Dialogue interreligieux Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/rome/dialogue-interreligieux/ Le monde vu de Rome Thu, 21 Nov 2024 15:27:58 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Dialogue interreligieux Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/rome/dialogue-interreligieux/ 32 32 L’Église n’est pas contre le gouvernement iranien, dit le pape aux musulmans https://fr.zenit.org/2024/11/21/leglise-nest-pas-contre-le-gouvernement-iranien-dit-le-pape-aux-musulmans/ Thu, 21 Nov 2024 15:25:20 +0000 https://fr.zenit.org/?p=201850 Discours du pape aux participants du Colloque parrainé par le Dicastère pour le dialogue interreligieux

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Mercredi 20 novembre 2024, quelques instants avant l’audience générale sur la place Saint-Pierre, le pape François a reçu en audience les participants à un colloque parrainé par le Dicastère pour le dialogue interreligieux. Le pape a fait quelques allusions à l’Iran, puisque des représentants de l’islam iranien étaient présents à la réunion. Voici une traduction des propos du pape (texte intégral).

 

Mesdames et Messieurs, chers frères et sœurs, bonjour !

Je suis heureux de vous rencontrer dans le cadre de votre 12e colloque. Comme vous le savez, il s’agit d’une collaboration de longue date dont nous devons tous nous réjouir, car elle favorise la culture du dialogue, un thème fondamental qui m’est cher.

Vous savez que j’ai annoncé mon intention de faire cardinal l’archevêque de Téhéran-Ispahan, un bon frère ! Cette élection, qui exprime la proximité et la sollicitude pour l’Église en Iran, se reflète aussi dans tout le pays. C’est un honneur pour tout le pays.

Le sort de l’Église catholique en Iran, un « petit troupeau », me tient bien à cœur. Et l’Église n’est pas contre le gouvernement, non, c’est un mensonge ! Je suis conscient de sa situation et des défis qu’elle est appelée à relever pour poursuivre son chemin, témoigner du Christ et apporter sa contribution discrète mais significative au bien de l’ensemble de la société, sans discrimination religieuse, ethnique ou politique.

© Vatican Media

© Vatican Media

Je vous félicite pour le choix du thème de ce Colloque : « L’éducation des jeunes, en particulier dans la famille : un défi pour les chrétiens et les musulmans ». Un très beau thème ! La famille, berceau de la vie, est le premier lieu d’éducation. C’est là que nous faisons nos premiers pas et que nous apprenons à écouter, à reconnaître l’autre, à le respecter, à l’aider et à vivre avec lui. Un élément commun à nos différentes traditions religieuses se trouve dans la contribution éducative que les anciens apportent aux jeunes. Je dirai quelque chose qui me touche de très près : les grands-parents, avec leur sagesse, assurent l’éducation religieuse de leurs petits-enfants, agissant comme un lien décisif dans la relation familiale entre les générations (cf. Exhortation apostolique post-synodale Christus vivit, 262). Il est très important d’honorer les grands-parents. Cette religiosité, transmise sans formalisme et avec le témoignage de la vie, doit être considérée de grande valeur pour la croissance des jeunes. Je n’oublie pas que c’est ma grand-mère qui m’a appris à prier.

Il est également possible de trouver un défi éducatif commun, pour les chrétiens et les musulmans, dans les situations matrimoniales nouvelles et complexes avec des disparités religieuses. Dans ces contextes familiaux, on peut reconnaître un lieu privilégié pour le dialogue interreligieux (cf. Exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, 248). Et c’est ce que nous devons poursuivre.

L’affaiblissement de la foi et de la pratique religieuse dans certaines sociétés a des effets directs sur la famille. Nous savons combien de défis elle doit relever dans un monde en mutation rapide qui ne va pas toujours dans la bonne direction. C’est pourquoi elle a besoin du soutien de tous, y compris de l’État, de l’école, de sa propre communauté religieuse et d’autres institutions pour mieux remplir sa mission éducative.

Parmi les différentes tâches de la famille, il y a celle d’éduquer et d’habiter’ au-delà des limites de son propre foyer. Le dialogue entre croyants de différentes religions permet justement de sortir des schémas structurés pour s’ouvrir à la rencontre de l’autre dans la grande famille humaine universelle. Mais pour être fructueux, le dialogue doit remplir plusieurs conditions : il doit être ouvert, il doit être sincère, il doit être respectueux, il doit être amical, il doit être concret. C’est ainsi que fonctionne le dialogue. Ce style nous permet d’être crédibles aux yeux de notre propre communauté, ainsi qu’aux yeux de nos partenaires et de leurs communautés, sans jamais oublier que nous rendrons compte à Dieu de tout ce que nous pensons, de tout ce que nous disons, de tout ce que nous faisons.

© Vatican Media

© Vatican Media

Enfin, l’éducation des jeunes générations se fait par la coopération fraternelle dans la recherche de Dieu. Dans cette recherche, nous ne devons jamais nous lasser de parler et de travailler pour la dignité et les droits de chaque personne, de chaque communauté et de chaque peuple. Nous devons toujours défendre les droits de l’individu, de la communauté et du peuple. Parce que la liberté de conscience et la liberté religieuse sont la pierre angulaire de l’édifice des droits de l’homme. La liberté religieuse ne se limite pas à l’exercice de sa propre religion, mais permet de décider en toute liberté dans le domaine de ses propres croyances et pratiques religieuses (cf. Concile œcuménique Vatican II, Dignitatis humanae, 3-4).

Frères et sœurs, notre monde est divisé et déchiré par la haine, les tensions, les guerres et les menaces de conflit nucléaire. Cette dernière menace est à la une de l’actualité. Cette situation nous pousse, nous qui croyons au Dieu de la paix, à prier et à travailler pour le dialogue, la réconciliation, la paix, la sécurité et le développement intégral de toute l’humanité. Nous croyons en Lui comme le Dieu de l’amour tout-puissant. L’engagement que nous pouvons manifester ensemble pour la paix nous rend crédibles aux yeux du monde et en particulier des nouvelles générations.

Chers frères et sœurs, merci d’être venus ! Que le Très-Haut nous garde et nous bénisse, ainsi que nos communautés et le monde entier, et qu’il vous accompagne sur le chemin du dialogue. Et maintenant, un bref moment de silence. Prions tous pour la bénédiction de tous. En silence, tout le monde.

