Hélène Ginabat, Author at ZENIT - Français https://fr.zenit.org/author/heleneginabat/ Le monde vu de Rome Thu, 23 Mar 2023 18:44:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Hélène Ginabat, Author at ZENIT - Français https://fr.zenit.org/author/heleneginabat/ 32 32 Causes des Saints : six nouveaux « vénérables », dont une mère de famille https://fr.zenit.org/2023/03/23/causes-des-saints-six-nouveaux-venerables-dont-une-mere-de-famille/ Thu, 23 Mar 2023 18:44:14 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181959 Promulgation de décrets du Dicastère pour les causes des saints

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Au cours d’une audience accordée au cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les Causes des Saints, ce jeudi 23 mars 2023, le pape François a autorisé ce même Dicastère à promulguer les décrets reconnaissant les vertus héroïques de cinq servantes de Dieu, deux femmes laïques et trois religieuses, et d’un serviteur de Dieu, un prêtre salésien.

 

Les nouveaux « vénérables » sont :

 

Teresa Enríquez de Alvarado, fidèle laïque et mère de famille ; née vers 1456 à Valladolid (Espagne) et décédée le 4 mars 1529 à Torrijos (Espagne) ;

 

Maria Domenica Lazzeri, fidèle laïque et mystique italienne ; née le 16 mars 1815 à Capriana (Italie), elle est décédée le 4 avril 1848 dans cette même ville ;

 

Mary Catherine Flanagan (au siècle Florence Kate), professe religieuse de l’Ordre du Très Saint Sauveur de Sainte Brigitte ; née le 17 juillet 1892 à Londres (Angleterre) et décédée le 19 mars 1941 à Stockholm (Suède) ;

 

Léonilde de Saint-Jean-Baptiste (au siècle Amelia Rossi), religieuse professe de la Congrégation des Sœurs missionnaires des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie ; née le 10 novembre 1890 à Lisignano (Italie) et décédée le 12 décembre 1945 à Vicarello (Italie) ;

 

María do Monte Pereira (au siècle : Eliza de Jesús), religieuse professe de la Congrégation des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus ; elle est née le 10 avril 1897 à Funchal (Portugal) et décédée le 18 décembre 1963 dans cette même ville ;

 

Carlo Crespi Croci, prêtre profès de la Société salésienne de Saint Jean Bosco, né le 29 mai 1891 à Legnano (Italie) et décédé le 30 avril 1982 à Cuenca, en Équateur.

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Pour le pape François, l’Europe a besoin d’une « inspiration forte » https://fr.zenit.org/2023/03/23/pour-le-pape-francois-leurope-a-besoin-dune-inspiration-forte/ Thu, 23 Mar 2023 18:41:41 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181955 Aux participants à l’Assemblée plénière de la COMECE

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« L’Europe a un avenir si elle est vraiment une union, et non une réduction, de pays avec leurs caractéristiques respectives », a déclaré le pape François devant des représentants des Conférences épiscopales catholiques des pays membres de l’Union européenne. Mais, a-t-il souligné, pour relever le « défi de l’unité dans la diversité », il faut « une inspiration forte ».

 

Le pape François a reçu en audience, ce jeudi 23 mars 2023, les participants à l’Assemblée plénière de la Commission des Épiscopats de l’Union européenne (COMECE) qui se tient à Rome du 22 au 24 mars. Le pape les a encouragés à « garder les yeux fixés sur les valeurs inspirantes du projet européen », à savoir les « “deux grands rêves“ des pères fondateurs de l’Europe : le rêve de l’unité et le rêve de la paix ».

Pour le pontife, la première tâche de l’Église dans ce domaine est de « former des personnes qui, lisant les signes des temps, sachent interpréter le projet européen dans l’histoire d’aujourd’hui ». Ce travail ne sera « fécond », a-t-il ajouté, que s’il « passionne les gens », s’il attire « les nouvelles générations », et s’il « implique » les « forces vives » de la société dans la construction d’un « projet commun ».

Le pape « venu du bout du monde » a également fait observer que le monde a besoin d’hommes et de femmes « animés par le rêve d’une Europe unie au service de la paix » et partageant le principe « éthico-politique » selon lequel « la guerre ne peut et ne doit plus être considérée comme une solution aux conflits ». Évoquant la guerre en Ukraine et la solidarité des pays voisins avec le peuple ukrainien, François a toutefois déploré le manque d’« engagement cohérent en faveur de la paix »

La COMECE est composée des Conférences épiscopales catholiques de tous les États membres de l’Union européenne (UE). Elle a été créée en 1980 avec l’approbation du Saint-Siège pour représenter les Conférences épiscopales de l’UE auprès des institutions européennes. Elle mène un dialogue avec les institutions de l’UE, apportant des contributions qui promeuvent le bien commun et une approche centrée sur l’homme dans les politiques de l’UE.

 

Discours du pape François

Chers frères et sœurs, bonjour, soyez les bienvenus !

Je remercie le nouveau président et lui souhaite beaucoup de succès dans son service. Je remercie de tout cœur le cardinal Hollerich. Il ne s’arrête jamais, il ne s’arrête jamais ! Je vous salue tous et vous remercie pour votre travail, qui est à la fois exigeant et passionnant, à condition de ne pas s’enliser dans la bureaucratie et de garder les yeux fixés sur l’horizon, sur les valeurs inspirantes du projet européen. C’est pourquoi je voudrais aujourd’hui m’arrêter brièvement avec vous sur deux points centraux, qui correspondent aux deux grands « rêves » des pères fondateurs de l’Europe : le rêve de l’unité et le rêve de la paix.

L’unité. Sur ce premier point, il est essentiel de préciser que l’unité européenne ne peut pas être une unité uniforme et homogénéisante, mais au contraire une unité qui respecte et valorise les singularités, les particularités des peuples et des cultures qui la composent. Pensez aux pères fondateurs : ils appartenaient à des cultures et à des pays différents : De Gasperi et Spinelli en Italie, Monnet et Schuman en France, Adenauer en Allemagne, Spaak en Belgique, Beck au Luxembourg, pour ne mentionner que les principaux. La richesse de l’Europe réside dans la convergence de différentes sources de pensée et d’expériences historiques. Comme un fleuve, elle vit de ses affluents. Si les affluents sont affaiblis ou bloqués, c’est tout le fleuve qui souffre et perd de sa force. L’originalité des affluents. Il faut la respecter : l’originalité de chaque pays.

C’est la première idée sur laquelle j’attire votre attention : l’Europe a un avenir si elle est vraiment une union, et non une réduction, de pays avec leurs caractéristiques respectives. Le défi est précisément celui-ci : l’unité dans la diversité. Et c’est possible s’il y a une inspiration forte ; sinon C’est l’appareil qui prévaut, c’est le paradigme technocratique qui prévaut, mais il n’est pas fécond parce qu’il ne passionne pas les gens, il n’attire pas les nouvelles générations, il n’implique pas les forces vives de la société dans la construction d’un projet commun.

Nous nous demandons quel est le rôle de l’inspiration chrétienne dans ce défi. Il ne fait aucun doute que dans la phase initiale, elle a joué un rôle fondamental, car elle était dans le cœur et l’esprit des hommes et des femmes qui se sont lancés dans l’aventure. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé, bien sûr, mais il est toujours vrai que ce sont les hommes et les femmes qui font la différence. C’est pourquoi la première tâche de l’Église dans ce domaine est de former des personnes qui, lisant les signes des temps, sachent interpréter le projet européen dans l’histoire d’aujourd’hui.

Et c’est là que nous arrivons au deuxième point : la paix. L’histoire d’aujourd’hui a besoin d’hommes et de femmes animés par le rêve d’une Europe unie au service de la paix. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a connu la plus longue période de paix de son histoire. Cependant, plusieurs guerres se sont succédé dans le monde. Au cours des dernières décennies, certaines guerres se sont prolongées pendant des années, jusqu’à aujourd’hui, à tel point que l’on peut désormais parler d’une troisième guerre mondiale. La guerre en Ukraine est proche et a ébranlé la paix européenne. Les nations voisines ont tout mis en œuvre pour accueillir les réfugiés ; tous les peuples européens participent à l’effort de solidarité avec le peuple ukrainien. Cette réponse chorale sur le plan de la charité devrait s’accompagner – mais il est clair que ce n’est ni facile ni évident – d’un engagement cohérent en faveur de la paix.

