Vietnam : La police agresse violemment un religieux rédemptoriste

Print Friendly, PDF & Email

Une paroisse en « état de siège »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Vendredi 22 janvier 2010 (ZENIT.org) – Au Vietnam, à Dông Chiêm, l’agression par la police d’un religieux rédemptoriste intensifie la tension dans une paroisse en état de siège, a indiqué le 21 janvier « « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP). L’agence publie une photo impressionnante qui témoigne de la violence de l’agression.

Comme vient de l’indiquer un communiqué de l’archevêché de Hanoi (1), dans la journée du 20 janvier 2010, la tension déjà extrême qui règne dans la paroisse de Dông Chiêm, depuis la destruction de la croix le 6 janvier dernier, s’est encore élevée. La police, qui campe sur place et bloque tous les accès, a encore renforcé son emprise sur le village désormais totalement quadrillé et isolé du reste du pays. Le 20 janvier 2010, vers 11 h, un religieux rédemptoriste, frère Antoine Nguyên Van Tang, après avoir été éconduit hors de la paroisse par les forces de l’ordre a été violemment agressé et roué de coups. Le religieux a été laissé évanoui sur la route. Il n’a repris connaissance qu’une heure plus tard. C’est le deuxième incident de ce genre après l’attaque dont a été victime, le 11 janvier dernier, un journaliste catholique. Par ailleurs, selon des nouvelles transmises quotidiennement par le site de la congrégation des rédemptoristes vietnamiens (DCCT), une dizaine de paroissiens ont été arrêtés et placés en détention par la police. Le communiqué de l’archevêché confirme quelques-unes de ces arrestations.

Selon un récit fait par le P. Pierre Nguyên Van Khai de la paroisse de Thai Ha, paroisse rédemptoriste de Hanoi (2), le frère Tang, en compagnie d’un certain nombre de catholiques de la capitale, avait tenté, depuis l’église voisine de Nghia Ai où il était arrivé en premier lieu, de pénétrer dans la paroisse de Dông Chiêm. Arrivés à quelque 100 m de l’église, les visiteurs ont été arrêtés par une trentaine de policiers, qui ont délesté le religieux de sa sacoche et les ont frappés. Ils se sont alors réfugiés dans la maison d’un paroissien. Les policiers essayèrent d’abord de les convoquer au siège du Comité populaire local pour interrogatoire. Puis, ils les ont forcés à quitter les lieux, bien que le curé de la paroisse, averti entretemps, se soit porté garant pour eux. Alors qu’il descendait du véhicule qui l’avait transporté jusqu’à la sortie du village, près du pont de la rivière Xay, le frère Tang a été saisi par quatre agents de la Sécurité, qui l’ont blessé à la tête, aux lèvres, à l’arcade sourcilière, puis, l’ont laissé à  terre, inconscient et couvert de sang. Le religieux a ensuite été transporté à la paroisse voisine de Nghia Ai. Là, vers 14 h 30, il a repris connaissance. Des prêtres de Hanoi, venus eux aussi pour visiter la paroisse de Dông Chiên, l’ont ensuite transporté à l’hôpital Viêt Duc. Après les premiers examens, les médecins l’ont placé sous surveillance médicale.

Ces derniers jours, la police armée campe à l’intérieur du village. Elle contrôle les entrées et des sorties du village, y compris le passage à gué de la rivière qui le borde. Elle surveille également les activités des habitants, maison par maison. Des haut-parleurs font entendre à heure régulière la version des faits propre aux autorités, les consignes du gouvernement et des accusations contre les prêtres et divers fidèles. Depuis la destruction de la croix, le 6 janvier dernier, les arrestations ont été nombreuses. Une dépêche DCCT du 19 janvier faisait état de deux nouvelles arrestations dans l’après-midi. A ce moment-là le nombre des personnes appréhendées par la police dans l’affaire de Dông Chiêm s’élevait à seize (3). Plusieurs d’entre elles ont été libérées au bout de 24 heures.

(1)           Voir la dépêche envoyée ce jour à 10h27

(2)           Voir http://dcctvn.net/zzweb/99937tang.html

(3)           Voir http://dcctvn.net/zzweb/99943dc.html

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel