Pape François Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/pope-francis/ Le monde vu de Rome Wed, 01 May 2024 09:12:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Pape François Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/pope-francis/ 32 32 Le pape annoncera les dates du Jubilé le jour de l’Ascension https://fr.zenit.org/2024/05/01/le-pape-annoncera-les-dates-du-jubile-le-jour-de-lascension/ Wed, 01 May 2024 09:08:26 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192597 Il signera la bulle proclamant l’Année sainte

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La coutume veut que le jour de l’Ascension de l’année précédant un jubilé, le pape signe la bulle proclamant l’Année sainte. Elle indique ses dates de début et de fin.

Le jeudi 9 mai 2024, à 17h30, le pape François présidera dans la Basilique Saint-Pierre la présentation et la lecture de la bulle qui annoncera la date exacte du début du Jubilé 2025 ainsi que la date de fin. La cérémonie se déroulera dans le cadre des deuxièmes vêpres de la solennité de l’Ascension du Seigneur. 

 

Signature de la bulle de proclamation de l’Année sainte

Selon le site spécialisé Papal Liturgy, il est d’usage que le jour de l’Ascension de l’année précédant un jubilé, le pape signe la bulle de proclamation de l’Année sainte. Elle indique ses dates de début et de fin.

Les bulles sont identifiées par leur premier mot latin. Par exemple, saint Jean-Paul II a convoqué le grand Jubilé de l’an 2000 par la bulle Incarnationis mysterium (« Le mystère de l’Incarnation »). Le pape François a convoqué le Jubilé extraordinaire de la miséricorde (2015-2016) avec la bulle Misericordiae vultus (« Le visage de la miséricorde »).

 

« Bulle » : document pontifical relatif à l’octroi de grâces

Ces documents sont appelés « bulles » parce qu’ils comportent un sceau en plomb avec l’image des saints apôtres Pierre et Paul. Cette bulle ou ce sceau étaient attachés au document par un ruban. À partir du 13e siècle, le terme « bulle » ne désigne plus le sceau mais le document lui-même. Plus tard, au 15e siècle, l’utilisation du nom « bulle » a été réservée aux seuls documents pontificaux relatifs à l’octroi de grâces. 

Les bulles commencent par le nom du pape (sans le chiffre). Il est suivi de sa dignité d’Episcopus (évêque) et du titre Servus servorum Dei (serviteur des serviteurs de Dieu). Par exemple, dans le cas du pape actuel, il s’agit de Franciscus, Episcopus, Servus servorum Dei. 

Le jour de l’Épiphanie 2024, les fêtes mobiles de l’année ont été annoncées. L’une d’entre elles est l’Ascension, qui est célébrée cette année le 9 mai (ou le 12 mai, là où elle est déplacée).

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Conseils pour les grands-parents et les petits-enfants  https://fr.zenit.org/2024/04/30/conseils-pour-les-grands-parents-et-les-petits-enfants/ Tue, 30 Apr 2024 18:05:22 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192565 « Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants

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Dans la matinée du samedi 27 avril 2024, le pape François a reçu des centaines de grands-pères et de grands-mères, dont beaucoup étaient accompagnés de leurs enfants et petits-enfants, lors d’une audience spéciale dans la salle Paul VI de la Cité du Vatican. Il s’agissait d’une audience spéciale pour les participants de la rencontre « Caresse et sourire » promue par la Fondation « Grand Âge ». Ce qui suit est une traduction de ZENIT en français.

 

Chers grands-parents et chers petits-enfants, bonjour et bienvenue !

Je salue Monseigneur Vincenzo Paglia et tous ceux qui ont collaboré à l’organisation de ce moment festif. Et je remercie tout particulièrement les nombreuses personnalités du monde du spectacle qui ont souhaité y participer. Merci beaucoup. Après, nous avons tous un grand-père ou une grand-mère, deux grands-pères, deux grands-mères. C’est une belle expérience que d’avoir un grand-père. Mais l’Italie a aussi un « grand-père », et je voudrais donc saluer le « grand-père de l’Italie » [Lino Banfi], qui est ici.

C’est un plaisir de vous accueillir, grands-parents et petits-enfants, petits et grands. Nous voyons aujourd’hui, comme le dit le psaume, combien il est bon d’être ensemble (cf. Ps 133). Il suffit de vous regarder pour le comprendre, parce qu’il y a de l’amour entre vous. Et c’est justement là-dessus que je voudrais que nous réfléchissions un instant : sur le fait que l’amour nous rend meilleurs, nous enrichit et nous rend plus sages à tout âge.

« Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants © Vatican Media

L’amour nous rend meilleurs

Premièrement : l’amour nous rend meilleurs. Vous le démontrez, vous aussi, vous vous améliorez mutuellement en vous aimant. Et je vous le dis en tant que « grand-père », avec le désir de partager la foi toujours jeune qui unit toutes les générations. Moi aussi, je l’ai reçue de ma grand-mère, qui m’a appris à connaître Jésus, qui nous aime, qui ne nous laisse jamais seuls et qui nous encourage à être proches les uns des autres et à ne jamais exclure personne.

Je me souviens encore des premières prières que ma grand-mère m’a enseignée. Et elle m’a raconté l’histoire de cette famille dans laquelle il y avait un grand-père qui, parce qu’il mangeait mal à table et se salissait, on l’a viré, on l’a fait manger seul. Et ce n’était pas gentil du tout – me disait ma grand-mère -, ce n’était pas gentil du tout, c’était horrible ! Alors le petit-fils – continue ensuite l’histoire que ma grand-mère m’a racontée – le petit-fils a bricolé pendant quelques jours avec le marteau et les clous, et quand papa lui a demandé ce qu’il faisait, il a dit : « Je fabrique une table pour toi, pour que tu puisses manger seul quand tu seras vieux ! » C’est ce que ma grand-mère m’a appris et je n’ai jamais oublié cette histoire.

Ne l’oubliez pas non plus, car ce n’est qu’en étant ensemble avec amour, sans exclure personne, qu’on devient meilleur, qu’on devient plus humain !

« Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants © Vatican Media

Ne laissez pas la diversité nous séparer

Et non seulement cela, mais on s’enrichit aussi. Comment ? Notre société regorge de personnes spécialisées dans tant de choses, riches en connaissances et en moyens utiles à tous. Mais si elle n’est pas partagée et que chacun ne pense qu’à soi, toute cette richesse est perdue, elle devient même un appauvrissement de l’humanité. Et c’est là un grand risque pour notre époque : la pauvreté de la fragmentation et de l’égoïsme. L’égoïste pense qu’il est plus important s’il se met au centre et s’il a plus de choses, plus de choses… Mais l’égoïste est le plus pauvre, parce que l’égoïsme appauvrit. Pensez, par exemple, à certaines expressions que nous utilisons : lorsque nous parlons du « monde des jeunes », du « monde des vieux », du « monde de ceci et de cela ». Mais le monde n’est qu’un. Et il est fait de nombreuses réalités qui sont différentes précisément pour pouvoir s’aider et se compléter : les générations, les peuples, et toutes les différences, si elles sont harmonisées, peuvent révéler, comme les facettes d’un grand diamant, la merveilleuse splendeur de l’homme et de la création. C’est aussi ce que votre rassemblement nous enseigne : ne laissez pas la diversité nous séparer ! Ne pulvérisez pas le diamant de l’amour, le plus beau trésor que Dieu nous ait donné.  