Ce défi est très complexe, car les pays de l’Union européenne sont impliqués dans de multiples alliances, intérêts, stratégies, un ensemble de forces qu’il est difficile de rassembler en un seul projet. Cependant, un principe devrait être partagé par tous avec clarté et détermination : la guerre ne peut et ne doit plus être considérée comme une solution aux conflits (cf. Encyclique Fratelli tutti, 258). Si les pays de l’Europe d’aujourd’hui ne partagent pas ce principe éthico-politique, cela signifie qu’ils se sont éloignés du rêve initial. Si, en revanche, ils le partagent, ils doivent s’engager à le mettre en œuvre, avec tout l’effort et la complexité que la situation historique exige. Car « la guerre est un échec de la politique et de l’humanité » (ibid., 261). Il faut le redire aux hommes politiques.

La COMECE peut et doit également apporter sa valeur et sa contribution professionnelle à ce défi de la paix. Vous êtes par nature un « pont » entre les Églises en Europe et les institutions de l’Union. Vous êtes par votre mission des bâtisseurs de relations, de rencontres et de dialogue, ce qui contribue déjà à la paix. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi de la prophétie, de la clairvoyance, de la créativité pour faire avancer la cause de la paix. Sur ce chantier, nous avons besoin d’architectes et d’artisans, mais je dirais que le véritable bâtisseur de paix doit être à la fois architecte et artisan. C’est ce que je souhaite également à chacun d’entre vous, sachant bien que chacun a ses charismes personnels, qui contribuent, avec ceux des autres, à l’œuvre commune.

 

Chers amis, je vous exprime à nouveau ma gratitude et je vous assure que je prie pour vous et pour votre service. Je me suis arrêté aujourd’hui sur ces deux points centraux, qui sont particulièrement urgents, mais je vous encourage à poursuivre votre travail du côté de l’Église, comme toujours. Que la Vierge Marie veille sur vous et vous soutienne. Je vous bénis tous de tout cœur et vous demande de prier pour moi. Merci.

 

© Traduction de Zenit

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Le pape François confie « la cause de la paix à la Reine de la Paix » https://fr.zenit.org/2023/03/22/le-pape-francois-confie-la-cause-de-la-paix-a-la-reine-de-la-paix/ Wed, 22 Mar 2023 18:14:32 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181934 Et invite à continuer de prier pour l’Ukraine

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« Ne nous lassons pas de confier la cause de la paix à la Reine de la Paix », a demandé le pape François devant les quelque 20 000 pèlerins et touristes du monde entier présents Place Saint-Pierre, au terme de l’audience générale de ce mercredi 22 mars 2023. « Et n’oublions pas, en ces jours, l’Ukraine meurtrie qui souffre tant », a ajouté le pontife.

François a rappelé la prochaine célébration, ce samedi 25 mars 2023 de la solennité de l’Annonciation : « nos pensées se tournent vers le 25 mars de l’année dernière, lorsque, en union avec tous les évêques du monde, l’Église et l’humanité, en particulier la Russie et l’Ukraine, ont été consacrées au Cœur Immaculé de Marie ».

Le pape argentin, qui a célébré le dixième anniversaire de son pontificat le 13 mars dernier, a invité tous les croyants et toutes les communautés, en particulier les groupes de prière, à « renouveler chaque 25 mars l’acte de consécration à Notre-Dame, afin qu’elle, qui est Mère, nous préserve tous dans l’unité et la paix ».

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« L’eau ne peut être une cause de guerre », affirme le pape François https://fr.zenit.org/2023/03/22/leau-ne-peut-etre-une-cause-de-guerre-affirme-le-pape-francois/ Wed, 22 Mar 2023 18:12:01 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181931 Le pape lance un appel à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau

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« L’eau ne peut être ni gaspillée, ni utilisée à mauvais escient, ni être une cause de guerre, mais elle doit être préservée pour notre bien et celui des générations futures » : c’est l’appel qu’a lancé par le pape François à l’issue de l’audience générale de ce mercredi 22 mars 2023, qui est également la Journée mondiale de l’eau.

« Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l’eau », a rappelé le pape François après avoir salué en différentes langues les quelque 20 000 personnes rassemblées Place Saint-Pierre, au terme de sa catéchèse hebdomadaire. « Les mots de Saint François d’Assise me viennent à l’esprit : “Loué sois-tu Seigneur pour sœur eau, qui est utile et humble et précieuse et chaste“. Ces simples mots nous font ressentir la beauté de la création et prendre conscience des défis à relever pour en prendre soin ».

Evoquant la deuxième conférence des Nations Unies sur l’eau, qui se tient à New York du 22 au 24 mars, le pontife a assuré qu’il priait pour qu’elle soit « couronnée de succès » et qu’elle fasse « accélérer les initiatives en faveur de ceux qui souffrent du manque d’eau, ce bien primordial ».

La Journée mondiale de l’eau, célébrée par les Nations Unies le 22 mars de chaque année depuis 1993, met l’accent sur « l’importance de l’eau douce ». Elle sensibilise à « la situation des 2,2 milliards de personnes qui vivent sans accès à de l’eau salubre. Il s’agit de prendre des mesures pour lutter contre la crise mondiale de l’eau », indique le site des Nations Unies. La Journée de l’eau 2023 vise à « accélérer le changement ».

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Evangéliser, c’est « témoigner du Christ vivant en moi » https://fr.zenit.org/2023/03/22/evangeliser-cest-temoigner-du-christ-vivant-en-moi/ Wed, 22 Mar 2023 17:16:59 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181903 Catéchèse du pape François (traduction intégrale)

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« On ne peut pas évangéliser sans témoignage, le témoignage de la rencontre personnelle avec Jésus-Christ », a affirmé le pape François devant plus de 20 000 personnes, pèlerins et touristes du monde entier, lors de sa catéchèse hebdomadaire. Le monde a besoin de « témoins », a-t-il rappelé à la suite de saint Paul VI, et témoigner, c’est « transmettre Dieu qui devient vie en moi ».

Au cours de l’audience générale de ce mercredi matin 22 mars 2023, sur la Place Saint-Pierre du Vatican, le pape François a poursuivi sa catéchèse sur l’évangélisation en abordant le thème du « témoignage ». Il a rendu hommage au pape Paul VI, basant l’enseignement de ce jour sur l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, la « grande charte » de l’évangélisation dans le monde contemporain.

Le pontife a insisté sur l’indispensable « cohérence » entre « ce que l’on croit, ce que l’on proclame et ce que l’on vit », afin que le témoignage soit « crédible ». Pour donner ce témoignage, a-t-il expliqué, l’Église « en tant que telle » doit aussi « s’évangéliser elle-même », c’est-à-dire « parcourir un chemin exigeant, un chemin de conversion, de renouveau ». Peuple « immergé dans l’histoire » et « tenté par les idoles », l’Eglise a toujours besoin « d’être évangélisée » a martelé François.

Pour le pape argentin, l’Eglise, guidée par l’Esprit Saint, a besoin « d’écouter sans cesse ce qu’elle doit croire, les raisons de son espérance et le nouveau commandement de l’amour ». Elle doit être capable de « changer ses façons de comprendre et de vivre sa présence évangélisatrice dans l’histoire », sans « se réfugier dans les zones protégées de la logique du “on a toujours fait comme ça“ ». Le « protagoniste de l’évangélisation », c’est l’Esprit Saint, a-t-il conclu.

