50:58 +0000 https://fr.zenit.org/?p=204136 Le Dicastère pour les causes des saints crée une commission historique

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Ce samedi 21 décembre 2024, le Dicastère pour les causes des saints a annoncé la mise en place d’une Commission historique régulière, composée d’experts en recherche d’archives et en histoire de la Belgique, qui sera chargée de rassembler et d’évaluer la documentation concernant le roi Baudouin de Belgique.

Le pape se recueille devant la tombe du roi Baudoin le 28 septembre 2024 © Vatican Media

Le pape se recueille devant la tombe du roi Baudoin le 28 septembre 2024 © Vatican Media

Le lancement de la cause de béatification et de canonisation du roi avait déjà été annoncé par le pape François en septembre dernier, lors de son voyage apostolique en Belgique. En présence du roi Philippe et de la reine Mathilde, le Saint-Père s’était recueilli sur la tombe du roi dans la crypte royale située sous l’église Notre-Dame de Laeken, et avait salué son courage.

Après la messe dominicale célébrée devant 40 000 personnes le 29 septembre 2024, le pape avait prié l’Angélus et fait cette annonce : « À mon retour à Rome, je lancerai le procès en béatification du roi Baudouin : que son exemple d’homme de foi éclaire les gouvernants. Je demande aux évêques belges de s’engager pour faire avancer cette cause. »

Le roi Baudouin a régné en Belgique de 1951 jusqu’à sa mort en 1993. Il est notamment connu pour avoir abdiqué en 1992 pendant 36 heures, afin de ne pas signer la loi sur la légalisation de l’avortement dans son pays.

 

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Découvrir le vrai visage de saint Nicolas https://fr.zenit.org/2024/12/23/decouvrir-le-vrai-visage-de-saint-nicolas/ Mon, 23 Dec 2024 19:38:09 +0000 https://fr.zenit.org/?p=204131 Un créateur brésilien reconstruit le visage du Père Noël 

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Le processus de reconstruction s’est appuyé sur des techniques d’approximation faciale qui utilisent les restes de squelettes pour en déduire les caractéristiques physiques. Cette méthode, largement utilisée en médecine légale, fait le lien entre l’archéologie et la visualisation moderne.

Pendant des siècles, Saint-Nicolas de Myre, un évêque d’Asie mineure du IVe siècle, a été entouré de mythes et de légendes. Largement reconnu comme l’inspirateur du Père Noël, sa réalité historique a souvent été éclipsée par l’image joviale de son homologue moderne vêtu de rouge. Mais maintenant, grâce au travail innovant du concepteur brésilien Cícero Moraes et de son équipe, l’homme derrière la légende a un visage, réellement.

Une fusion de la science et de la foi

Cícero Moraes, réputé pour ses reconstitutions numériques de figures religieuses, a collaboré avec des experts pour redonner vie à Saint Nicolas grâce à des techniques avancées de reconstitution faciale médico-légale. Le projet, qui allie la science aux riches traditions de l’Église Catholique, a pour but d’humaniser les reliques du saint vénéré et d’offrir un aperçu du passé. 

M. Moraes a travaillé avec le Dr José Luis Lira, spécialiste des saints catholiques, et le Dr Thiago Beaini, dentiste spécialisé dans l’analyse médico-légale. À partir des données crâniennes recueillies lors de la restauration de la crypte de la basilique Saint-Nicolas de Bari, en Italie, où se trouvent les restes du saint, dans les années 1950, l’équipe a méticuleusement recréé son visage.

Le processus à partir duquel le portrait a été réalisé 

Le processus de reconstruction est basé sur des techniques d’approximation faciale qui utilisent les restes de squelettes pour en déduire les caractéristiques physiques. Cette méthode, largement utilisée en médecine légale, comble le fossé entre l’archéologie et la visualisation moderne. 

« Nous rapprochons les visages des saints de la réalité, offrant un lien tangible avec leur existence historique », explique Moraes. « Il ne s’agit pas seulement de visualiser le passé, mais aussi de favoriser l’empathie et la compréhension. Si la foi transcende l’apparence, un visage peut générer un lien personnel ».

La recherche a été documentée dans un article scientifique publié par Ortog Online, qui détaille les étapes compliquées de la reconstruction.

 Au-delà de l’icône barbue 

Le résultat ? Une image étonnamment humaine de saint Nicolas, dont les traits correspondent à l’époque et à la région où il a vécu, loin du Père Noël jovial du folklore moderne. Cette nouvelle représentation montre un visage solennel et usé par le temps, reflétant la vie d’un homme connu pour son humilité, sa piété et ses actes de générosité.

La reconstitution offre plus qu’un portrait historique ; elle sert également d’outil pour examiner la vie et l’héritage du saint. « En étudiant ses restes, nous n’honorons pas seulement sa mémoire, mais nous découvrons aussi des détails sur sa santé physique, son régime alimentaire et même les conditions de son époque », explique M. Moraes. 

Un visage à retenir, pas à vénérer 

Si le projet a été accueilli avec fascination, M. Moraes s’empresse de souligner que l’image n’a pas pour but de modifier la foi. « La vénération des saints n’est pas basée sur leur apparence physique, mais sur leurs vertus et leurs œuvres », explique-t-il. « Il s’agit d’un pont vers la compréhension, et non d’un pilier de la dévotion.

Renouer avec l’histoire 

Moraes n’en est pas à sa première incursion dans le domaine des reconstitutions religieuses. Il a déjà recréé les visages de personnages tels que Saint Antoine de Padoue et Sainte Catherine de Gênes. Chaque projet rappelle l’interaction durable entre l’histoire, la foi et la science.

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Une lettre de sainte Bernadette Soubirous a été retrouvée  https://fr.zenit.org/2024/12/23/une-lettre-de-sainte-bernadette-soubirous-a-ete-retrouvee/ Mon, 23 Dec 2024 19:32:50 +0000 https://fr.zenit.org/?p=204128 Elle a été restituée aux archives de la ville de Lourdes, 160 ans après 

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Une lettre manuscrite originale de sainte Bernadette Soubirous, datée de 1865 et oubliée de tous, a été retrouvée cet été dans un coffre de la trésorerie publique de Lourdes, lors d’un inventaire. 

Cette lettre « dormait » depuis des décennies sans pouvoir être connue des archivistes, historiens ou même des pèlerins de Lourdes. Elle a été restituée jeudi 19 décembre 2024 au maire de Lourdes, en présence de l’évêque du diocèse, Mgr Jean-Marc Micas, et du directeur des archives départementales.

Vieille de presque 160 ans, la lettre est en très bon état. Bernadette remercie sa correspondante, Mme Douville de Saint-Alire, d’avoir versé 20 francs pour la construction de la chapelle inaugurée en 1872. 

En effet, lorsque les apparitions mariales de Lourdes ont été authentifiées par l’évêque du lieu en 1862, la construction de la crypte et de la basilique supérieure ont alors débuté, moyennant les dons des fidèles. 

Si le contenu de la lettre peut apparaître assez banal, il s’agit néanmoins d’un objet historique car il est désormais très rare de retrouver des manuscrits de sainte Bernadette en si bon état.

 

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Interview : Le vénérable Pierre Goursat, un humble fondateur https://fr.zenit.org/2024/12/23/interview-le-venerable-pierre-goursat-un-humble-fondateur/ Mon, 23 Dec 2024 15:42:52 +0000 https://fr.zenit.org/?p=204089 Zenit a interrogé Mgr Francis Kohn, postulateur de la cause de béatification de Pierre Goursat 

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Le serviteur de Dieu français Pierre Goursat a été déclaré vénérable par le pape François ce mercredi 18 décembre. Fondateur de la communauté internationale de l’Emmanuel, sa vie est un témoignage de foi et de prière, de compassion envers les plus pauvres et d’une grande passion pour l’évangélisation.

Zenit a interrogé Mgr Francis Kohn, postulateur de la cause de béatification et auteur du livre « Pierre Goursat, Une vie dans le souffle de l’Esprit Saint ». Mgr Kohn publiera en mars prochain une biographie complète du vénérable Pierre Goursat.

 

Zenit : Comment la cause de canonisation de Pierre Goursat a-t-elle été introduite ?

Mgr Francis Kohn : Fin 2008, alors que je terminais ma mission au Vatican au service des jeunes et des Journées mondiales de la jeunesse, le modérateur de la communauté de l’Emmanuel m’a demandé si j’acceptais d’être postulateur de la cause de Pierre Goursat. Et j’ai accepté.

