Académie pour la vie Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/rome/academie-pour-la-vie/ Le monde vu de Rome Thu, 15 Feb 2024 17:20:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Académie pour la vie Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/rome/academie-pour-la-vie/ 32 32 Comment comprendre ce qui qualifie l’être humain ? https://fr.zenit.org/2024/02/15/comment-comprendre-ce-qui-qualifie-letre-humain/ Thu, 15 Feb 2024 16:41:54 +0000 https://fr.zenit.org/?p=190009 Audience aux membres de l'Académie pontificale pour la vie (texte intégral)

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Lundi 12 février 2024, le Saint-Père a reçu en audience les membres de l’Académie pontificale pour la vie, à l’occasion de l’Assemblée générale qui s’est tenue à Rome, au Centre de conférences Augustinianum, du 12 au 14 février 2024, sur le thème « Signification et défis de l’être humain ». Nous publions ci-dessous le discours dans son intégralité, que le pape a adressé aux personnes présentes lors de cette rencontre.

Mesdames et Messieurs,

Je salue S.E. Mgr Paglia, vos Excellences, Son Eminence et le nouvel Archevêque de Santiago du Chili et je vous remercie pour votre engagement dans le domaine de la recherche sur les sciences de la vie, de la santé et des soins ; un engagement que l’Académie pontificale pour la vie poursuit depuis trente ans.

La question que vous abordez lors de cette Assemblée générale est de la plus haute importance : c’est comment comprendre ce qui qualifie l’être humain.

C’est une question ancienne et toujours nouvelle, que les étonnantes ressources offertes par les nouvelles technologies proposent à nouveau sous une forme encore plus complexe. La contribution des savants nous a toujours dit qu’il n’est pas possible d’être a priori « pour » ou « contre » les machines et les technologies, car cette alternative, qui se réfère à l’expérience humaine, n’aurait aucun sens. Et aujourd’hui encore, il n’est pas plausible de recourir uniquement à la distinction entre processus naturels et processus artificiels, en considérant les premiers comme authentiquement humains et les seconds comme étrangers, voire même contraires à l’expérience humaine : c’est une erreur. Il faut plutôt inscrire les connaissances scientifiques et technologiques dans un horizon de signification large, en évitant ainsi l’hégémonie technocratique (cf. Lettre encyclique Laudato si’, 108).

Considérons, par exemple, la tentative de reproduire l’être humain avec les moyens et la logique de la technologie. Une telle approche implique la réduction de l’être humain à un agrégat de performances reproductibles à partir d’un langage numérique, qui prétend exprimer, à travers des codes numériques tout type d’information. L’étroite consonance avec le récit biblique de la tour de Babel (cf. Gn 11,1-11) montre que le désir d’une langue unique est inscrit dans l’histoire de l’humanité ; et l’intervention de Dieu, trop rapidement comprise comme une punition destructrice, contient au contraire une bénédiction intentionnelle. Elle manifeste en effet une tentative de corriger la dérive vers une « pensée unique » à travers la multiplicité des langues. Les êtres humains sont ainsi confrontés à leurs limites et à leur vulnérabilité et sont ainsi appelés à respecter l’altérité et à prendre soin les uns des autres.

Certes, les capacités croissantes de la science et de la technologie conduisent les êtres humains à se sentir protagonistes d’un acte créateur proche de l’acte divin, produisant l’image et la ressemblance de la vie humaine, y compris la capacité de langage dont les « machines parlantes » semblent être dotées. L’homme aurait-il donc le pouvoir d’insuffler de l’esprit à la matière inanimée ? La tentation est insidieuse. Il nous est donc demandé de discerner comment la créativité de l’homme confié à lui-même peut être exercée de manière responsable. Il s’agit de déployer les talents reçus en évitant que l’humain ne soit défiguré et que les différences constitutives qui ordonnent le cosmos ne s’annulent (cf. Gn 1-3).

Le débat se situe donc au niveau anthropologique et requiert le développement d’une culture qui, en intégrant les ressources de la science et de la technologie, puisse répondre aux besoins de l’humanité ; une culture qui soit capable de reconnaître et de promouvoir l’humain dans sa spécificité irremplaçable, unique. Il faut même se demander si cette spécificité ne devrait pas être placée en amont du langage, dans la sphère des sensations physiques et de l’émotion, du désir et de l’intentionnalité, que seul l’être humain peut exprimer, reconnaître, apprécier et convertir en relations orientées pour le bien des autres, aidé par la grâce du Créateur. Il s’agit donc d’une tâche culturelle, parce que la culture façonne et dirige les forces spontanées de la vie et des pratiques sociales.

Chers amis, tout comme le sujet que vous abordez est un défi stimulant, les deux manières dont vous comptez le faire le sont également. D’abord, parce que je vois en vous l’effort de mettre en œuvre un dialogue efficace, un échange transdisciplinaire sous cette forme que Veritatis gaudium décrit comme « plaçant et faisant fermenter toute connaissance dans l’espace de Lumière et de Vie offert par la Sagesse qui émane de la Révélation de Dieu » (n° 4c). J’apprécie que votre réflexion s’inscrive dans la logique d’un véritable « laboratoire culturel » dans lequel l’Église exerce l’interprétation au plus juste de la réalité qui découle de l’événement de Jésus-Christ et se nourrit des dons de Sagesse et de Science dont l’Esprit Saint enrichit […] le Peuple de Dieu (ibid., 3).

C’est pourquoi j’encourage cette forme de dialogue, qui permettra à chacun d’exprimer ses propres réflexions en interagissant avec les autres dans un échange et un enrichissement réciproque. C’est ainsi que l’on peut aller au-delà de la juxtaposition des savoirs, en initiant une réélaboration des connaissances à travers l’écoute mutuelle et la réflexion critique.

Il s’agit là d’une manière synodale de procéder, bien adaptée pour aborder les thèmes qui sont au cœur de la mission de l’Académie. Il s’agit d’un type de recherche exigeant, parce qu’il implique attention et liberté d’esprit, ouverture afin d’emprunter des voies inexplorées et inconnues, affranchissement d’un traditionalisme stérile.  Pour qui s’engage dans un renouvellement sérieux et évangélique de la pensée, il est indispensable de mettre aussi en question des opinions acquises et des hypothèses non examinées de manière critique.

Dans cette lignée, le christianisme a apporté des contributions significatives, en tirant de chaque culture dans laquelle il s’est inséré les traditions de sens qu’il y a trouvées inscrites : en les réinterprétant à la lumière de la relation avec le Seigneur révélée dans l’Évangile, des ressources linguistiques et conceptuelles présentes pour chaque contexte singulier. Un long parcours d’élaboration, toujours à reprendre, qui exige une pensée capable d’englober plusieurs générations : comme celle de celui qui plante des arbres dont les fruits seront mangés par ses enfants ou celui qui construit des cathédrales qui seront achevées par ses petits-enfants.

C’est cette attitude ouverte et responsable, docile à l’Esprit dont, comme le vent, « vous ne savez ni d’où il vient ni où il va » (Jn 3,8), que je désire invoquer du Seigneur pour vous tous, en vous souhaitant un travail salutaire et fécond.  Je vous bénis de tout cœur. Et je vous demande de prier pour moi. Je vous remercie.

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L’Académie pontificale pour la vie a 30 ans  https://fr.zenit.org/2024/02/12/lacademie-pontificale-pour-la-vie-a-30-ans/ Mon, 12 Feb 2024 17:04:39 +0000 https://fr.zenit.org/?p=189906 Les membres de l’Académie sont en assemblée plénière du 12 au 14 février 

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Les membres de l’Académie pontificale pour la vie se réuniront en Assemblée plénière du 12 au 14 février 2024. L’Académie fêtera par ailleurs, ce 11 février, ses 30 ans d’existence au service de la vie humaine.