 

Catéchèse en italien du pape François (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous écoutons aujourd’hui la « grande charte » de l’évangélisation dans le monde contemporain : l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi de saint Paul VI (EN, 8 décembre 1975). Elle est actuelle, elle a été écrite en 1975, mais c’est comme si elle avait été écrite hier. L’évangélisation est plus qu’une simple transmission doctrinale et morale. C’est avant tout un témoignage : on ne peut pas évangéliser sans témoignage, le témoignage de la rencontre personnelle avec Jésus-Christ, le Verbe incarné en qui le salut s’est accompli. Le témoignage est indispensable car, avant tout, le monde a besoin « d’évangélisateurs qui leur parlent d’un Dieu qu’ils connaissent et qui leur est familier » (EN, 76). Il ne s’agit pas de transmettre une idéologie ou une « doctrine » sur Dieu, non. C’est transmettre Dieu qui devient vie en moi : c’est cela le témoignage ; et en plus parce que « l’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, […] ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins » (ibid., 41). Le témoignage du Christ est donc à la fois le premier moyen d’évangélisation (cf. ibid.) et une condition essentielle de son efficacité (cf. ibid., 76), pour que l’annonce de l’Évangile soit féconde. Être des témoins.

Il est nécessaire de rappeler que le témoignage comprend aussi la foi professée, c’est-à-dire l’adhésion convaincue et manifeste à Dieu Père, Fils et Esprit Saint qui nous a créés et nous a rachetés par amour. Une foi qui nous transforme, qui transforme nos relations, les critères et les valeurs qui déterminent nos choix. Le témoignage est donc indissociable de la cohérence entre ce que l’on croit, ce que l’on proclame et ce que l’on vit. On n’est pas crédible en affirmant seulement une doctrine ou une idéologie, non. Une personne est crédible s’il y a une harmonie entre ce qu’elle croit et ce qu’elle vit. Tant de chrétiens disent seulement qu’ils croient, mais vivent autre chose, comme s’ils ne croyaient pas. C’est de l’hypocrisie. Le contraire du témoignage, c’est l’hypocrisie. Combien de fois avons-nous entendu « ah, celui-là qui va à la messe tous les dimanches, et qui vit ainsi, ainsi, ainsi » : c’est vrai, c’est un contre-témoignage.

Chacun d’entre nous est appelé à répondre à trois questions fondamentales, formulées ainsi par Paul VI : « Croyez-vous vraiment à ce que vous annoncez ? Vivez-vous ce que vous croyez ?  Prêchez-vous vraiment ce que vous vivez ? » (cf. ibid.). Il y a une harmonie : crois-tu à ce que tu annonces ? Vis-tu ce que tu crois ? Annonces-tu ce que tu vis ? Nous ne pouvons pas nous contenter de réponses faciles et toutes faites. Nous sommes appelés à accepter le risque de la recherche, même s’il nous déstabilise, en faisant pleinement confiance à l’action de l’Esprit Saint qui travaille en chacun de nous, nous poussant toujours à aller au-delà : au-delà de nos frontières, au-delà de nos barrières, au-delà de nos limites, quelles qu’elles soient.

En ce sens, le témoignage de la vie chrétienne implique un chemin de sainteté, fondé sur le baptême, qui nous rend « participants de la nature divine et, par la même, réellement saints » (Constitution dogmatique Lumen Gentium, 40). Une sainteté qui n’est pas réservée à quelques-uns, qui est un don de Dieu et qui demande à être accueillie et à porter du fruit pour nous et pour les autres. Nous, qui sommes choisis et aimés par Dieu, nous devons porter cet amour aux autres. Paul VI enseigne que le zèle pour l’évangélisation naît de la sainteté, d’un cœur rempli de Dieu. Nourrie par la prière et surtout par l’amour de l’Eucharistie, l’évangélisation fait à son tour grandir en sainteté les personnes qui la mettent en œuvre (cf. EN, 76). En même temps, sans la sainteté, la parole de l’évangélisateur « fera difficilement son chemin dans le cœur de l’homme de ce temps », mais elle « risque d’être vaine et inféconde » (ibid.).

Nous devons donc être conscients que les destinataires de l’évangélisation ne sont pas seulement les autres, ceux qui professent d’autres religions ou qui n’en professent aucune, mais aussi nous-mêmes, qui croyons dans le Christ et qui sommes membres actifs du Peuple de Dieu. Et nous devons nous convertir chaque jour, accepter la parole de Dieu et changer notre vie : chaque jour. C’est ainsi que se fait l’évangélisation du cœur. Pour donner ce témoignage, l’Église en tant que telle doit aussi commencer par s’évangéliser elle-même. Si l’Église ne s’évangélise pas elle-même, elle reste une pièce de musée. Au contraire, ce qui l’actualise continuellement, c’est l’évangélisation d’elle-même. Elle a besoin d’écouter sans cesse ce qu’elle doit croire, les raisons de son espérance et le nouveau commandement de l’amour. L’Église, qui est un peuple de Dieu immergé dans le monde et souvent tenté par les idoles – nombreuses – a toujours besoin d’entendre proclamer les œuvres de Dieu. Cela signifie, en un mot, qu’elle a toujours besoin d’être évangélisée, d’accueillir l’Évangile, de prier et de sentir la puissance de l’Esprit changer son cœur (cf. EN, 15).

Une Église qui s’évangélise pour évangéliser est une Église qui, guidée par l’Esprit Saint, est appelée à parcourir un chemin exigeant, un chemin de conversion, de renouveau. Cela implique aussi la capacité de changer ses façons de comprendre et de vivre sa présence évangélisatrice dans l’histoire, en évitant de se réfugier dans les zones protégées de la logique du « on a toujours fait comme ça ». Ce sont des refuges qui rendent l’Église malade. L’Église doit aller de l’avant, elle doit grandir continuellement, pour rester jeune. Cette Église est entièrement tournée vers Dieu, donc participante de son plan de salut pour l’humanité, et en même temps entièrement tournée vers l’humanité. L’Église doit être une Église qui dialogue avec le monde contemporain, qui tisse des relations fraternelles, qui génère des espaces de rencontre, en mettant en œuvre de bonnes pratiques d’hospitalité, d’accueil, de reconnaissance et d’intégration de l’autre et de l’altérité, et qui prend soin de la maison commune qu’est la création. En d’autres termes, une Église qui dialogue avec le monde contemporain, mais qui rencontre le Seigneur tous les jours et qui dialogue avec le Seigneur, et qui laisse entrer l’Esprit Saint, qui est le protagoniste de l’évangélisation. Sans l’Esprit Saint, nous ne pourrions que faire de la publicité pour l’Église, pas évangéliser. C’est l’Esprit Saint en nous qui nous pousse à l’évangélisation et c’est cela la vraie liberté des enfants de Dieu.

Chers frères et sœurs, je vous renouvelle mon invitation à lire et à relire l’exhortation Evangelii nuntiandi : je vous dis la vérité, je la lis souvent, parce que c’est le chef-d’œuvre de saint Paul VI, c’est l’héritage qu’il nous a laissé pour évangéliser.

© Traduction de Zenit

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Le pape François invite les jeunes à mener « une guerre intérieure » https://fr.zenit.org/2023/03/21/le-pape-francois-invite-les-jeunes-a-mener-une-guerre-interieure/ Tue, 21 Mar 2023 18:48:32 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181890 Audience aux jeunes Italiens du « Projet Policoro »

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Contre « l’absurdité de la course aux armements et de leur utilisation pour résoudre les conflits », le pape François recommande une « meilleure politique », qui suppose une « éducation à la paix ». Faire la guerre, oui, affirme-t-il, « mais une autre guerre, une guerre intérieure, une guerre contre soi-même pour travailler à la paix » et dont la responsabilité incombe à chacun.

Le pape François a reçu en audience les jeunes du « Projet Policoro », de la Conférence des épiscopale italienne, samedi 18 mars 2023, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique. Il s’est félicité de leur engagement à se former pour le « service de la société et de la politique », afin de pouvoir, à leur tour, « collaborer à la formation d’autres jeunes ». En politique, a souligné le pape, « ce sont les personnes qui font la différence ».

Lancée par les évêques d’Italie, en 1995, l’initiative « Projet Policoro » cherche à lutter concrètement contre le problème du chômage des jeunes dans une optique de subsidiarité, de solidarité et de légalité, conformément aux principes de la doctrine sociale de l’Église.