La postulateur de la cause, Mgr Francis Kohn © Francis Kohn

La postulateur de la cause, Mgr Francis Kohn © Francis Kohn

Une cause de canonisation est un processus très long et complexe. Cela fait plus de 15 ans que je suis sur ce travail ! La phase diocésaine a été introduite officiellement à Paris début janvier 2010 par le cardinal André Vingt-Trois, alors archevêque de Paris, et a duré jusqu’à fin 2015. Le cardinal a nommé un tribunal ecclésiastique et une commission historique, et il a fallu ensuite faire de nombreuses recherches.

Ayant été à nouveau nommé postulateur pour la seconde étape, la phase romaine, j’ai emmené à Rome début janvier 2016 un dossier de 12 000 pages. Il y a eu ensuite tout un processus qui a duré jusqu’à maintenant. Il a fallu notamment que je rédige un rapport de synthèse très précis, appelé Positio, qui fait près de 1 000 pages.

Cette dernière phase avait deux objectifs. Permettre au Dicastère pour les Causes des saints, tout d’abord de reconnaître l’héroïcité des vertus de Pierre Goursat, c’est-à-dire qu’il a vécu les vertus chrétiennes de façon extraordinaire, à un degré très élevé. Et ensuite la réputation de sainteté du Serviteur de Dieu, son rayonnement tout au long de sa vie, au moment de sa mort et après. J’ai recueilli des centaines de témoignages de grâces reçues par l’intercession de Pierre.

On entre maintenant dans une nouvelle phase, qui va consister à présenter des « miracles présumés » dûs à son intercession, afin qu’ils puissent être reconnus, l’un pour sa béatification, le second pour sa canonisation. C’est le travail qui reste à faire dans les années à venir pour que Pierre puisse éventuellement être déclaré un jour bienheureux, puis saint.

Zenit : Vous qui avez bien connu Pierre Goursat, que se dégage t-il de sa personnalité ?

Mgr F. Kohn : Je suis en effet l’un des quelques membres de la communauté de l’Emmanuel à l’avoir connu avant qu’il la fonde en 1972, et j’ai été l’un de ses proches collaborateurs. Quand je l’ai rencontré en 1969, il avait 55 ans et avait déjà derrière lui une longue vie professionnelle dans le monde de la culture et du cinéma.

Un fondateur humble et discret © Francis Kohn

Un fondateur humble et discret © Archives de la communauté de l’Emmanuel

Ces dernières années, les vertus de Pierre ont été étudiées à la loupe, notamment les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité. La foi et l’espérance, c’est très clair qu’il les a exercées à un degré très élevé. Dans une époque troublée de l’Église, il a toujours été de l’avant et ne s’est jamais découragé, malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer, que ce soit dans sa vie personnelle ou comme responsable de la communauté de l’Emmanuel.

Pierre était un homme très sensible, d’une grande charité envers tous et envers les pauvres en particulier. Il était également très énergique et doté d’une grande force d’âme malgré sa santé précaire. À 19 ans, il a failli mourir de tuberculose. Au cours de sa vie, il a dû faire plusieurs longs séjours dans des sanatoriums, mais il a toujours survécu.

Enfin, la vertu qui est très largement attestée par ceux qui l’ont connu et qui enveloppe toutes les autres vertus, c’est l’humilité de Pierre, qui n’a jamais voulu se mettre en avant ou se faire valoir, et n’a jamais recherché de privilèges.

Zenit : Et que pouvez-vous partager sur sa spiritualité ?

Mgr F. Kohn : C’était un homme de prière et un adorateur. Il a été l’un des pionniers de la redécouverte de l’adoration eucharistique à une époque où l’adoration du Saint-Sacrement avait pratiquement disparu en France. Pierre Goursat avait beaucoup d’intuitions spirituelles parce qu’il passait chaque jour de longues heures en prière, cherchant à faire la volonté de Dieu.

Le pape Jean-Paul II et Pierre Goursat le 2 octobre 1980 © Osservatore Romano

Le pape Jean-Paul II et Pierre Goursat le 2 octobre 1980 © Osservatore Romano

Par sa vie, il a montré que prier et s’engager dans le monde n’est pas contradictoire, mais complémentaire. C’est parce qu’il a été un grand adorateur qu’il a été aussi un grand évangélisateur. Pierre Goursat a voulu résumer la vocation de la communauté de l’Emmanuel par ces trois mots « adoration, compassion, évangélisation ». La compassion, expliquait-il, est la conséquence directe de l’adoration, et conduit nécessairement à l’évangélisation. Il s’agissait pour lui d’une dynamique spirituelle, fruit de son expérience personnelle. 

Pierre était très proche de la « petite voie » de l’enfance spirituelle de sainte Thérèse de Lisieux, la voie de ceux qui font confiance à Dieu, et qui ayant pris conscience de leur faiblesse, s’en remettent à Dieu, qui lui peut tout faire. À la suite de la petite Thérèse, et de façon très moderne, il a montré que la sainteté est non seulement possible pour tous, mais qu’elle est à vivre au cœur de la vie quotidienne.

Pierre était également proche de François de Sales, un saint du 17e siècle, qui a montré lui aussi que la sainteté n’est pas réservée aux clercs et religieux, mais que tout baptisé est appelé à devenir saint, quels que soient sa condition et son activité professionnelle.

Zenit : En fondant la communauté de l’Emmanuel, qu’est-ce que Pierre Goursat a apporté à l’Église catholique ?

Mgr F. Kohn : Pierre Goursat avait un amour immense pour l’Église. Il a cherché à enraciner la communauté de l’Emmanuel dans l’Église catholique et a contribué à son renouveau spirituel, bien au-delà du Renouveau charismatique. Il a été un témoin de l’espérance : il n’a pas baissé les bras à une période troublée, dans un contexte ecclésial et sociétal marqué par la contestation et la remise en cause de la foi chrétienne.

En 1975, Pierre Goursat a eu l’intuition de proposer aux autres communautés et aux groupes de prière du Renouveau charismatique de se rassembler à Paray-le-Monial, à une époque où le culte du Sacré-Cœur était délaissé. Grâce à l’amour qu’il avait pour l’Église et le Cœur de Jésus, il a remis en valeur et dépoussiéré le culte du Sacré-Cœur en mettant l’accent sur la tendresse et la miséricorde, selon le message que Jésus avait adressé à sainte Marguerite-Marie au 17e siècle.

Son apport a été également de mettre en œuvre les grandes intuitions du Concile Vatican II. En fondant la communauté de l’Emmanuel, il a été l’un des premiers à mettre en œuvre concrètement une vie fraternelle réunissant à la fois des laïcs, des « consacrés » pour le Royaume et des prêtres, pouvant s’appuyer les uns sur les autres, afin de se mettre ensemble au service de l’Église et de l’évangélisation.

Zenit : Une petite anecdote ou un fait marquant sur Pierre?
Petit livre de Mgr Francis Kohn sorti le 24 mai 2023 © librairie-emmanuel.fr

Livre de Mgr Francis Kohn sorti le 24 mai 2023 © librairie-emmanuel.fr

Mgr F. Kohn : Pierre Goursat vivait très pauvrement et était toujours habillé de la même façon. Les gens qui découvraient la communauté pensaient rencontrer un fondateur bien visible sur l’estrade, mais il était le plus souvent au fond de la salle, ne disait rien, et certains le prenaient pour un clochard ou un marginal que l’on accueillait !

Pierre avait une personnalité très originale. Il avait une grande liberté intérieure, il était totalement détaché du regard des autres. Comme il mangeait très peu à cause de sa santé, il avait souvent besoin de picorer une biscotte, avec un bout de fromage et de la confiture. Et il ne s’embarrassait jamais ! Un jour, par exemple, alors que nous arrivions dans le bureau d’un évêque, il était en train de manger son yaourt qu’il a remis tout naturellement dans sa poche lorsque celui-ci lui a tendu la main pour l’accueillir ! Ainsi, Pierre était le même avec tous, les « petits » ou les « grands ».

 

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Les États-Unis et leur ambassade au Vatican https://fr.zenit.org/2024/12/23/les-etats-unis-et-leur-ambassade-au-vatican/ Mon, 23 Dec 2024 11:15:59 +0000 https://fr.zenit.org/?p=204069  Quelques éclaircissements

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Dans l’abréviation du département d’État américain, l’ambassade des États-Unis près le Saint-Siège (qui célèbre cette année son quarantième anniversaire) est désignée sous le nom d’« ambassade du Vatican ». Mais il s’agit bien d’une relation États-Unis – Saint-Siège, et non États-Unis – État de la Cité du Vatican.

