« Vous êtes les mains de Jésus dans le monde… Vous êtes le moteur de l’Église… Vous aidez à changer le cours de la vie de tant de personnes » : c’est l’hommage du pape François au réseau Catholic Charities des Etats-Unis réuni du 4 au 7 octobre en Caroline du Nord.
Dans un message vidéo d’une douzaine de minutes adressé aux membres de Catholic Charities – regroupant des organismes caritatifs catholiques – le pape appelle une nouvelle fois à sortir dans la rue : « Nous sommes appelés à aller dans la rue, à servir les exclus et les marginaux… à voir l’image de Dieu dans les yeux de toutes ces personnes ».
Comme dans la parabole du Bon Samaritain, les chrétiens sont appelés à être le Samaritain qui a « interrompu son voyage pour prendre soin de son prochain », mais également l’« aubergiste » qui reste « ouvert pour soigner et offrir un lieu d’assistance ».
Saluant les membres de l’association, le pape rend hommage à leur travail aux côtés « des pauvres, des personnes seules, âgées, des familles, des sans domicile fixe, des enfants affamés, des réfugiés, des migrants » : « Vous êtes les mains de Jésus dans le monde. Votre témoignage aide à changer le cours de la vie de tant de personnes, familles et communautés. Et il aide à changer vos propres cœurs. »
« Vous êtes le moteur de l’Église qui organise l’amour, afin que tous les fidèles travaillent unis, en agissant par des œuvres concrètes de miséricorde. Vous donnez le rythme afin que l’Eglise soit chaque jour dans le monde. Vous êtes le sel, le levain, et la lumière qui offre un signe d’espérance à ceux qui sont dans le besoin », ajoute-t-il.
« Vous aidez à changer le cours des choses dans vos communautés locales, dans vos États, dans votre pays et dans le monde. La joie de servir, de promouvoir le bien de tous, poursuit l’appel de l’Église primitive qui voulait donner une réponse à toutes les nécessités », souligne aussi le pape.
Il déplore « la culture du rejet » actuelle dont le monde « fait la promotion » : « Il ne s’agit plus d’un simple phénomène d’exploitation et d’oppression mais de quelque chose de nouveau : l’exclusion. Avec l’exclusion, c’est l’appartenance à la société dans laquelle nous vivons qui est mise à mal. Il ne s’agit plus d’être dans des taudis, en périphérie, mais en dehors de tout. Les exclus ne sont pas exploités, ils sont rejetés, ce sont des déchets, des restes. Or nul ne saurait être un déchet, ou exclu de l’amour de Dieu et de notre attention. »
Pour le pape François, « servir les pauvres signifie aussi les défendre et essayer de réformer les structures qui causent ou perpétuent leur oppression » : « ce que vous faites ici aujourd’hui – unir les personnes et les communautés – doit être fait dans tout ce que vous réalisez ».
Le pape les invite aussi à poursuivre leurs actions dans un esprit de « service », à pratiquer la miséricorde, qui constitue « le cœur du message chrétien », et à faire passer les pauvres en priorité avant toute chose : « Ils vous précéderont au Royaume des cieux, ils vous ouvriront les portes », conclut-il en réitérant son souhait « d’une Église pauvre pour les pauvres ».
Avec une traduction de Zenit