Nous entendons parfois des phrases telles que « Pense à toi », « Tu n’as besoin de personne ». Ce sont de fausses phrases, qui font croire qu’il est bon de ne pas dépendre des autres, de faire soi-même, de vivre comme des îlots, alors qu’il s’agit d’attitudes qui ne font qu’engendrer beaucoup de solitude. Comme lorsque, à cause de la culture du jetable, les personnes âgées sont laissées seules et doivent passer les dernières années de leur vie loin de leur maison et de leurs proches. Que pensez-vous de cette situation ? Est-elle bonne ou mauvaise ?

Les personnes âgées ne devraient pas être seules, elles devraient vivre dans une famille, dans une communauté, avec l’affection de tous. Et si elles ne peuvent pas vivre dans une famille, il faut aller les trouver et être proche d’elles. Réfléchissons un instant : un monde dans lequel personne n’a à craindre de finir ses jours seul n’est-il pas bien meilleur ? Bien sûr que oui. Construisons-le, ensemble, non seulement en développant des programmes de soins, mais en cultivant différents projets d’existence, dans lesquels le passage des années n’est pas perçu comme une perte qui diminue quelqu’un, mais comme un atout qui grandit et enrichit tout le monde : et en tant que tel, il est apprécié et non craint.

« Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants © Vatican Media

L’amour qui nous rend plus sages

Cela nous amène au dernier aspect : l’amour qui nous rend plus sages. C’est curieux : l’amour rend plus sage. Chers petits-enfants, vos grands-parents sont la mémoire d’un monde sans mémoire, et « quand une société perd la mémoire, c’en est fini » (Discours à la Communauté de Sant’Egidio, 15 juin 2014). Je demande : à quoi ressemble une société qui perd la mémoire ? [Ils répondent en chœur : « fini »] Fini. Nous ne devons pas perdre la mémoire. Écoutez vos grands-parents, surtout lorsqu’ils vous enseignent, avec leur amour et leur témoignage, à cultiver les affections les plus importantes, qui ne s’obtiennent pas par la force, n’apparaissent pas avec le succès, mais remplissent la vie. 

Ce n’est pas un hasard si ce sont deux personnes âgées, j’aime à penser que ce sont deux grands-parents, Siméon et Anne, qui ont reconnu Jésus lorsqu’il a été amené au Temple par Marie et Joseph (cf. Lc 2, 22-38). Ce sont ces deux grands-parents qui ont reconnu Jésus en premier lieu. Ils l’ont accueilli, l’ont pris dans leurs bras et ont compris – eux seuls – ce qui se passait : Dieu était là, présent, et les regardait avec les yeux d’un Enfant. Comprenez-vous ? Ces deux vieillards, eux seuls ont compris, en voyant le petit Jésus, que le Messie était arrivé, le Sauveur que tous attendaient. Ce sont les anciens qui ont compris le Mystère.

« Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants © Vatican Media

Ne vous désintéressez pas de vos grands-parents !

Les personnes âgées portent des lunettes – presque toutes – mais elles voient loin. Pourquoi ? Elles voient loin parce qu’elles ont vécu de nombreuses années et qu’elles ont beaucoup de choses à enseigner : par exemple, à quel point la guerre est mauvaise. J’ai appris cela il y a longtemps de mon grand-père, qui avait vécu la Première Guerre mondiale en 14, à Piave, et qui, avec ses histoires, m’a fait comprendre que la guerre est une chose horrible, qu’il ne faut jamais la faire. Il m’a aussi appris une belle chanson, dont je me souviens encore. Voulez-vous que je vous la raconte ? [réponse : « Oui ! »]. Réfléchissez bien, c’est ce que les soldats chantaient sur le Piave : « Le général Cadorna a écrit à la Reine : si tu veux voir Trieste, regarde-la sur une carte postale », c’est beau ! Les soldats l’ont chanté.

Allez chercher vos grands-parents et ne vous en désintéressez pas, pour leur bien : « La marginalisation des personnes âgées […] corrompt toutes les saisons de la vie, et pas seulement la vieillesse » (Catéchèse, 1er juin 2022). Dans l’autre diocèse, je visitais des maisons de retraite et je demandais toujours : « Combien d’enfants avez-vous ? » – « Beaucoup, beaucoup ! » – « Et ils viennent vous rendre visite ? » – « Oui, oui, toujours – je me souviens d’un cas – ils viennent toujours ». Et quand je sortais, l’infirmière me disait : « Quelle brave femme, comment elle couvre ses enfants : ils viennent deux fois par an, pas plus ».

Les grands-parents sont généreux, ils peuvent couvrir le mal. Allez chercher vos grands-parents, ne vous en désintéressez pas, c’est pour leur bien. La marginalisation des personnes âgées corrompt toutes les saisons de la vie, pas seulement la vieillesse. J’aime le répéter. Vous, en revanche, apprenez la sagesse de leur amour fort, et aussi de leur fragilité, qui est un « magistère » capable d’enseigner sans avoir besoin de paroles, un véritable antidote à l’endurcissement du cœur : il vous aidera à ne pas vous aplatir dans le présent et à savourer la vie comme une relation (cf. Benoît XVI, Salutation à la maison familiale « Vive les personnes âgées », 12 novembre 2012).

« Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants © Vatican Media

L’amour entre grands-parents et petits-enfants est une bouffée d’air frais qui rafraîchit le monde

Mais pas seulement : lorsque vous, grands-parents et petits-enfants, vieux et jeunes, êtes ensemble, lorsque vous vous voyez et vous entendez souvent, lorsque vous prenez soin les uns des autres, votre amour est une bouffée d’air frais qui rafraîchit le monde et la société et nous rend tous plus forts, au-delà des liens de parenté.

C’est le message que Jésus nous a aussi donné sur la croix, quand « voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : Voici ta mère !  Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 26-27). Par ces paroles, il nous a confié un miracle à accomplir : celui de nous aimer les uns les autres comme une grande famille.

Chers amis, merci d’être ici, et merci pour ce que vous faites avec la Fondation Grand Âge ! Ensemble, unis, vous êtes un exemple et un cadeau pour tous. Je me souviens de vous dans la prière, je vous bénis et vous recommande, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci, merci beaucoup !

« Caresse et sourire » : Rencontre avec les grands-parents, les personnes âgées et les petits-enfants © Vatican Media

Traduction ZENIT

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 « Que votre aspiration à être toujours de vrais apôtres soit encouragée » https://fr.zenit.org/2024/04/30/que-votre-aspiration-a-etre-toujours-de-vrais-apotres-soit-encouragee/ Tue, 30 Apr 2024 13:03:10 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192542 Message du Saint-Père à Regnum Christi et aux Légionnaires du Christ à l’occasion de la Convention générale

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La Convention générale de la Fédération Regnum Christi s’est ouverte par la lecture de la lettre du pape François aux délégués des différentes composantes de cette famille spirituelle.

La première Convention générale ordinaire de Regnum Christi a débuté lundi 29 avril à Rome. 120 délégués et invités des quatre états de vie qui composent la Fédération y participent : Légionnaires du Christ, consacrées, laïcs consacrés et membres laïcs de Regnum Christi.

Voici la teneur du message du Saint-Père, adressé au P. John Connor, LC, président de la Fédération Regnum Christi : 

« Cher père, vous m’avez adressé une lettre très aimable, également au nom de Regnum Christi, dans laquelle vous m’informez de la première Convention générale de votre Fédération, qui a lieu du 29 avril au 4 mai à Rome. Je vous remercie pour ce geste de cordiale proximité et je demande au Seigneur que la lumière de l’Esprit Saint vous aide à discerner, dans la fidélité à l’Évangile et au Magistère de l’Église, la manière dont rendre présent en notre temps le mystère du Christ, selon la vocation à laquelle chacun de vous a été appelé. Je vous encourage donc à vous préparer à cette Convention par la prière et l’adoration eucharistique.