La rencontre aura pour thème « L’humain, significations et défis », avec des intervenants variés tels que Mgr Vincenzo Paglia, Président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Renzo Pegoraro, son chancelier, ainsi que Mariana Mazzucato de l’University College of London et membre de l’Académie, et Jim Al-Khalili, professeur de mathématiques et de physique à Guildford en Angleterre.

L’Académie pontificale pour la vie a été instituée par saint Jean-Paul II le 11 février 1994. Elle a comme finalité la défense et la promotion de la valeur de la vie humaine et de la dignité de la personne. Son premier président, dès 1994, a été le professeur français Jérôme Lejeune. 

Par la suite, le pape François a renouvelé les statuts et la composition des académiciens, en mettant en 2016 des experts de diverses disciplines et religions, et en instituant une nouvelle catégorie de membres, réservée aux jeunes chercheurs de moins de 35 ans.

Le Saint-Père a reçu en audience les membres de l’Académie ce lundi 12 février, après avoir nommé samedi dernier une nouvelle personne en son sein, madame Katalin Karikó, professeur et chercheuse hongroise. 

En félicitant l’Académie pour ses 30 années de travail au service de la vie, le Saint-Père a demandé à ses auditeurs de garder en tête, dans leur travail et leurs recherches, que « les êtres humains sont confrontés à la limitation et à la vulnérabilité, et sont appelés à respecter l’altérité et à prendre soin les uns des autres », et que la culture doit être « capable de reconnaître et de promouvoir l’être humain dans son caractère unique », tout en intégrant les ressources de la science et de la technologie.

Le pape François a souligné la nécessité pour les chercheurs de voir loin, d’avoir une « pensée capable d’embrasser plusieurs générations : comme celle de celui qui plante des arbres dont les fruits seront mangés par ses enfants, ou de celui qui construit des cathédrales qui seront achevées par ses petits-enfants ». 

Il les a invités à garder une attitude ouverte et responsable, docile à l’Esprit, et a conclu cette rencontre en citant un verset de l’Évangile selon saint Jean : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3, 8)

 

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Euthanasie et suicide assisté https://fr.zenit.org/2023/04/27/euthanasie-et-suicide-assiste/ Thu, 27 Apr 2023 17:06:12 +0000 https://fr.zenit.org/?p=182738 Précisions de l’Académie pontificale pour la vie suite aux propos mal interprétés de son président

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Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie (PAV), réitère son « non » à l’euthanasie et au suicide assisté, en pleine adhésion au magistère de l’Église

Dans le cadre du Festival international du journalisme qui s’est déroulé à Pérouse, en Italie, le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, a fait des déclarations qui contrastent avec la doctrine de l’Église sur l’euthanasie. Ces déclarations ont été faites lors d’une table ronde (vous pouvez écouter les propos sans équivoque de Mgr Paglia ici).

La déclaration discordante, concernant la loi sur le suicide assisté, dit textuellement :

« Il n’est pas exclu que, dans notre société, une médiation juridique soit possible qui permette le suicide assisté dans les conditions spécifiées par la Sentence 242/2019 de la Cour constitutionnelle : la personne doit être « maintenue en vie par un traitement de survie, et affectée par une pathologie irréversible, source de souffrances physiques ou psychologiques qu’elle juge intolérables, mais en pleine capacité de prendre des décisions libres et conscientes ». Le projet de loi adopté par la Chambre des députés (mais pas par le Sénat) allait dans ce sens. Personnellement, je ne pratiquerai pas l’assistance au suicide, mais je comprends que la médiation juridique peut être le plus grand bien commun concrètement possible dans les conditions dans lesquelles nous nous trouvons » (traduction littérale de l’original en italien qui peut être lu dans son intégralité ici).

Lundi 24 avril, l’Académie pontificale pour la vie a publié un communiqué dans lequel elle déclare que « suite à la déclaration faite par Mgr Vincenzo Paglia, Président de l’Académie Pontificale pour la Vie, le mercredi 19 avril au Festival International du Journalisme à Pérouse, et concernant les interprétations erronées de la pensée de Mgr Paglia, le Bureau de presse de l’Académie pontificale pour la vie tient à préciser ce qui suit :

« Mgr Vincenzo Paglia, Président de l’Académie pontificale pour la vie, réitère son « non » à l’euthanasie et au suicide assisté, en pleine adhésion au magistère de l’Église.

Dans son discours, où il a abordé toute la question de la fin de vie, Monseigneur Paglia a mentionné à la fin, sans la développer, la sentence 242/2019 de la Cour constitutionnelle italienne et la situation spécifique de l’Italie. La Cour constitutionnelle confirme que l’assistance au suicide constitue un crime. Elle énumère ensuite quatre conditions spécifiques et particulières dans lesquelles l’infraction est dépénalisée. Dans ce contexte précis et spécifique, Mgr Paglia a expliqué que, selon lui, une « médiation juridique » (certainement pas morale) dans le sens indiqué par l’arrêt est possible, en maintenant l’infraction et les conditions dans lesquelles elle est dépénalisée, puisque la Cour constitutionnelle elle-même a demandé au Parlement de légiférer. Pour Monseigneur Paglia, il est important que l’arrêt précise que le délit est maintenu en tant que tel et non aboli. Toute autre considération est trompeuse. Sur le plan scientifique et culturel, Mgr Paglia a toujours soutenu la nécessité d’un accompagnement des malades dans la phase terminale de la vie, fondé sur les soins palliatifs et de proximité, afin que personne ne soit laissé seul face à la maladie et à la souffrance, dans les décisions difficiles qu’elles impliquent. »

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« La pandémie et le défi de l’éducation » au temps de la Covid https://fr.zenit.org/2021/12/22/la-pandemie-et-le-defi-de-leducation-au-temps-de-la-covid/ Wed, 22 Dec 2021 17:12:41 +0000 https://fr.zenit.org/?p=168836 Document de l'Académie pontificale pour la Vie

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LA PANDÉMIE ET LE DÉFI DE L’ÉDUCATION

Enfants et adolescents au temps de la Covid19

Une «pandémie parallèle»

L’impact de la pandémie de Covid-19 sur la vie des mineurs – enfants et adolescents – rend nécessaire de se concentrer sur ce qui a été appelé une «pandémie parallèle»[1]. Bien que les manifestations cliniques soient limitées, partout dans le monde, le stress psycho-social produit sur les enfants et les jeunes par les circonstances de la pandémie a provoqué des malaises et des pathologies, avec des conséquences extrêmement diversifiées selon l’âge, les conditions sociales et environnementales.

Cette «pandémie parallèle», qui touche ces générations au moment où se développent en elles ces énergies qui sont destinées à alimenter leur imaginaire à l’égard de l’avenir, ne manquera pas d’avoir un effet profond sur la psychologie des enfants, et notamment des adolescents. La désorientation qui en suit ne peut manquer d’attirer l’attention des adultes. Nous observons que cette question, bien qu’évoquée à maintes reprises, semble encore loin d’être formulée comme un thème central de leur développement. Les caractéristiques les plus pressantes du débat actuel ne suggèrent pas une détermination suffisante pour assumer cette responsabilité. Les enfants et les jeunes, dans la limite de leurs possibilités, laissent pressentir – malgré tout – une grande attente et une confiance implicite dans notre capacité, en tant qu’adultes, à interpréter l’impasse actuelle avec la résilience et la créativité nécessaires pour en tirer les leçons. Toutes nos habitudes de vie ne doivent pas nécessairement «redevenir ce qu’elles étaient auparavant». Afin que les bonnes habitudes puissent reprendre, il faut certainement «en finir» avec celles qui nous ont rendus trop insouciants à l’égard du bien commun et de la vulnérabilité individuelle.

