Vietnam : Une quarantaine de paroissiens de Côn Dâu réfugiés en Thaïlande

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Ils ont fui le climat de terreur

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ROME, Mercredi 25 août 2010 (ZENIT.org) – Quelque 40 paroissiens de Côn Dâu ont fui le Vietnam pour demander asile en Thaïlande, rapporte aujourd’hui « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.

Des reporters de Radio Free Asia viennent de prendre contact à Bangkok avec un groupe de catholiques vietnamiens venant de la paroisse de Côn Dâu dans le diocèse de Da Nang (1). Au nombre de quarante environ, ils n’ont pu supporter davantage le climat de terreur qui s’est installé dans le village après les événements du 4 mai dernier. Ce jour là, des agents de la sécurité avaient, avec une grande violence, interdit l’accès du cimetière à un convoi funéraire et s’étaient emparés du cercueil contenant le corps d’une habitante du village, Maria Tan. Un grand nombre de participants du cortège avaient été blessés. De nombreux autres avaient été arrêtés dont huit sont encore internés. Plusieurs des accompagnateurs du convoi funéraire avaient été soumis par la police à des interrogatoires accompagnés de mauvais traitements. Selon les informations recueillies par les journalistes, le groupe a quitté clandestinement la paroisse durant le mois de mai pour se réfugier en Thaïlande.

Parmi ces demandeurs d’asile, on trouve des hommes, des femmes ainsi que des enfants. La personne la plus âgée a 70 ans et l’enfant le plus jeune est en âge de fréquenter l’école maternelle. Certains sont venus accompagnés de membres de leur famille, d’autres seuls. Par crainte de la police, les réfugiés de Côn Dâu vivent pour l’instant quasi clandestinement, dans des chambres louées. À cause de leur manque de moyens et de leur ignorance de la langue, leur existence est aujourd’hui très précaire. Tous cherchent à rencontrer des représentants du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (UNHCR)  afin de solliciter le droit d’asile et essaient également d’attirer l’attention de diverses associations humanitaires internationales sur leur cas particulier. Les réfugiés, qui n’ont pas révélé leur identité pour ne pas nuire à leurs parents encore sur place, ont déclaré aux journalistes que leur seul objectif était de trouver un pays qui leur accorde la résidence et leur permettent d’exercer leurs droits à la liberté, plus particulièrement religieuse.

Depuis l’année dernière, la paroisse de Côn Dau, ses habitations, ses terrains cultivés – une centaine d’hectares au total – , font partie d’un territoire sur lequel la municipalité de Da Nang a décidé de créer une vaste zone de constructions nouvelles financées par des investissements étrangers. Malgré les pressions exercées sur elle depuis janvier dernier, la majorité de la population de la paroisse s’est refusée à quitter ce lieu conquis sur la nature par ses ancêtres.

La situation s’était notablement aggravée le 4 mars dernier, après la charge de police contre le convoi funéraire de Maria Tan. Le climat n’avait cessé ensuite de se détériorer. Le 3 juillet dernier, en début d’après-midi, un des membres du service d’organisation des funérailles du 4 mars, Nguyên Thanh Nam, avait perdu la vie à la suite d’un matraquage infligé par un milicien, alors qu’il tentait de s’échapper. Dans les jours qui avaient précédé, il avait été plusieurs fois interrogé et tabassé par la police (2). Après sa mort, la pression policière s’était faite encore plus forte et la population avait été empêchée de participer aux funérailles qui avaient eu lieu dans la plus grande discrétion.

(1)     http://www.rfa.org/vietnamese/in_depth/con-dau-defectors-speak-out%20-08232010073312.html

(2)     Sur l’affaire de la paroisse de Côn Dâu, voir EDA 523, 525, 527, 528, 529, 530, 533

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

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ZENIT Staff

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