J’espère aussi que ce nouveau statut encouragera votre aspiration à être toujours de véritables apôtres, sans oublier l’importance de continuer à « vous renouveler constamment à l’image de votre Créateur » (Col 3, 10). Aujourd’hui plus que jamais, la société exige que nous soyons capables de donner une raison à notre espérance face aux défis contemporains. Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge veille sur vous. Et n’oubliez pas de prier pour moi. »

 

120 délégués et invités des quatre états de vie qui composent la Fédération © Regnum Christi

Début de la Convention générale à Rome

La Convention a débuté par une concélébration eucharistique dans la Basilique Notre-Dame de Guadalupe, située à côté de la Direction générale des Légionnaires du Christ. À l’issue de la messe, les délégués se sont rendus dans la salle capitulaire où se tient la Convention générale.

Ils ont commencé par les aspects pratiques, puis ont examiné les rapports présentés par le supérieur général de chacune des vocations consacrées et le rapport du Collège général de direction. Ils ont également voté les thèmes que la Convention générale examinera et ont formé les équipes de travail qui réfléchiront selon la méthodologie « Voir, juger et agir ».

« Je suis venue à cette Convention générale avec le désir de vivre et de partager un moment avec la famille Regnum Christi, en percevant le monde à la lumière de l’Esprit Saint et en étant capable de le découvrir avec des yeux nouveaux et un cœur renouvelé, en partageant la vie et en transmettant notre charisme dans toutes les branches, et en étant capable de voir ce dont le monde a besoin et de savoir ce que nous pouvons faire pour y répondre »,

a déclaré Maria Fioretta, de la province d’Italie.

Daniel Bizzo, laïc consacré de la province du Mexique et d’Amérique centrale, a déclaré :

« Je suis originaire du Brésil et je vis actuellement au Mexique. Je travaille au siège du réseau d’écoles Regnum Christi, du réseau Semper Altius et de Prepa Anahuac dans le domaine des projets et je travaille également dans la pastorale des jeunes dans la province du Mexique et d’Amérique centrale. Je viens à cette Convention avec beaucoup d’enthousiasme pour apprendre, partager des expériences, approfondir notre charisme et découvrir où Dieu nous appelle pour les années à venir et ce qu’il veut que nous apportions au monde. »

 

Amélie Perroy, consacrée de la province d’Europe occidentale et centrale témoigne :

Lorsque j’ai été choisie par les consacrées de ma province pour participer à la première Convention générale ordinaire de Regnum Christi, j’ai été touchée par la confiance qui m’était manifestée mais je ne réalisais pas l’enjeu de ce moment.120 délégués qui représentent la plupart des pays dans lesquels Regnum Christi est implanté invoquent ensemble l’Esprit Saint. Qu’il nous guide dans un chemin de discernement à partir de la lecture de notre réalité afin d’offrir à notre famille spirituelle les réflexions qui inspireront notre action pour les six années à venir.

Il est beau de se retrouver avec des hommes et des femmes de tous horizons, réunis par leur amour pour le Christ et le désir de rendre présent son Règne d’amour, de justice et vérité dans leur cadre de vie. Les échanges sont riches et je découvre de belles initiatives au service des hommes et de l’Église qui enrichissent ma vision de ce que notre charisme est appelé à offrir. Mon espérance : qu’en ces jours qui nous rapprochent de la Pentecôte nous ouvrions les portes de nos cœurs (et de nos peurs) pour nous laisser envoyer par l’Esprit.

Délégués de la province Europe occidentale et centrale, Amélie Perroy au premier rang, à gauche © Regnum Christi

Délégués de la province Europe occidentale et centrale, Amélie Perroy au premier rang, à gauche © Regnum Christi

Plus de détails sur la Convention sont disponibles sur son site web.

Le canal WhatsApp de Regnum Christi partage quotidiennement des informations à ce sujet.

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« Relève-toi et va ! » https://fr.zenit.org/2024/04/29/releve-toi-et-va/ Mon, 29 Apr 2024 16:19:36 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192522 Discours du pape François aux jeunes à Venise (texte intégral)

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Chers frères et sœurs, bonjour !

(applaudissements) 

Même le soleil sourit !

Il est bon de vous voir ! Se retrouver ensemble nous permet de partager, ne serait-ce qu’à travers une prière, un regard et un sourire, la merveille que nous sommes. En effet, nous avons tous reçu un grand don, celui d’être des enfants bien-aimés de Dieu, et nous sommes appelés à réaliser le rêve du Seigneur : témoigner et vivre sa joie. Il n’y a rien de plus beau. Je ne sais pas s’il vous est déjà arrivé de vivre des expériences si belles que vous ne pouvez pas les garder pour vous, mais vous ressentez le besoin de les partager. Nous avons tous eu cette expérience : une expérience tellement belle que nous avons besoin de la partager. Nous sommes ici aujourd’hui pour cela : pour redécouvrir dans le Seigneur la beauté que nous sommes et pour nous réjouir au nom de Jésus, le Dieu jeune qui aime les jeunes et qui surprend toujours. Notre Dieu nous surprend toujours. Avez-vous compris ceci ? C’est très important : être préparés aux surprises de Dieu.

Deux verbes de mouvement animaient le jeune cœur de Marie, Mère de Dieu et la nôtre

Amis, ici à Venise, ville de beauté, nous vivons ensemble un beau moment de rencontre, mais ce soir, quand tout le monde sera chez soi, puis demain et dans les prochains jours, d’où pourrons nous repartir pour accueillir la beauté que nous sommes et nourrir notre joie ? D’où pourrons nous repartir pour accueillir la beauté ? Je vous propose deux verbes pour repartir, deux verbes pratiques parce que maternels : deux verbes de mouvement qui animaient le jeune cœur de Marie, Mère de Dieu et la nôtre. Marie, pour répandre la joie du Seigneur et aider ceux qui sont dans le besoin, se leva et s’en alla (cf Lc 1,39). Se lever et aller. Ne pas oublier ces deux verbes, que la Vierge a vécus avant nous.

Se lever

Tout d’abord, se lever. Se relever de terre, parce que nous sommes faits pour le ciel. Se relever des chagrins pour regarder vers le haut. Se lever pour faire face à la vie debout, pas assis sur le canapé. Avez-vous déjà imaginé ce qu’est un jeune assis toute la vie sur un canapé ?  Avez-vous déjà imaginé cela ? Imaginez-le. Et il existe différents canapés qui nous nous prennent et ne nous laissent pas nous lever … nous lever pour dire « Me voici » au Seigneur qui croit en nous. Se lever pour accueillir le don que nous sommes, pour reconnaître avant tout que nous sommes précieux et irremplaçables. « Mais M. le pape, non, ce n’est pas vrai, moi, je suis laid, je suis laide. » Non, non. Personne n’est laid. Chacun d’entre-nous est beau, est belle, et a, à l’intérieur de soi, un beau trésor à partager et à offrir aux autres. Etes-vous d’accord avec ça, ou non ? Oui ? [Oui !] Alors, continuons. 

Et ça, écoutez-moi bien, ce n’est pas de l’amour-propre ou de l’« auto-estime », c’est la réalité ! Le reconnaître, c’est le premier pas à faire le matin quand tu te réveilles : tu sors du lit et tu accueilles le don. Tu te lèves et, avant de te plonger dans les choses que tu as à faire, tu reconnais qui tu es en remerciant le Seigneur. 