Par cette Note, l’Académie Pontificale pour la Vie, dans son exercice concret de protection et de promotion de la vie, souhaite mettre à profit ce qui a été vécu ces derniers mois, en reconnaissant les ressources positives qui ont émergé durant cette période de pandémie et en mettant en évidence certains domaines particulièrement fragiles et problématiques, afin d’affronter l’avenir proche avec l’espérance qui revient aux jeunes générations.

1. Les ressources des enfants et des adolescents au temps de la Covid

Les enfants et les jeunes, précisément en cette période sans précédent, si intrusive et traumatisante même pour les adultes, font preuve d’une grande capacité à être sensibilisés et impliqués dans la compréhension et l’interprétation de la pandémie et de ses effets. Chez les enfants les plus jeunes, au moment même où une plus grande compréhension de la réalité se développe, la sensibilité aux questions et aux réponses concernant la douleur, la maladie et le traitement augmente. Cette sensibilité est une première étape importante dans le développement d’une conscience morale. On ne peut pas supposer que les enfants, même très jeunes, n’ont pas le sens de l’empathie et la capacité de comprendre la douleur des autres : ils la perçoivent comme une expérience moralement pertinente. Il s’agit d’une qualité humaine qui émerge toujours et nous surprend toujours. En effet, bien que dépourvue d’expérience et de réflexivité adéquates, la conscience est vivante depuis le début. Dès les premières années de notre vie, nous avons donc une intuition profonde du poids du bien et du mal comme thème incontournable du sens de la vie. Aussi mystérieuse soit-elle – et souvent même énigmatique – cette sensibilité à la qualité morale de la vie nous enveloppe entièrement dès notre enfance. Face à la mort, les plus jeunes enfants sont capables d’exprimer une intuition surprenante de sa dimension de passage mystérieux et de proximité ininterrompue. L’idée même de Dieu renvoie spontanément à une confiance ultime, attentive et sensible. Une intuition originelle de l’Amour, une reconnaissance confiante du Père[2], dont les enfants sont également capables.

Au cours de ces mois tragiques, nous avons pu voir la résilience[3] qui caractérise les jeunes générations, car elles ont continué à se projeter dans l’avenir malgré des événements déstabilisants, des conditions difficiles et parfois même de graves traumatismes. Elles ont su déployer une résistance aux événements graves de la vie en réagissant à travers leurs ressources intérieures et un soutien extérieur. Les enfants et les adolescents sont capables de résilience : la détresse psychologique et les réactions résilientes peuvent également coexister chez les enfants et les adolescents. C’est pourquoi il ne faut pas les laisser seuls : il est nécessaire d’activer des parcours de réélaboration du traumatisme, en reconnaissant un sens et une signification à cette expérience humaine partagée, qui a été rendue difficile en raison d’événements traumatiques collectifs. L’exercice d’un dialogue empathique et d’une élaboration narrative adéquats sont des aides indispensables à l’attention et à la participation : tant dans les formes de coopération familiale qu’entre les parents et les communautés locales. Ainsi que dans la diffusion et la distribution plus vaste de dialogue et de rencontres qui donnent un sens, une direction et une orientation aux expériences vécues.

Ce moment de réélaboration est également l’occasion de communiquer aux mineurs qu’il faut avoir confiance dans la science. Face à des maladies comme la Covid19, l’intelligence humaine trouve des réponses, selon les statuts propres à la recherche scientifique. Les jeunes générations, élevées dans un monde hautement technologisé et scientifiquement expliqué, peuvent être aidées à reconnaître dans la science un processus d’échecs et de victoires à travers lequel il est possible de s’approcher des solutions. En même temps, à l’heure où émerge un dangereux négationnisme de la valeur de la recherche scientifique, la pandémie se présente comme une grande opportunité pour réaffirmer la valeur et la hauteur de l’être humain et du don de ses capacités intellectuelles. La réalisation des vaccins efficaces a également été le résultat du partage de compétences scientifiques transnationales et d’importantes ressources financières, aussi bien publiques que privées, afin que soit assurée la gratuité de la vaccination. Il s’agit là d’éléments typiques du monde globalisé, que nous avons la responsabilité de présenter comme des mérites et des opportunités.

2. Quatre défis sérieux et urgents

La poursuite de la pandémie au niveau mondial exige, dans un avenir proche, une prise de responsabilité claire et partagée vis-à-vis des jeunes générations. Voici quatre domaines dans lesquels une attention particulière est nécessaire.

2.1 Ouvrir le plus possible les écoles

La communauté scientifique a pris la décision de fermer les écoles, de manières différentes et à différents moments dans le monde, en motivant cette décision par la nécessité d’éviter la propagation de la contagion au sein des communautés. L’expérience des épidémies précédentes a montré l’efficacité de cette mesure afin de contrôler l’infection et aplanir la courbe de la contagion. En revanche, on ne peut manquer de souligner la gravité d’une telle mesure, qui ne doit à l’avenir être considérée que comme un dernier recours à adopter dans des cas extrêmes et seulement après avoir expérimenté d’autres mesures de contrôle de l’épidémie, telles qu’une disposition différente des locaux, des moyens de transport et de l’organisation de la vie scolaire dans son ensemble, ainsi que de son emploi du temps.

En effet, là où les mesures d’endiguement ont contraint les élèves à la pratique habituelle – et souvent titubante – de l’enseignement en distanciel, l’appauvrissement de l’apprentissage intellectuel et la privation de relations formatrices sont devenus une évidence partagée. Certes, ce constat ne nous empêche pas d’apprécier l’utilisation des moyens technologiques dont nous disposons, afin de ne pas perdre tout simplement l’enseignement et le contact. Nous devons être, en effet, reconnaissants pour les ressources du Net et espérer qu’elles seront ainsi renforcées dans certaines régions du monde où l’utilisation des connexions virtuelles est encore trop faible. Mais il est parfaitement clair que ces dernières ne sont pas suffisantes. Il ne faut pas non plus exclure la possibilité qu’un tel dénuement extrême ait pu stimuler une résilience plus créative et ingénieuse : dans de nombreux pays, aujourd’hui encore, la limitation drastique des possibilités d’éducation est contrebalancée par l’obstination émouvante de très jeunes élèves qui font des kilomètres à pied pour se rendre à l’école, et celle d’enseignants itinérants qui atteignent de petits groupes d’élèves dans leurs villages à travers les moyens les plus disparates.

Ce qui est cependant évident pour les éducateurs, les cliniciens, les parents et les personnels de la santé, c’est l’accumulation de frustrations et d’une certaine désorientation, surtout chez les adolescents, qui a été particulièrement aggravée par des contextes antérieurs de pauvreté et de détresse sociale. Le manque d’interaction multidimensionnelle dans la relation éducative et sociale a un impact négatif sur le sentiment que nous avons de la qualité de notre vie, sur les motivations liées à la formation de la personne et sur la prise en charge de la responsabilité sociale. Nous ne pouvons manquer de souligner que la fréquentation quotidienne de l’école n’est pas seulement un outil éducatif. Pour tous, mais surtout à l’âge de l’adolescence, il s’agit également d’une «école de la vie», de relations, d’amitiés et d’éducation émotionnelle. La fermeture des écoles a également interrompu les relations sociales, voire elle les a gravement mutilées.

Il est important de souligner un certain nombre de conséquences négatives qui suscitent encore aujourd’hui de vives inquiétudes :

1) Dans les pays au sud de notre planète, le taux d’abandon scolaire dû à la fermeture des écoles a augmenté de façon alarmante. Selon les dernières estimations, au moins 10 millions d’enfants dans le monde ne feront jamais retour à l’école[4]. Beaucoup d’entre eux sont rattrapés par les problèmes sociaux qui les obligent à travailler et à être ainsi exploités.

2) Le risque d’une régression majeure des compétences/réussites scolaires a augmenté. La fermeture des écoles a, en effet, limité l’accès à l’éducation et a accentué les inégalités à cet égard, en raison de la «fracture numérique»[5] liée aux pratiques d’apprentissage en distanciel, à la capacité réduite des parents à aider leurs enfants dans leurs devoirs à la maison et aux inégalités en termes de types de logement.