Un changement d’administration présidentielle entraîne souvent des changements dans le personnel diplomatique américain à l’étranger, en particulier au niveau des ambassadeurs. Cela conduit alors à des spéculations, parfois farfelues, sur le poste d’ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège (généralement désigné à tort comme « ambassadeur des États-Unis auprès du Vatican »). Voici donc quelques éclaircissements et démystifications sur ce poste.

 L’entité qui envoie et reçoit les ambassadeurs n’est pas « le Vatican », mais le Saint-Siège. Le terme « Vatican » a plusieurs significations. Le « Vatican » peut être un synonyme du micro-État indépendant connu sous le nom d’«État de la Cité du Vatican » (Stato della Città del Vaticano), créé par les pactes du Latran de 1929. Il peut également désigner l’ensemble des bâtiments adjacents à la basilique Saint-Pierre. Mais l’entité qui envoie et reçoit les ambassadeurs – l’entité avec laquelle les États-Unis entretiennent des échanges diplomatiques complets au niveau des ambassadeurs – est le Saint-Siège.

Qu’est-ce que le « Saint-Siège » ? C’est l’incarnation, aux effets du droit international et de la diplomatie, du ministère de L’évêque de Rome en tant que pasteur universel de l’Église catholique. Le Saint-Siège possède ce que l’on appelle techniquement une personnalité juridique internationale depuis au moins 1500, ce qui signifie que le Saint-Siège a échangé des représentations diplomatiques avec d’autres acteurs souverains (rois, princes, etc.) bien avant que l’État-nation moderne n’existe. Le Saint-Siège a continué à être reconnu comme un acteur diplomatique international même lorsque l’évêque de Rome ne contrôlait aucun territoire souverain entre 1870 et 1929. 

Le Saint-Siège incarne donc le fait que l’évêque de Rome, en tant que pasteur universel de l’Église, est un souverain (bien que d’un genre particulier) qui n’est soumis à l’autorité d’aucun autre souverain.

Dans l’abréviation du département d’État américain, l’ambassade des États-Unis auprès du Saint-Siège (qui célèbre cette année son quarantième anniversaire) est désignée sous le nom d’«ambassade du Vatican ». Mais il s’agit bien d’une relation États-Unis – Saint-Siège, et non États-Unis – État de la Cité du Vatican.

L’ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège représente donc un acteur souverain – les États-Unis d’Amérique – auprès d’un autre acteur souverain, le Saint-Siège. Le rôle de l’ambassadeur américain est de transmettre et d’expliquer les points de vue de son gouvernement aux représentants du Saint-Siège et, à son tour, d’expliquer les préoccupations du Saint-Siège au gouvernement américain sur des questions d’intérêt mutuel relatives à la politique mondiale, à la diplomatie et à la vie publique internationale.

L’ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège ne représente pas l’Église catholique aux États-Unis auprès de l’autorité centrale de l’Église. Les évêques américains, représentés par le Président et le Vice-président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, se réunissent régulièrement avec le Pape et les hauts fonctionnaires de la Curie Romaine pour discuter des affaires ecclésiastiques américaines. C’est leur responsabilité, et non celle de l’ambassadeur. Tout ambassadeur américain auprès du Saint-Siège qui tenterait d’exercer une influence sur (ou au sein de) la relation entre le Pape et la Curie, d’une part, et l’Église aux États-Unis, d’autre part, serait rapidement déclaré persona non grata par le Saint-Siège et renvoyé chez lui.

Par conséquent, l’idée actuellement répandue par certains charlatans sur Internet et dans les médias sociaux – selon laquelle le candidat de l’administration Trump à l’ambassade du Vatican devrait, entre autres choses, expliquer les vérités sur l’Église catholique aux États-Unis au pape et aux responsables de la Curie Romaine – est totalement infondée, et repose sur une incompréhension fondamentale de la relation en question.

Que peut faire l’ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège lorsque l’administration qu’il représente a des points de vue très différents de ceux du Pape et de ses diplomates sur les questions de politique mondiale ? En fait, beaucoup de choses. La défunte ambassadrice Lindy Boggs, qui représentait la deuxième administration Clinton, et l’ambassadrice Callista Gingrich, qui représentait la première administration Trump, ont fait un excellent travail en se concentrant sur les questions sur lesquelles les deux entités souveraines étaient d’accord : la lutte contre la traite des êtres humains ; la liberté religieuse à l’échelle internationale ; les questions morales émergentes dans le domaine de la science et de la technologie ; l’éducation et les soins de santé pour les femmes et les jeunes filles dans les pays en développement. Dans une situation différente, où l’administration américaine concernée et le Saint-Siège étaient, sur la plupart des questions, plus étroitement alignés, l’ambassadeur James Nicholson a rendu un réel service au Saint-Siège et au monde en organisant une conférence à Rome exposant les mensonges scientifiques perpétrés par le mouvement alimentaire « anti-OGM ».

L’ambassadeur américain auprès du Saint-Siège doit-il être catholique ? Non. Et le département d’État pourrait prendre l’ambassade du Vatican plus au sérieux si l’ambassadeur était un fonctionnaire de carrière du service extérieur qui comprendrait le rôle du Saint-Siège dans les affaires mondiales et pourrait le transmettre aux laïcs qui dominent Foggy Bottom.

La chronique de George Weigel « The Catholic Difference » est publiée par Denver Catholic, la publication officielle de l’archidiocèse de Denver.

 *** George Weigel est Distinguished Senior Fellow au Ethics and Public Policy Center à Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

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Le Réseau mondial de prière du pape a un nouveau directeur https://fr.zenit.org/2024/12/23/le-reseau-mondial-de-priere-du-pape-a-un-nouveau-directeur/ Mon, 23 Dec 2024 10:26:36 +0000 https://fr.zenit.org/?p=204058 Histoire et mission de ce réseau de prière

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Une partie importante du travail du Réseau mondial de prière du pape est la Vidéo du pape, un projet de communication innovant lancé en 2016. Ces vidéos, qui mettent en scène le Saint-Père lui-même, soulignent chaque mois une intention de prière. Elles sont officiellement traduites en 23 langues et adaptées dans au moins 20 autres, avec une portée de plus de 22 millions de personnes dans le monde.           

Le P. Cristóbal Fones, SJ, assumera le rôle de directeur international du réseau mondial de prière du pape © Jésuites À partir du 1er janvier 2025, le père Cristóbal Fones, SJ, assumera le rôle de directeur international du Réseau mondial de prière du pape. Cette œuvre pontificale, créée par le pape François en 2018, promeut la prière au cœur de la mission de l’Église ainsi que la spiritualité du Cœur de Jésus.

La nomination a été faite par le pape François, suite à une recommandation du père général Arturo Sosa. Le père Fones succède au père Frédéric Fornos, SJ, pour un mandat de cinq ans. Il dirigera une nouvelle structure organisationnelle pour le Réseau Mondial de Prière du Pape, conformément aux nouveaux statuts approuvés par le Saint-Père en juillet 2024, aux côtés de deux nouveaux directeurs adjoints : Mme Bettina Raed et le Père Miguel Pedro Melo SJ. 

La mission du Réseau mondial de prière du pape consiste à mobiliser les catholiques par la prière et l’action pour répondre aux défis auxquels l’humanité est confrontée et à la mission de l’Église. Il a été fondé en 1844 sous le nom d’Apostolat de la Prière dans une maison de formation pour jeunes jésuites. Aujourd’hui, elle a évolué pour devenir un mouvement spirituel qui relie des millions de Catholiques dans le monde entier, favorisant un sentiment d’unité et d’objectif commun pour relever les défis de notre temps. 

Le P. Cristóbal Fones, SJ, assumera le rôle de directeur international du réseau mondial de prière du pape © Jésuites Une partie importante du travail du Réseau mondial de prière du pape est la Vidéo du pape, un projet de communication innovant lancé en 2016. Ces vidéos, qui mettent en scène le Saint-Père lui-même, soulignent chaque mois une intention de prière. Elles sont officiellement traduites en 23 langues et adaptées dans au moins 20 autres, avec une portée de plus de 22 millions de personnes dans le monde. 

Une autre initiative clé du Réseau mondial de prière du pape est la plateforme Click To Pray, disponible sous forme d’application mobile et de version web en sept langues. Elle se veut un outil simple, mais concret, pour aider les gens à prier trois fois par jour, en s’inspirant de l’Évangile. Le profil de prière officiel du pape est également hébergé sur cette plateforme. 