Que Dieu nous bénisse tous. Amen.

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Inde : La gestion des biens de l’Église dans le viseur de la justice https://fr.zenit.org/2024/11/20/inde-la-gestion-des-biens-de-leglise-dans-le-viseur-de-la-justice/ Wed, 20 Nov 2024 15:47:32 +0000 https://fr.zenit.org/?p=201783 L’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, déjà concerné

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Dans l’État du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, une décision judiciaire de la Haute Cour de Madras remet en question la gestion des propriétés contrôlées par l’Église. Fin octobre, les juges ont en effet exprimé la nécessité de créer un organisme légal pour régir les affaires des institutions chrétiennes. L’ordonnance suscite l’inquiétude des chrétiens, qui représentent en Inde 2,4 % d’une population de 1,4 milliard d’habitants.

Dans l’État du Tamil Nadu, la Haute Cour de Madras estime que l’administration des biens de l’Église doit être placée sous le contrôle de l’État. « Alors que les dotations charitables des hindous et des musulmans sont soumises à une régulation légale, aucun dispositif de ce type n’existe pour les dotations chrétiennes », a déclaré le juge N. Sathish Kumar, qui souhaite la création d’un organisme dédié.

Selon la Haute cour, les affaires de corruption se multiplient en raison de l’absence de réglementation. Les conflits croissants au sein des conseils chrétiens qui gèrent des institutions éducatives, des hôpitaux et des fonds se retrouvent régulièrement devant les tribunaux indiens, entraînant une perte de temps et de ressources. Selon le juge N. Sathish Kumar, certains actifs sont utilisés à des fins individuelles, principalement par des personnes cherchant à renforcer leur pouvoir.

La Haute Cour de Madras remet en question la gestion des propriétés contrôlées par l’Église. © Asianews

La Haute Cour de Madras remet en question la gestion des propriétés contrôlées par l’Église. © Asianews

La Haute cour intervient dans le cadre d’une série de pétitions concernant les salaires d’employés et les nominations à des postes au sein de l’établissement du Scott Christian College, situé dans le diocèse de Kanyakumari. Ces recours ont été déposés par des membres de l’Église de l’Inde du Sud (CSI, Church of South India), créée en 1947 à l’Indépendance de l’Inde pour administrer les biens de l’Église anglicane. Les institutions chrétiennes possèdent d’importantes propriétés et leurs fonds « sont utilisés pour alimenter des luttes de pouvoir », a observé la Haute cour de Madras.

« Un examen de conscience est nécessaire »

En cas de conflits, des administrateurs temporaires sont habituellement nommés par les tribunaux. La création d’un conseil statutaire permettrait une meilleure régulation des affaires administratives tout en rendant l’institution plus responsable, a estimé le juge N. Sathish Kumar. Ce dernier a décidé, le 23 octobre dernier, de solliciter la position du ministère de l’Intérieur de l’Inde et du gouvernement du Tamil Nadu, qui devraient faire part de leur réponse à la fin du mois de novembre.

Des responsables religieux ont d’ores et déjà exprimé leur inquiétude face à ces développements. « Notre département juridique est en train d’étudier les implications de cette décision », a déclaré le père Robinson Rodrigues, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), à l’agence Ucanews« Le problème existe, a estimé le père jésuite Santhanam, interrogé quant à lui par AsianewsUn examen de conscience est nécessaire pour protéger l’avenir de ces biens. En ce qui concerne les fonds et les propriétés, les instances ecclésiastiques devraient se rappeler qu’elles ne sont que des ‘gardiennes’ de ces biens et qu’elles doivent les préserver pour les générations futures. » Au Kerala et au Maharashtra, des demandes de groupes chrétiens ont par ailleurs déjà été formulées en faveur de l’adoption de lois pour régir les biens de l’Église.

Cette semaine au Tamil Nadu, un affrontement a éclaté au sein même de l’église CSI de Keelavasal, dans le district de Madurai, entre les anciens et les nouveaux administrateurs. Il s’agirait d’un différend lié à la gestion des registres financiers de l’église. La police a dû intervenir et une plainte a été déposée contre trois personnes. Depuis, une vidéo de l’altercation circule sur les réseaux sociaux et contribue plus encore à mettre en lumière les conflits internes de l’Église.

(Ad Extra / A. B.)

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Hindous et chrétiens : promouvoir l’harmonie dans la diversité et malgré les différences https://fr.zenit.org/2024/10/25/hindous-et-chretiens-promouvoir-lharmonie-dans-la-diversite-et-malgre-les-differences/ Fri, 25 Oct 2024 14:03:41 +0000 https://fr.zenit.org/?p=200373 Message du Dicastère pour le dialogue interreligieux à l’occasion de la fête de Deepavali

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La fête de Diwali est célébrée par tous les hindous et est connue sous le nom de Deepavali ou « rangée de lampes à huile ». Symboliquement basée sur la mythologie ancienne, elle représente la victoire de la vérité sur le mensonge, de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, du bien sur le mal.

La célébration proprement dite dure trois jours et marque le début d’une nouvelle année, la réconciliation familiale, en particulier entre frères et sœurs, et l’adoration de Dieu. Cette année, la fête sera célébrée par de nombreux hindous le 1er novembre.

Pour l’occasion, le Dicastère pour le dialogue interreligieux leur a envoyé un message sur le thème : « Hindous et chrétiens : promouvoir l’harmonie au milieu de la diversité et malgré les différences ».

 

Chers amis,

Le Dicastère pour le Dialogue Interreligieux vous adresse ses salutations les plus joyeuses et les plus priantes alors que vous célébrez le Deepavali, la fête des lumières, le 31 octobre de cette année. Que Dieu, source de lumière, remplisse vos esprits et vos cœurs de paix et de joie, et vos familles et vos communautés de grâce et de bonheur !

Plus que jamais, nos villes et nos pays se diversifient. Dans presque toutes les régions du monde, des personnes de cultures, de religions, d’ethnies, de langues et d’idéologies différentes vivent côte à côte, par choix ou par hasard. La plupart des gens considèrent cette diversité comme une grande source de croissance, d’apprentissage et d’enrichissement mutuels. Dans certaines parties du monde, cette diversité est dans le même temps rejetée, car elle est considérée comme une menace potentielle pour l’harmonie, voire comme une source de conflit. Préoccupés par cette question, nous aimerions partager avec vous quelques réflexions sur la manière dont les chrétiens et les hindous peuvent promouvoir l’harmonie au sein de la diversité et malgré les différences.