3) .L’apport calorique quotidien[6] s’est réduit pour tous ces enfants qui vivent dans des zones où le système scolaire prévoit également la fourniture d’un repas, ce qui avait ainsi permis jusqu’à présent de combler les différentes situations de handicap économique, qui ont par ailleurs subi une augmentation en raison de la crise économique générée par la pandémie. Et qui plus est, dans les pays développés, la fermeture des écoles s’est en outre associée à des styles de vie moins sains, en termes de régime alimentaire et d’activité physique réduite. Une prise de poids à court terme[7], même modeste, peut avoir des conséquences à long terme sur la santé (et notamment une incidence accrue du diabète et des maladies cardiovasculaires). L’arrêt des activités sportives a eu un impact négatif tant sur le plan physique que sur le plan mental et relationnel.

4) L’impact sur la santé psycho-physique, mentale et sociale des enfants et des adolescents, et sur l’interaction sociale générée par la fermeture des écoles a engendré des troubles anxieux, des dépressions et du stress[8]. En outre, la fermeture des centres sportifs et toutes les autres limitations imposées par la distanciation sociale ont entraîné une réduction de l’activité physique – recommandée par l’OMS à raison d’au moins 60 minutes par jour pour les 5-17 ans[9] – avec des conséquences en termes de prise de poids, mais également sur la santé mentale. Une réduction des activités à l’air libre pour les enfants est également associée à une carence en vitamine D, ainsi qu’à une aggravation de la myopie[10]. Par ailleurs, les statistiques démontrent que l’activité physique restreinte pendant la pandémie de COVID-19 a été plus importante chez les enfants dont les familles ont été confrontées à des difficultés économiques ou soumises à un stress psychologique accru[11].

5) La fermeture des écoles a amplifié la dépendance à internet, aux jeux vidéo et à la télévision (binge watching). La restriction dramatique des jeux en plein air a eu de graves conséquences. Des études neuroscientifiques[12] montrent que lorsque les expériences de jeu et d’exploration sont limitées, la surstimulation des zones exprimant la tristesse et la peur prévaut, ce qui a des effets négatifs sur le développement de l’enfant.

Face à cette situation dramatique, la diffusion vaste et universelle des vaccins et d’autres mesures préventives ne sera pas suffisante à ouvrir la voie, à elle seule. Reconstruire la richesse formative de l’interaction sociale et mentale, qui qualifie les communautés fondamentales d’initiation et d’apprentissage, est plutôt une question d’innovation culturelle que seulement de politiques économiques ou d’allocation de ressources.

C’est dans ce contexte que les enfants et les adolescents nous viennent en aide. La fermeture forcée des écoles a entraîné une nouvelle prise de conscience quant à l’importance de se rendre à l’école. La réouverture des écoles est perçue par les enfants et les adolescents comme un objectif à atteindre car ils en comprennent désormais la valeur, tant d’un point de vue éducatif que social. Ainsi, les bons résultats des campagnes de vaccination destinées aux jeunes et aux adolescents en sont la preuve. La technologie, qui est venue à la rescousse surtout dans les pays les plus développés et dans les villes, a mis en évidence l’importance d’une bonne et sage utilisation du Net, ainsi que des ressources qui peuvent s’y cacher : l’avenir du système scolaire peut bénéficier d’un échange plus profond de compétences et de connaissances, ce qui est possible grâce aux liens, aux leçons en ligne et au matériel partagé sur le Net, dont il a été fait grand usage au moment de la pandémie.

2.2 Prendre soin des relations familiales

L’allongement obligé de la vie passée en famille a été l’occasion de redécouvrir le temps partagé comme une opportunité : une période à valoriser et à remplir, à mettre à profit. La pandémie interpelle les parents et les familles dans leur rôle éducatif. Une proximité soudaine et marquée entre parents et enfants redonne à la famille la vision d’une responsabilité, à savoir celle d’imaginer avec fantaisie et créativité une présence renouvelée dans la vie de leurs enfants. Être parents ne signifie pas seulement envoyer ses enfants à l’école et veiller à ce qu’ils la fréquentent. La fermeture des écoles a remis au cœur des familles la vocation d’être parents et grands-parents. Les parents jouent un rôle essentiel pour soutenir les jeunes et les aider à surmonter les difficultés qu’ils rencontrent dans leur nouvelle situation. Cette période est l’occasion de revoir le contenu du défi éducatif en commençant par les familles.

En même temps, les études montrent comment la pandémie a révélé les limites de nombreuses expériences familiales et des contextes de vie et de logement dans lesquels elles s’inscrivent. La violence domestique directe ou passive (due également au stress économique qui pèse sur les familles) a augmenté de 40 à 50% dans certains pays. Selon les données de certains gouvernements, les demandes d’aide ont augmenté de 20 % rien que dans les premiers jours du confinement[13]. Des signes inquiétants de troubles du comportement sont apparus dans le monde entier. Le stress accru des parents après une période de confinement prolongée a un impact direct sur le bien-être mental des enfants. Il est impensable d’affronter les mois à venir sans un soutien adéquat (au niveau social, culturel, urbain et économique) pour les familles, qui seront encore appelées à supporter encore bien des conséquences de l’urgence pandémique[14].

2.3 Éduquer à la fraternité universelle

Depuis le début des années 2020, le monde entier s’est sensibilisé sur un problème historique de portée universelle. Cette dimension représente également un défi éducatif. La tendance à restreindre la formation culturelle à des horizons scolaires trop provinciaux et nationaux risque d’éliminer les dimensions plus larges et internationales. L’histoire de la Covid-19 se présente au monde des éducateurs comme une opportunité précieuse. Illustrer l’origine, les effets et les conséquences de la pandémie implique de repenser les outils pédagogiques utilisés afin d’aider les enfants à découvrir et à habiter le monde, pour qu’ils ne se sentent pas étrangers et le comprennent. Ainsi s’ouvre le véritable défi à une nouvelle éducation à la globalité et à la fraternité universelle. Nous sommes «connectés» non seulement et pas tellement parce qu’Internet existe, mais parce que nous sommes tous habitants de cette même «maison commune». Le Pape François écrit, en effet, dans Laudato Si‘ (n° 92) : «Nous ne pouvons pas considérer que nous aimons beaucoup si nous excluons de nos intérêts une partie de la réalité : « Paix, justice et sauvegarde de la création sont trois thèmes absolument liés, qui ne pourront pas être mis à part pour être traités séparément sous peine de tomber de nouveau dans le réductionnisme ». Tout est lié, et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi ». Nous sommes au cœur théologique du véritable témoignage de la fraternité chrétienne, qui s’exprime dans le récit d’un Dieu qui est ami de l’homme et qui appelle tous les êtres humains «amis» (Jn 15,15).

Il est nécessaire d’apprendre aux jeunes générations à ne pas fuir les perspectives de la mondialisation, les acquis de la science, le défi écologique, la perspective économique et sociale avec ses inégalités, le rôle des médias sociaux et de la technologie. Nous ne pourrons plus, et ne devrons plus, nous contenter de nous plaindre que nos enfants sont repliés sur eux-mêmes et dans des limites culturelles étroites, déconnectés du monde et de ses problèmes ; avec la pandémie, le monde entier est entré dans chaque foyer : celui des pays riches et âgés, comme celui des pays plus jeunes mais encore en développement. Il appartient au monde des éducateurs de traduire tout cela et d’en tirer le meilleur parti afin que les nouvelles générations ouvrent les yeux et prennent une plus grande conscience du monde et de leur responsabilité en tant que citoyens et croyants.