Cette année marque le dixième anniversaire de la refondation de l’Apostolat de la Prière en tant que Réseau Mondial de Prière du Pape. En 2014, l’Apostolat de la Prière a subi une transformation significative, initiée en 2010 par le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus de l’époque, le Père Adolfo Nicolás, qui a encouragé la réflexion et l’approfondissement de cette tradition spirituelle. Le père Nicolás a invité le père Fornos à Rome pour diriger ce processus de revitalisation. À l’époque, le père Fornos occupait le poste de Coordinateur Européen et avait été auparavant directeur national de l’Apostolat de la Prière en France, où il avait été fondé 180 ans plus tôt. 

Le P. Cristóbal Fones, SJ, assumera le rôle de directeur international du réseau mondial de prière du pape © Jésuites Le pape François a soutenu cette revitalisation, approuvant le processus en 2014 pour souligner que la prière est au cœur de la mission de l’Église. Il a nommé le père Fornos directeur international en 2016 et, en 2018, il a approuvé les statuts qui ont fait du Réseau Mondial de Prière du Pape une         Oeuvre Pontificale, soulignant le caractère universel de sa mission. En 2020, il a érigé le Réseau Mondial de Prière du Pape en une entité juridique canonique et vaticane ayant son siège dans l’État de la Cité du Vatican, pour une période ad experimentum de trois ans. Enfin, le 1er juillet 2024, le pape François a approuvé les statuts définitifs de cette Oeuvre Pontificale, marquant ainsi une nouvelle étape dans son histoire. Le Réseau mondial de prière du pape comprend également une branche jeunesse – le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ). Lors d’une réception organisée pour les médias le 5 décembre à la Curie générale de la Compagnie de Jésus à Rome, le Père Fones a souligné que le Réseau mondial de prière du pape est une mission ecclésiale et universelle. Se référant à la dernière encyclique du pape François, Dilexit Nos, il a souligné que la spiritualité du cœur de Jésus est importante dans un monde qui a perdu son cœur, afin de nous transformer pour construire un monde plus juste et plus fraternel face aux défis contemporains tels que les guerres et les inégalités socio-économiques. C’est dans cette optique que le Réseau mondial de prière du pape propose un itinéraire spirituel intitulé  Le Chemin du Cœur , un chemin de transformation intérieure pour vivre la mission de compassion dont le monde a tant besoin. Il est structuré en neuf étapes et s’inspire des Exercices spirituels de saint Ignace. 

Le P. Cristóbal Fones, SJ, assumera le rôle de directeur international du réseau mondial de prière du pape © Jésuites Le Réseau mondial de prière du pape est actif dans plus de 90 pays, avec des équipes nationales et diocésaines qui diffusent et promeuvent les intentions de prière dans les contextes locaux en utilisant différents moyens, notamment des magazines, des livrets, des dessins, des chants, du matériel éducatif, des activités dans les écoles, les paroisses et autres. De nombreuses congrégations religieuses soutiennent le Mouvement eucharistique des jeunes ou ont intégré l’apostolat de la prière au sein de leur charisme.

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Parcours « Se consacrer au Sacré-Cœur de Jésus » https://fr.zenit.org/2024/12/20/parcours-se-consacrer-au-sacre-coeur-de-jesus-2/ Fri, 20 Dec 2024 12:37:08 +0000 https://fr.zenit.org/?p=203901 1° étape : Présentation du jubilé des 350 ans et du parcours de préparation à la consécration

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Le jubilé des 350 ans

Depuis le 27 décembre 2023 et jusqu’au 27 juin 2025, se déroule le Jubilé des 350 ans des apparitions du Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial. C’est un évènement exceptionnel avec, notamment, l’Ouverture de la Porte jubilaire le 27 décembre 2023 par le nonce apostolique en France, Mgr Migliore. Ce jour-là, le sanctuaire a adhéré officiellement au réseau mondial de prière du Pape. Nous en reparlerons.

Le thème est Rendre amour pour amour c’est-à-dire accueillir l’amour personnel de Jésus pour chacun de nous, réparer les manques d’amour dont il souffre et entrer dans la compassion de son Cœur pour ceux qui ont tant besoin de consolation.

Le sanctuaire participe à un vaste mouvement de consécration ou de renouvellement de la consécration au Sacré-Cœur, dans une dynamique qui commence à la fête du Sacré-Cœur 2024 pour aboutir un an plus tard, à la fête du Sacré-Cœur 2025. J’ai adressé une supplique au pape pendant l’audience accordée aux participants du colloque organisé par le sanctuaire à Rome en mai sur le thème de la Réparation spirituelle. Je lui ai demandé de consacrer l’Eglise et le monde ce 27 juin 2025, jour anniversaire de la grande apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie et conclusion du jubilé.

Quoiqu’il en soit de la réponse du pape, cette démarche venue du Saint Père n’a de sens que si elle rejoint une mobilisation de l’Eglise tout entière. Que les cœurs de chacun, les familles, les paroisses, les diocèses, les congrégations et les pasteurs soient animés du désir de se consacrer.

C’est l’objet de ce présent parcours : offrir une préparation en expliquant ce qu’est la dévotion au Sacré-Cœur, ce qu’est la consécration, comment se consacrer et comment la mettre en œuvre concrètement dans notre vie personnelle, familiale et ecclésiale en vue de la mission. L’essentiel n’est-il pas que le monde connaisse l’amour du Cœur de Jésus ?

Présentation du parcours

Quatre parties jalonneront notre parcours :

  • nous verrons dans une première partie quel est le message des Apparitions du Sacré-Cœur à Paray. Ce seront les étapes 3 et 4.
  • dans un deuxième temps, nous aborderons ce qu’est la Consécration, dans les étapes 5 et 6.
  • Une troisième partie expliquera comment se consacrer, avec les étapes 7, 8 et 9
  • la quatrième et dernière partie donnera quelques indications sur les moyens concrets pour vivre la consécration au Cœur de Jésus, aux étapes 10 et 11.
  • enfin, la conclusion – étape 12 – montrera comment la consécration est en vue de

la mission.

En complément : un parcours d’approfondissement

L’objectif de ce parcours est d’être un parcours de base, accessible et nourrissant pour mieux comprendre ce qu’est la consécration, dire comment la vivre et la mettre en pratique dans sa vie quotidienne.

Pour un parcours d’approfondissement, je revois au Parcours Cœur de Jésus réalisé par le Père Martin Pradère à la demande et avec le concours de l’Association Civilisation de l’Amour. Après avoir approfondi le message de Paray le Monial, le père Pradère aborde celui de la miséricorde divine. Un large parcours biblique nous met à l’école de toute l’Ecriture, notamment du Cantique des cantique, de l’évangile de Jean et de la mystique apostolique du Cœur de Jésus, avec Saint Paul. Enfin, les derniers enseignements font le lien entre la spiritualité du Sacré-Cœur et la vie sacramentelle, morale et spirituelle.

Sur le site parcourscoeurdejesus.fr, les podcasts et les vidéos de ces 8 enseignements, ainsi que le livret du participant, sont en accès libre et téléchargeables.

Conclusion

Dès à présent, invoquons l’Esprit Saint, afin qu’il nous fasse entrer dans le mystère du Cœur de Jésus, ouvre nos cœurs et nos intelligences : envoie ton Esprit, Seigneur et tout sera créé, et tu renouvelleras la face de la terre.

Dans la deuxième étape de cette introduction, j’expliciterai les raisons de se consacrer au Cœur de Jésus.

Appel au don

Ce podcast vous est offert par le sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial. Nous avons besoin de vous pour soutenir notre mission de diffuser par tous les moyens possibles la beauté et l’actualité de la spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus. Merci pour votre générosité ! Vous trouverez toutes les informations sur notre site.

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Le miracle qui fera de Pier Giorgio Frassati un saint  https://fr.zenit.org/2024/12/20/le-miracle-qui-fera-de-pier-giorgio-frassati-un-saint/ Fri, 20 Dec 2024 10:01:31 +0000 https://fr.zenit.org/?p=203895 L'histoire du prêtre miraculé

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Les circonstances : une blessure fortuite, subie en jouant au basket-ball, un avis médical erroné, des inspirations inattendues reçues pendant la prière, une guérison soudaine et une intervention surprenante du Vatican.

Pour ceux qui connaissaient l’étrange histoire de la cheville de Juan Gutiérrez, ou même une partie de cette histoire, il était difficile d’éviter de mentionner le mot « miracle ».