Le pontife a dénoncé la politique, illustrée par le récit biblique du roi Achaz et de la vigne de Naboth, qui consiste à « se faire une place en éliminant les autres », qui ne recherche pas « le bien commun mais des intérêts particuliers », par « tous les moyens ». Il a donné en exemple le patriarche Joseph, « artisan de paix » qui cherche l’intérêt « du peuple », « paie de sa personne » et tisse « des relations capables de transformer la société ».

François a conclu en exhortant les jeunes à ne pas se préoccuper du « consensus électoral » ou de leur « succès personnel », mais à « impliquer les personnes », « générer un esprit d’entreprise », « faire fleurir les rêves » et faire découvrir « la beauté d’appartenir à une communauté ». La participation, a-t-il insisté, est « le baume sur les blessures de la démocratie ».

 

Discours du pape François

Cher Monseigneur Baturi, chers jeunes, bienvenue !

Je vous remercie de vos salutations. Cette rencontre me donne l’occasion d’encourager le parcours de formation sociopolitique qui donne une continuité au « Projet Policoro » de l’Église italienne. J’aime souligner que la nécessité de ce parcours est venue de la base, de votre besoin de vous former au service de la société et de la politique, afin de pouvoir, à votre tour, collaborer à la formation d’autres jeunes.

Cette année, vous avez choisi le thème de la paix. C’est un thème qui ne peut pas être absent de la formation sociopolitique et qui, malheureusement, est aussi urgent en raison de la situation actuelle. La guerre est l’échec de la politique. Il faut le souligner : la guerre est l’échec de la politique. Elle se nourrit du poison qui considère l’autre comme un ennemi. La guerre nous fait prendre conscience de l’absurdité de la course aux armements et de leur utilisation pour résoudre les conflits. Un technicien m’a dit que si l’on ne fabriquait pas d’armes pendant un an, la faim dans le monde pourrait être éliminée. Il faut donc une « meilleure politique » (cf. Encyclique Fratelli tutti, chapitre 5), qui suppose précisément ce que vous faites, c’est-à-dire une éducation à la paix. C’est la responsabilité de tous. Faire la guerre, mais une autre guerre, une guerre intérieure, une guerre contre soi-même pour travailler à la paix.

Aujourd’hui, la politique n’a pas bonne presse, surtout auprès des jeunes, parce qu’ils voient des scandales, toutes ces choses que nous connaissons tous. Les causes sont multiples, mais comment ne pas penser à la corruption, à l’inefficacité, à l’éloignement de la vie des gens ? C’est précisément la raison pour laquelle nous avons encore davantage besoin d’une bonne politique. Et ce sont les personnes qui font la différence. Nous le voyons dans les administrations locales : il y a une différence entre un maire ou un conseiller disponible et quelqu’un d’inaccessible ; entre une politique à l’écoute de la réalité, à l’écoute des pauvres, et une politique enfermée dans les palais, une politique « distillée ».

L’épisode biblique du roi Achab et de la vigne de Naboth me vient à l’esprit. Le roi veut prendre possession de la vigne de Naboth pour agrandir son jardin, mais Naboth ne veut pas et ne peut pas la vendre, car cette vigne est l’héritage de ses pères. Le roi se met en colère et « boude », comme un enfant gâté. Alors sa femme, la reine Jézabel – qui est un petit diable ! – résout le problème en faisant éliminer Naboth sur une fausse accusation. Naboth est donc tué et le roi s’empare de sa vigne. Achab représente la pire des politiques, celle qui consiste à se mettre en avant et à se faire une place en éliminant les autres, celle qui ne recherche pas le bien commun mais des intérêts particuliers et qui utilise tous les moyens pour les satisfaire. Achab n’est pas un père, c’est un maître, et son règne est une domination.

Saint Ambroise a écrit un petit livre sur cette histoire biblique, intitulé La vigne de Naboth. À un moment donné, s’adressant aux puissants, Ambroise écrit : « Pourquoi chassez-vous ceux qui ont droit aux biens de la nature et revendiquez-vous pour vous seuls la possession des biens naturels ? La terre a été créée en communion pour tous, les riches et les pauvres. […] La nature ne sait pas ce que sont les riches, elle qui nous a tous engendrés également pauvres. Lorsque nous naissons, nous n’avons pas de vêtements, nous ne venons pas au monde chargés d’or et d’argent. Cette terre nous met au monde nus, avec le besoin de manger, de nous vêtir et de boire. La nature […] nous crée tous égaux et nous enferme tous également dans le ventre d’un tombeau » (1:2). Ce petit mais précieux ouvrage de saint Ambroise sera utile à votre formation. La politique qui exerce le pouvoir comme une domination et non comme un service est incapable de se soucier des autres, elle piétine les pauvres, exploite la terre et traite les conflits par la guerre, elle ne sait pas dialoguer.

Comme exemple biblique positif, nous pouvons prendre la figure de Joseph, le fils de Jacob. Souvenez-vous qu’il est vendu comme esclave par ses frères, qui le jalousaient, et qu’il est emmené en Égypte. Là, après quelques vicissitudes, il est libéré, il entre au service de Pharaon et devient une sorte de vice-roi. Joseph ne se comporte pas comme un maître, mais comme un père : il prend soin du pays ; lorsque la famine survient, il organise les réserves de grain pour le bien commun, à tel point que Pharaon dit au peuple : « Faites ce que [Joseph] vous dira » ( Gn 41, 55) – c’est la même phrase que Marie dira aux serviteurs lors des noces de Cana en parlant de Jésus -. Joseph, qui a subi personnellement des injustices, ne cherche pas son propre intérêt mais celui du peuple, il paie de sa personne pour le bien commun, il devient un artisan de paix et tisse des relations capables de transformer la société. Don Lorenzo Milani a écrit : « Le problème des autres est le même que le mien. En sortir tous ensemble, c’est de la politique. En sortir seul, c’est de l’avarice » (1). C’est ainsi, c’est simple.

Ces deux exemples bibliques, l’un négatif, l’autre positif, nous aident à comprendre ce que la spiritualité peut apporter à la politique. Je ne retiendrai que deux aspects : la tendresse et la fécondité. La tendresse « est l’amour qui se fait proche et se concrétise. (…) C’est le chemin des hommes et des femmes les plus forts et les plus courageux. Dans l’activité politique, les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres doivent susciter notre tendresse : ils ont le “droit“ de prendre nos âmes et nos cœurs » (Enc. Fratelli tutti, 194). La fécondité est faite de partage, de vision à long terme, de dialogue, de confiance, de compréhension, d’écoute, de temps consacré, de réponses rapides et non différées. C’est se tourner vers l’avenir et investir dans les générations futures, initier des processus plutôt qu’occuper l’espace. C’est la règle d’or : ton activité doit-elle occuper un espace pour toi ? Non. Pour ton groupe ? Non. N’occupez pas l’espace, lancez des processus. Le temps est supérieur à l’espace.

Chers amis, je voudrais conclure en vous proposant les questions que tout bon politicien devrait se poser : « Quel amour ai-je mis dans mon travail ? En quoi ai-je fait progresser le peuple ? Quelle empreinte ai-je laissée dans la vie de la société ? Quels liens réels ai-je tissés ? Quelles forces positives ai-je libérées ? Quelle paix sociale ai-je semée ? Qu’ai-je produit à la place qui m’a été confiée ? » (ibid., 197). Votre préoccupation ne doit pas être le consensus électoral ou le succès personnel, mais d’impliquer les personnes, de générer un esprit d’entreprise, de faire fleurir les rêves, de faire sentir aux gens la beauté d’appartenir à une communauté. La participation est le baume sur les blessures de la démocratie. Je vous exhorte à apporter votre contribution, à participer et à inviter vos pairs à le faire, toujours avec l’objectif et le style du service. Un homme politique est un serviteur ; quand un homme politique n’est pas un serviteur, c’est un mauvais homme politique.

Je vous remercie pour votre engagement. Allez de l’avant et que la Vierge Marie vous accompagne. Je vous bénis de tout cœur et je vous demande de prier pour moi. Merci.

(1) Lettera a una professoressa, Florence 1994, 14.