2.4 Transmettre la foi dans le Dieu de la vie

Nous ne pouvons pas nier qu’à côté des nombreux exemples vertueux de créativité et d’imagination pastorale renouvelée, pour trop de réalités ecclésiales, la pandémie s’est avérée être une source sérieuse de stress qui a généré, non rarement et avec quelques raisons, une suspension des activités éducatives habituellement proposées par les communautés chrétiennes aux enfants et aux jeunes. Pour l’avenir proche, cette expérience appelle à repenser de manière nécessaire et urgente le soin pastoral des jeunes générations.

La pandémie elle-même, en tant qu’événement complexe, ne peut qu’être considérée comme une occasion d’approfondir et de se concentrer sur des questions d’une énorme importance pour l’éducation à la foi. La Covid-19 offre l’opportunité de proposer aux plus jeunes des thèmes qui ont peut-être été trop mis de côté dans la pastorale ordinaire du temps sans pandémie : d’où vient le mal ? Où est Dieu dans cette période d’épidémie ? Quelle est la relation saine et équilibrée que l’Église propose entre la science et la foi ? Quelles sont les pages des Écritures qui éclairent ce temps ? Quels mots face à la maladie et quels gestes pour accompagner les malades ? Ce sont là quelques-unes des questions dont les réponses, recherchées et trouvées avec les jeunes, d’une manière appropriée et respectueuse de leurs différents âges, constitueront sans aucun doute une source et une occasion de croître dans la foi.

En outre, en nous forçant à rester davantage chez nous, la pandémie a, d’une certaine manière, proposé à nouveau la maison et la famille comme «espace sapientiel» pour une assimilation et une participation de la foi, où l’on peut trouver des gestes et des mots qui soutiennent, stimulent et répondent aux questions profondes de nos enfants. Dans ce but, il est urgent de travailler afin qu’au sein de la communauté chrétienne, les familles soient considérées comme des «nœuds de réseau» des parcours de formation et d’accompagnement : avec la valeur ajoutée d’une meilleure évidence du lien entre la vie familiale et la vie communautaire par rapport à celui de la famille individuelle avec l’institution paroissiale. De cette façon, nous commencerons à guérir et à combler une distance excessive entre la vie de la communauté et la vie au sein du foyer, qui – même si nous mettons de côté toute urgence – continue de les appauvrir toutes deux, et ce depuis un certain temps. C’est ce que le Pape François déclare lui-même, en allant dans cette direction, lorsqu’il écrit dans Amoris Laetitia (n° 279) : «Pour rendre effectif ce prolongement de la paternité à un niveau plus vaste, «les communautés chrétiennes sont appelées à offrir leur soutien à la mission éducative des familles», surtout à travers la catéchèse de l’initiation. Afin de favoriser une éducation intégrale, il nous faut «raviver l’alliance entre la famille et la communauté chrétienne».

Conclusion

Les racines de la préoccupation éducative de l’Église pour ses plus jeunes enfants se trouvent dans les pages de l’Évangile elles-mêmes.

«On lui amena des petits enfants, afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point. Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains» (Évangile selon saint Marc, chap. 10, 13-16).

Les disciples n’ont pas facilité l’approche des enfants à Jésus, qui les a réprimandés. La société est parfois plus une marâtre qu’une mère : elle laisse les enfants seuls et sans réponses, et celles qu’elle offre sont souvent dangereuses et nuisibles.

L’Église catholique, partant de l’expérience de la pandémie, souligne l’urgence d’éliminer les lourds obstacles qui empêchent, dans le monde, les enfants et les adolescents de s’intégrer dans la société de manière saine et positive, et que toutes les conditions soient créées afin que cela se vérifie. Les jeunes doivent fréquenter l’école. Laissons les enfants aller à l’école!Tel est l’appel renouvelé qui est né à la suite de la pandémie. Que l’école soit un environnement sain, où l’on apprend la connaissance et la science du vivre ensemble et des relations! Que les plus jeunes aient de bons professeurs, attentifs aux talents de chacun et capables de patience et d’écoute!

Il est également nécessaire de ressentir dans nos cœurs, ainsi que dans notre action pastorale, un fort désir d’amener les plus jeunes à Jésus et de les éduquer à son école. Laissons les enfants apprendre à connaître Jésus, le médecin des âmes et des corps, laissons-les aller à Lui avec leurs questions, leur capacité de résilience et leur propre chemin de foi. La pandémie a rappelé à tous la nécessité de répondre aux questions sincères et profondes des enfants à l’égard d’un mal soudain et collectif. Inclure les réponses à ces questions dans les programmes d’initiation à la foi est une opportunité à ne pas manquer. L’épidémie de Covid-19 est un phénomène mondial qui pose le nouveau défi d’ouvrir nos esprits et nos cœurs à une dimension universelle et vaste. Le Pape François nous l’a rappelé, dans son Message du 15 Octobre 2020, à l’occasion du Global Compact on Education (Pacte mondial pour l’éducation) : «Nous sommes aussi conscients qu’un chemin de vie a besoin d’une espérance fondée sur la solidarité, et que tout changement nécessite un parcours éducatif pour construire de nouveaux paradigmes capables de répondre aux défis et aux urgences du monde contemporain, de comprendre et de trouver les solutions aux exigences de chaque génération et de faire fleurir l’humanité d’aujourd’hui et de demain » .

Cité du Vatican, 22 Décembre 2021

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[1] M C. Cardenas, S. S. Bustos, R Chakraborty, A ‘parallel pandemic’ : The psychosocial burden of COVID-19 in children and adolescents. Acta Paediatr. 2020 Nov ; 109(11) : 2187-2188.

[2] R. Coles, The Spiritual Life of Children, 1990.

[3] E.S. Rome, P.B. Dinardo, V.E. Issac, Promoting resiliency in adolescents during a pandemic: A guide for clinicians and parents. Cleve Clin J Med 2020 Oct 1 ; 87 (10) : 613-618.

[4] J. A. Hoffman, E A Miller. Addressing the Consequences of School Closure Due to COVID-19 on Children’s Physical and Mental Well-Being. World Med Health Policy 2020 Aug 20 ; 10.

[5] S. Tang, M. Xiang, T. Cheung, YT. Xiang. Mental health and its correlates among children and adolescents during COVID-19 school closure : The importance of parent-child discussion. J Affect Disord 2021 Jan 15 ; 279 : 353-360.

[6] A R Masonbrink, E Hurley. Advocating for Children During the COVID-19 School Closures. Pediatrics 2020 Sep ; 146(3) : e20201440.

[7] M. Ab Khan, J. Moverley Smith, «Covibesity», a new pandemic. Obes Med 2020 Sep ; 19 : 100282.

[8] S. Tang, M. Xiang, T. Cheung, YT. Xiang. Mental health and its correlates among children and adolescents during COVID-19 school closure : The importance of parent-child discussion. J Affect Disord 2021 Jan 15 ; 279 :3 53-360.

[9] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity (dernier accès : 6 Septembre 2021).

[10] E. Shneor, R. Doron, J. Levine, et al, Objective Behavioral Measures in Children before, during, and after the COVID-19 Lockdown in Israel. Int J Environ Res Public Health. 2021 Aug ; 18(16) : 8732.

[11] L. C. Mâsse, Y. Edache, M. Pitblado. The Impact of Financial and Psychological Wellbeing on Children’s Physical Activity and Screen-Based Activities during the COVID-19 Pandemic. Int J Environ Res Public Health. 2021 Aug ; 18(16) : 8694.

[12] M. Poletti, A Raballo. Letter to the editor : Evidence on school closure and children’s social contact : useful for coronavirus disease (COVID-19) ? Euro Surveill 2020 Apr ; 25(17) : 2000758.

[13] M. C. Cardenas, S. S. Bustos, R. Chakraborty, A ‘parallel pandemic’ : The psychosocial burden of COVID-19 in children and adolescents. Acta Paediatr. 2020 Nov ; 109(11) : 2187-2188.