Bien que la nouvelle de la guérison inexplicable de Gutierrez après une déchirure du tendon d’Achille se soit répandue, elle ne s’est pas vraiment répandue loin, du moins pas au-delà du lieu où l’histoire a commencé, c’est-à-dire pas plus loin que le séminaire St. Jean, à Camarillo, en Californie, où Juan et d’autres futurs prêtres de L’archidiocèse de Los Angeles et d’autres diocèses catholiques de l’ouest des États-Unis 

L’événement fut suffisamment marquant pour qu’un nombre raisonnable de personnes en entendent parler, tandis que l’attitude modeste et timide de Gutiérrez semblait chercher à détourner l’attention de tout cela.

Mais cet étrange concours de circonstances se révélera providentiel, confondant les autorités médicales, changeant la vie de ce séminariste anonyme et le liant à jamais à un autre jeune homme, Pier Giorgio Frassati, mort il y a près de 100 ans et qui sera déclaré saint de l’Église catholique en août à cause du miracle survenu à la cheville de Juan Gutiérrez. 

Cette histoire insolite a commencé à Texcoco, une ville de la banlieue de Mexico, où Juan Manuel Gutiérrez est né en 1986. Ses parents se séparent alors qu’il a deux ans, mais à 19 ans, il émigre aux États-Unis pour rejoindre son père à Omaha.

C’est là que, invité à un week-end de retraite, il fait l’expérience d’un retour à la foi catholique de sa jeunesse, dont il s’était éloigné. Très vite, il ne peut ignorer l’intuition qu’il est appelé à la prêtrise, et il finit par demander son entrée au séminaire de Los Angeles.

En 2013, il a commencé ses études universitaires à la maison de formation Juan Diego de l’archidiocèse situé à Gardena. Lorsque lui et ses camarades de classe ont obtenu leur diplôme en 2017, ils ont poursuivi leurs études au séminaire San Juan. 

Rapidement, Gutierrez a appris que tous les séminaristes de San Juan allaient le lundi jouer au basket-ball dans un gymnase voisin, situé à Camarillo. Bien que Gutierrez ne soit pas vraiment un athlète, il a toujours aimé le sport depuis son plus jeune âge, en particulier le basket-ball et le football, et l’occasion de pratiquer à nouveau ces sports l’a particulièrement attiré dans sa vie de séminariste.

Le 25 septembre 2017, lorsque Gutierrez est entré sur le terrain, il se souvient que « je ne me suis pas vraiment échauffé » ce jour-là. 

Quelques minutes après le début du match, Gutierrez a eu la sensation que quelqu’un avait frappé sa cheville droite, ce qui a été suivi par le son : « Pop ! ». 

« Quand j’ai entendu ce bruit, j’ai regardé autour de moi et j’ai vu qu’il n’y avait personne », se souvient Gutierrez, « absolument personne ».

Ce qu’il a remarqué, c’est qu’il ne pouvait plus marcher normalement. Gutierrez se dirigea vers l’abri et fut ramené au séminaire de San Juan en voiture. 

Gutierrez se souvient avoir pensé que la blessure « n’était pas si grave », mais la douleur qu’il commençait à ressentir l’a empêché de dormir cette nuit-là.

 Pendant quelques jours, il s’est efforcé d’assister aux cours et de suivre le programme de prière du séminaire. Mais lorsqu’un autre séminariste a décidé d’aller à l’hôpital pour se faire examiner pour une blessure, Gutierrez a compris qu’il ferait mieux de l’accompagner aussi.

À l’hôpital, une radiographie n’a révélé aucune fracture. Le médecin a prescrit des analgésiques et a dit à Gutierrez qu’il s’agissait probablement d’une blessure musculaire.

De retour au séminaire, l’un des camarades de classe de Gutiérrez a remarqué qu’il boitait : René Haarpaintner était veuf, âgé d’une cinquantaine d’années, et avait quitté son cabinet médical pour rejoindre le séminaire. Il avait encore sa licence de chiropracteur et suggéra à Gutierrez de marcher avec des béquilles pour permettre à son muscle blessé de guérir.

 « Il avait l’air très mal en point », se souvient Haarpaintner, qui a été ordonné prêtre en 2023, un an après Gutierrez. « Sa jambe était enflée de partout et on ne pouvait pas vraiment le palper parce que l’enflure était si importante que sa peau était toute bleue ».

Lorsque la douleur de Gutierrez s’est aggravée au cours des semaines suivantes, Haarpaintner lui a enseigné quelques exercices d’étirement à essayer. 

Gutierrez les a exécutés, consciencieusement, même si les étirements se sont avérés très douloureux pour lui. 

La douleur de Gutierrez s’aggravant, Haarpaintner a supposé qu’il souffrait d’une lésion ligamentaire. Mais pour le confirmer, il fallait passer une IRM, et le premier rendez-vous disponible pour cela était fixé au 31 octobre, ce qui signifiait à l’époque une attente de près de trois semaines.

Entre-temps, Haarpaintner a suggéré à Gutierrez de ne pas reposer son pied du tout. Il a donc passé le mois à porter un appareil d’immobilisation pneumatique emprunté et une attelle de fortune. Le matin d’Halloween, il s’est rendu au centre de radiologie pour passer une IRM. 

Quelques heures plus tard, alors que Gutierrez ouvrait la porte du séminaire, son téléphone a sonné. C’était le médecin. 

Lorsqu’il a vu l’identité de l’appelant, Gutierrez a su que quelque chose n’allait pas du tout. Je n’ai même pas dit bonjour. J’ai juste décroché le téléphone et j’ai dit : « C’est grave, n’est-ce pas ? »

Il avait raison : « Vous avez une déchirure du tendon d’Achille ».

 Le médecin a demandé à Gutierrez de prendre rendez-vous avec un chirurgien orthopédique, car l’intervention chirurgicale serait la meilleure option. 

Un sentiment d’angoisse s’empare du séminariste. L’intervention chirurgicale impliquerait une période de convalescence longue et douloureuse. De plus, il ne fait aucun doute que ses résultats scolaires en souffriraient et, en outre, comment payer l’opération ? Il n’avait encore parlé de sa blessure ni à sa famille du Nebraska ni à celle du Mexique.

Gutierrez a passé la nuit dans sa chambre à chercher sur Google « blessure au tendon d’Achille ». Les images de sang et les récits d’infections associées à la chirurgie de ce tendon n’ont fait qu’augmenter son angoisse. 

Le lendemain, le 1er novembre, l’Église catholique célèbre la « Toussaint », en l’honneur de tous les saints et saintes du ciel. Après avoir participé à la messe dans la chapelle du séminaire, Gutiérrez y est resté un moment, affligé par les dernières nouvelles. 

« J’étais là, en train de prier, et soudain je suis arrivé à une conclusion : je pense que j’ai besoin de l’aide d’en haut », se souvient-il. « J’avais cette conversation avec moi-même, dans mon esprit ».

À un moment donné, une idée lui vint à l’esprit : « Pourquoi ne pas faire une neuvaine ?

 L’idée n’était pas inhabituelle, car dans son enfance, Gutiérrez avait souvent fait de telles dévotions de neuf jours à divers saints. Les neuvaines ne sont pas « magiques », comme il l’avait compris, mais « un chemin de foi et de prière ». 

Pour Gutiérrez, la question était : à qui dois-je prier ? C’est alors que la conversation a pris une tournure étrange.

« Il y a eu un petit murmure dans ma tête qui m’a dit : pourquoi ne pas prier le bienheureux Pier Giorgio Frassati ? » Je me souviens avoir pensé : « Ah, oui, c’est une bonne idée ». 

Il s’agissait d’une pensée singulière, car Gutiérrez n’avait pas de dévotion personnelle pour Frassati. Il l’avait connu de la même manière qu’il avait connu tant d’autres saints auparavant, à savoir à travers des vidéos sur YouTube. 

Frassati est né à Turin, en Italie, en 1901. Il est le fils d’Alfredo Frassati – un journaliste (plus tard politicien et diplomate) qui a fondé l’important journal italien La Stampa – et d’Adelaide Ametis, une peintre de renom.

Son père était agnostique, mais dès son plus jeune âge, Frassati a développé une profonde dévotion pour l’Eucharistie, assistant à la messe quotidienne et passant de longues heures à prier en présence du Saint-Sacrement. Par la suite, il investira une grande partie de sa fortune dans l’aide aux pauvres de la région.

Il mourut en 1925, quelques jours après avoir contracté la poliomyélite, probablement à la suite de ses visites aux malades dans un quartier pauvre de Turin. Il n’avait que 24 ans. 