 

Tu reconnais qui tu es, toi, et tu remercies le Seigneur

Tu reconnais qui tu es, toi, et tu remercies le Seigneur. Tu peux lui dire : « Mon Dieu, merci pour la vie. Mon Dieu, fais-moi tomber amoureux de la vie, de ma vie. Mon Dieu, tu es ma vie. Mon Dieu, aide-moi aujourd’hui, pour ceci, pour cela. Tu sais, mon Dieu, je suis amoureuse, amoureux, aide-moi à faire croître cet amour, pour éventuellement faire partie d’un couple heureux. » Nous pouvons dire tant de belles choses, toujours au Seigneur. 

Puis, tu pries le Notre Père, dont le premier mot est la clé de la joie : tu dis « Père » et tu te reconnais comme un fils bien-aimé, une fille bien-aimée. Tu te rappelles que pour Dieu, tu n’es pas un profil numérique, mais un enfant, – n’es   pas un profil numérique, mais un enfant–, que tu as un Père aux cieux et que tu es donc un enfant du ciel. « Mais Père, ceci est trop romantique ! » Non, ceci est la réalité, mon cher, ma chère. Mais nous devons le découvrir dans la vie, pas dans les livres, dans la vie, dans notre vie.

 

Ne te regarde pas avec tes propres yeux, mais pense au regard de Dieu, comment il te voit

Pourtant, nous nous trouvons souvent en train de lutter contre une force de gravité négative qui nous tire vers le bas, une inertie oppressante qui veut que nous voyions tout en gris. Parfois, ça nous arrive. Comment faire ? Pour nous relever – ne l’oublions pas – on doit d’abord accepter qu’on nous relève : laisser le Seigneur nous prendre par la main, lui qui ne laisse jamais tomber celui qui se confie à lui, qui relève et pardonne toujours. « Mais moi – pourrais-tu dire – je ne suis pas à la hauteur : je me perçois comme étant fragile, faible, je tombe souvent ! » 

Quand tu te sens ainsi, svp, change de « cadre » eh ! Ne te regarde pas avec tes propres yeux, mais pense au regard de Dieu, comment il te voit. Lorsque tu te trompes et que tu tombes, que fait-il, lui ? Il se tient à côté de toi et te sourit, et, prêt, il te prend par la main et te relève. Ça c’est une très belle chose. Dieu est toujours là pour nous relever. 

 

Le Seigneur, avec notre fragilité, fait des merveilles

Je vous dis quelque chose qui me vient en tête en lisant ça. Est-ce beau de regarder une personne du haut vers le bas ? C’est beau ou ce n’est pas beau, ça ? [Non !] Non, ce n’est pas beau. Mais on ne peut regarder quelqu’un du haut vers le bas qu’à un seul moment. Lequel ?  Pour l’aider à se relever. La seule situation où l’on peut regarder quelqu’un du haut vers le bas avec beauté, c’est quand on l’aide à se relever. Et c’est ce que Jésus fait pour nous quand nous sommes tombés. Il nous regarde du haut vers le bas. Ça, c’est beau. Tu n’y crois pas ? Ouvre l’Évangile et regarde ce qu’Il a fait avec Pierre, avec Marie- Madeleine, avec Zachée, avec tant d’autres : des merveilles avec leurs fragilités. Le Seigneur, avec notre fragilité, fait des merveilles. 

 

Vous lisez l’Évangile ?

Et comme ça,… en passant… Vous, est-ce que vous lisez l’Évangile ? … [Silence] Plus ou moins. Je te donne un conseil. Ayez un petit Évangile de poche. Et ayez-le toujours avec vous. Et à n’importe quel moment, ouvrez-le et lisez un petit bout d’Évangile. Mais ayez toujours un petit évangile de poche. D’accord ? [Silence] Êtes-vous d’accord avec ça ? [Oui !] Allons. Bon courage !

C’est ce qu’il a fait pour nous. Dieu sait qu’en plus d’être beaux, nous sommes fragiles, et que les deux vont ensemble : un peu comme Venise, qui est splendide et délicate à la fois. Oui, elle est belle et elle est fragile. Elle a quelques fragilités desquelles on doit prendre soin. Dieu ne lie pas nos erreurs à son doigt : « Tu as fait telle chose, et telle autre ! » Dieu ne se lie pas à ça. Il nous tend la main. « Oh Père, moi, j’en ai tant, …tant de choses… que …j’ai honte. » Mais ne regarde pas ça. Regarde la main de Dieu qui veut te relever. Ne l’oublie pas : si tu sens le poids de ta conscience, regarde le Seigneur qui te prend par la main. Laisse-toi prendre par la main du Seigneur. Et quand nous sommes parterre, le Seigneur voit des enfants à relever, pas des malfaiteurs à punir. S’il vous plaît, faisons-lui confiance !  

C’est devenu un peu long tout ceci. En avez-vous marre ? [Non !!!] Ah, vous êtes éduqués. [Rires] Très bien. [Applaudissements]

Et, une fois relevés, c’est à nous de rester debout. D’abord se lever, puis se mettre debout, « rester » quand on a envie de s’asseoir, lâcher prise, se laisser aller. 

Ce n’est pas facile, mais c’est le secret. Oui, le secret des grandes réussites, c’est la constance. C’est vrai que parfois, on se sent tirés vers le bas par la fragilité, mais c’est la persévérance qui permet d’avancer. C’est le secret. Aujourd’hui, nous vivons d’émotions rapides, de sensations momentanées, d’instincts qui ne durent que quelques instants. Mais on ne va pas loin ainsi. Les champions sportifs, mais aussi les artistes, les scientifiques, montrent que les grandes réalisations ne se font pas en un instant, tout et tout de suite. 

 

Qu’est-ce qui compte dans la vie ?

Et si c’est vrai pour le sport, l’art et la culture, c’est d’autant plus vrai pour ce qui compte le plus dans la vie : qu’est-ce qui compte dans la vie ? L’amour et la foi. Et pour croître en amour et dans la foi, nous devons avoir de la perséverance et toujours aller de l’avant. En fait, le risque est plutôt de tout laisser à l’improvisation : je prie quand j’en ai envie, je vais à la messe quand j’en ai envie, je fais de bonnes choses quand j’en ai envie… Cela ne donne pas de résultats, eh : il faut persévérer, jour après jour. Et le faire ensemble. Parce que l’« ensemble » nous aide à aller de l’avant. Ensemble : le faire seul ne fonctionne pas dans les grandes choses. C’est pourquoi je vous dis : ne vous isolez pas. Cherchez les autres, faites l’expérience de Dieu ensemble, suivez les chemins du groupe sans vous lasser. 

Tu pourrais dire : « Mais tout le monde autour de moi est seul avec son téléphone portable, accroché aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo ». Et toi va sans crainte à contre-courant : prends ta vie en main, engage-toi ; éteins la télé et ouvre l’Évangile, c’est trop ? Quitte ton téléphone portable et va à la rencontre des personnes. Le portable est très utile pour se communiquer, c’est utile. Mais sois attentif à quand le téléphone portable t’empêche de rencontrer des personnes. Utilise le téléphone portable, bien, mais va à la rencontre les personnes. Tu sais ce que c’est une embrassade, un baiser, une poignée de mains : les personnes. N’oublie pas ça : utilise le téléphone portable, et va à la rencontre des personnes.