© Traduction de Zenit

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Couloirs humanitaires : le pape François salue un « processus vertueux » https://fr.zenit.org/2023/03/20/couloirs-humanitaires-le-pape-francois-salue-un-processus-vertueux/ Mon, 20 Mar 2023 18:36:00 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181854 Aux familles réfugiées en Europe grâce aux couloirs humanitaires

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Le pape François a remercié les centaines de personnes, de familles et de communautés, qui se sont « généreusement rendues disponibles » pour mettre en œuvre le « processus vertueux » des couloirs humanitaires. « Vous représentez un beau visage de l’Europe, qui s’ouvre à l’avenir et qui paie de sa personne », leur a-t-il dit.

Le pape François a reçu en audience des familles réfugiées et parvenues en Europe grâce aux couloirs humanitaires, ainsi que les représentants des communautés qui les accueillent et les suivent dans leur intégration, samedi 18 mars 2023, dans la Salle Paul VI du Vatican. Aux personnes réfugiées, le pape a déclaré : « chacun d’entre vous mérite de l’attention pour l’histoire difficile qu’il a vécue ».

« Une migration sûre, ordonnée, régulière et durable est dans l’intérêt de tous les pays », a affirmé encore une fois le pontife, mettant en garde contre le risque que « la peur n’éteigne l’avenir et ne justifie les barrières sur lesquelles des vies humaines sont brisées ». Il a souligné que « là où la volonté politique fait défaut », l’efficacité des couloirs humanitaires montre « de nouvelles voies possibles ».

Evoquant les « difficultés » liées à l’intégration, François a rappelé aux acteurs de cette initiative que les personnes doivent être accompagnées « du début à la fin » : « votre rôle ne s’arrête que lorsqu’une personne est réellement intégrée dans notre société », a-t-il insisté. Avant d’encourager les familles réfugiées : « votre bon exemple et votre application contribuent à dissiper les peurs » et « votre présence peut être une bénédiction pour le pays dans lequel vous vous trouvez ».

 

Discours du pape François

Chers amis !

Je suis heureux de rencontrer tant de personnes réfugiées avec leurs familles, arrivées en Italie, en France, en Belgique et en Andorre par le biais des couloirs humanitaires. Cette initiative est due autant à la créativité généreuse de la Communauté de Sant’Egidio, de la Fédération des Églises évangéliques et de la Table Vaudoise, qu’au réseau d’accueil de l’Église italienne, en particulier de la Caritas, et à l’engagement du Gouvernement italien et des Gouvernements qui vous ont reçus.

Les couloirs humanitaires ont été lancés en 2016 en réponse à la situation de plus en plus dramatique sur la route de la Méditerranée. Aujourd’hui, force est de constater que cette initiative est tragiquement d’actualité, voire plus nécessaire que jamais ; le récent naufrage de Cutro en témoigne aussi malheureusement. Ce naufrage n’aurait pas dû se produire et il faut tout faire pour qu’il ne se reproduise pas. Les corridors construisent des ponts que beaucoup d’enfants, de femmes, d’hommes, de personnes âgées, venant de situations très précaires et fuyant de graves dangers, ont finalement empruntés en toute sécurité, légalité et dignité vers les pays d’accueil. Ils franchissent des frontières et, plus encore, les murs de l’indifférence sur lesquels se brise souvent l’espoir de tant de personnes qui attendent des années dans des situations douloureuses et insupportables.

Chacun d’entre vous mérite de l’attention pour l’histoire difficile qu’il a vécue. En particulier, je voudrais rappeler ceux qui sont passés par les camps de détention en Libye ; j’ai entendu à plusieurs reprises leur expérience de douleur, d’humiliation et de violence. Les couloirs humanitaires sont une route praticable pour éviter les tragédies et les dangers liés à la traite des êtres humains. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour étendre ce modèle et ouvrir davantage de voies légales de migration. Là où la volonté politique fait défaut, des modèles efficaces comme le vôtre offrent de nouvelles voies possibles. D’ailleurs, une migration sûre, ordonnée, régulière et durable est dans l’intérêt de tous les pays. Si l’on ne contribue pas à faire reconnaître cela, le risque est que la peur n’éteigne l’avenir et ne justifie les barrières sur lesquelles des vies humaines sont brisées.

Votre travail d’identification et d’accueil des personnes vulnérables vise à répondre de la manière la plus appropriée à un signe des temps. Il indique à l’Europe une voie à suivre, afin qu’elle ne reste pas figée, apeurée, sans vision d’avenir. En effet, « le repli sur soi ou sur sa propre culture n’est jamais le moyen de redonner de l’espoir » (Discours à l’Université Roma Tre, 17 février 2017). En réalité, l’histoire européenne s’est développée au fil des siècles grâce à l’intégration de populations et de cultures différentes. N’ayons donc pas peur de l’avenir !

Les couloirs humanitaires ne visent pas seulement à amener des réfugiés en Italie et dans d’autres pays européens, en les arrachant à des situations d’incertitude, de danger et d’attente interminable ; ils contribuent également à l’intégration, car il n’y a pas d’accueil sans intégration. En même temps, vous avez appris dans votre travail que l’intégration n’est pas sans difficultés. Tous ceux qui arrivent ne sont pas préparés au long chemin qui les attend. C’est pourquoi il est important de redoubler d’attention et de créativité pour mieux informer ceux qui ont l’opportunité de venir en Europe sur la réalité qu’ils vont rencontrer. Et n’oublions pas que les personnes doivent être accompagnées du début à la fin. Votre rôle ne s’arrête que lorsqu’une personne est réellement intégrée dans notre société. L’Écriture Sainte enseigne : « Vous traiterez l’étranger qui habite parmi vous comme celui qui est né parmi vous » (Lv 19, 34).

Je salue ici les centaines de personnes, de familles, de communautés, qui se sont généreusement rendues disponibles pour mettre en œuvre ce processus vertueux. Vous avez ouvert vos cœurs et vos maisons. Vous avez soutenu l’intégration avec vos ressources et impliqué d’autres personnes. Je vous remercie du fond du cœur : vous représentez un beau visage de l’Europe, qui s’ouvre à l’avenir et qui paie de sa personne.

À vous, les promoteurs des « couloirs », aux religieux et religieuses, aux personnes et aux organisations qui y ont participé, je voudrais dire : vous êtes des médiateurs d’une histoire d’intégration, et non des intermédiaires qui profitent du besoin et de la souffrance. Vous n’êtes pas des intermédiaires mais des médiateurs, et vous montrez que si l’on travaille sérieusement à poser les bases, il est possible d’accueillir et d’intégrer efficacement.

Cette histoire d’accueil est un engagement concret pour la paix. Parmi vous, il y a beaucoup de réfugiés ukrainiens ; à eux, je veux dire que le Pape ne renonce pas à chercher la paix, à l’espérer et à prier. Je le fais pour votre pays tourmenté et pour d’autres qui sont frappés par la guerre ; il y a beaucoup de personnes ici qui ont fui d’autres guerres. Et ce service aux pauvres, aux réfugiés et aux personnes déplacées est aussi une expérience forte d’unité entre les chrétiens. En effet, cette initiative de couloirs humanitaires est œcuménique. C’est un beau signe qui unit les frères et les sœurs qui partagent la foi dans le Christ.

Je salue donc avec affection ceux d’entre vous qui sont passés par les couloirs humanitaires et qui vivent maintenant une nouvelle vie. Vous avez fait preuve d’une ferme volonté de vivre libérés de la peur et de l’insécurité. Vous avez trouvé des amis et des soutiens qui sont maintenant une deuxième famille pour vous. Vous avez étudié une nouvelle langue et appris à connaître une nouvelle société. Tout cela a été difficile, mais fructueux. Je le dis aussi en tant que fils d’une famille d’émigrants qui a parcouru ce chemin. Votre bon exemple et votre application contribuent à dissiper les peurs et les alarmes à l’égard des étrangers. Mieux, votre présence peut être une bénédiction pour le pays dans lequel vous vous trouvez et dont vous avez appris à respecter les lois et la culture. L’hospitalité qui vous a été offerte est devenue pour vous une raison de rendre la pareille : en effet, certains d’entre vous s’engagent dans le service aux autres qui sont dans le besoin.