Tout au long de l’histoire, les êtres humains ont toujours éprouvé des difficultés à vivre en harmonie. En effet, cela a été le cas chaque fois qu’il y avait de la diversité et des différences entre les peuples, ce qui a parfois donné lieu à des manifestations de résistance à la fois hostiles et sournoises. Néanmoins, comme l’a dit le pape François, « Dans les dynamismes de l’histoire, de même que dans la diversité des ethnies, des sociétés et des cultures, nous voyons ainsi semée la vocation à former une communauté composée de frères qui s’accueillent réciproquement, en prenant soin les uns des autres » (Pape François, Lettre encyclique Fratelli tutti, 96, 3 octobre 2020). La diversité invite donc à construire l’harmonie. En outre, les graines de l’harmonie ne peuvent être semées et récoltées que par le respect « de la diversité en ouvrant à celle-ci des voies de promotion et d’intégration sociales » (Ibid. 220).

Dans le projet divin, la diversité et les différences ne sont pas censées être une menace pour l’existence de quiconque, mais un cadeau pour une coexistence harmonieuse. Elles sont les mosaïques relationnelles d’un édifice polymorphe dans lequel des êtres humains de toutes les origines, de toutes les croyances et de toutes les cultures peuvent vivre ensemble. En outre, ils affichent notre humanité commune dans des expressions plurielles. Ils nous enrichissent et respectent la diversité.

Malheureusement, la vision divine qui consiste à favoriser l’harmonie par le pouvoir de Dieu lui-même, dans et à travers la diversité, est supplantée par des idéologies qui favorisent l’exclusion, la discrimination et le conformisme, tant au niveau individuel que collectif. Le fondamentalisme religieux, l’extrémisme, le fanatisme, le racisme et l’hyper nationalisme dans différentes parties du monde sont des exemples d’idéologies qui détruisent l’harmonie et suscitent la suspicion, les préjugés, la défiance, la haine et la peur parmi les gens, les empêchant ainsi de tisser des liens qui soutiennent la fraternité humaine et l’amitié sociale.

Il est plus que jamais nécessaire de redécouvrir le dessein divin sur l’humanité et de nourrir dans nos communautés, nos villes et nos pays l’esprit de fraternité qui relie tous les hommes en tant qu’enfants de Dieu et en tant que frères et sœurs. Ainsi, nous pourrons construire des ponts et vaincre toutes les formes de détresse et de discorde morale, économique et sociale (cf. Pape François, Discours, Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique, Jakarta, 4 septembre 2024).

Semer les graines de l’harmonie dans la diversité et malgré les différences est une nécessité pratique qui exige des actions concrètes et un effort collectif de la part de tous les individus, familles, établissements d’enseignement, médias, communautés et nations. Tous doivent s’efforcer de briser les stéréotypes, de favoriser l’empathie, la sensibilité et le respect à l’égard de ceux qui sont différents de nous. Nous devons également promouvoir le dialogue à tous les niveaux afin de mieux connaître, comprendre et apprécier la richesse de la diversité et des différences. Compte tenu de l’immense potentiel dont disposent les religions pour créer des conditions propices à l’harmonie dans la société, tous les chefs religieux ont le devoir sacré d’encourager leurs fidèles à œuvrer en faveur de l’harmonie.

En tant que croyants ancrés dans nos traditions religieuses respectives et en tant que personnes partageant l’engagement de renforcer la coexistence harmonieuse dans la société, puissions-nous, chrétiens et hindous, joindre nos mains à celles des personnes d’autres traditions religieuses et des personnes de bonne volonté, faire tout ce qui est en notre pouvoir pour promouvoir l’harmonie au sein de la diversité et malgré les différences « avec le sens des responsabilités et dans un esprit d’inclusion et de fraternité» (Pape François, Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique, Singapour, 12 septembre 2024).

Un fois encore, nous vous souhaitons une Joyeuse célébration de Deepavali !

Cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, MCCJ

Préfet

Mgr Indunil Janakaratne Kodithuwakku Kankanamalage

Secrétaire

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Appel international à la paix et à la fraternité des responsables de culte en France https://fr.zenit.org/2024/10/11/appel-international-a-la-paix-et-a-la-fraternite-des-responsables-de-culte-en-france/ Fri, 11 Oct 2024 07:14:39 +0000 https://fr.zenit.org/?p=199560 En commémoration des attentats du 7 octobre

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Le 9 octobre 2023, responsables religieux catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes, nous exprimions ensemble notre effroi et notre profonde tristesse face à la barbarie du Hamas.

En ce 7 octobre 2024, nous peinons à prendre la mesure des traumatismes, sans précédent pour notre génération, engendrés par ces actes terroristes mais aussi par les opérations militaires de grande ampleur qui les ont suivis, à Gaza, et désormais, au Liban. Elles emportent tragiquement plusieurs milliers de victimes. Nous nous inclinons devant l’immense souffrance de celles et de ceux qui ont perdu un être cher dans des conditions atroces, celle des otages et de ceux qui, parents d’otages, ont traversé tant de mois dans l’incertitude et l’angoisse. Nous portons aussi dans notre cœur et notre chair l’immense souffrance des civils de la bande de Gaza, des familles meurtries, des existences anéanties, livrées à la terreur et aux ravages que produit la guerre. Nous réprouvons les exactions commises en Cisjordanie. Nous nous inquiétons vivement des conséquences durables de tant de violences, terroristes ou militaires, chez ceux et celles qui les subissent et ceux et celles qui les exécutent.

Nous mesurons combien les événements au Proche-Orient pèsent sur la société française. Pour les juifs et pour les musulmans, les blessures sont vives et douloureuses. Les actes antisémites se multiplient de manière inquiétante, et la haine et les discriminations antimusulmanes croissent comme jamais. Alors que, dans notre société profondément polarisée, le dialogue est plus important que jamais, même les relations interreligieuses sont mises à l’épreuve, voire gelées. L’expérience heureuse de l’aumônerie au centre multiconfessionnel du village olympique et la fraternité vécue dans le cadre du programme de formation EMOUNA (formation interreligieuse portée par Sciences Po) montrent pourtant que la fraternité demeure possible. La solidarité interreligieuse vécue après l’attaque de la synagogue au Grau du Roi en a fourni une nouvelle preuve. Il tient à nous de ne pas importer en France ce conflit.