Il me semble entendre votre objection : « Ce n’est pas facile, Père, on a l’impression d’aller à contre-courant ». Mais vous ne pouvez pas vivre ça, ici à Venise. Venise elle-même nous dit que c’est en ramant avec constance que l’on va loin. Alors si vous êtes des citoyens vénitiens, apprenez à ramer avec constance pour aller loin. Certes, ramer demande de la régularité, mais la constance récompense, même si elle coûte des efforts. Alors, les jeunes, c’est ça se lever : laisser Dieu vous prendre par la main pour marcher ensemble !

 

Aller

Ensuite. Se lever et aller. Aller, c’est choisir de devenir don, se donner aux autres, la capacité d’être amoureux. Et cela, c’est une belle chose. Une jeune, un jeune, qui n’a plus la capacité de tomber amoureux ou d’être affectueux avec les autres, il lui manque quelque chose. Aller à la rencontre. Marcher vers l’autre, avancer.

Chers frères, chères sœurs, je finis, patience !

Pensons à notre Père, qui a tout créé pour nous. Dieu nous a tout donné : et nous, qui sommes ses enfants, pour qui créons-nous quelque chose de beau ? Nous vivons submergés dans des produits fabriqués par l’homme, qui nous font perdre notre émerveillement devant la beauté qui nous entoure. 

Toutefois, la création nous invite à être à notre tour créateurs de beauté, à faire quelque chose qui n’existait pas auparavant. Ça, c’est beau. Et quand vous serez mariés et que vous aurez un fils, une fille, vous aurez fait quelque chose qui n’était pas là auparavant! Ça, c’est beau. Pensez, en votre intérieur, aux enfants que vous aurez, et cela doit vous faire aller de l’avant. 

Ne soyez pas des professionnels d’un tapotement compulsif, mais des créateurs de nouveauté ! Une prière faite avec le cœur, une page écrite par vous, un rêve que vous réalisez, un geste d’amour envers quelqu’un qui ne peut pas te rendre la pareille : c’est cela créer, imiter le style du Dieu créateur. C’est le style de la gratuité, qui permet de sortir de la logique nihiliste du « je fais pour avoir » et du « je travaille pour gagner ». Ça, il faut le faire : je fais pour avoir, et je travaille pour gagner. Mais ça ne peut pas être le centre de ta vie. Le centre, c’est la gratuité : donnez vie à une symphonie de gratuité dans un monde qui cherche le profit ! Alors vous serez révolutionnaires. Allez, donnez-vous sans crainte !

Cher jeune, toi qui veux prendre ta vie en main, lève-toi ! Ouvre ton cœur à Dieu, remercie-le, embrasse la beauté que tu es, tombe amoureux de ta vie. Et puis va !  Lève-toi, deviens amoureux et va ! Sors, marche avec les autres, cherche ceux qui sont seuls, colore le monde avec ta créativité, peins d’Évangile les routes de la vie. S’il te plaît, peins d’Évangile les routes de la vie. Relève-toi et va. Répétons tous ensemble, les uns pour les autres : Relève-toi et va ! [Relève-toi et va !] Je n’ai pas entendu… [plus fort : Relève-toi et va !] Ça, j’aime ! 

C’est à toi que Jésus adresse cette invitation. À tant de personnes qu’il a aidées et guéries, il a dit : « Relève-toi et va » (cf. Lc 17, 19). Écoute cet appel, répète-le en ton intérieur, garde-le dans ton cœur. C’était comment encore ? [Relève-toi et va !] Merci !

 

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Le pape sera bientôt à Vérone  https://fr.zenit.org/2024/04/29/le-pape-sera-bientot-a-verone/ Mon, 29 Apr 2024 16:03:23 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192517 La visite pastorale du pape dans la ville italienne aura lieu le 18 mai

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Le samedi 18 mai 2024, le pape François se rendra dans la ville de Vérone, située à l’ouest de Venise, en Italie.

Dès le matin, il sera accueilli par Mgr Domenico Pompili, évêque de Vérone. Il saluera par ailleurs le président de la région Vénétie, ainsi que le préfet et le maire de la ville.

La journée débutera par un moment de prière dans la Basilique de San Zeno avec les prêtres, les diacres et les consacré(e)s. Le pape rencontrera ensuite les enfants et les jeunes de la ville sur la place San Zeno.

Par la suite, il se dirigera vers les Arènes de Vérone, où il rencontrera des associations et des mouvements populaires présents en Italie, avec qui il réfléchira sur le thème « Arène de la Paix – Justice et paix s’embrasseront ».

Puis le Saint-Père ira à la prison de Montorio, à l’est de la ville, dans laquelle il rencontrera les détenus ainsi que le personnel de la prison. Il déjeunera sur place, avec les prisonniers.

Enfin, il se dirigera vers le stade Bentegodi pour vivre un temps de musique et de témoignages avec les jeunes, et terminera sa visite pastorale en célébrant la messe de la solennité de la Pentecôte.

 

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Le pape à Venise : L’art – « ville refuge » https://fr.zenit.org/2024/04/29/le-pape-a-venise-lart-ville-refuge/ Mon, 29 Apr 2024 15:00:35 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192495 Discours du pape aux artistes à Venise le 28 avril 2024 (texte intégral)

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Église de la Madeleine (Chapelle de la prison) 9h

Monsieur le Cardinal, Votre Excellence Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les commissaires d’exposition, Chers artistes !

Je désirais beaucoup venir à la Biennale d’art de Venise pour rendre une visite, comme une bonne habitude entre amis. En juin dernier, j’ai eu la joie d’accueillir un grand groupe d’artistes à la Chapelle Sixtine. Aujourd’hui, c’est moi qui vient « chez vous » pour vous rencontrer personnellement, pour me sentir encore plus proche de vous et, ainsi, vous remercier pour ce que vous êtes et ce que vous faites. Et en même temps, d’ici, je voudrais envoyer à tous ce message : le monde a besoin d’artistes. 

J’en veux pour preuve la multitude de personnes de tous âges qui fréquentent les lieux et les événements artistiques ; j’aime rappeler notamment les Chapelles du Vatican, le premier pavillon du Saint-Siège construit il y a six ans sur l’île de San Giorgio, en collaboration avec la Fondation Cini, dans le cadre de la Biennale d’architecture.

 

L’art a le statut de « ville refuge »

J’avoue qu’à vos côtés, je ne me sens pas étranger : je me sens chez moi. Et je pense que cela s’applique en fait à tout être humain car, à toutes fins utiles, l’art a le statut de « ville refuge », une entité qui désobéit au régime de la violence et de la discrimination pour créer des formes d’appartenance humaine capables de reconnaître, d’inclure, de protéger, d’embrasser tout le monde. Tous, à commencer par les derniers.

Les villes refuge sont une institution biblique, déjà mentionnée dans le code deutéronomique (cf. Dt 4, 41), destinée à empêcher l’effusion de sang innocent et à modérer le désir aveugle de vengeance, pour garantir la protection des droits de l’homme et pour rechercher des formes de réconciliation. 

Il serait important que les différentes pratiques artistiques puissent s’établir partout comme une sorte de réseau de villes refuge, collaborant pour libérer le monde des antinomies insensées, et désormais vides, qui cherchent à prendre le dessus dans le racisme, la xénophobie, l’inégalité, le déséquilibre écologique et de l’aporophobie, ce terrible néologisme qui signifie « phobie des pauvres ». 