Ainsi, frères et sœurs, dans cette assemblée qui est la nôtre, où ceux qui accueillent et ceux qui sont accueillis sont rassemblés et se mêlent presque, nous pouvons goûter la parole du Seigneur Jésus : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). Cette parole nous montre à tous le chemin. Un chemin à parcourir ensemble, avec persévérance. Merci de l’avoir ouvert et de l’avoir tracé ! Allez de l’avant ! Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge, Mère du Chemin, vous garde. Moi aussi, je vous bénis de tout cœur et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi.

Copyright © Libreria Editrice Vaticana

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Le témoignage qui peut être « un message de la part de Jésus » https://fr.zenit.org/2023/03/20/le-temoignage-qui-peut-etre-un-message-de-la-part-de-jesus/ Mon, 20 Mar 2023 18:27:40 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181837 Paroles du pape François avant l’angélus

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Face au « témoignage » d’une personne, qui est « un message de la part de Jésus », le pape François met en garde contre un écueil, fréquent « aujourd’hui » : « nous cherchons une autre explication, nous ne voulons pas changer, nous cherchons une issue plus élégante que d’accepter la vérité », dénonce-t-il.

Le pape François s’est présenté à la fenêtre du studio du Palais apostolique du Vatican pour la prière de l’angélus, comme tous les dimanches, le 19 mars, à 12h. Une foule de quelque 25 000 pèlerins et touristes, indique la Gendarmerie vaticane, était rassemblée Place Saint-Pierre pour se joindre à la prière du pontife de 86 ans. Il a expliqué l’évangile du jour, le récit de la guérison par Jésus d’un aveugle de naissance.

Commentant les différentes attitudes des personnages décrits dans le passage de l’évangile de saint Jean, face à une guérison opérée par Jésus, le pape François a invité ses auditeurs à s’imaginer au cœur de la scène et à se positionner : « quelle est notre position, qu’aurions-nous dit alors ? Et surtout, que faisons-nous aujourd’hui ? », a-t-il interrogé. « Savons-nous, comme l’aveugle, voir le bien et être reconnaissants pour les dons que nous recevons ? ».

Et de poursuivre l’examen de conscience : est-ce que « nous témoignons de Jésus » comme l’aveugle guéri ? Est-ce que « nous nous associons » aux « critiques », « soupçons » et « ragots » comme les disciples ? Est-ce que « nous nous laissons enfermer par la peur » des « tièdes de cœur », comme les parents de l’aveugle ? Demandons, a conclu le pape, la grâce de « nous émerveiller » des dons de Dieu et de voir les difficultés de la vie « comme des occasions de faire le bien ».

 

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’évangile nous montre Jésus qui rend la vie à un homme aveugle de naissance (cf. Jn 9,1-41). Mais ce prodige est mal accueilli par un certain nombre de personnes et de groupes. Regardons dans les détails.

Mais auparavant, je voudrais vous dire ceci : aujourd’hui prenez l’évangile de Jean et lisez vous-mêmes ce miracle de Jésus, la façon dont Jean le raconte est très belle. Chapitre 9, il se lit en deux minutes. Il nous fait voir comment Jésus s’y prend et comment se comporte le cœur humain : le cœur humain bon, le cœur humain tiède, le cœur humain craintif, le cœur humain courageux. Chapitre 9 de l’évangile de Jean. Faites-le aujourd’hui, cela vous aidera beaucoup. Et de quelle manière les personnes accueillent-elles ce signe ?

Il y a tout d’abord les disciples de Jésus qui, devant l’aveugle-né, se mettent à faire des commérages : ils se demandent si c’est la faute de ses parents ou la sienne (cf. v.2). Ils cherchent un coupable ; bien souvent, nous tombons dans cette attitude, qui est tellement commode : chercher un coupable, au lieu de se poser les questions exigeantes de la vie. Et aujourd’hui, nous pouvons dire : que signifie pour nous la présence de cette personne, quelle question suscite-t-elle en nous ? Ensuite, après la guérison, les réactions augmentent. La première est celle des proches, qui sont sceptiques : « Cet homme a toujours été aveugle : ce n’est pas possible qu’il voit maintenant, cela ne peut être lui ! C’est quelqu’un d’autre » : le scepticisme (cf. v. 8-9). Pour eux, c’est inacceptable, mieux vaudrait tout laisser comme c’était avant (cf. v.16) et ne pas se mêler de ce problème. Ils ont peur, ils craignent les autorités religieuses et ne se prononcent pas (cf. v.18-21). Toutes ces réactions révèlent des cœurs fermés devant le signe de Jésus, pour des raisons diverses : parce qu’ils cherchent un coupable, parce qu’ils ne savent pas s’émerveiller, parce qu’ils ne veulent pas changer, parce qu’ils sont bloqués par la peur. Et tant de situations, aujourd’hui, ressemblent à celle-ci ! Face à quelque chose qui est justement le témoignage d’une personne, qui est un message de la part de Jésus, nous tombons dans cet écueil : nous cherchons une autre explication, nous ne voulons pas changer, nous cherchons une issue plus élégante que d’accepter la vérité.

Le seul qui réagisse bien, c’est l’aveugle : heureux de voir, il témoigne le plus simplement possible de ce qui lui est arrivé : « J’étais aveugle et maintenant, j’y vois » (v.25). Il dit la vérité. Auparavant, il était obligé de demander l’aumône pour vivre et il était l’objet des préjugés des gens : « il est pauvre et aveugle de naissance, il doit souffrir, il doit payer pour ses péchés ou pour ceux de ses ancêtres ». Maintenant, libre dans son corps et dans son esprit, il rend témoignage à Jésus : il n’invente rien et ne cache rien. « J’étais aveugle et maintenant, j’y vois ». Il n’a pas peur de ce que diront les autres : il a déjà connu le goût amer de la marginalisation, pendant toute sa vie, il a déjà senti le poids de l’indifférence et du mépris des passants, de ceux qui le considéraient comme un rebut de la société qui, au mieux, servait à susciter la pitié à l’origine de quelque aumône. Maintenant qu’il est guéri, il ne craint plus ces comportements méprisants, parce que Jésus lui a donné toute sa dignité. Et cela, c’est clair, c’est toujours ce qui se produit : lorsque Jésus nous guérit, il nous rend notre dignité, la dignité de la guérison de Jésus, totale, une dignité qui vient du fond du cœur et qui prend toute la vie ; et un samedi, devant tout le monde, Jésus l’a libéré et lui a donné la vue sans rien lui demander, pas même un merci, et lui, il rend témoignage. C’est cela, la dignité d’une personne noble, d’une personne qui se sait guérie et qui se remet, qui renaît ; cette renaissance à la vie dont on parlait aujourd’hui à [l’émission] « A sua immagine » : renaître.

Frères et sœurs, avec tous ces personnages, l’évangile de ce jour nous place nous aussi au cœur de la scène, de telle sorte que nous nous interrogions : quelle est notre position, qu’aurions-nous dit alors ? Et surtout, que faisons-nous aujourd’hui ? Savons-nous, comme l’aveugle, voir le bien et être reconnaissants pour les dons que nous recevons ? Je m’interroge : comment est ma dignité ? Comment est ta dignité ? Est-ce que nous témoignons de Jésus ou bien est-ce que nous répandons des critiques et des soupçons ? Sommes-nous libres face aux préjugés ou est-ce que nous nous associons à ceux qui répandent négativité et ragots ? Sommes-nous heureux de dire que Jésus nous aime et qu’il nous sauve, ou bien, comme les parents de l’aveugle-né, est-ce que nous nous laissons enfermer par la peur de ce que penseront les autres ? Les tièdes de cœur qui n’acceptent pas la vérité et n’ont pas le courage de dire : « Non, c’est ainsi ». Et encore, comment accueillons-nous les difficultés et l’indifférence des autres ? Comment accueillons-nous les personnes qui ont toutes ces limites dans la vie ? Qu’elles soient physiques, comme pour cet aveugle, ou sociales, comme les mendiants que nous rencontrons dans la rue ? Et cela, est-ce que nous l’accueillons comme une malédiction ou comme une occasion de nous faire proches d’eux avec amour ?