Aussi nous, responsables religieux catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes, appelons à un cessez le feu et réaffirmons ensemble nos valeurs communes.

Nous réprouvons la violence sous toutes ses formes, et déplorons le nombre insupportable de victimes civiles. Nous condamnons la prise d’otages civils ou militaires et appelons à leur libération immédiate. Nous condamnons tout discours appelant à la haine et à la destruction.

Nous appelons à la prière pour le peuple israélien, pour le peuple palestinien, pour le peuple libanais et pour le peuple iranien qui se trouvent aujourd’hui pris dans une logique de guerre, pour ceux et celles qui sont endeuillés, pour ceux et celles qui ont été pris comme otages ou vivent l’angoisse d’un proche kidnappé, pour tous ceux qui sont déplacés, et dont les moyens de subsistance sont précaires. Nous exprimons notre gratitude pour les organisations qui travaillent à maintenir soins médicaux et approvisionnement.

Nous invitons les forces politiques, religieuses, culturelles, du monde entier à agir pour qu’une paix juste et durable puisse se construire en Israël, en Palestine, au Liban et dans toute la région. Nous demandons aux responsables politiques de notre pays à travailler pour une action concertée de la communauté internationale et à rappeler aux belligérants la nécessité du respect du droit international humanitaire.

Nous appelons nos concitoyens, croyants ou non, à préserver et cultiver les relations fraternelles qui lient les uns aux autres dans le respect et l’attention mutuelle ; à rejeter fermement tout antisémitisme, toute haine antimusulmane, tout racisme, tout mépris ou discours de haine et de mort, toute stigmatisation de tout ordre ; à rechercher inlassablement la vérité et la justice en vue de la paix. Nous nous engageons à agir toujours en ce sens.

Plus de 30 ans après la dernière initiative de paix qui avait été portée par les accords d’Oslo, il est grand temps de comprendre qu’une politique prétendant utiliser la violence à son profit ne peut aboutir et que la recherche de la paix est nécessaire. Les responsables politiques en ont le grave devoir. Les armes doivent se taire et la fraternité revenir. Le droit international, si imparfait soit-il, doit redevenir le socle du processus à ouvrir.

 

*La CRCF regroupe des responsables représentant les instances du bouddhisme, des Églises chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), de l’islam et du judaïsme

 

Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France,

Pasteur Christian Krieger, Président de la Fédération protestante de France,

Monseigneur Dimitrios, Président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France,

Haïm Korsia, Grand Rabbin de France,

Antony Boussemart, Président de l’Union bouddhiste de France,

Maître Chems-Eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris,

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L’Albanie annonce un « Vatican » musulman sur son territoire https://fr.zenit.org/2024/10/04/lalbanie-annonce-un-vatican-musulman-sur-son-territoire/ Fri, 04 Oct 2024 08:08:28 +0000 https://fr.zenit.org/?p=199056 Un État Bektashi souverain pour favoriser le dialogue au-delà des clivages culturels et religieux

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La création d’un État Bektashi souverain, bien que sans précédent, est considérée comme un moyen d’institutionnaliser cet esprit d’unité et de tolérance. Plus qu’un simple geste symbolique, le nouvel État est destiné à être un centre de promotion de la modération dans les pratiques religieuses et à favoriser le dialogue au-delà des clivages culturels et religieux.

Le dimanche 22 septembre, le Premier ministre albanais Edi Rama a fait une annonce révolutionnaire aux Nations Unies, déclarant le plan de son gouvernement visant à transformer la communauté musulmane bektashi en un État souverain au sein de la capitale, Tirana. Cette initiative audacieuse vise à promouvoir les idéaux mondiaux de modération, de tolérance et de coexistence pacifique, une mission étroitement liée aux valeurs que l’Albanie a toujours défendues.

Dans un discours prononcé devant un public international, M. Rama a souligné le rôle unique de l’Albanie en tant que petite nation des Balkans, fière de son héritage de compassion. Il a évoqué les efforts héroïques de l’Albanie pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque le pays a offert un refuge aux Juifs fuyant l’Holocauste, et l’accueil plus récent des Afghans fuyant le régime des Talibans. Il a suggéré que cet engagement de longue date en faveur des causes humanitaires a fait de l’Albanie un modèle de tolérance.

Rama a également exprimé sa fierté du cadeau que l’Albanie a fait au monde : Mère Teresa, la célèbre humanitaire née à Skopje, dans ce qui faisait alors partie de l’Albanie. « Elle a incarné l’amour de l’humanité », a rappelé Rama à l’assemblée. Ses paroles continuent de nous inspirer : « Nous ne pouvons pas tous faire de grandes choses, mais nous pouvons faire de petites choses avec beaucoup d’amour ».

S’inspirant de cette idée, le premier ministre a présenté la création d’un État bektashi souverain comme un nouveau chapitre de la mission de l’Albanie visant à promouvoir l’harmonie dans le monde. En désignant officiellement l’ordre bektashi, une branche soufie de l’islam, comme une entité souveraine basée à Tirana, l’Albanie entend se positionner comme un centre mondial de tolérance religieuse. Cette décision devrait avoir de profondes répercussions, car l’ordre Bektashi est connu pour son interprétation progressiste et inclusive de l’islam, qui favorise le dialogue interreligieux.

La communauté bektashi, qui représente environ 10 % de la population musulmane d’Albanie, est depuis longtemps un symbole de la diversité religieuse du pays. Bien que minoritaires, ses principes d’ouverture spirituelle et de non-violence trouvent un écho profond dans un pays où près de la moitié de la population s’identifie comme musulmane, le reste se répartissant entre catholiques, chrétiens orthodoxes et autres communautés religieuses.

L’harmonie religieuse en Albanie est souvent considérée comme un modèle pour le monde. L’Albanie a réussi à cultiver une coexistence pacifique entre les différentes confessions, un fait que Rama a souligné dans son discours. « Notre histoire montre qu’en dépit de nos différences, l’unité est possible, ce qui fait de l’Albanie un exemple de coexistence ».

La création d’un État bektashi souverain, bien que sans précédent, est considérée comme un moyen d’institutionnaliser cet esprit d’unité et de tolérance. Plus qu’un simple geste symbolique, le nouvel État est destiné à être un centre de promotion de la modération dans les pratiques religieuses et à favoriser le dialogue au-delà des clivages culturels et religieux.