[14] D. Marchetti, L. Fontanesi, C. Mazza et autres, Parenting-Related Exhaustion During the Italian COVID-19 Lockdown. J. Pediatr. Psychol 2020 Nov 1 ; 45(10) : 1114-1123.

[01838-FR.01] [Texte original: Italien]

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Académie pontificale: à propos de « l’aide au suicide pour un citoyen italien » https://fr.zenit.org/2021/11/23/academie-pontificale-a-propos-de-laide-au-suicide-pour-un-citoyen-italien/ Tue, 23 Nov 2021 20:58:39 +0000 https://fr.zenit.org/?p=166995 "La réponse la plus adéquate est-elle d'encourager les gens à s'ôter la vie?"

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L’Académie pontificale pour la vie (PAV) publie une « note » à propos de « l’aide au suicide pour un citoyen italien », ce 23 novembre 2021.

« La question des décisions de fin de vie constitue un terrain délicat et controversé, constate la PAV. La nouvelle du feu vert au suicide assisté obtenu par « Mario » suite à l’avis du « Comité d’éthique territorialement compétent » appelle quelques réflexions. Ne disposant pas d’informations médicales précises sur la situation clinique, il faut se limiter à des considérations générales. »

« Tout d’abord, fait observer la PAV, la souffrance causée par une pathologie aussi invalidante que la tétraplégie, qui dure depuis longtemps, est certainement compréhensible : on ne peut en aucun cas minimiser la gravité de ce qu’a vécu « Mario ». Cependant, la question demeure de savoir si la réponse la plus adéquate à une telle provocation est d’encourager les gens à s’ôter la vie. »
La PAV pose quelques questions: « Est-ce que la légitimation du « principe » du suicide assisté, ou même du meurtre consenti, ne pose aucune question ni de contradiction à une communauté civile qui considère l’omission de secours comme un crime grave, même dans les cas présumés comme les plus désespérés, et elle est prête à se battre contre la peine de mort, même face à des crimes répugnants ? Avouer douloureusement son impuissance exceptionnelle à guérir et se reconnaître le pouvoir normal de supprimer, ne méritent-ils pas des langages plus dignes pour indiquer le sérieux de notre serment de prendre soin de notre humanité vulnérable, souffrante, désespérée ? Est-ce que tout ce que nous parvenons à exprimer est la demande de rendre normal le geste de notre suppression mutuelle ? »

La PAV s’interroge aussi sur le rôle des comités d’éthique: « L’histoire soulève également une question sur le rôle des comités d’éthique territoriaux. On ne peut exclure que la difficulté de la réponse ait aussi été déterminée par la difficulté de clarifier le rôle à jouer. En fait, l’expression utilisée n’est pas l’expression habituelle (on a jusqu’ici parlé de Comités d’essais cliniques ou de Comités d’éthique clinique). De plus, dans la sentence de la Cour Constitutionnelle n. 242/2019 on demande une tâche qui ne correspond pas à ce qui est prévu pour les deux typologies connues jusqu’ici : il s’agit de rendre un jugement contraignant de conformité à la situation clinique particulière aux quatre conditions établies par la sentence de la Cour constitutionnelle. C’est-à-dire une tâche qui pourrait plus adéquatement être effectuée par un comité technique (médico-légal) qui vérifie l’existence des conditions prescrites. Un comité d’éthique pourrait être plus correctement impliqué dans une consultation préalable à la décision du patient. »

 

 

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Académie pour la vie : «Une société globale fondée sur la solidarité et l’équilibre», par Mgr Paglia https://fr.zenit.org/2021/09/28/academie-pour-la-vie-une-societe-globale-fondee-sur-la-solidarite-et-lequilibre-par-mgr-paglia/ Tue, 28 Sep 2021 18:13:29 +0000 https://fr.zenit.org/?p=162463 Présentation au Vatican de l'assemblée annuelle de la PAV

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« Le « je » hyper-individualiste doit céder la place au « nous » de la famille humaine », a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie. « C’est un besoin que le message de l’Évangile éclaire, a-t-il noté, mais qui s’inscrit dans l’horizon d’une société globale fondée sur la solidarité et l’équilibre global afin que personne ne soit exclu. »

Mgr Paglia est intervenu à la présentation de l’assemblée de l’Académie pontificale pour la vie sur la santé publique dans une perspective globale qui se déroule du 27 au 29 septembre 2021. À la conférence étaient aussi présents : Dr David Barbe, président de World Medical Association (WMA) et la prof. Maria Chiara Carrozza, présidente du Conseil National de la Recherche (CNR) italien.

« Une nouvelle vision de la famille humaine mondiale est nécessaire », affirme Mgr Paglia. Il ajoute que « le contexte de l’Assemblée reste celui esquissé par le pape François dans son encyclique Fratelli Tutti: nous faisons partie d’une seule famille humaine et personne ne pourra se sauver seul ».

L’assemblée générale en cours, explique le président, « entend placer la santé publique au centre du débat ». « Jamais comme à cette époque nous n’avons compris à quel point la santé de chaque personne est liée à celle de tous : nous sommes tous interconnectés, pour le meilleur ou pour le pire. »

Mgr Paglia souligne que « si pour les pays occidentaux la priorité est représentée par les vaccins », « il ne faut pas oublier la nécessité de construire des soins de santé équitables à l’échelle planétaire ». Le thème au centre de la réflexion des participants à l’assemblée est « l’avenir des soins et de la santé » : « Pour la majeure partie de la population mondiale, outre les vaccins, l’accès véritable et effectif aux traitements est une priorité, mais aussi aux biens qui permettent de ‘simplement’ vivre », affirme le président.

La vaccination est « essentielle dans la perspective d’une protection globale contre le Covid-19 », répète le président de l’Académie, « mais l’enjeu central concerne la possibilité de surmonter réellement et rapidement les différences, en mettant en place une politique de santé globale qui rende l’accès aux soins plus équitable ».

En conclusion, Mgr Paglia affirme : « N’oublions pas la première et la plus importante leçon : pour prendre soin de notre santé, il faut avant tout être vivant ! Et l’accès aux biens essentiels à la vie doit être garanti à tous sur notre planète. »

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Santé publique : le pape déplore un engagement inadéquat (première partie) https://fr.zenit.org/2021/09/27/sante-publique-le-pape-denonce-un-engagement-inadequat/ Mon, 27 Sep 2021 16:30:25 +0000 https://fr.zenit.org/?p=162444 Audience à l’Académie pontificale pour la Vie

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En matière de santé publique, le pape François invite à « ne pas projeter nos priorités sur des populations qui habitent sur d’autres continents, où d’autres nécessités sont plus urgentes », lors d’une audience accordée à un groupe de l’Académie pontificale pour la vie, ce lundi 27 septembre 2021: « de nombreux problèmes très graves sont ignorés en raison d’un manque d’engagement adéquat », souligne-t-il.

Le pape François a reçu en audience dans le Palais apostolique du Vatican les participants à l’assemblée plénière de l’Académie pontificale pour la Vie, réunie du 27 au 29 septembre, sur le thème : « Santé publique dans une perspective mondiale. Pandémie, bioéthique, Avenir ». Il a fait observer qu’ « il ne suffit pas qu’un problème soit grave pour qu’il s’impose à l’attention et soit ainsi affronté ».

On ne peut affirmer que « la vie et la santé sont des valeurs également fondamentales pour tous, fondées sur l’inaliénable dignité de la personne humaine » sans « un engagement adéquat pour dépasser les inégalités », a insisté le pape. Sinon, « nous acceptons de fait la douloureuse réalité que toutes les vies ne sont pas égales et que la santé n’est pas protégée pour tous de la même façon ».

Voici notre traduction du discours prononcé par le pape François en italien.

Discours du pape François (première partie)

Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer à l’occasion de votre assemblée générale et je remercie Mgr Paglia pour les paroles qu’il a prononcées. Je salue également les nombreux académiciens qui sont connectés.