Derrière ces antinomies, il y a toujours le rejet de l’autre. Il y a l’égoïsme qui nous fait fonctionner comme des îles solitaires au lieu d’archipels collaboratifs. Je vous en conjure, chers artistes, imaginez des villes qui n’existent pas encore sur la carte : des villes où aucun être humain n’est considéré comme un étranger. C’est pourquoi, lorsque nous disons « étrangers partout », nous proposons « frères partout ».

 

Jésus regarde chacun avec l’intensité d’un amour qui ne juge pas

Le nom du pavillon dans lequel nous nous trouvons est « Avec mes yeux ». Nous avons tous besoin d’être regardés et d’oser nous regarder. En cela, Jésus est le Maître éternel : il regarde chacun avec l’intensité d’un amour qui ne juge pas, mais sait se faire proche et encourager. Et je dirais que l’art nous éduque à ce type de regard, ni possessif, ni objectivant, mais ni indifférent, ni superficiel ; il nous éduque à un regard contemplatif. 

Les artistes sont dans le monde, mais ils sont appelés à le dépasser. Par exemple, aujourd’hui plus que jamais, il est urgent qu’ils sachent distinguer clairement l’art du marché. Certes, le marché promeut et canonise, mais il y a toujours le risque qu’il « vampirise » la créativité, qu’il vole l’innocence et, enfin, qu’il instruise froidement sur ce qu’il faut faire.

 

Valoriser à sa juste valeur la contribution des femmes, en tant que co-protagonistes de l’aventure humaine

Aujourd’hui, nous avons choisi de nous réunir tous ici, dans la prison féminine de la Giudecca. Il est vrai que personne n’a le monopole de la douleur humaine. Mais il y a une joie et une souffrance qui s’unissent au féminin sous une forme unique et que nous devons écouter, car elles ont quelque chose d’important à nous apprendre.

Je pense à des artistes comme Frida Khalo, Corita Kent ou Louise Bourgeois et bien d’autres. J’espère de tout cœur que l’art contemporain pourra nous ouvrir les yeux, en nous aidant à valoriser à sa juste valeur la contribution des femmes, en tant que co-protagonistes de l’aventure humaine. 

Chers artistes, je me souviens de la question adressée par Jésus aux foules, à propos de Jean le Baptiste : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? » (Mt 11, 7-8). Gardons cette question à cœur, dans notre cœur. Elle nous pousse vers l’avenir.

Merci ! Je vous porte dans la prière. Et vous aussi, s’il vous plaît, priez pour moi. Merci !

 

Traduction ZENIT

 

Discours du pape François aux artistes, 28 avril 2024 © Vatican Media

 

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« Regardez toujours l’avenir, avec espoir » https://fr.zenit.org/2024/04/29/regardez-toujours-lavenir-avec-espoir/ Mon, 29 Apr 2024 13:48:23 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192478 Discours du pape au centre de détention pour femmes de Venise-Giudecca (texte intégral)

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Chères sœurs et chers frères ! Nous sommes tous frères et sœurs, tous, et personne ne peut nier l’autre, personne !

Je vous salue tous avec affection, et en particulier vous, sœurs, détenues de la Maison de détention de la Giudecca. J’ai voulu vous rencontrer au début de ma visite à Venise pour vous dire que vous avez une place spéciale dans mon cœur.

Je voudrais donc que nous vivions ce moment non pas comme une « visite officielle » du Pape, mais comme une rencontre où, par la grâce de Dieu, nous nous accordons du temps, du temps pour la prière, de la proximité et de l’affection fraternelle. Aujourd’hui, nous quitterons tous cette cour plus riches, et le bien que nous nous échangerons sera précieux.

 

Nous avons un don et ce don doit être offert, partagé

C’est le Seigneur qui nous veut ensemble en ce moment, arrivés par des chemins différents, certains très douloureux, également à cause d’erreurs pour lesquelles, de différentes manières, chacun porte des blessures et des cicatrices. Et Dieu nous veut ensemble parce qu’il sait que chacun de nous, ici, aujourd’hui, a quelque chose d’unique à donner et à recevoir, et que nous en avons tous besoin. Chacun d’entre nous est unique, nous avons un don et ce don doit être offert, partagé.

 

Personne n’enlève la dignité d’une personne

La prison est une dure réalité, et des problèmes tels que la surpopulation, le manque d’installations et de ressources, les incidents violents, y génèrent tant de souffrances. Mais elle peut aussi devenir un lieu de renaissance, à la fois morale et matérielle, où la dignité des femmes et des hommes n’est pas « mise à l’isolement », mais promue par le respect mutuel et l’épanouissement des talents et des capacités, peut-être endormis ou emprisonnés par les vicissitudes de la vie, mais qui peuvent resurgir pour le bien de tous et qui méritent attention et confiance. Personne n’enlève la dignité d’une personne, personne !

 

Ne pas « isoler la dignité », mais offrir de nouvelles possibilités !

Ainsi, paradoxalement, un séjour en prison peut marquer le début de quelque chose de nouveau, à travers la redécouverte d’une beauté insoupçonnée en nous-mêmes et chez les autres, comme le symbolise l’événement artistique que vous accueillez et le projet auquel vous contribuez activement ; il peut devenir une sorte de chantier de reconstruction, où il faut courageusement regarder et évaluer sa propre vie, retirer ce qui n’est pas nécessaire, ce qui encombre, ce qui est nuisible ou dangereux, établir un plan, puis recommencer, en creusant des fondations et en reprenant, à la lumière de l’expérience, à poser une brique après l’autre, ensemble, avec détermination. 

C’est pourquoi il est essentiel que le système pénitentiaire offre également aux détenus, hommes et femmes, des outils et des espaces de croissance humaine, spirituelle, culturelle et professionnelle, créant ainsi les conditions d’une réinsertion saine. Ne pas « isoler la dignité », mais offrir de nouvelles possibilités !

Des « revenus » à la vie qui apportent la renaissance

N’oublions pas que nous avons tous des erreurs à nous faire pardonner et des blessures à guérir, et que nous pouvons tous devenir des guéris qui apportent la guérison, des pardonnés qui apportent le pardon, des revenus à la vie qui apportent la renaissance.

Chers amis, renouvelons aujourd’hui, vous et moi, ensemble, notre confiance dans l’avenir : ne fermez pas la fenêtre, s’il vous plaît, regardez toujours l’horizon, regardez toujours l’avenir, avec espoir. J’aime penser à l’espoir comme à une ancre, vous savez, qui est ancrée dans l’avenir, et nous tenons la corde dans nos mains et allons de l’avant avec la corde ancrée dans l’avenir. 

Prenons la résolution de commencer chaque jour en disant : « aujourd’hui est le bon moment », aujourd’hui, « aujourd’hui est le bon jour », aujourd’hui (cf. 2 Co 6,2), « aujourd’hui je recommence », toujours, pour toute la vie !

Je vous remercie pour cette rencontre et vous assure de mes prières pour chacune d’entre vous. Et vous, priez pour moi, mais pour, pas contre !

Et voici le cadeau que je vous laisse. Regardez, c’est un peu comme la tendresse d’une mère, et cette tendresse que Marie a avec nous tous, avec nous tous, elle est la mère de la tendresse. Je vous remercie.

(Échange de cadeaux et de salutations)

Et maintenant ils me mettent dehors ! Merci, merci beaucoup, je me souviendrai de vous ! Et en avant et courage, n’abandonnez pas, courage et en avant !