Frères et sœurs, demandons aujourd’hui la grâce de nous émerveiller tous les jours des dons de Dieu et de voir les différentes circonstances de notre vie, même les plus difficiles à accepter, comme des occasions de faire le bien, comme l’a fait Jésus à l’égard de l’aveugle. Que la Vierge Marie nous y aide, avec saint Joseph, homme juste et fidèle.

© Traduction de Zenit

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La liturgie, « cet événement humain et divin à la fois » https://fr.zenit.org/2023/03/15/la-liturgie-cet-evenement-humain-et-divin-a-la-fois/ Wed, 15 Mar 2023 17:53:58 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181737 Le pape remet le Prix des Académies pontificales, pour l’architecture sacrée

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« Nous savons combien l’environnement de la célébration est important pour favoriser la prière et le sens de la communion : l’espace, la lumière, l’acoustique, les couleurs, les images, les symboles, le mobilier liturgique constituent des éléments fondamentaux de cette réalité, de cet événement, humain et divin à la fois, qui est précisément la liturgie ». C’est ce que rappelle le pape François dans un récent message aux représentants des Académies pontificales.

Voici le message que le pape François a adressé au Cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du Dicastère pour la Culture et l’Éducation et président du Conseil de Coordination des Académies Pontificales, mardi 14 mars 2023, à l’occasion de la XXVIe séance publique solennelle des Académies pontificales. Il a remis les médailles d’Or et d’Argent du Prix des Académies pontificales, à des artistes impliqués dans l’architecture sacrée.

Le pontife a rappelé deux aspects s’appliquant aux questions architecturales et artistiques : le premier concerne la nécessité de « redécouvrir le langage symbolique et de pouvoir le comprendre », c’est-à-dire, « retrouver la capacité de placer et de comprendre les symboles de la liturgie » car, a-t-il souligné, le « langage symbolique de la liturgie » est devenu « presque inaccessible à l’homme moderne ».

Le second aspect essentiel, a poursuivi le pape François, est celui de « l’inspiration de la créativité artistique et architecturale qui, dans la vision chrétienne, jaillit précisément de la vie liturgique, de l’action de l’Esprit et non de la seule subjectivité humaine » : « l’art de célébrer doit être en accord avec l’action de l’Esprit », a affirmé le pape, en reprenant une formule dans sa Lettre apostolique Desiderio desideravi.

 

Message du pape François

 

A mon cher frère

Cardinal José Tolentino de Mendonça

Préfet du Dicastère pour la Culture et l’Éducation

Président du Conseil de Coordination des Académies Pontificales

 

À l’occasion de la XXVIe Réunion publique solennelle des Académies pontificales, j’ai le plaisir de vous adresser, Monsieur le Cardinal, mes meilleurs vœux pour votre service en tant que Président du Conseil de coordination des Académies pontificales. En effet, avec votre nomination en tant que Préfet du Dicastère pour la Culture et l’Éducation, vous avez également assumé cette tâche, à réaliser dans l’esprit et selon l’approche de la Constitution apostolique Praedicate Evangelium (cf. art. 162). En même temps, je désire exprimer ma gratitude au cardinal Gianfranco Ravasi, qui a présidé pendant quinze ans le Conseil de coordination, donnant un élan remarquable à la vie des Académies pontificales et rehaussant la valeur des Sessions publiques. Je salue donc avec une profonde gratitude les distingués présidents et membres présents, ainsi que les distinguées autorités et toutes les personnes qui participent à cette rencontre traditionnelle, au cours de laquelle, à tour de rôle, chaque Académie présente un thème en rapport avec son propre domaine d’activité.

L’Insigne Académie pontificale des Beaux-arts et des Lettres des Virtuoses au Panthéon, la plus ancienne des institutions représentées au sein du Conseil, a été le protagoniste de cette séance publique. Le Président, le Professeur Pio Baldi, et les Académiciens ont sollicité, pour cette édition du Prix, les propositions de ceux qui, à divers titres, sont impliqués dans l’architecture sacrée, et donc dans la conception, l’aménagement, l’adaptation liturgique, la rénovation et la réutilisation des espaces destinés au culte, en tenant compte des nouvelles exigences et des langages architecturaux contemporains.

Le thème est toujours aussi important et actuel, car le débat sur les propositions de renouvellement de l’architecture sacrée, qui a la tâche ardue de créer, surtout dans les nouveaux quartiers, tant dans la périphérie des villes que dans les petites villes, des espaces adéquats dans lesquels la communauté chrétienne peut dignement célébrer la sainte liturgie selon les enseignements du Concile Vatican II, est toujours vivant et parfois même animé.

Nous savons combien l’environnement de la célébration est important pour favoriser la prière et le sens de la communion : l’espace, la lumière, l’acoustique, les couleurs, les images, les symboles, le mobilier liturgique constituent des éléments fondamentaux de cette réalité, de cet événement, humain et divin à la fois, qui est précisément la liturgie.

Je voudrais pour cela me référer à la récente Lettre apostolique Desiderio desideravi, consacrée précisément à la formation liturgique du Peuple de Dieu, pour souligner deux aspects qui peuvent certainement s’appliquer aussi aux questions architecturales et artistiques. En premier lieu, il est essentiel de redécouvrir le langage symbolique et de pouvoir le comprendre : « La perte de la capacité de comprendre la valeur symbolique du corps et de toute créature rend le langage symbolique de la liturgie presque inaccessible à l’homme moderne. Il ne s’agit cependant pas de renoncer à ce langage : il n’est pas possible d’y renoncer car c’est ce que la Sainte Trinité a choisi pour nous rejoindre dans la chair du Verbe. Il s’agit plutôt de retrouver la capacité de placer et de comprendre les symboles de la liturgie » (n. 44).

Un autre aspect essentiel est celui de l’inspiration de la créativité artistique et architecturale qui, dans la vision chrétienne, jaillit précisément de la vie liturgique, de l’action de l’Esprit et non de la seule subjectivité humaine : « Il est nécessaire – poursuit la Lettre apostolique – de savoir comment l’Esprit Saint agit dans chaque célébration : l’art de célébrer doit être en accord avec l’action de l’Esprit. C’est seulement ainsi qu’il sera libéré du subjectivisme […] et du culturalisme […]. L’artisan n’a besoin que de technique ; l’artiste, en plus des connaissances techniques, ne peut manquer d’inspiration, qui est une forme positive de possession : l’artiste, le vrai, ne possède pas un art, il est possédé par lui » (nos 49-50).

En acceptant maintenant les propositions que les Académies pontificales ont formulées pour le Prix de la présente édition, j’ai le plaisir de décerner, avec la Médaille d’Or du Pontificat, le Prix des Académies Pontificales au Studio OPPS, pour une intervention de rénovation et d’adaptation liturgique de la chapelle de la Fondation Saints François d’Assise et Catherine de Sienne à Rome.

Je suis également heureux de décerner la Médaille d’argent du Pontificat à l’architecte Federica Frino, pour le projet de la nouvelle église Saint Thomas à Pontedera.

Cher Frère, je vous souhaite, ainsi qu’à chacun des Académiciens, un engagement fructueux dans leurs domaines respectifs de recherche et de service et, en vous confiant à la protection maternelle de la Vierge Marie, Temple et Arche de la Nouvelle Alliance, je me recommande à vos prières. De tout cœur, je vous accorde, ainsi qu’à toutes les personnes présentes, ma bénédiction apostolique.

 

© Traduction de Zenit

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Être « apôtre », c’est « écouter, s’humilier, être au service des autres » https://fr.zenit.org/2023/03/15/etre-apotre-cest-ecouter-shumilier-etre-au-service-des-autres/ Wed, 15 Mar 2023 17:20:46 +0000 https://fr.zenit.org/?p=181715 Catéchèse en italien (Traduction intégrale)

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« Écouter, s’humilier, être au service des autres : c’est cela servir, c’est cela être chrétien, c’est cela être apôtre » : c’est par cette formule lapidaire que le pape François a défini ce qu’est un « apôtre » dans sa catéchèse sur le thème suivant : « La passion de l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant ».