Le thème que vous avez choisi pour ces journées de travail est particulièrement actuel : celui de la santé publique à l’horizon de la mondialisation. En effet, la crise de la pandémie a fait résonner encore plus fort « le cri de la terre et le cri des pauvres » (encyclique Laudato si’, 49). Nous ne pouvons pas être sourds à ce double cri, nous devons bien l’écouter ! Et c’est ce que vous vous proposez de faire.

L’examen des nombreuses graves questions qui ont été soulevées au cours de ces deux dernières années n’est pas une tâche facile. D’une part, nous sommes épuisés par la pandémie de Covid-19 et par l’inflation des discours qui ont été suscités : c’est comme si nous ne voulions plus en entendre parler et que nous étions pressés de passer à d’autres questions. Mais d’autre part, il est indispensable de réfléchir calmement pour examiner en profondeur ce qui s’est produit et entrevoir le chemin vers un avenir meilleur pour tous. Vraiment, « la seule chose qui serait pire que cette crise, ce serait le drame de la gaspiller » (Homélie de la Pentecôte, 31 mai 2020). Et nous savons qu’on ne sort pas les mêmes d’une crise : soit nous en sortirons meilleurs, soit nous en sortirons pires. Mais pas les mêmes. Le choix est entre nos mains. Et, je le répète, ce qui serait pire que cette crise, ce serait le drame de la gaspiller. Je vous encourage dans cet engagement ; et je trouve sage et opportune la dynamique de discernement selon laquelle se déroule votre rencontre : avant tout, écouter attentivement la situation, pour pouvoir favoriser une véritable conversion et arriver à préciser des décisions concrètes pour sortir meilleurs de la crise.

La réflexion que vous avez entreprise ces dernières années sur la bioéthique mondiale se révèle précieuse. Je vous avais encouragés dans cette perspective avec la lettre Humana communitas, à l’occasion du XXVème anniversaire de votre Académie. L’horizon de la santé publique permet en effet de mettre l’accent sur des aspects importants pour la cohabitation de la famille humaine et pour fortifier un tissu d’amitié sociale. Ce sont des thèmes centraux dans l’encyclique Fratelli tutti (cf. chap. 6).

La crise de la pandémie a mis en évidence la profondeur de l’interdépendance entre nous d’une part et entre la famille humaine et notre maison commune d’autre part (cf. encyclique Laudato si’, 86 ; 164). Nos sociétés, surtout en Occident, ont eu tendance à oublier cette interconnexion. Et les conséquences amères sont sous nos yeux. Dans ce passage historique, il est donc urgent d’inverser une tendance aussi nocive et il est possible de le faire grâce à la synergie entre différentes disciplines. Il faut des connaissances en biologie et en hygiène, en médecine et en épidémiologie, mais également en économique et en sociologie, en anthropologie et en écologie. Il s’agit non seulement de comprendre les phénomènes mais aussi d’identifier des critères d’action technologiques, politiques et éthiques relatifs aux systèmes sanitaires, à la famille, au travail et à l’environnement.

Cette approche est particulièrement importante dans le domaine de la santé, parce que la santé et la maladie sont déterminées non seulement par les processus de la nature mais également par la vie sociale. En outre, il ne suffit pas qu’un problème soit grave pour qu’il s’impose à l’attention et soit ainsi affronté : de nombreux problèmes très graves sont ignorés en raison d’un manque d’engagement adéquat. Pensons à l’impact dévastateur de certaines maladies comme la malaria et la tuberculose : la précarité des conditions d’hygiène et sanitaires cause chaque année dans le monde des millions de morts que l’on pourrait éviter. Si nous comparons cette réalité à la préoccupation qu’a provoquée la pandémie de Covid-19, nous voyons que la perception de la gravité du problème et la mobilisation correspondante d’énergies et de ressources sont très différentes.

Certes, nous avons raison de prendre toutes les mesures pour contenir et vaincre la Covid-19  sur le plan mondial, mais cette conjoncture historique dans laquelle nous sommes menacés de près dans notre santé devrait nous rendre attentifs à ce que signifie être vulnérable et vivre quotidiennement dans la précarité. Nous pourrions ainsi nous sentir également responsables des graves conditions dans lesquelles vivent d’autres personnes et auxquelles nous nous sommes jusqu’ici peu ou pas du tout intéressés. Nous apprendrons ainsi à ne pas projeter nos priorités sur des populations qui habitent dans d’autres continents, où d’autres nécessités sont plus urgentes ; où l’on manque, par exemple, non seulement de vaccins, mais d’eau potable et du pain quotidien. Je ne sais pas si cela fait rire ou pleurer, parfois pleurer, lorsque nous entendons des gouvernants ou des responsables de communautés conseiller aux habitants des bidonvilles de se désinfecter à l’eau et au savon plusieurs fois par jour. Mais mon cher, tu n’es jamais allé dans un bidonville : là-bas, il n’y a pas d’eau, on ne connaît pas le savon. « Non, ne sortez pas de chez vous ! » : mais là-bas, chez soi, c’est tout le quartier, parce qu’on vit… S’il vous plaît, occupons-nous de ces réalités, y compris quand nous réfléchissons sur la santé. C’est très bien, par conséquent, l’engagement pour une distribution équitable et universelle des vaccins – c’est important – mais en tenant compte du domaine plus large dans lequel les mêmes critères de justice sont exigés, pour les besoins de la santé et de la promotion de la vie.

Considérer la santé dans ses multiples dimensions et au niveau mondial nous aide à comprendre et à assumer de manière responsable l’interconnexion des phénomènes. Ainsi, on observe mieux également l’impact sur la santé des êtres humains produit par les conditions de vie, qui sont le fruit de choix politiques, sociaux et environnementaux. Si nous examinons l’espérance de vie – et de vie en bonne santé –, dans différents pays et dans différents groupes sociaux, nous découvrons de grandes inégalités. Elles dépendent de variables telles que le niveau de rétribution, le diplôme, le quartier de résidence, même dans une même ville. Nous affirmons que la vie et la santé sont des valeurs également fondamentales pour tous, fondées sur l’inaliénable dignité de la personne humaine. Mais si un engagement adéquat pour dépasser les inégalités ne fait pas suite à cette affirmation, nous acceptons de fait la douloureuse réalité que toutes les vies ne sont pas égales et que la santé n’est pas protégée pour tous de la même façon. Et ici, je voudrais redire mon inquiétude [préoccupation], qu’il y ait toujours un système de santé gratuit : ne le perdez pas, les pays qui l’ont, par exemple l’Italie et d’autres qui ont un bon système de santé gratuit ; ne le perdez pas, parce que sinon nous nous retrouverions dans une situation où, au sein de la population, seuls ceux qui peuvent payer les soins de santé y auront droit, les autres non. Et c’est un très grand défi. Cela permet de surmonter les inégalités.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat (à suivre)

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Académie pour la vie : «La santé ne peut être que publique et pour tous», par Mgr Paglia https://fr.zenit.org/2021/09/27/academie-pour-la-vie-la-sante-ne-peut-etre-que-publique-et-pour-tous/ Mon, 27 Sep 2021 15:46:43 +0000 https://fr.zenit.org/?p=162442 Allocution du président de la PAV

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« La santé ne peut être que publique et pour tous », a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, en saluant le pape François présent à l’assemblée générale de l’Académie sur les problèmes de la santé. « La santé publique ne tolère pas les séparations et les particularités, a rappelé le président : il s’agit de proximité, de fraternité globale. »

Le rassemblement sur le thème « La santé publique dans l’horizon de la mondialisation » a ouvert ses travaux de deux jours ce lundi matin 27 septembre 2021.