Des centaines de pauvres de la ville suivirent son cercueil lors de la procession funéraire. Quelques années plus tard, l’initiative de le déclarer saint fut encouragée. Frassati a été associé à la phrase « verso l’alto » (vers les hauteurs), qu’il a inscrit sur une photographie prise lors de sa dernière ascension.

Le pape Jean-Paul II comptait parmi ses admirateurs. 

Jean-Paul II, passionné de ski, de randonnée et de nature, a trouvé en Frassati une âme sœur, ce jeune homme idéaliste et plein d’énergie. Le Pape l’a présenté comme un modèle, pour montrer que les jeunes catholiques peuvent suivre Jésus dans un monde compliqué et changeant. 

« C’était un jeune homme moderne “, a déclaré le pape à une assemblée de jeunes en 1983, « ouvert aux problèmes de la culture, au sport, aux questions sociales, aux vraies valeurs de la vie, et c’était en même temps un homme profondément croyant, nourri par le message de l’Évangile, profondément intéressé par le service à ses frères et sœurs, et consumé par une ardeur de charité qui l’a amené à être proche des pauvres et des malades. Il rendait vivantes les béatitudes de l’Évangile ».

Lorsque la dépouille de Frassati a été transférée dans la cathédrale de Turin en 1981, son corps a été trouvé intact, c’est-à-dire qu’il ne présentait aucun des signes ordinaires de décomposition qui surviennent après la mort. 

En 1987, Jean-Paul II le déclara « bienheureux » et le béatifia après que le Vatican eut reconnu l’intercession de Frassati dans la guérison miraculeuse de la tuberculose d’un homme qui lui avait demandé de l’aide.

C’est ainsi qu’en ce jour décisif de la Toussaint 2017, Gutierrez est retourné à la chapelle pour commencer la neuvaine dédiée au bienheureux Frassati, en la priant pendant le temps réservé aux séminaristes pour prier devant le Saint-Sacrement.

À aucun moment de la neuvaine, il n’a demandé à être guéri, souligne-t-il.

 Ma prière était la suivante : « Seigneur, par l’intercession du bienheureux Pier Georgio Frassati, je te demande ton aide pour ma blessure ». 

Gutierrez dit qu’il a terminé sa prière de cette manière, avant de prier le chapelet habituel qui accompagne la neuvaine. 

Mais c’est juste à ce moment-là, le premier jour, qu’il a eu ce qu’il appelle une autre « inspiration » : compléter cette prière par une déclaration : « … et je promets que, si quelque chose d’inhabituel se produit, j’avertirai la bonne personne pour recevoir cette information ».

« Cette partie m’a surpris », se souvient M. Gutierrez. « Je me suis demandé d’où venait cette idée ». 

Et la concrétisation de cette idée allait s’avérer précieuse plus tard, car des choses inhabituelles étaient sur le point de se produire. 

Quelques jours plus tard, Gutiérrez est entré dans la chapelle pour prier sa neuvaine. Ce n’était pas pendant l’heure sainte habituelle de 17 heures, se souvient-il, parce qu’il n’y avait personne d’autre à cette occasion.

Il se souvient avoir ressenti « une sensation de chaleur autour de ma blessure » alors qu’il s’agenouillait pour prier. 

« C’était une sensation délicate », dit Gutierrez. « Mais la chaleur augmentait et, à un moment donné, j’ai cru qu’une prise électrique était en feu. J’ai donc cherché le feu. Mais il n’y avait pas de feu. Je me souviens d’avoir regardé ma cheville en me disant que c’était bizarre parce que je sentais cette chaleur.

De par ses expériences passées dans le mouvement du Renouveau Charismatique, Gutierrez savait que la chaleur est parfois associée à la guérison de Dieu. Gutierrez a tourné son regard vers le tabernacle contenant le Saint-Sacrement et s’est mis à pleurer. 

Dans mon cœur, j’ai dit au Seigneur : « Ce n’est pas possible. Non pas parce que tu n’as pas le pouvoir de me guérir, mais parce que je sais que je n’ai pas assez de foi pour une telle chose. Et cela m’a ému ». 

Lorsque ses larmes se sont arrêtées et qu’il a terminé ses prières, Gutierrez a quitté la chapelle. Il ne se souvient pas exactement du jour où cette mystérieuse expérience a eu lieu, mais seulement que c’était quelques jours avant le 9 novembre, date à laquelle sa neuvaine devait s’achever.

Il se souvient que c’est à partir de ce jour qu’il a cessé d’utiliser l’attelle qu’il portait pour immobiliser son pied droit : « Simplement je n’en avais plus besoin ». 

Gutiérrez devait voir un chirurgien orthopédique le 15 novembre. À un moment donné, il s’est rendu compte qu’il ne pensait même plus à sa blessure.

Ce 15 novembre, dans son cabinet du centre de Los Angeles, le chirurgien orthopédique a demandé à son nouveau patient ce qu’il faisait dans la vie. 

« Je suis séminariste, c’est-à-dire que j’étudie pour devenir prêtre », explique Gutierrez.

Pour confirmer le diagnostic de rupture du tendon d’Achille indiqué par les images IRM, le chirurgien a effectué ce que l’on appelle le test de Thompson, qui consiste à presser le mollet du patient allongé sur le ventre sur le lit d’hôpital. Si le pied bouge sous l’effet de la pression, cela signifie que le tendon est connecté ; s’il ne bouge pas, la rupture est confirmée.

Gutierrez a entendu le chirurgien murmurer « Hmm » après avoir pressé. Puis le chirurgien a appuyé son pouce sur l’endroit où l’IRM avait révélé la déchirure. 

« Ça fait mal ? », a-t-il demandé.

Gutierrez a ressenti une légère gêne musculaire, mais pas de douleur. Le médecin lui a demandé s’il pouvait appuyer plus fort, puis encore plus fort. Malgré tout, Gutierrez n’a pas ressenti de douleur. 

En se rasseyant, Gutierrez remarque un air perplexe sur le visage du chirurgien. En appuyant directement sur la zone de la déchirure, il s’attendait à sentir la séparation du tendon avec son pouce, ce que Gutierrez avait remarqué les deux fois où il avait osé examiner sa cheville.

« Il n’y a pas de séparation », dit le chirurgien. « Vous devez avoir quelqu’un là-haut qui veille sur vous».

Gutiérrez sent alors un frisson lui parcourir le dos. Il se souvient de la neuvaine. Puis il a commencé à bombarder le médecin de questions.

Cet espace aurait-il pu se refermer tout seul ? Non, répondit le médecin, en fait, de tels espaces ont tendance à s’ouvrir davantage avec le temps. Et si l’IRM s’était mal déroulée ? Pas question, « c’est la technologie la plus avancée dont nous disposons pour des cas comme celui-ci ». 

Et, montrant l’écran, le chirurgien dit au séminariste : « Le 31 octobre, vous aviez une déchirure du tendon d’Achille, mais là, je ne la trouve plus ».

 ***

À ce moment-là, Gutierrez voulait parler à tout le monde de cette étrange évolution des choses. Mais comme il craignait d’attirer l’attention, il décida de n’en parler qu’à quelques personnes de son entourage. 

Au séminaire de San Juan, ses camarades de classe ont remarqué qu’il ne boitait plus et ne portait plus d’attelle. Lorsqu’il a été interrogé à ce sujet, il a répondu simplement qu’un médecin lui avait dit qu’il n’avait finalement pas besoin d’être opéré. Le fait qu’il n’ait pas accordé beaucoup d’importance à sa blessure dès le début a fait qu’on ne lui a pas posé beaucoup de questions par la suite.

Juan est un homme plutôt discret », a déclaré le père Tommy Green, un camarade de classe de Gutierrez qui a été ordonné prêtre en 2024, « il est donc passé inaperçu ».

Quelques semaines plus tard, Gutierrez était prêt à reprendre ses études au séminaire et sa vie normale. Il n’a confié sa guérison qu’à son directeur spirituel et à quelques amis proches. Pour lui, l’histoire était terminée. 

C’est alors qu’il a reçu un rappel concernant la deuxième partie de sa prière de neuvaine.

Quelques mois plus tard, Gutiérrez se promenait dans le hall d’exposition d’une conférence de jeunes lorsqu’il est tombé sur un stand présentant une silhouette découpée dans une photo grandeur nature de Frassati. 