 

Rencontre avec les détenues de la prison pour femmes à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

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Les rencontres du pape François à Venise https://fr.zenit.org/2024/04/29/la-visite-du-pape-francois-a-venise/ Mon, 29 Apr 2024 10:05:46 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192457 Intégralité des discours aux artistes, aux jeunes et aux détenues

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Une prison pour femmes, une rencontre avec le monde de l’art devant des milliers de jeunes, une messe sur la place principale et une visite au tombeau de Saint-Marc ont marqué l’agenda de dimanche du pape François à Venise.

Le dimanche 28 avril, à 6h32, le pape François est parti en hélicoptère de l’héliport du Vatican pour une visite pastorale à Venise. 

Rencontre avec les détenues

À son arrivée à 7h55, après avoir atterri dans la cour intérieure de la prison pour femmes de Venise-Giudecca, le Pape a été accueilli par le Patriarche de Venise, Mgr Francesco Moraglia, le Ministre de la Justice, Carlo Nordio, la Surintendante, Rosella Santoro, la Directrice de l’établissement, Mariagrazia Felicita Bregoli, et le Commandant de la Police Pénitentiaire, Lara Boco.

Dans la cour intérieure de la prison, le pape a rencontré les détenus. Le personnel administratif, les agents de la police pénitentiaire et quelques bénévoles étaient également présents.

Après avoir salué les détenus individuellement, le pape François a prononcé son discours. 

À la fin de la rencontre, avant de quitter la cour intérieure de la prison pour se rendre à l’église de la Madeleine pour la rencontre avec les artistes, le Saint Père a offert un tableau de la Vierge à l’Enfant et les détenus ont présenté au Pape quelques produits qu’ils avaient fabriqués dans les ateliers du centre. Trois femmes ont ensuite adressé des mots de remerciement et de gratitude au pape François pour sa visite.

Discours aux détenues à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Discours aux détenues à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Retrouvez l’intégralité du discours du Saint-Père aux détenues et l’album photo sur ce lien.

Rencontre avec les artistes 

Après la rencontre avec les détenus dans la cour intérieure de la prison, le Saint-Père s’est rendu à l’église de la Madeleine (chapelle de la prison) pour la rencontre avec les artistes, où il a été reçu par le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la culture et l’éducation et conservateur du pavillon du Saint-Siège à la Biennale d’art de Venise.

Après les salutations du cardinal José Tolentino de Mendonça, le Saint-Père a prononcé son discours. 

Enfin, après avoir salué les autorités et les artistes participant à l’exposition, le pape François a quitté l’île de la Giudecca et s’est rendu en bateau à moteur à la Basilique de Santa Maria della Salute pour une rencontre avec des jeunes.

Discours aux artistes à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Discours aux artistes à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Retrouvez l’intégralité du discours du Saint-Père aux artistes et l’album photo sur ce lien.

Rencontre avec les jeunes 

À 9 h 35, le Saint-Père François a rencontré les jeunes de Venise et des diocèses de Vénétie sur le Piazzale, devant la Basilica della Salute. 

Après avoir fait un tour en voiture électrique parmi les quelque 1 500 jeunes présents et écouté les mots de salutation que certains jeunes lui ont adressés, le Pape a prononcé son discours. Puis, accompagné d’une délégation de jeunes, il a traversé le ponton qui relie la Basilique de la Salute à la Place Saint-Marc, où s’est déroulée la Célébration Eucharistique.

 

Discours aux jeunes à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Discours aux jeunes à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Retrouvez l’intégralité du discours du Saint-Père aux jeunes et l’album photo sur ce lien.

Messe dans la cathédrale de Venise 

Après avoir traversé le pont de bateaux qui relie la Basilique de la Salute à la Place Saint-Marc, le Saint Père François a été accueilli à l’entrée de la place par le Président de la Région Vénétie, Luca Zaia, le préfet de Venise, le Dr Darco Pellos, et le Maire de Venise, le Dr Luigi Brugnaro. Après une promenade en voiture électrique parmi les quelque 10 500 fidèles et pèlerins présents sur la Place Saint-Marc, le pape a présidé la Sainte Messe à 10h40. 

Messe à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Messe à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

Retrouvez l’intégralité de l’homélie du pape François et l’album photo de la messe sur ce lien.

Au terme de la célébration eucharistique, après les paroles d’action de grâce du patriarche de Venise, Monseigneur Francesco Moraglia, le Saint-Père a dirigé la récitation du Regina Cæli.

 

Regina Cæli et retour au Vatican 

À la fin de la célébration eucharistique présidée sur la place Saint-Marc, le Saint-Père François a dirigé la récitation du Regina Cæli. 

Avant de quitter la place, le pape s’est rendu en privé dans la Basilique pour vénérer les reliques du Saint. Puis, après avoir embarqué sur le bateau à moteur, il est arrivé sur la place intérieure de la prison pour femmes de l’île de la Giudecca, d’où, après avoir fait ses adieux aux autorités civiles et religieuses qui l’avaient accueilli à son arrivée, il est reparti en hélicoptère pour retourner à Rome.

Retrouvez l’intégralité des paroles du pape après le Regina Cæli et l’album photo sur ce lien.

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Prier la Vierge Marie pour la souffrance dans le monde https://fr.zenit.org/2024/04/29/prier-la-vierge-marie-pour-la-souffrance-dans-le-monde/ Mon, 29 Apr 2024 09:46:38 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192441 Regina Cæli du pape François lors de sa visite à Venise

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Place Saint-Marc (Venise)

5e dimanche de Pâques, 28 avril 2024

Chers frères et sœurs !

Avant de clôturer notre célébration, je voudrais vous saluer, vous tous qui avez participé. Je remercie de tout cœur le Patriarche, Mgr Moraglia, ainsi que tous les collaborateurs et les bénévoles. Je suis très reconnaissant envers les autorités civiles et la police qui ont facilité cette visite. Merci à tous !

Aussi d’ici, comme chaque dimanche, nous voulons invoquer l’intercession de la Vierge marie pour les nombreuses situations de souffrance dans le monde.

Je pense à Haïti, où a été instauré l’état d’urgence et où la population est désespérée par l’effondrement du système de santé, le manque de nourriture et la violence qui pousse les gens à fuir. Confions au Seigneur le travail et les décisions du nouveau Conseil présidentiel de transition, qui a pris ses fonctions jeudi dernier à Port au prince, afin qu’avec le soutien renouvelé de la communauté internationale, il puisse conduire le pays vers la paix et la stabilité dont il a tant besoin. 

Je pense à l’Ukraine qui est dans la tourmente, à la Palestine et à Israël, aux Rohingya et à tous les peuples qui subissent la guerre et la violence. Que le Dieu de la paix illumine leurs cœurs, afin que grandisse en chacun la volonté du dialogue et de la réconciliation.

Chers frères et sœurs, merci encore pour votre accueil. Merci au Patriarche. Je vous garde dans mes prières ; et vous, s’il vous plait, n’oubliez pas de prier pour moi, car ce travail n’est pas facile !

 

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« Fraternité et attention pour notre maison commune » https://fr.zenit.org/2024/04/28/unis-au-christ-nous-pourrons-porter-des-fruits-de-justice-et-de-paix-de-solidarite-et-dattention-mutuelle/ Sun, 28 Apr 2024 14:22:41 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192408 Homélie du pape François le 28 avril 2024 à Venise (texte intégral)

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Jésus est la vigne, nous sommes les sarments. Et Dieu, le Père miséricordieux et bon, comme un agriculteur patient, nous travaille avec soin pour que notre vie soit remplie de fruits. C’est pourquoi Jésus nous recommande de veiller sur ce don inestimable qu’est le lien avec Lui, dont dépendent notre vie et notre fécondité. Il répète avec insistance :  » Demeurez en moi, comme moi en vous. […] Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15,4). Seul celui qui reste uni à Jésus porte du fruit. Arrêtons-nous là-dessus.

