Vingt-six nouveaux Gardes suisses pontificaux

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Jour de fête salué par Benoît XVI

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Anita Bourdin

ROME, dimanche 6 mai 2012 (ZENIT.org) –  « Une salutation spéciale va aux nouveaux Gardes suisses et à leurs familles, en ce jour de fête de ce Corps historique », a dit Benoît XVI en italien après le Regina Coeli de ce dimanche 6 mai, place Saint-Pierre.

La cérémonie traditionnelle du serment des nouvelles recrues de la Garde Suisse pontificale est célébrée chaque année le 6 mai, pour commémorer le sacrifice, en 1527, de 147 des 189 Gardes suisses qui, durant le Sac de Rome par les lansquenets de Charles Quint, défendirent de leur vie le pape Clément VII. Celui-ci put s’enfuir par le mur fortifié de 750 m – le « Passetto » – qui relie le Vatican au Château Saint-Ange.

En français, le pape a salué les « nouveaux Gardes suisses pontificaux francophones et leurs familles venues pour la prestation de serment ». 

Enfin, en allemand, il a salué « de tout cœur les familles et les invités des nouveaux Gardes suisses, venus à Rome pour cette fête ».

Le canton spécialement invité cette année à l’occasion de ces festivités, est celui de Lucerne, après Fribourg, Zurich, les Grisons et Saint-Gall. En effet, depuis 2008, un canton est l’invité d’honneur de cette cérémonie.

Sur les 26 nouveaux gardes, cinq sont francophones : cinq Romands – dont deux Fribourgeois, un Jurassien et un Genevois –.

Samedi, 5 mai, les nouvelles recrues  et leurs familles ont participé à la prière des vêpres en l’église Santa Maria in Campo Santo, au Vatican, avant d’aller déposer une gerbe en l’honneur des victimes du 6 mai 1527 au mémorial des Gardes suisses.

Ce dimanche, ils ont participé à la messe en la basilique Saint-Pierre. La cérémonie officielle de prestation de serment s’est tenue en la salle Paul VI du Vatican en raison du mauvais temps – et non pas en la cour Saint-Damase -, en présence de hauts responsables de la Confédération helvétique, dont le chef de l’armée suisse André Blattman, et le nouvel ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège, Paul Widmer, et de nombreux cardinaux et évêques dont le substitut de la secrétairerie d’Etat, Mgr Giovanni Angelo Becciu.

Le colonel Daniel Rudolf Anrig, commandant de la Garde suisse pontificale, a souligné, dans son allocution, la liberté de cette prestation de serment et de ce « service » : « Nous assurons, en tant qu’hommes libres, un service volontaire pour la Sainte Eglise, pour laquelle – y compris dans notre patrie – de moins en moins de gens ne s’engagent. Pour servir le Souverain pontife, il faut d’une part la conviction que servir n’est pas l’équivalent de travailler, et de l’autre, il faut la mentalité juste du dévouement ».

Pour sa part, l’aumônier des Gardes suisses, Mgr Alain de Raemy, a cité les paroles de Benoît XVI aux prêtres le Jeudi Saint dernier lors de la messe chrismale à Saint-Pierre : il est demandé aux prêtres un « dépassement de soi, un renoncement à ce qui est seulement nôtre, à la si vantée autoréalisation. Il est demandé que nous, que moi, je ne revendique pas ma vie pour moi-même, mais que je la mette à la disposition d’un autre – du Christ. Que je ne demande pas : « Qu’est-ce que j’en retire pour moi ? », mais au contraire : « Qu’est-ce moi que je peux donner pour lui et ainsi pour les autres ? »

Le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a présidé la messe à Saint-Pierre et il a notamment fait observer l’importance de la relation de chaque recrue avec le Christ pour être des témoins : « Le fait de vous sentir unis à Jésus vous fait considérer votre rôle dans la juste perspective, dans sa dimension spirituelle et ecclésiale, que vous soyez à votre poste en tant que gardes ou au repos ».

La Garde suisse est composée de 110 soldats et d’un aumônier. Elle doit sa fondation au pape Jules II (1503-1513) qui, il y a plus de 500 ans, demanda aux Etats « Confederatis Superioris Allemanniae » de permettre le recrutement de jeunes Suisses pour constituer une garde pontificale.

Le 22 janvier 1506, ce pape accueillit et bénit, place Saint-Pierre, le premier contingent de Gardes suisses, composé de 150 recrues et commandé par le capitaine Kaspar von Silenen, venu à pied de Lucerne par la via Francigena pour assurer la défense de la personne du pape et du Palais apostolique.

Les recrues doivent être des hommes suisses âgés de 19 à 30 ans et de foi catholique. Ils doivent dépasser 1,74m, être célibataires, en bonne santé, avoir casier judiciaire vierge, et avoir reçu une instruction de base dans l’armée suisse – l’école de recrues -. Ils s’engagent pour une durée minimum de deux ans.

Si la tradition veut que Michel-Ange ait créé leurs uniformes, le dessin remonte en réalité aux environs de 1915.

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ZENIT Staff

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