Le stand n’était pas surveillé. Gutierrez a pris quelques cartes de prière de Frassati et a remarqué qu’au dos se trouvait une adresse électronique à laquelle les gens pouvaient envoyer des récits de faveurs reçues par l’intercession de Frassati. Il s’est souvenu de sa promesse : « Si quelque chose d’inhabituel se produit, je le signalerai à la bonne personne ». 

Il a reporté l’échéance pendant quelques mois, mais s’est finalement assis pour écrire son témoignage et l’a envoyé par courrier électronique.

« Pour moi, ce jour-là, j’ai atteint la fin de cette histoire : j’ai tenu la promesse que j’avais faite à Pier Giorgio de la relater », se souvient M. Gutiérrez. 

Il n’a jamais reçu de réponse à son courriel et a pensé, une fois de plus, que l’histoire s’arrêtait là. 

Deux ans ont passé et nous étions à l’automne 2020. Il était assis au séminaire San. Juan, suivant un cours donné par Mgr Robert Sarno, un prêtre américain qui avait récemment pris sa retraite après près de 40 ans au Dicastère des Causes des saints du Vatican.

Pier Giorgio Frassati sera saint aussi grâce au pape Paul VI

Et quel était le thème du cours ? La phase diocésaine des causes de canonisation.

« Peut-être y a-t-il là quelque chose qui me poussera à raconter à quelqu’un mon expérience avec Pier Giorgio », se souvient Gutierrez.

Lorsque la classe a abordé le sujet de la manière dont l’Église enquête sur les affirmations de guérisons miraculeuses, l’idée d’approcher l’évêque Sarno pour raconter son histoire n’a fait qu’accroître la nervosité de Gutierrez. Il imaginait le prêtre de Brooklyn, au franc-parler, rejeter brutalement son récit en le qualifiant de « belle histoire ». 

« Jésus, donne-moi le courage de dire quelque chose à ce sujet parce que, personnellement, je n’en ai pas envie de le faire », a dit Gutierrez en priant.

Un jour, après le petit-déjeuner, Gutierrez a trouvé le courage d’approcher Monseigneur Sarno et de lui raconter son histoire. 

Mgr Sarno l’a regardé et lui a demandé : « Pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour me raconter cette histoire ? » 

« Parce que vous m’intimidez », répond le séminariste. 

« Oui, on me l’a déjà dit cela auparavant », a répondu Mgr Sarno.

Ce même jour, à l’heure du dîner, Monseigneur Sarno s’est approché de Gutierrez pour lui dire que Rome était « très intéressée » par son histoire. 

Dans une interview accordée à l’Angélus, Mgr Sarno a déclaré : « C’était la dernière chose à laquelle je m’attendais : que dans ce cours que j’enseignais dans l’archidiocèse de Los Angeles, il puisse y avoir un miracle possible pour la canonisation du bienheureux Pier Giorgio Frassati ». 

Après s’être entretenu avec la Dr Silvia Correale, avocate d’origine argentine chargée de la cause de canonisation de Frassati à Rome, Mgr Sarno a suggéré à M. Gutierrez qu’il serait « prudent » qu’il ne parle pas de son expérience à d’autres personnes.

La raison en était que Mgr Sarno avait reçu le « feu vert » pour lancer une enquête canonique à l’échelle du diocèse sur le cas Gutierrez. Monseigneur Sarno a travaillé sur les causes de canonisation de personnalités telles que Mère Teresa de Calcutta et Damien de Molokai, entre autres.

Expliquant son avertissement à Gutierrez, Mgr Sarno a déclaré à l’Angélus : « Les témoins ne doivent pas avoir de préjugés contre une éventuelle enquête. Il est nécessaire que tous les témoins de l’affaire puissent être interrogés librement, sans restriction, sans parti pris, sans préjugé, pour ainsi dire ».

À partir de là, le processus a commencé à avancer. L’archevêque de Los Angeles, Jose H. Gomez, a autorisé Monseigneur Sarno à diriger l’enquête de l’Archidiocèse sur l’histoire de Gutierrez.

Deux prêtres de Los Angeles, le père Joseph Fox, OP et Mgr Michael Carcerano, ont été nommés pour aider à la procédure judiciaire et, à l’automne 2023, Mgr Sarno est retourné au séminaire San. Juan pour interroger des témoins et rassembler des preuves, y compris les notes du médecin, l’IRM initiale et d’autres documents.

Parmi les séminaristes interrogés se trouvait le chiropracteur, Haarpaintner. 

Comme les médecins qui ont examiné Gutierrez à l’hôpital n’ont pas réalisé qu’il s’agissait d’une déchirure du tendon, Haarpaintner a témoigné que les exercices d’étirement qui lui ont été recommandés pourraient en fait avoir aggravé la déchirure. D’un point de vue médical, cela rendrait une guérison soudaine encore plus improbable. M. Haarpaintner a déclaré qu’il avait fait preuve d’humilité lorsqu’on lui a demandé de parler par Zoom devant un comité médical du Vatican chargé d’enquêter sur ce possible miracle.

Il raconte qu’un chirurgien qui était de garde lui a dit : « Vous avez fait une erreur, vous avez aggravé la blessure en mettant son pied en flexion plantaire ».

« Oui, je l’ai fait, je suis désolé, mais je l’ai fait », se souvient Haarpaintner. 

« Pouvez-vous imaginer ce que cela a fait à ma vanité ? Ce n’était pas du tout agréable », plaisante Haarpaintner, dont la ville natale en Suisse se trouve à quelques heures de route de Turin, la ville natale du bienheureux Frassati. 

Le pape annonce les dates de canonisation de Carlo Acutis et de Pier Giorgio Frassati

« C’est certainement le meilleur cas de négligence médicale aux yeux de Dieu ». Lorsque Monseigneur Sarno a présenté ses découvertes au Dicastère pour les Causes des Saints, il était certain d’avoir trouvé le miracle que tout le monde espérait dans cette affaire. 

« Je crois en la Divine Providence », a déclaré Mgr Sarno, « et il y a trop d’accidents dans cette affaire ». 

Le 20 novembre, le Vatican a annoncé que Frassati serait canonisé d’ici le 3 août, lors de la célébration de l’Année Jubilaire de la Jeunesse 2025, après la canonisation du bienheureux Carlo Acutis, un autre jeune Italien connu pour son amour profond de l’Eucharistie et des pauvres. Cinq jours plus tard, le pape François a formellement approuvé le second miracle attribué à l’intercession de Frassati. ».

Même si la canonisation d’Acutis était largement attendue pour le Jubilé de l’année prochaine, la nouvelle de Frassati a été « une merveilleuse et heureuse surprise » pour ceux qui connaissent sa cause, y compris Monseigneur Sarno. 

« Le fait que la canonisation de Pier Giorgio ait lieu pendant le centenaire de sa mort et pendant l’Année Sainte 2025, ainsi que le fait que Carlo Acutis soit canonisé pendant le week-end du Jubilé pour les adolescents et Pier Giorgio pendant celui pour les jeunes adultes… signifie que l’on ne peut pas non plus nier qu’il s’agit d’un fruit de la Divine Providence », a déclaré Monseigneur Sarno.

Maintenant que l’étrange histoire de la cheville de Gutierrez a été officiellement reconnue comme un miracle et qu’il n’est plus nécessaire de garder le secret de sa guérison, le prêtre de 38 ans est impatient de présenter son saint ami aux nouvelles générations.

Depuis son ordination en 2022, le père Gutierrez est vicaire à l’église Saint-Jean-Baptiste, dans la banlieue est de Los Angeles. Autre coïncidence curieuse, la cathédrale où est enterré Frassati porte également le nom de Saint-Jean-Baptiste. La paroisse a une forte présence hispanique et philippine, et il y a une multitude de ministères pour les jeunes et au moins une douzaine de messes chaque week-end.

« Je pense que Pier Giorgio était un grand modèle à suivre pour être un jeune catholique dans le monde », a déclaré Gutiérrez, c’est-à-dire « quelqu’un qui assume son identité catholique, quelqu’un qui s’engage dans l’expérience vécue de la foi, non seulement à l’intérieur des murs de son église, mais même au-delà ». 

Par expérience, Gutierrez a découvert qu’en matière d’intercession céleste, « ce n’est pas nous qui choisissons les saints, mais eux qui nous choisissent ».

Alors pourquoi Frassati l’a-t-il choisi ? Le prêtre ne l’a pas vraiment compris, car il ne partage ni le milieu aisé de l’Italien, ni ses qualités athlétiques. « Aujourd’hui encore, j’essaie de recevoir le miracle de devenir un randonneur », plaisante-t-il. 