Israël est la vigne que le Seigneur a plantée et dont il a pris soin.

Jésus est sur le point de conclure sa mission terrestre. Lors de la dernière Cène avec ceux qui seront ses apôtres, il leur donne, avec l’Eucharistie, quelques mots clés. L’un d’entre eux est précisément celui-ci : « demeurez », c’est-à-dire maintenez vivant le lien avec moi, restez unis à moi comme les sarments à la vigne. Avec cette image, Jésus reprend une métaphore biblique que le peuple connaissait bien et qu’il rencontrait aussi dans la prière, comme dans le psaume qui dit : « Dieu de l’univers reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la » (Ps 80, 15).

Israël est la vigne que le Seigneur a plantée et dont il a pris soin. Et lorsque le peuple n’porte pas les fruits d’amour que le Seigneur attend, le prophète Isaïe formule un réquisitoire en utilisant précisément la parabole d’un agriculteur qui a travaillé sa vigne, l’a débarrassée des pierres, a planté des ceps de qualité dans l’espoir qu’elle produise du bon vin, mais au lieu de cela, elle ne donne que des raisins amers.

Et le prophète de conclure : « La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris » (Is 5,7). Jésus lui-même, reprenant Isaïe, raconte la parabole dramatique des vignerons assassins, soulignant le contraste entre l’œuvre patiente de Dieu et le rejet de son peuple (cf. Mt 21, 33-44).

 

La métaphore de la vigne et la longue histoire qui lie Venise au travail de la vigne

Ainsi, la métaphore de la vigne, tout en exprimant l’amour de Dieu pour nous, nous met en garde, car si nous rompons ce lien avec le Seigneur, nous ne pourrons pas produire les fruits de la bonne vigne et nous risquons de devenir nous-mêmes des branches sèches que l’on jette. Que c’est moche, de devenir des branches sèches qui sont jetées. 

Frères et sœurs, en toile de fond de l’image utilisée par Jésus, je pense aussi à la longue histoire qui lie Venise au travail de la vigne et à la production du vin, à l’attention de tant de viticulteurs et aux nombreux vignobles qui ont surgi sur les îles de la lagune et dans les jardins entre les ruelles de la ville, et à ceux que les moines cultivaient pour la production de vin pour leurs communautés.

Dans cette mémoire, il n’est pas difficile de saisir le message de la parabole de la vigne et des sarments : la foi en Jésus, le lien avec Lui, n’emprisonne pas notre liberté mais, au contraire, nous ouvre pour recevoir la sève de l’amour de Dieu, qui multiplie nos joies, nous soigne avec l’attention d’un bon vigneron et fait naître des germes même quand le sol de notre vie devient aride. Et souvent, notre cœur devient aride. 

 

Nous sommes placés dans le Christ comme des sarments dans la vigne

Mais la métaphore sortie du cœur de Jésus peut également être lue en pensant à cette ville construite sur l’eau et reconnue pour cette singularité comme l’un des lieux les plus évocateurs au monde. Venise ne fait qu’un avec les eaux sur lesquelles elle se trouve, et sans le soin et la protection de ce cadre naturel, elle pourrait même cesser d’exister. Il en va de même pour notre vie : nous aussi, immergés depuis des temps immémoriaux dans les sources de l’amour de Dieu, nous avons été régénérés par le baptême, nous renaissons à une vie nouvelle par l’eau et l’Esprit Saint, et nous sommes placés dans le Christ comme des sarments dans la vigne.

En nous coule la sève de cet amour, sans laquelle nous devenons des sarments secs qui ne portent pas de fruits. Le bienheureux Jean-Paul Ier, lorsqu’il était patriarche de cette ville, a dit un jour que Jésus « est venu apporter aux hommes la vie éternelle […]. Cette vie est en lui et passe de lui à ses disciples, comme la sève monte du tronc aux branches de la vigne. C’est de l’eau fraîche qu’il donne, une source toujours jaillissante » (A. LUCIANI, Venezia 1975-1976. Opera Omnia. Discorsi, scritti, articoli, vol. VII, Padoue 2011, 158).

 

Accueillir sa Parole, le suivre sur le chemin du Royaume de Dieu

Frères et sœurs, c’est cela qui compte : rester dans le Seigneur, demeurer en Lui. Réfléchissons-y un instant : « rester sans le Seigneur », « demeurer en Lui ». Et ce verbe – demeurer – ne doit pas être interprété comme quelque chose de statique, comme s’il voulait nous dire de rester immobiles, parqués dans la passivité ; en réalité, il nous invite à nous mettre en mouvement, parce que demeurer dans le Seigneur signifie grandir, toujours, dans la relation avec Lui, dialoguer avec Lui, accueillir sa Parole, le suivre sur le chemin du Royaume de Dieu. Il s’agit donc de se mettre en route à sa suite, marcher avec lui, de se laisser provoquer par son Évangile et de devenir des témoins de son amour.

C’est pourquoi Jésus dit que celui qui demeure en lui porte du fruit. Et il ne s’agit pas de n’importe quel fruit ! Le fruit des branches dans lesquelles coule la sève est le raisin, et c’est du raisin que vient le vin, signe messianique par excellence. En effet, Jésus, le Messie envoyé par le Père, apporte le vin de l’amour de Dieu dans le cœur de l’homme et le remplit de joie et d’espérance.

 

Le fruit que nous sommes appelés à porter dans notre vie

Chers frères et sœurs, c’est le fruit que nous sommes appelés à porter dans notre vie, dans nos relations, dans les lieux que nous fréquentons chaque jour, dans notre société. Si nous regardons aujourd’hui cette ville de Venise, nous admirons sa beauté enchanteresse, mais nous sommes également préoccupés par les nombreux problèmes qui la menacent : le changement climatique, qui a un impact sur les eaux de la lagune et sur le territoire ; la fragilité des bâtiments, du patrimoine culturel, mais aussi des personnes ; la difficulté de créer un environnement à échelle humaine à travers une gestion adéquate du tourisme ; et aussi tout ce que ces réalités risquent d’engendrer en termes de relations sociales effritées, d’individualisme et de solitude.

 

Un signe de fraternité et d’attention pour notre maison commune

Et nous, chrétiens, qui sommes des sarments unis à la vigne, la vigne du Dieu qui prend soin de l’humanité et qui a créé le monde comme un jardin pour que nous puissions nous y épanouir et le faire fleurir… En chrétiens, comment répondons-nous ? En restant unis au Christ, nous pourrons porter les fruits de l’Évangile dans la réalité que nous habitons : des fruits de justice et de paix, des fruits de solidarité et d’attention mutuelle ; des choix d’attention au patrimoine écologique mais aussi au patrimoine humain : n’oublions pas le patrimoine humain.

Notre grande humanité que Dieu s’est appropriée pour faire route avec nous. Nous avons besoin que nos communautés chrétiennes, nos quartiers, nos villes deviennent des lieux hospitaliers, accueillants, inclusifs. Et Venise, qui a toujours été un lieu de rencontre et d’échange culturel, est appelée à être un signe de beauté accessible à tous, en commençant par les derniers, un signe de fraternité et d’attention pour notre maison commune. Venise, terre qui fait de nous des frères.

 

Traduction ZENIT

 

Messe à Venise, 28 avril 2024 © Vatican Media

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