Lors de l’audience générale, ce mercredi 15 mars 2023, Place Saint-Pierre, le pape François a poursuivi son enseignement sur l’évangélisation et le zèle apostolique. Il a consacré cette septième catéchèse sur le sujet à la signification du terme « apôtre » à partir du Concile Vatican II. L’Église « est apostolique », indépendamment des « contingences du moment », a-t-il déclaré.

Être apôtre, c’est « être envoyé pour une mission », a affirmé le pape, à l’instar des douze apôtres envoyés dans le monde par le Christ ressuscité. C’est aussi une « vocation », un « appel gratuit de Dieu » adressé « à tous », prêtres, personnes consacrées et fidèles laïcs : « le trésor que tu as reçu avec ta vocation chrétienne, tu dois le donner : c’est la dynamique de la vocation, c’est la dynamique de la vie », a-t-il souligné.

Pour le Concile, « la collaboration des laïcs avec la hiérarchie » n’est pas « une simple adaptation stratégique à de nouvelles situations ». Le pape met en garde contre le risque, dans l’Église, d’établir « des catégories privilégiées » en fonction des charismes et des ministères. Il invite à « repenser de nombreux aspects de nos relations », « décisifs pour l’évangélisation ». Et d’insister : la vocation commune à tous, c’est « le service des autres, dans l’humilité ».

 

Catéchèse du pape François en italien (Traduction intégrale)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons les catéchèses sur la passion d’évangéliser : non seulement sur « évangéliser », mais la passion d’évangéliser et, à l’école du Concile Vatican II, essayons de mieux comprendre que signifie être « apôtres » aujourd’hui. Le mot « apôtre » évoque le groupe des douze disciples choisis par Jésus. On appelle parfois « apôtres » certains saints, ou plus généralement les évêques : ils sont apôtres, parce qu’ils vont au nom de Jésus. Mais sommes-nous conscients que la fonction d’apôtre concerne chaque chrétien ? Sommes-nous conscients que cela concerne chacun d’entre nous ? En effet, nous sommes appelés à être apôtres – c’est-à-dire envoyés – au sein d’une Église que nous professons apostolique dans le Credo.

Que signifie donc être apôtres ? C’est être envoyé pour une mission. L’événement exemplaire et fondateur est celui où le Christ ressuscité envoie ses apôtres dans le monde, leur transmettant le pouvoir qu’il a lui-même reçu du Père et leur donnant son Esprit. Nous lisons dans l’Évangile de Jean : « Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint » » (20,21-22).

Un autre aspect fondamental de l’identité de l’apôtre est la vocation, c’est-à-dire l’appel. Il en a été ainsi dès le début, lorsque le Seigneur Jésus « appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui » (Mc 3,13). Il les constitua comme groupe, en leur donnant le titre d' »apôtres », pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer en mission (cf. Mc 3,14 ; Mt 10,1-42). Saint Paul se présente ainsi dans ses lettres : « Paul, appelé pour être apôtre », c’est-à-dire envoyé, (1 Co 1,1) et encore : « Paul, serviteur du Christ Jésus, Apôtre envoyé par l’appel, mis à part pour l’Évangile de Dieu » (Rm 1,1). Et il insiste sur le fait d’être « Apôtre non par des hommes, ni par l’intermédiaire d’un homme, mais par Jésus Christ et par Dieu le Père qui l’a ressuscité d’entre les morts » (Ga 1,1) ; Dieu l’a appelé dès le sein de sa mère pour annoncer l’Évangile parmi les nations (cf. Ga 1,15-16).

L’expérience des Douze apôtres et le témoignage de Paul nous interpellent également aujourd’hui. Ils nous invitent à vérifier nos attitudes, à vérifier nos choix, nos décisions, à partir de ces repères : tout dépend d’un appel gratuit de Dieu ; Dieu nous choisit également pour des services qui parfois semblent dépasser nos capacités ou ne pas correspondre à nos attentes ; à l’appel reçu comme don gratuit, il faut répondre gratuitement.

Le Concile dit : « La vocation chrétienne […] est aussi par nature vocation à l’apostolat » (Decr. Apostolicam actuositatem [AA], 2). C’est un appel qui est commun, « comme est commune la dignité des membres du fait de leur régénération dans le Christ ; commune la grâce d’adoption filiale ; commune la vocation à la perfection ; il n’y a qu’un salut, une espérance, une charité indivisible » (LG, 32).

C’est un appel qui concerne aussi bien ceux qui ont reçu le sacrement de l’Ordre, les personnes consacrées, que chaque fidèle laïc, homme ou femme, c’est un appel à tous. Toi, le trésor que tu as reçu avec ta vocation chrétienne, tu dois le donner : c’est la dynamique de la vocation, c’est la dynamique de la vie. C’est un appel qui permet d’accomplir sa propre tâche apostolique de manière active et créative, au sein d’une Église où « il y a diversité de ministères, mais unité de mission. Le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son autorité. Mais aussi les laïcs : vous tous ; la majorité d’entre vous, vous êtes laïcs. Également les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier, dans l’Église et dans le monde » (AA, 2).

Dans ce cadre, comment le Concile comprend-il la collaboration des laïcs avec la hiérarchie ? Comment l’envisage-t-il ? S’agit-il d’une simple adaptation stratégique à de nouvelles situations qui surviennent ? Pas du tout, rien de cela : c’est bien plus quelque chose qui dépasse les contingences du moment et conserve sa propre valeur même pour nous. L’Église est ainsi, elle est apostolique.

Dans le cadre de l’unité de la mission, la diversité des charismes et des ministères ne doit pas donner lieu, au sein du corps ecclésial, à des catégories privilégiées : Il ne s’agit pas d’une promotion, et lorsque tu conçois la vie chrétienne comme une promotion, que celui qui est au sommet commande les autres parce qu’il a réussi à se hisser plus haut, ce n’est pas le christianisme. C’est du paganisme pur. La vocation chrétienne n’est pas une promotion pour se hisser plus haut, non ! C’est autre chose. Et c’est une chose importante car, même si « certains, par la volonté du Christ, sont établis dans une position peut-être plus importante, docteurs, dispensateurs des mystères et pasteurs pour le bien des autres, cependant, quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du Corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité » (LG, 32). Qui a le plus de dignité dans l’Église : l’évêque, le prêtre ? Non … nous sommes tous des chrétiens au service des autres. Qui est le plus important dans l’Église : la religieuse ou le simple baptisé, l’enfant, l’évêque ? Tous sont égaux, nous sommes égaux, et quand l’une des parties se croit plus importante que les autres et se met un peu le nez en l’air, elle se trompe. Ce n’est pas la vocation de Jésus. La vocation que Jésus donne à tous – mais surtout à ceux qui semblent occuper des positions plus élevées – est le service, le service des autres, dans l’humilité. Si tu vois une personne qui dans l’Église a une vocation plus haute et que tu la vois être vaniteuse, tu diras : “le pauvre” ; prie pour elle parce qu’’elle n’a pas compris ce qu’est la vocation de Dieu. La vocation de Dieu est l’adoration du Père, l’amour pour la communauté et le service. C’est cela être apôtre, c’est cela le témoignage des apôtres.

La question de l’égalité en dignité nous invite à repenser de nombreux aspects de nos relations, qui sont décisifs pour l’évangélisation. Par exemple, sommes-nous conscients que par nos paroles nous pouvons porter atteinte à la dignité des personnes, détruisant ainsi les relations au sein de l’Église ? Alors que nous essayons de dialoguer avec le monde, savons-nous aussi dialoguer entre nous croyants ? Ou bien est-ce que dans la paroisse, l’un va contre l’autre, l’un fait des commérages sur l’autre pour se hisser plus haut ? Savons-nous écouter pour comprendre les raisons de l’autre, ou nous imposons-nous, peut-être même avec des paroles doucereuses ? Écouter, s’humilier, être au service des autres : c’est cela servir, c’est cela être chrétien, c’est cela être apôtre.

Chers frères et sœurs, n’ayons pas peur de nous poser ces questions. Fuyons la vanité, la vanité des postes. Ces paroles peuvent nous aider à examiner comment nous vivons notre vocation baptismale, comment nous vivons notre manière d’être apôtres dans une Église apostolique, qui est au service des autres.

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