Quoi qu’il en soit, Gutierrez perçoit au moins un lien clair qui pourrait expliquer cette œuvre de la Providence.

« Il était connu pour avoir un cœur enclin à aider les nécessiteux et les pauvres », a déclaré le prêtre. « Et peut-être que ce n’était pas important à l’époque, mais quand j’ai eu besoin d’aide, il est venu me voir et m’a aidé. Et il y a beaucoup de gens qui ont reçu des grâces de lui. Je ne suis pas le seul ».https://fr.zenit.org/2024/11/20/le-pape-annonce-les-dates-de-canonisation-de-carlo-acutis-et-de-pier-giorgio-frassati/

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16 religieuses françaises déclarées saintes et un laïc français vénérable https://fr.zenit.org/2024/12/19/16-religieuses-francaises-deviennent-saintes-et-un-laic-francais-venerable/ Thu, 19 Dec 2024 14:58:06 +0000 https://fr.zenit.org/?p=203811 Le Vatican a promulgué de nouveaux décrets ce 18 décembre 2024

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Des français « vers les autels » : le Dicastère des causes des saints a annoncé mercredi 18 décembre la sainteté de 16 religieuses Carmélites de Compiègne, tuées en haine de la foi le 17 juillet 1794, et a reconnu les vertus héroïques du serviteur de Dieu Pierre Goursat, décédé à Paris le 25 mars 1991.

Parmi les autres décrets, soulignons la prochaine béatification de deux martyrs du 20e siècle : le jésuite allemand Eduard Profittlich, administrateur apostolique d’Estonie mort dans une prison soviétique en février 1942, et l’italien Elia Comini, prêtre de Saint-François-de-Sales tué en haine de la foi par les nazis, en octobre 1944.

Les saintes religieuses de Compiègne

Le pape a annoncé la sainteté des 16 carmélites de Compiègne © Diocèse de Paris

Avant de monter à l’échafaud, les religieuses ont renouvelé leur profession de foi baptismale et leurs vœux religieux © Diocèse de Paris

Les carmélites déchaussées de Compiègne, guillotinées en pleine Terreur pendant la révolution française, sont reconnues saintes par le pape François, qui a décidé d’étendre à l’Église universelle le culte de la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin et de ses quinze compagnes.

Les religieuses sont désormais inscrites au martyrologe romain, ce qui équivaut à une canonisation, sans qu’aucun miracle n’ait été nécessaire pour qu’elles deviennent saintes.

Contraintes de quitter leur monastère le 14 septembre 1792 en pleine vague anticléricale, les carmélites ont trouvé refuge dans des localités différentes et ont dû revêtir des habits civils. Mais accusées de poursuivre leur vie consacrée et d’avoir une sympathie pour la monarchie, elles ont été exécutées sur le site de l’actuelle place de la Nation, à Paris.

Sur le trajet les menant à l’échafaud, elles ont continué à prier, proclamer leur foi, ont entonné des psaumes et le Veni creator avant d’être décapitées. Leur dignité et leur dévotion lors de leur exécution imposa le silence à la foule impressionnée.

Le vénérable Pierre Goursat

Né le 15 août 1914 à Paris, Pierre Goursat était un homme d’action et de contemplation. Après sa conversion à l’âge de 19 ans, sa vie a entièrement été tournée vers le Christ, empreinte de compassion envers les plus pauvres et d’une grande passion pour l’évangélisation.

Pierre Goursat, un laïc humble et actif, qui a su allier avec harmonie adoration, compassion et évangélisation © pierregoursat.com

Pierre Goursat, un laïc humble et actif, qui a su allier avec harmonie adoration, compassion et évangélisation © pierregoursat.com

De santé fragile, Pierre s’est posé la question du sacerdoce, mais a choisi de rester laïc et célibataire. Il a pris conscience assez rapidement de l’importance des médias dans l’évangélisation, et s’est ardemment investi dans le monde de la culture, de l’édition et du cinéma, en écrivant notamment des critiques de films.

Très attaché à la Vierge Marie et à l’adoration eucharistique, il a vécu à l’âge de 60 ans une expérience d’effusion de l’Esprit Saint dans la grâce du renouveau charismatique. Avec le soutien de Martine Laffitte-Catta, jeune interne en médecine, Pierre a alors fondé la communauté de l’Emmanuel dans les années 1970, une communauté internationale de laïcs et de prêtres vivant au cœur du monde, et se mettant au service de la mission de l’Église catholique.

Pierre Goursat est décédé en 1991, après avoir passé les dernières années de sa vie dans le silence et l’adoration. Une biographie, écrite par le P. Francis Kohn, postulateur de la cause de canonisation, paraîtra en mars 2025 en France.

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Reconnaissance du martyre d’Eduard Profittlich https://fr.zenit.org/2024/12/19/reconnaissance-du-martyre-deduard-profittlich/ Thu, 19 Dec 2024 14:03:54 +0000 https://fr.zenit.org/?p=203752 Évêque missionnaire tué dans l'odium fidei dans les camps de détention soviétiques

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Première publication par l’Agence Fides le 18 décembre 2024

Cité du Vatican (Agence Fides) – Des pas en avant vers la béatification d’Eduard Profittlich, missionnaire jésuite d’origine allemande, archevêque titulaire d’Adrianople, mort dans le camp de détention soviétique de Kirov en 1942.

Ce matin, le Pape François a donné son feu vert à la promulgation du décret concernant son martyre, qui a eu lieu le 22 février 1942 ex aerumnis carceris, c’est-à-dire pour « les souffrances de la prison ».

Né le 11 septembre 1890 à Birresdorf, en Allemagne, de parents paysans, il grandit dans une famille nombreuse. Après des études classiques, il entre au séminaire de Trèves en 1912, mais l’année suivante, attiré par la spiritualité de la Compagnie de Jésus, il est admis au noviciat jésuite de Heerenberg, en Hollande. Quelques années plus tard, son frère aîné Pierre meurt au Brésil alors qu’il est missionnaire.

Au début de la Première Guerre mondiale, il est rappelé dans l’armée allemande et affecté au service médical. Après la guerre, il reprend ses études de philosophie et de théologie et devient prêtre le 27 août 1922. Après avoir obtenu un doctorat en philosophie et en théologie à l’université Jagiellonian de Cracovie, il a été envoyé en Estonie dans le cadre de la mission orientale de la Compagnie de Jésus et la paroisse des Saints Apôtres Pierre et Paul à Tallinn a été confiée à ses soins pastoraux.

Le 11 mai 1931, Pie XI le nomme administrateur apostolique de l’Estonie. Dans son activité ministérielle, il s’emploie à reconstituer la communauté catholique estonienne, alors peu nombreuse. Il élabore un plan pastoral, améliore la formation du clergé local, crée de nouvelles paroisses et invite des prêtres, des religieux et des religieuses de Pologne et de Tchécoslovaquie à travailler à l’évangélisation de l’Estonie. En novembre 1936, Pie XI le nomme archevêque et lui confie le siège d’Adrianople.

Avec l’invasion soviétique de l’Estonie en juin 1940, presque tous les prêtres sont arrêtés. Lui, qui aurait pu rentrer chez lui, choisit de rester en Estonie avec ses fidèles. Le 27 juin 1941, il est arrêté et déporté à Kirpov en Russie, sous l’accusation d’agitation antisoviétique et d’assistance à des ecclésiastiques catholiques à l’étranger. Dans le camp, il est soumis à de multiples tortures auxquelles il répond en déclarant que sa seule mission a été l’éducation religieuse des fidèles qui lui ont été confiés. Condamné à mort, il meurt avant l’exécution de sa sentence des suites des souffrances de la détention, le 22 février 1942.

Des procès-verbaux des interrogatoires auxquels il a été soumis, sa foi ressort clairement. Son martyre matériel n’a été connu que de nombreuses années après sa mort tragique, à la suite de la chute du régime soviétique.

Le 30 janvier 2002, la Conférence des évêques catholiques de la Fédération de Russie a lancé la cause de béatification. Le 30 mai 2003, la Congrégation pour les causes des saints a accordé le « nihil obstat » pour la cause sous le titre « Causa Beatificationis seu Declarationis Martyrii Servorum Dei Eduardi Profittlich Archiepiscopi titularis Hadrianopolitani in Haemimonto Administratoris Apostolici Estoniensis, ex Societate Iesu et XV Sociorum ». Des procédures ecclésiastiques ont été ouvertes à Saint-Pétersbourg. (FB) (Agence Fides 18/12/2024)

 

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