Mgr Paglia a remercié le pape François pour sa présence et a souligné que l’Académie avait « essayé » de « tirer des leçons » de la pandémie, comme le pape y avait « exhorté ». La première leçon « concerne l’interdépendance de tous les peuples », a expliqué le président: « Qui aurait pensé avant la pandémie qu’il pourrait y avoir un lien entre Wuhan, la grande ville chinoise, et Codogno, une petite ville de Lombardie ? » « Un virus invisible nous a tous mis à genoux, a poursuivi Mgr Paglia. D’où la deuxième leçon : nous sommes tous fragiles, personne d’exclu, la famille humaine et la création elle-même. »

En tant qu’Académie pontificale, a expliqué le président, « nous avons essayé d’attirer l’attention sur les personnes les plus touchées par la pandémie : les personnes âgées, les personnes handicapées, les réfugiés, les enfants ». « Nous sommes conscients que la santé ne sera mondiale que si elle commence par eux », a-t-il ajouté.

Mgr Paglia a également rappelé que « Jésus lui-même s’est présenté comme un médecin et qu’il nous a donné son propre pouvoir de guérir toutes sortes de maladies ». Il a souligné que le pape François, dès le début de son pontificat, a « présenté l’Église comme un hôpital de campagne ». « Aujourd’hui, ce champ s’est étendu au monde entier, voire à la création elle-même », a noté le président. » D’où « l’urgence pour les croyants d’élargir leur écoute » et « de soigner les plus fragiles, avec la conscience que personne ne doit être abandonné ».

En évoquant les deux encycliques du pape – « Laudato sì, sur la création, et Fratelli tutti, sur l’humain » – Mgr Paglia a dit que « ce sont deux grandes fenêtres qui offrent à chacun – croyants et non-croyants – une vision du monde à venir ».

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L’euthanasie en Italie: dialogue de Mgr Paglia avec le président du Conseil https://fr.zenit.org/2021/09/06/vieillir-nest-pas-une-tragedie-affirme-mgr-paglia/ Mon, 06 Sep 2021 11:28:12 +0000 https://fr.zenit.org/?p=160942 Des remèdes contre l'abandon des seniors

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« Là où il y a du soin, là où l’on pratique la thérapie de la douleur, là où l’on ne souffre pas, tout le monde préfère continuer à vivre », affirme Mgr Vincenzo Paglia, qui vient de remettre un document sur l’accompagnement de la vieillesse, au gouvernement italien.

La « Charte des droits et devoirs pour les personnes âgées de la société » – qui sont 25 millions en Italie – a été présentée au premier ministre italien Mario Draghi et au Ministre de la santé Roberto Speranza. Elle a été élaborée par la Commission nationale pour la réforme de l’aide à la population âgée, dont le président est Mgr Vincenzo Paglia (également à la tête de l’Académie pontificale pour la vie).

Parmi les propositions de cette Charte : l’assistance à domicile, la cohabitation entre personnes âgées, les soins palliatifs, la rééducation, l’accompagnement psychologique, les centres de jour.

Alors qu’une pétition pour la légalisation de l’euthanasie en Italie a recueilli 800.000 signatures, Mgr Paglia estime qu’ « il n’est pas normal et spontané de demander à mourir… en réalité ce dont nous avons tous besoin est de ne pas être abandonné et de ne pas souffrir ». « Souvent les demandes d’euthanasie, ajoute-t-il au micro de Radio Vatican le 3 septembre 2021, ne sont pas des demandes de mort, mais bien des demandes d’aide à ne pas souffrir, à ne pas rester seuls, à ne pas être abandonnés. »

Il s’agit alors de répondre « avec créativité et urgence » à cette demande, insiste l’archevêque, dénonçant les situations « d’abandon et de solitude » subies par un nombre « énorme » de personnes âgées.

Les rédacteurs du document proposent « le domicile comme lieu de soin pour les personnes âgées », à travers un accompagnement et des soins adaptés, y compris des soins palliatifs. Le plan prévoit l’embauche de 100.000 nouveaux travailleurs sociaux.

« Vieillir n’est pas une tragédie », affirme Mgr Paglia en souhaitant que les jeunes surtout soient convaincus « qu’avoir 20 ou 30 ans de vie donnés par la science, par le progrès, par le développement, ne signifie pas être destinés à la solitude et à l’abandon ».

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Académie pour la vie : “faire tout son possible pour soutenir les personnes handicapées“ https://fr.zenit.org/2021/06/15/academie-pour-la-vie-faire-tout-son-possible-pour-soutenir-les-personnes-handicapees/ Tue, 15 Jun 2021 14:26:30 +0000 https://fr.zenit.org/?p=157936 Et apprendre de leurs expériences

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« Les personnes handicapées et ceux qui les assistent ont besoin et méritent une attention et un soutien particuliers, car la pandémie a eu un impact disproportionné sur leur vie de manière négative » : telle est l’affirmation du nouveau document publié en italien, anglais et espagnol par l’Académie pontificale pour la vie ce 15 juin 2021.

La note qui s’intitule « Amitié avec les personnes handicapées : le début d’un monde nouveau. Apprendre des expériences des personnes handicapées et de leurs aidants pendant la pandémie de COVID-19 » souligne « la nécessité de faire tout ce qui est possible pour impliquer et soutenir les personnes handicapées » pendant et après la pandémie.

« Trois préoccupations éthiques fondamentales »

Le document souligne « trois préoccupations éthiques fondamentales ». La première concerne la promotion « d’aménagements pour les besoins spécifiques des personnes handicapées ». La note invite à « impliquer autant que possible ces personnes dans la planification et la prise de décisions concernant leurs soins de santé pendant une pandémie ».

La deuxième préoccupation rappelle que « dans tous les soins de santé, il faut aller au-delà du handicap uniquement en termes biologiques ». Il s’agit du soutien des personnes handicapées et de « leurs familles de manière coordonnée et intégrée dans toutes les spécialités médicales et autres, et dans divers secteurs du gouvernement et de la société ».

Enfin, la troisième préoccupation invite à « développer des cadres de santé publique fondés sur la solidarité et une option préférentielle pour les pauvres et les vulnérables ».

« Une nouvelle perspective sur le sens de la vie »

La note propose qu’une véritable « instance pédagogique du handicap » soit promue et valorisée. « Les leçons que les personnes handicapées peuvent nous enseigner », explique le document, « nous mettent au défi d’adopter une nouvelle perspective sur le sens de la vie ». Ils nous invitent à « accepter l’interdépendance, la responsabilité mutuelle et l’entraide comme mode de vie et comme moyen de promouvoir le bien commun ».

« L’enseignement constant » de l’Église, rappelle la note de l’Académie, se tourne vers le Christ souffrant: « Le Crucifié continue à vivre en solidarité avec eux (les personnes handicapées) pendant cette pandémie et au-delà. Ils sont dans le cœur de Dieu et au centre du ministère de tout le peuple de Dieu. L’Église a donc pour mission d’accompagner, de soigner et de défendre les personnes handicapées ».

Le document énumère sept « recommandations pratiques » parmi lesquelles une invitation aux « organisations de santé catholiques » à « faire preuve de leadership pour répondre aux besoins des personnes handicapées » ainsi qu’une recommandation au moment de la distribution des vaccins contre la Covid « de donner la priorité » aux « personnes handicapées, à qui les mesures génériques de santé publique imposent des charges disproportionnées ».

Un monde « sans préjugés envers les personnes handicapées »

En conclusion, la note rappelle que « la Parole de Dieu nous exhorte » à construire un monde « sans frontières, sans préjugés envers les personnes handicapées, où personne n’est laissé seul face aux défis de la survie personnelle ».

Les chrétiens « sont appelés à contribuer à la construction d’un tel monde ». L’Évangile enseigne qu’« à la fin de notre vie et de l’histoire humaine, nous serons jugés sur notre amour du prochain, en particulier des pauvres, des plus vulnérables et des moins considérés dans la famille humaine. Parmi celles-ci, de nos jours, se trouvent les personnes handicapées ».

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