Le discours de Rama à l’ONU, qui a eu un écho bien au-delà des frontières de l’Albanie, a suscité la curiosité du monde entier quant au rôle futur de l’ordre bektashi sur la scène internationale. La décision de l’Albanie d’élever l’ordre au rang d’entité souveraine souligne l’ambition du pays non seulement de sauvegarder sa propre diversité religieuse, mais aussi d’exporter ses valeurs de coexistence pacifique dans le monde.

Cette initiative reflète l’approche progressiste de l’Albanie pour relever les défis mondiaux de l’extrémisme et de la division. En créant un État voué à la modération religieuse et à l’intégration, l’Albanie espère inciter d’autres nations à suivre son exemple, démontrant ainsi que même les petits pays peuvent faire preuve d’autorité morale. 

Si les détails du fonctionnement du nouvel État bektashi n’ont pas encore été révélés, ce geste marque une étape importante dans les efforts déployés par l’Albanie pour jeter des ponts au-delà des clivages religieux et culturels.

 

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Un jeune qui a peur de se tromper est un vieux ! https://fr.zenit.org/2024/09/13/un-jeune-qui-a-peur-de-se-tromper-est-un-vieux/ Fri, 13 Sep 2024 14:40:23 +0000 https://fr.zenit.org/?p=197783 Discours du pape François lors de la rencontre interreligieuse avec les jeunes à Singapour

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Ce vendredi 13 septembre, après sa rencontre à la Maison Sainte-Thérèse avec des personnes âgées et malades, le pape se rend au Catholic Junior College de Singapour pour une rencontre interreligieuse avec les jeunes. Voici le texte dans son intégralité de l’intervention du Saint-Père.

 

Merci ! Merci pour vos paroles.

Trois mots que vous avez prononcés m’ont frappé : “critiques de salon”, “zone de confort” et “technologie,” comment vous devez user de celle-ci mais aussi le risque de l’utiliser. C’est le discours que j’avais préparé mais maintenant allons-y [spontanément]

La jeunesse est courageuse et aime aller vers la vérité. Se frayer un chemin, être créatif. Et la jeunesse doit faire attention à ne pas tomber dans ce que vous avez dit, les “critiques de salon”, des mots des mots… Un jeune doit être critique. Un jeune qui ne critique pas n’est pas bon. Mais il doit être constructif dans sa critique, parce qu’il y a une critique destructrice, qui fait beaucoup de critiques mais n’ouvre pas de nouvelle voie. Je demande à tous les jeunes, à chacun : es-tu critique ? As-tu le courage de critiquer et aussi le courage de laisser les autres te critiquer ? Car si tu critiques, l’autre te critique. Tel est le dialogue sincère entre les jeunes.

Le pape François arrive au Catholic Junior College de Singapour pour une rencontre interreligieuse ave le jeunes

Le pape François arrive au Catholic Junior College de Singapour pour une rencontre interreligieuse ave le jeunes

Les jeunes doivent avoir le courage de construire, d’aller de l’avant et de sortir des zones “confortables”. Un jeune qui choisit toujours de passer sa vie dans le “confort” est un jeune qui engraisse ! Mais il ne grossit pas du ventre, il engraisse de l’esprit ! C’est pourquoi je dis aux jeunes : “Prenez des risques, sortez ! N’ayez pas peur !”. La peur est une attitude dictatoriale qui rend paralytique, qui donne la paralysie. Il est vrai que les jeunes font des erreurs, souvent, et il serait bon que chacun de nous, chacun de vous, jeunes, se dise : combien de fois ai-je fait des erreurs ? Je me suis trompé parce que j’ai commencé à marcher et j’ai fait des erreurs en chemin. Et c’est normal, l’important c’est de se rendre compte qu’on a fait des erreurs. Je pose une question, voyons qui me répondra de vous. Qu’est-ce qui est le plus grave ? Faire une erreur parce que je marche ou ne pas faire d’erreur parce que je reste enfermé ? Tout le monde, la deuxième ! Un jeune qui ne prend pas de risques, qui a peur de se tromper est un vieux ! Vous avez compris ? Vous avez parlé des médias, aujourd’hui il y a tellement de capacités, tellement de possibilités d’utiliser les médias, le téléphone portable, la télévision. Je vous pose la question : est-ce une bonne chose d’utiliser les médias ou est-ce une mauvaise chose ? Réfléchissons : un jeune qui n’utilise pas les médias, à quoi ressemble-t-il ? Fermé. Un jeune qui vit totalement asservi aux médias, à quoi ressemble-t-il ? C’est un jeune perdu. Tous les jeunes doivent utiliser les médias, mais les utiliser pour qu’ils nous aident à avancer, pas pour qu’ils nous asservissent. Understood ? Êtes-vous d’accord ou non ?

L’une des choses qui m’a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c’est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c’est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : “Ma religion est plus importante que la tienne… ”, “La mienne est la vraie, la tienne n’est pas vraie… ”. Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu’un répond : où ? [quelqu’un répond : “La destruction”]. C’est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. Mais Dieu est Dieu pour tous. Et parce que Dieu est Dieu pour tous, nous sommes tous fils de Dieu. “Mais mon Dieu est plus important que le vôtre !” Est-ce vrai ? Il n’y a qu’un seul Dieu, et nous, nos religions sont des langues, des chemins vers Dieu. Certains sont sikhs, d’autres musulmans, d’autres hindous, d’autres chrétiens, mais ce sont des chemins différents. Understood ? Mais le dialogue interreligieux, entre les jeunes, demande du courage. Parce que la jeunesse est l’âge du courage, mais vous pouvez avoir ce courage de faire des choses qui ne vous aideront pas. Au lieu de cela, vous pouvez avoir le courage d’aller de l’avant et de dialoguer.

