Vietnam: Interdiction d'établir le sexe de l'enfant si c'est en vue d'un avortement

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Frein à l’avortement de fœtus de sexe féminin

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CITE DU VATICAN, Mardi 17 juillet 2002 (ZENIT.org) – L’Assemblée nationale s’apprête à renforcer le caractère illégal des avortements décidés du fait que le fœtus supprimé est de sexe féminin, indique la revue des Missions étrangères de Paris, « Eglises d’Asie » (EDA), dans son édition du 15 juillet (eglasie.mepasie.org).

Depuis octobre 2001, le Comité national de la démographie et du planning familial préparait une nouvelle législation destinée à mettre un frein à l’avortement des fœtus de sexe féminin non désirés. Dinh Công Thoan, responsable du comité d’élaboration de la loi, a annoncé le 4 juillet dernier que ce projet de loi allait être soumis à l’Assemblée nationale qui va tenir la première session de sa législature dans quelques jours. Selon ces récentes déclarations, la nouvelle loi accentuera le caractère illégal d’un avortement décidé du fait que le fœtus supprimé est de sexe féminin.
Jusqu’à présent, il existait déjà une ordonnance rendant illégal tout diagnostic visant à déterminer le sexe des enfants non encore nés. Mais à l’usage, cette loi s’était avérée incapable d’empêcher la pratique de l’avortement sélectif des enfants en fonction de leur sexe. Les parents avaient la possibilité de déterminer à l’avance le sexe de leurs enfants grâce à certains examens de routine. Les femmes enceintes étaient encouragées à les pratiquer pour protéger la santé de leurs futurs enfants et la leur.

Selon les explications de Dinh Công Thoan, la nouvelle version de la loi interdit, en cas d’avortement, la recherche du sexe de l’enfant par quelque moyen que ce soit. Elle prévoit clairement que ces examens sont interdits lorsqu’ils sont pratiqués en vue de l’avortement du fœtus.

La prochaine adoption de cette loi témoigne surtout des craintes éprouvées par le gouvernement vietnamien alors que commence à s’inverser le déséquilibre démographique en faveur des femmes dont souffrait jusque là le pays.

Encore en 1999, au moment du recensement, les femmes représentaient 50,8 % de la population. Aujourd’hui, les experts prévoient que le Vietnam ne va pas tarder à se retrouver dans la situation qui est celle de la plupart de ses voisins et en particulier de la Chine où le nombre des hommes est supérieur de 100 millions à celui des femmes. Si l’on considère les naissances des années récentes, le tournant démographique en faveur du sexe masculin est déjà entamé.

Selon les statistiques officielles, la proportion annuelle moyenne de naissances masculines est de 106 pour 100 naissances féminines. Cette proportion peut s’élever encore bien davantage dans les campagnes où l’on relève un déséquilibre encore plus grand, 112 ou même 118 naissances masculines pour 100 naissances féminines.

Dans l’arsenal des mesures destinées à contrôler les naissances, l’avortement est le moyen le plus utilisé dans le pays. Le Vietnam connaît, de ce fait, une proportion du nombre des avortements par rapport à celui des naissances parmi les plus élevées au monde.

Un rapport officiel pour l’année 1999 mentionnait que plus d’un million d’avortements officiels avaient été pratiqués cette année-là dans les institutions hospitalières publiques du pays, un chiffre qui ne tient pas compte des cas d’avortements non enregistrés.

Cet état de choses, associé à la préférence pour l’enfant mâle héritée de l’idéologie confucéenne et encouragée par les nécessités économiques, explique que les enfants non nés de sexe féminin sont les principales victimes de l’avortement.

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ZENIT Staff

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