"Vous êtes le Christ crucifié parmi nous"

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Discours du pape François aux malades à Naples

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« Vous êtes la chair du Christ, vous êtes le Christ crucifié parmi nous, vous êtes les frères très proches du Christ », déclare le pape François aux malades.

Pour la sixième étape de sa journée de voyage apostolique à Naples, samedi dernier, 21 mars 2015, le pape a rencontré des personnes malades, en la basilique du « Gesù Nuovo ».

Moi aussi je suis un malade spirituel

« Il n’est pas facile de s’approcher d’un malade », a-t-il fait observer : « Les choses les plus belles et les plus malheureuses de la vie sont pudiques, elles se cachent ». Ainsi « par pudeur », les hommes cachent « le plus grand amour » comme « ce qui montre la misère humaine ».

C’est pourquoi, « pour trouver un malade il faut aller à lui ». Mais il faut aussi écarter sa propre pudeur : « Aller voir un malade c’est aller trouver sa propre maladie intérieure. Avoir le courage de se dire à soi-même : moi aussi j’ai certaines maladies dans le cœur, dans l’âme, dans l’esprit, moi aussi je suis un malade spirituel. »

Dieu a créé l’homme « pour changer le monde, pour être efficace, pour dominer la Création », mais « la maladie empêche ceci », a-t-il poursuivi : la personne malade de naissance ou atteinte par la maladie au cours de son existence semble dire « « non » à la mission de transformer le monde. C’est le mystère de la maladie ».

La croix, l’unique explication de la maladie

Pour le pape, « on ne peut approcher une maladie que dans un esprit de foi » : « Nous ne pouvons bien nous approcher d’un homme, d’une femme, d’un enfant malades, que si nous regardons Celui qui a porté sur lui toutes nos maladies, si nous nous habituons à regarder le Christ Crucifié. Là est l’unique explication de cet “échec”, de cet échec humain, la maladie chronique. »

« L’unique explication est dans le Christ crucifié » : « L’homme, la femme, l’enfant malades, c’est-à-dire crucifiés là, dans leur maladie », sont « la chair vivante du Christ ». « Le monde de la maladie est un monde de souffrance. Les malades souffrent, reflétant le Christ souffrant : il ne faut pas avoir peur de s’approcher du Christ qui souffre », a-t-il ajouté.

Il a encouragé les malades : « Si vous ne pouvez pas comprendre le Seigneur, je demande au Seigneur qu’il vous fasse comprendre dans votre cœur que vous êtes la chair du Christ, que vous êtes le Christ crucifié parmi nous, que vous êtes les frères très proches du Christ. »

La médecine ne peut être un commerce

Le pape a aussi remercié les bénévoles : « Merci de passer du temps en caressant la chair du Christ, en servant le Christ crucifié, vivant ». Et les soignants : « Merci de faire ce travail, sans faire de votre profession une affaire… servir sans s’enrichir dans ce service. Quand la médecine se transforme en commerce, en affaires, elle perd le cœur de sa vocation », a-t-il mis en garde.

Enfin, il s’est adressé aux chrétiens de Naples : « Je vous demande de ne pas oublier ce que Jésus a demandé et qui est inscrit dans le “protocole” sur lequel nous serons jugés : J’étais malade et vous m’avez visité (cf. Mt 25,36). C’est sur cela que nous serons jugés… Prions pour que tous les chrétiens du diocèse aient plus conscience de cela et pour que le Seigneur donne la persévérance dans ce service de caresser la chair souffrante du Christ. »

Au terme de la rencontre, le pape a rejoint le bord de mer Caracciolo en papamobile, pour son dernier rendez-vous de la journée, avec les jeunes et les familles.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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