Moment de détente avec des danses traditionnelles qui semblent ravir le Saint-Père

Moment de détente avec des danses traditionnelles qui semblent ravir le Saint-Père

Une chose qui aide beaucoup est le respect, le dialogue. Je vais vous dire une chose. Je ne sais pas si cela se produit ici, dans cette ville, mais dans d’autres villes, ça arrive. Parmi les jeunes, il y a une chose affreuse : le bullying. Je vous demande : qui est le plus courageux ou la plus courageuse pour me dire ce que vous pensez du bullying ? [quelques jeunes répondent] J’ai bien aimé, tout le monde a donné une définition avec un aspect différent du bullying. Mais toujours, qu’il s’agisse de bullying verbal ou de bullying physique, il s’agit toujours d’une agression. Toujours. Et je pense que dans les écoles ou dans les groupes de jeunes ou d’enfants, le bullying est commis à l’encontre de ceux qui sont plus faibles. Par exemple, avec un garçon ou une fille handicapée. Et nous avons vu ici cette belle danse avec des enfants handicapés ! Chacun de nous a ses propres capacités et ses propres handicaps. Nous avons tous des capacités ? [ils répondent : “Yes !”] Et avons-nous tous des handicaps ? [ils répondent : “Yes !”] Même le Pape ? Yes, all, all ! Et comme nous avons nos handicaps, nous devons respecter les handicaps des autres. You agree ? Et c’est important ; pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce que surmonter ces choses aide à faire ce que vous faites, le dialogue interreligieux. Parce que le dialogue interreligieux se construit dans le respect des autres. Et c’est très important.

Des questions ? Non ? Je tiens à le remercier et à répéter ce que Raaj nous a dit : faire tout ce qui est possible pour maintenir une attitude courageuse et promouvoir un espace où les jeunes peuvent entrer et dialoguer. Parce que votre dialogue est un dialogue qui génère un chemin, qui ouvre la voie. Et si vous dialoguez en tant que jeunes, vous dialoguerez aussi en tant qu’adultes, en tant que citoyens, en tant qu’hommes politiques. Et je voudrais vous dire quelque chose à propos de l’histoire : chaque dictature dans l’histoire, la première chose qu’elle fait, c’est de couper le dialogue.

Je vous remercie pour ces questions et je suis heureux de rencontrer les jeunes, de rencontrer ces gens courageux, presque “sans-gêne”, ils sont bons ! Je vous souhaite à tous, jeunes, d’aller de l’avant avec espoir et de ne pas reculer ! Prenez des risques! Sinon, vos ventres s’engraissent ! God bless you and pray for me, I do for you.

Et maintenant, en silence, prions les uns pour les autres. En silence.

Que Dieu nous bénisse tous. Et quand le temps passera et que vous ne serez plus jeunes, que vous aurez grandi et que vous serez aussi grands-parents, enseignez toutes ces choses aux enfants. God bless you and pray for me, don’t forget! But pray for, not against!

 

 

 

 

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France : Le dialogue entre catholiques et musulmans fête ses 50 ans https://fr.zenit.org/2024/09/13/france-le-dialogue-entre-catholique-et-musulmans-fete-ses-50-ans/ Fri, 13 Sep 2024 13:12:52 +0000 https://fr.zenit.org/?p=197750 Rétrospective du service en quelques dates

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Le Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) de la Conférence des évêques de France (CEF) célèbre en ces jours-ci plus de 50 ans d’engagement et souhaite redire aux musulmans de France son amitié et sa proximité. Nous reprenons ci-dessous une rétrospective en 12 dates telle que présentée par la CEF.

1964 : Ecclesiam Suam

C’est le pape Paul VI qui, dans sa première encyclique Ecclesiam suam – dont 2024 marque le 60e anniversaire – avait utilisé pour la première fois le mot « dialogue » (« colloquium ») pour désigner le geste, l’attitude, qui fait le lien entre la mission de l’Église et la révélation de Dieu dans l’histoire du salut.

1965 : Nostra Aetate

La déclaration Nostra aetate fut la surprise du concile Vatican II. Si, dans le sillage de la Conférence de Seelisberg (1947), les Pères souhaitent proposer un texte sur le judaïsme afin de lever toute ambiguïté des expressions de la théologie chrétienne sur les juifs, et notamment eu égard à l’accusation de peuple déicide, dans le contexte de la création de l’Etat d’Israël en 1948 et ses conséquences mortifères pour les Palestiniens, il était apparu impossible de ne pas évoquer aussi les musulmans et par conséquent l’islam.

1971 : création de la commission Église-islam

Alors que l’Église réformée de France se dote d’une commission Église-islam, le Conseil permanent de l’épiscopat confie à Mgr Gérard Huyghe (1909-2001), évêque d’Arras, « le soin de coordonner en son nom, les initiatives concernant les problèmes que pose à l’Église la présence de nombreux musulmans en France et d’animer un groupe d’étude composé de quelques évêques et de théologiens spécialisés dans ces questions.

1973-1975 : création du Secrétariat pour la rencontre avec les musulmans

Création d’un Secrétariat pour la rencontre avec les musulmans qui se restructure en 1975 pour devenir le Service des relations avec l’islam. En 2015, le nom devient Service national pour les relations avec les musulmans.

1981 : P. Lelong, premier responsable du Service des relations avec l’islam

Le Père Michel Lelong (1925-2020) devient le premier responsable du Service des relations avec l’islam (SRI). « Missionnaires d’Afrique, Michel Lelong a été un vrai fils du Cardinal Lavigerie qui avait été soucieux d’une pastorale respectueuse de l’Islamet des Musulmans. Il était aussi un disciple spirituel de Charles de Foucauld qui l’avait marqué dans sa jeunesse. »

1995 Le Père Gilles Couvreur, directeur du Service pour les relations avec l’islam, reçoit M. Abdurrahman Wahib, le président de la Ligue islamique des oulémas indonésiens, à Paris, en octobre 1995.

2013 : 40 ans du service pour les relations avec l’islam

Le 28 septembre 2013, la CEF fête les 40 ans du Service pour les relations avec l’Islam en présence du Cardinal Jean-Louis Tauran.

2016 : visite d’une délégation d’Al-Azhar en France

Du 25 au 30 octobre, visite d’une délégation à la Conférence des évêques de France (CEF), au Service national pour les relations avec les musulmans (SNRM) et à l’œuvre d’Orient d’une délégation officielle d’Al-Azhar venu pour condamner l’assassinat du P. Jacques Hamel.

2017 : la visite d’une délégation catholique au Caire, en Égypte

Le service conduit une délégation de catholiques au Caire (Égypte) à l’invitation d’Al-Azhar pour assister au congrès auquel participe le pape François en compagnie de représentants des religions mondiales.

