Vietnam : Paroisse de Dông Chiêm : trêve ou fin du conflit ?

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Deux croix en bois et en bambou sur la cime du mont Tho

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ROME, mercredi 27 janvier 2010 (ZENIT.org) – « Paroisse de Dông Chiêm : trêve ou fin du conflit ? », demande « Eglises d’Asie », » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP), qui fait le point après la destruction d’une croix le 6 janvier dernier par les autorités locales.

Le 25 janvier au matin, la presse officielle déclarait en gros titre que « l’affaire de Dông Chiêm » avait été réglée. Cependant, depuis cette date, on n’a encore enregistré aucune déclaration de responsables de l’Eglise catholique, pas plus à l’archevêché de Hanoi, qu’à la paroisse où le 6 janvier dernier une croix monumentale a été détruite par les autorités locales. Bien qu’aucune source ne soit pour le moment très explicite, il semblerait cependant que la paroisse de Dông Chiêm connaisse, du moins provisoirement, un certain calme.

Des événements importants ont effectivement eu lieu le 24 janvier. Ils ont été relatés par une dépêche mise en ligne sur le site Internet des religieux rédemptoristes ce jour-là (1). Elle annonçait que les deux croix en bois et en bambou dressées sur la cime du mont Tho en remplacement de la croix détruite le 6 janvier avaient été transportées au pied de la montagne.

Après plusieurs jours de tension extrême, qui avait provoqué, le 21 janvier, une protestation officielle de l’archevêché de Hanoi (2), la police a convoqué le curé de Dông Chiêm une première fois le 22 janvier, puis une deuxième fois le lendemain, au siège de la Sécurité du district. Ce jour-là, la police l’a informé que les deux croix provisoires, dressées par la population catholique après la destruction de l’ancienne, allaient être « démantelées » et réinstallées au pied de la montagne. La décision a été annoncée par le prêtre pendant la messe du 24 janvier. Il a déclaré que « militaires et civils, administration et Parti » (3) allaient démanteler un ouvrage illégal. Peu de temps après, à 8 heures du matin, les croix ont été, comme annoncé, arrachées et transportées au bas de la montagne. La dépêche souligne qu’à l’exception de quelques personnes qui se sont laissées abuser ou ont été contraintes, les paroissiens dans leur ensemble sont restés chez eux. Dans la soirée du 24, le nombre des agents de la Sécurité dans la paroisse avait diminué et leur présence se faisait plus discrète en comparaison des jours précédents, durant lesquels les incitations, les menaces et la pression exercée par la police sur la population s’étaient intensifiées, les haut-parleurs du village ne cessant de diffuser le texte de la décision ordonnant le démantèlement des ouvrages élevés sur la cime de la montagne.

Les nombreux articles parus le 25 janvier dans la presse officielle donnent une version assez différente des événements. Ils laissent penser que les prêtres et la population se sont ralliés aux injonctions des autorités et auraient même collaboré à l’opération de démantèlement. Les journaux titrent : « La population de Dông Chiêm a démantelé elle-même l’ouvrage illégal. »

(1)           http://dcctvn.net/zzweb/99907dc.html

(2)           Le texte de la protestation a été traduit dans son entier par Eglises d’Asie (voir dépêche diffusée le 21 janvier 2010).

(3)           Expression consacrée appartenant au vocabulaire du Parti communiste vietnamien et, sans doute, employée ironiquement.

(4)          Voir par exemple : http://home.vnn.vn/nguoi_dan_dong_chiem_tu_thao_do_cong_trinh_xay_trai_phep-33619968-625278041-0 ou encore : www.cand.com.vn/vi-VN/thoisu/2010/1/125022.cand

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

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ZENIT Staff

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