Visite "fraternelle" du pape François à l'Observatoire du Vatican

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Les galaxies et les périphéries existentielles

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« C’est une très belle journée pour nous, jésuites, qui travaillons à l’Observatoire du Vatican »: le directeur de l’Observatoire du Vatican, le père José Gabriel Funes, sj, a confié en ces termes à Radio Vatican ses impressions après la visite du pape François, dimanche dernier, 14 juillet.

Le programme du pape a été riche: « Nous avons accueilli le pape, nous lui avons montré un peu les locaux que nous avons ici à Castel Gandolfo. Le pape a vu certains livres anciens, les plus précieux que nous ayons comme, par exemple, une copie du livre de Copernic, De revolutionibus, et puis Principia, d’Isaac Newton, et encore La réforme du calendrier grégorien et les Tables du père Clavius, qui a participé à cette réforme. Il a aussi visité le laboratoire des météorites, où il a regardé au microscope une météorite tombée à Buenos Aires. Le frère Consolmagno, qui en est le directeur, lui avait préparé cette petite surprise. À la fin du repas, le pape a signé le parchemin que nous conservons, avec la signature de tous les papes à ce jour, de Pie XI au pape François. Cela a été vraiment très beau et nous sommes très contents. »

Le père Funes ajoute: « Cela a été un très beau moment, en particulier parce que, pendant le déjeuner, nous avons pu parler des activités et des projets de l’Observatoire, et donc de ce que nous faisons, de notre mission. »

Il souligne la « fraternité » manifestée par le pape: « Il a été un confrère. Et donc, la joie était double : avoir le pape avec nous, le pape jésuite. Et puis c’est la première fois qu’un pape déjeune avec la communauté des jésuites de l’Observatoire : cela aussi a été quelque chose d’extraordinaire. On m’a raconté que, au cours de la première année du pontificat de Jean-Paul II, après la messe avec la communauté, le jour de Saint Ignace, le pape s’était rendu dans la communauté des pères et s’était arrêté pour prendre le petit-déjeuner avec les jésuites et les employés… Cette visite aussi avait été très familière. Mais c’est la première fois qu’un pape déjeune avec la communauté des pères jésuites. »

Les paroles du pape sont importantes aussi pour leur travail, notamment, confie le père Funes ce sur quoi « le pape insiste depuis le début » : « Aller vers les périphéries, pas seulement géographiques, mais aussi existentielles. Notre mission fait partie de ce chemin vers les périphéries les plus lointaines, si l’on peut dire, parce que cela concerne l’univers : nous remontons dans le temps, dans le sens où nous explorons aussi le début de l’univers du point de vue de la science, mais nous allons loin aussi, parce que nous étudions les galaxies qui sont le plus loin, très loin… Et cela pose des questions auxquelles nous devons tous nous confronter sur le rapport entre la science et la foi. Je pense que c’est cela, la mission de l’Observatoire : aller vers cette périphérie vraiment très lointaine, qui est celle de l’univers, qui est toujours un don de Dieu. »

Enfin, pour ce qui justement est du rapport entre science et foi, il fait observer: « La perspective logique ou scientifique aide à avoir une meilleure compréhension religieuse de l’univers ; mais d’autre part, une connaissance purement scientifique est limitée, si elle n’est pas ouverte à d’autres modes de connaissance, philosophiques ou religieux par exemple. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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