2017 : la visite de dignitaires chiites iraniens

Visite de dignitaires chiites iraniens à la Conférence des évêques de France (CEF).

2019 : une délégation catholique en Iran

Début janvier 2019, à l’invitation de l’Organisation de la Culture et des relations internationales, institution dépendante du gouvernement iranien, une délégation de la Conférence des évêques de France s’est rendue en Iran.

2019 : le mémorandum d’entente et d’amitié entre des représentants des trois religions monothéistes

Des représentants juifs, chrétiens et musulmans signent le 17 septembre 2019 un Mémorandum d’entente et d’amitié au Palais Brongniart, à Paris.

2023 : le dialogue islamo-chrétien, temps fort de l’Assemblée plénière de Lourdes

Les évêques français réunis en Assemblée plénière au début de novembre 2023, ont pris le temps d’échanger sur les relations entre catholiques et musulmans. Cette réflexion s’appuyait sur le concile Vatican II et la riche réflexion magistérielle, théologique et spirituelle, qui depuis 60 ans aident le service à penser le sens du dialogue interreligieux et de la coopération en vue du bien commun.

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En Indonésie, le pape a appelé au dialogue et à la fraternité https://fr.zenit.org/2024/09/06/en-indonesie-le-pape-a-appele-au-dialogue-et-a-la-fraternite/ Fri, 06 Sep 2024 14:11:56 +0000 https://fr.zenit.org/?p=197444 Au peuple indonésien : « Frère et sœur, ne te lasse jamais de semer, car c’est la vie »

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Après avoir passé trois jours à Jakarta, la capitale de l’Indonésie, le pape François s’est envolé ce vendredi pour Port Moresby, la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui sera la deuxième étape de son voyage apostolique.

Ce jeudi 5 septembre 2024, il s’est rendu le matin dans la mosquée Istiqlal de Jakarta pour une rencontre interreligieuse. Il s’est ensuite entretenu avec des organisations caritatives et des personnes handicapées, puis a présidé une célébration eucharistique dans l’après-midi, devant 100 000 personnes.

La rencontre interreligieuse, un moment-clé de cette première étape
Le pape salué par les évêques indonésiens au siège de la Conférence épiscopale © Vatican Media

Le pape salué par les évêques indonésiens au siège de la Conférence épiscopale © Vatican Media

La rencontre interreligieuse a constitué l’un des temps forts de la visite du pape à Jakarta, en raison de la mosaïque multiculturelle et multiconfessionnelle dans le pays, principalement de confession musulmane.

Le pape a été accueilli par l’imam Nasaruddin Umar à la mosquée Istiqlal de Jakarta, la plus grande d’Asie du Sud-Est. L’imam a rappelé que l’édifice n’est pas uniquement un lieu de culte pour les musulmans, mais également « une grande maison pour l’humanité », qui « accueille régulièrement des activités interconfessionnelles, interculturelles et diplomatiques », rapportent les médias du Vatican.

Puis, le Saint-Père a visité le « tunnel de l’amitié » qui relie la mosquée à la cathédrale catholique Sainte-Marie de l’Assomption, se trouvant juste en face. Construit en 2020, ce tunnel est un symbole fort de fraternité religieuse, et mesure une trentaine de mètres.

Le pape a encouragé les personnes présentes à poursuivre cette voie de fraternité. Il a remercié tous ceux qui travaillent avec la conviction qu’il est possible de vivre en harmonie et en paix : « Je souhaite que nos communautés soient de plus en plus ouvertes au dialogue interreligieux et qu’elles soient un symbole de la coexistence pacifique qui caractérise l’Indonésie. »

Le pape François et l’imam ont ensuite signé la « Déclaration commune d’Istiqlal 2024 » pour renforcer la collaboration entre les religions, favoriser le dialogue face aux crises, et pour la protection de la Création.

Une messe « géante » au stade Gelora Bung Karno
La messe de clôture a regroupé 100 000 fidèles à Jakarta © Vatican Media

La messe de clôture a regroupé 100 000 fidèles à Jakarta © Vatican Media

Après avoir rencontré, au siège de la Conférence épiscopale indonésienne, des organisations caritatives et des personnes malades pauvres et handicapées, le pape François a célébré jeudi après-midi une messe au stade Gelora Bung Karno, en présence du président indonésien Joko Widodo et de diverses autorités du pays.

Devant 100 000 personnes, le pape a cité sainte Thérèse de Calcutta, fêtée le même jour : « Lorsque nous n’avons rien à donner, nous donnons ce rien. Et même si vous ne récoltez rien, ne vous lassez jamais de semer. » Et il a lui-même ajouté : « Frère et sœur, ne te lasse jamais de semer, car c’est la vie. »

« Je vous encourage à semer l’amour, à parcourir avec confiance le chemin du dialogue, à garder votre bonté et votre gentillesse avec le sourire qui vous caractérise » a dit le pape à la fin de son homélie. « Vous a-t-on dit que vous étiez un peuple souriant ? Ne perdez pas votre sourire, s’il vous plaît, et allez de l’avant ! Et soyez des bâtisseurs de paix. Soyez des bâtisseurs d’espérance. »

 

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À Taizé, les jeunes chrétiens et musulmans se rencontrent https://fr.zenit.org/2024/07/12/a-taize-les-jeunes-chretiens-et-musulmans-se-rencontrent/ Fri, 12 Jul 2024 15:01:36 +0000 https://fr.zenit.org/?p=195950 En France, la Rencontre internationale d’amitié a débuté ce 7 juillet 2024

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La Rencontre internationale d’amitié entre jeunes chrétiens et musulmans, âgés entre 17 à 35 ans, se déroule ces jours-ci dans la communauté œcuménique de Taizé, en Saône-et-Loire.

« Cheminer ensemble » est le thème de cette 7e édition. Les jeunes de différentes confessions arrivent à Taizé avec le désir de partager leur foi et vivre un moment fraternel, dans le respect des différences. Ils viennent de divers pays d’Europe, et même d’ailleurs.

Chaque jour, des temps réguliers de prière sont proposés aux jeunes, et un lieu spécifique pour la prière musulmane a été aménagé. Les participants peuvent ainsi, s’ils le désirent, découvrir ce que représente « prier » pour des jeunes issus d’une autre tradition religieuse que la leur.

