Vietnam : l'archevêché de Saigon s'oppose à un arrêté

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Refus de participer à une manifestation officielle

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Alors que Benoît XVI vient de rencontrer le secrétaire général du parti communiste vietnamien, l’agence « Eglises d’Asie » (EDA), des Missions étrangères de Paris, fait état de la promulgation d’un nouveau texte législatif qui pose problème à l’Eglise catholique.

L’archevêché de Saigon s’oppose en effet à un nouvel arrêté sur les activités religieuses, promulgué le 8 novembre 2012 et mis en vigueur le 1er janvier 2013. Ce document, explique EDA, est censé orienter l’application de la célèbre Ordonnance sur la croyance et la religion de 2004.

L’arrêté, qui comporte cinq chapitres et 46 articles, traite notamment de la liberté d’adhérer ou de ne pas adhérer à une religion, assortie « d’une impressionnante avalanche d’interdictions ».

Les points les plus importants, note EDA, sont contenus dans le chapitre III qui traite des organisations religieuses et dans le chapitre IV consacré aux activités religieuses : ces deux chapitres énumèrent les innombrables « enregistrements » que doivent effectuer auprès des autorités, les organisations religieuses et leurs responsables non seulement pour se faire reconnaître comme tels par l’Etat, mais aussi pour lui faire connaître la moindre des activités auxquelles ils se livrent.

Après une première lecture de ce texte, certains observateurs ont conclu que le gouvernement s’apprête à resserrer fortement son emprise et son contrôle sur les religions. Certains autres ont affirmé qu’il s’agit d’un pas en arrière dans la politique de liberté religieuse.

Au mois de mai 2011, dans une lettre adressée aux autorités, l’archevêque de Saigon, au nom des évêques de la province ecclésiastique, avait reproché au nouvel arrêté de faire preuve de discrimination à l’égard des responsables religieux en les dépouillant des droits accordés aux simples citoyens et, même, aux étrangers.

En de nombreux domaines où ces derniers agissent en toute liberté, les responsables religieux doivent obtenir une autorisation de l’Etat. Pour remédier à cette situation, les évêques proposaient que la loi reconnaisse aux communautés religieuses et à leurs représentants le statut de personnalité juridique.

Pour présenter le nouveau document, le bureau gouvernemental des Affaires religieuses a invité des représentants de l’archidiocèse de Saigon à participer à une manifestation organisée à Saigon le 24 décembre 2012. En réponse, le cardinal archevêque, Mgr Pham Minh Mân, a annoncé qu’aucun représentant de son diocèse ne serait présent à la réunion envisagée, arguant qu’il avait déjà fait connaître sa position et qu’à la veille de Noël, le personnel de l’archidiocèse est trop occupé par son ministère pastoral pour participer à de telles réunions.

Pour le moment, précise EDA, il n’existe pas de réaction officielle de la Conférence épiscopale. Seules ont été rendues publiques l’analyse critique des évêques de la province ecclésiastique de Saigon, et la lettre par laquelle l’archevêque de Saigon signifie son refus de participer à la manifestation officielle organisée à l’occasion de la publication de l’arrêté.

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ZENIT Staff

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