Le matin, un frère de Taizé et un imam animent des échanges, l’un s’appuyant sur un passage du Coran, l’autre sur un passage de la Bible. Des ateliers sur différents thèmes sont également proposés, l’accent étant mis sur les échanges en petits groupes.

Ce temps spirituel et fraternel peut donner courage et confiance aux jeunes, qui peuvent ensuite « vivre le dialogue au quotidien dans les lieux de vie, de travail ou d’études, afin de développer l’entre-connaissance et le désir de se mettre ensemble au service de la société, et plus particulièrement au service de ceux qui en sont exclus », confie soeur Élodie, déléguée diocésaine pour les relations avec les musulmans en Seine-Saint-Denis, « Il est bon de goûter ainsi Dieu ensemble, de se laisser traverser par la prière de l’autre ».

 

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Chavouot : Fête de la révélation de Dieu au Sinaï et du don de la Torah à Moïse https://fr.zenit.org/2024/06/12/chavouot-fete-de-la-revelation-de-dieu-au-sinai-et-du-don-de-la-tora-a-moise/ Wed, 12 Jun 2024 10:32:37 +0000 https://fr.zenit.org/?p=194555 Célébrée du 11 au 13 juin 2024

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Chavouot est une fête de deux jours, célébrée cette année depuis le coucher du soleil mardi 11 juin jusqu’à la tombée de la nuit jeudi 13 juin. Elle coïncide avec la date à laquelle Dieu a donné la Torah au peuple juif au mont Sinaï il y a plus de 3300 ans.

Première publication le 11 mai 2024 par la Conférence des Évêques de France 

 

Chavouot se situe sept semaines après la fête de Pâque
 Les sources bibliques

Les prémices

Les prémices

Chavouot est l’une des trois fêtes de pèlerinage du calendrier liturgique juif.

A l’origine, ces fêtes avaient un caractère agricole et s’inscrivaient dans le cycle de la nature. Plus tard, y ont été greffées les grandes étapes de la révélation de Dieu à son peuple.

En hébreu, le mot chavouot veut dire semaines. Cette fête tire son nom du décompte des semaines qui la séparent de la fête de Pessah (une semaine de semaines, soit sept fois sept semaines).  A l’époque du Temple, c’était la « fête des prémices » pour laquelle les Enfants d’Israël se rendaient en pèlerinage à Jérusalem, conformément aux prescriptions de la Torah : »Tu observeras la fête de la Moisson, des premiers fruits de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs « (Ex 23, 16)

Action de grâce et don de la Torah sur le mont Sinaï

Chaque famille ou clan apportait au Temple quelques gerbes de blé, en signe d’action de grâce : « Tu compteras sept semaines ; c’est à partir du jour où on se met à faucher la moisson que tu compteras les sept semaines. Puis tu célébreras la fête des Semaines pour le Seigneur ton Dieu, en apportant des dons spontanés à la mesure des bénédictions dont le Seigneur ton Dieu t’aura comblé. Au lieu que le Seigneur ton Dieu aura choisi pour y faire demeurer son nom, tu seras dans la joie devant le Seigneur ton Dieu, avec ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante, le lévite qui est dans tes villes, l’émigré, l’orphelin et la veuve qui sont au milieu de toi. Tu te souviendras qu’en Égypte tu étais esclave, tu garderas ces lois et tu les mettras en pratique  » (Dt 16, 9-12)

Vers le 4e siècle de notre ère, cette fête a été mise en rapport avec  l’événement crucial de l’histoire d’Israël : le don de la Torah sur le mont Sinaï.  C’est ainsi que Chavouot  est aujourd’hui désignée dans la liturgie synagogale : la fête du don de la Torah.

 

 Le déroulement de la fête

Chavouot  souligne le caractère fondamental et fondateur de la sortie d’Égypte et du don de la Torah à Moïse. En effet, les cinquante jours qui s’écoulent entre Pessah et Chavouot préparent le peuple à accueillir la Torah dans un esprit de gratuité et de reconnaissance et à entrer dans une alliance irrévocable avec Dieu en  s’engageant dans son dessein de salut. L’enjeu de la sortie d’Égypte est bien le Don de la Torah.

Par des prières et des chants, les juifs évoquent  la sortie d’Égypte puis la révélation de Dieu à Israël. Ils célèbrent le passage de la servitude au service, de l’esclavage à la  liberté et donnent à entendre que la libération opérée par Dieu se reçoit à travers l’obéissance à la Torah.

Il est d’usage, dans les milieux juifs les plus religieux, de consacrer toute la nuit qui précède la fête à l’étude de la Parole de Dieu. C’est le tiqqoun (ou réparation), acte par lequel on cherche à rendre meilleur, à parfaire le monde créé par Dieu.

Le jour-même, les fidèles réunis à la synagogue écoutent la lecture des « Dix Paroles » (ou Décalogue)

Le jour-même, les fidèles réunis à la synagogue écoutent la lecture des « Dix Paroles » (ou Décalogue), encadrée par les deux bénédictions suivantes :

Avant la lecture : « Sois béni, Seigneur notre Dieu, roi de l’univers, qui nous a choisi parmi tous les peuples et nous a donné ta Torah. Sois béni, Seigneur, qui donne la Torah. »

Après la lecture : « Sois béni, Seigneur notre Dieu, roi de l’univers, qui nous a donné ta Torah, une Torah de vérité, et qui a implanté en nous une vie éternelle. Sois béni, Seigneur, qui donne la Torah ».[1]

1024px-Julius_Schnorr_von_Carolsfeld-_Ruth_im_Feld_des_BoazLa célébration comporte aussi  comme Haftara la lecture du livre de Ruth, dont l’action se déroule « au temps de la moisson ». C’est l’histoire de Ruth la Moabite qui s’intègre au peuple d’Israël en adoptant la foi au Dieu unique et deviendra ainsi l’ancêtre du roi David.

Ainsi apparaît en toute clarté le lien profond qui unit la fête chrétienne de la Pentecôte à  la fête juive de Chavouot. 

[1] Le passage de la 2e à la 3e personne, courant dans le libellé des bénédictions juives, n’est pas une erreur. Il reflète la relation du croyant à Dieu, un Dieu qu’il sait  à la fois proche (d’où l’emploi du « tu ») et transcendant (d’où l’emploi du « il »).

En savoir plus sur Pentecôte juive – Pentecôte Chrétienne: ICI

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