Vietnam : Des progrès dans l’exercice de la liberté religieuse

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Mgr Parolin évoque le voyage de la délégation du Saint-Siège

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CITE DU VATICAN, Mercredi 12 mai 2004 (ZENIT.org) – La liberté religieuse est davantage respectée au Vietnam, même s’il reste du chemin à faire, confie Mgr Pietro Parolin, sous-secrétaire de la secrétairerie d’Etat pour les Rapports avec Etats, de retour de son voyage dans ce pays (cf. ZF040503), au micro de Radio Vatican.

Le programme de cette visite
« C’était la 13e visite d’une délégation du Saint-Siège au Vietnam, et, comme les précédentes, elle avait essentiellement deux objectifs: prendre contact avec les autorités gouvernementales, pour promouvoir les relations réciproques et traiter de questions concernant les relations entre Eglise et Etat; rencontrer la conférence épiscopale, les évêques et les communautés catholiques de certains diocèses. En outre, cette visite reprenait la pratique interrompue en 2003, en raison des changements au sein de la seconde section de la secrétairerie d’Etat. Nous avons eu la joie de rencontrer le président de la conférence épiscopale du Vietnam, les membres du conseil permanent de celle-ci, et les évêques de la province ecclésiastique de Hanoï. Il y a eu deux sessions de travail avec le Bureau des affaires religieuses et des visites de courtoisie au vice-ministre des Affaires étrangères, et au vice-président de la Commission pour les affaires étrangères du Comité central du parti communiste du Vietnam. Nous nous sommes rendus dans les diocèses de Xuân Lôc, au Sud, et de Ban Mé Thuôt, dans les Hauts-Plateaux du Centre. A Hanoi, nous avons célébré la messe au grand séminaire, et chez les Sœurs Amantes de la Croix. A Hôchiminville, une rencontre a été organisé avec les représentants des institutions catholiques du diocèse ».

Chez les « Montagnards » aussi
A une question sur la liberté religieuse, Mgr Parolin répond: « La délégation du Saint-Siège a été reçue avec respect et je dirais quasi avec cordialité, une attitude à laquelle on a cherché à répondre. Différentes occasions, on a réaffirmé, côté vietnamien, l’intention de lisser les passé derrière soi pour regarder avec confiance vers l’avenir, et l’on a cité une récente résolution du Comité central du Parti communiste qui considère les catholiques comme des citoyens « de plein droit » et assure la volonté du gouvernement de « répondre aux « exigences spirituelles de cette partie de la population qui professe une foi religieuse ». J’estime que les conversations avec les autorités du bureau pour les Affaires religieuses ont été utiles, même s’il reste des questions en attente de réponse. A notre surprise, nous avons pu aller dans des diocèses qui n’avaient pas encore été visités par la délégation du Saint-Siège: Xuân Lôc, le plus grand du pays, là où les catholiques représentent environ 30 % de la population, et celui de Ban Mé Thuôt, où vivent une quarantaine de minorités ethniques (qu’on appelle les « Montagnards ») et où, comme on le sait des tensions existent. Nous avons reçu des informations des autorités locales sur ce qui s’est passé début avril. Comme c’était à notre programme, nous avons célébré la messe avec les évêques locaux et avec les représentants des différentes composantes du diocèse, dans un climat de profonde spiritualité, et de communion ecclésiale intense. La visite à la cathédrale de Ban Mé Thuôt, prévue sous forme privée à été bouleversante: à notre arrivée, nous avons trouvé l’église remplie de fidèles, qui s’étaient rassemblés spontanément après avoir appris la présence de la délégation. Nous avons ensuite visité la maison des Sœurs de Marie Reine de la Paix, une congrégation diocésaine, qui travaille surtout parmi les « Montagnards ». Vous me demandez s’il y a quelque progrès dans l’exercice de la liberté religieuse au Vietnam. Depuis les premières visites de la délégation du Saint-Siège à aujourd’hui, quinze ans ont déjà passé et on ne peut nier qu’il y a eu des progrès. Nous avons su que dans certaines régions, les autorités ont demandé la collaboration des religieuses pour soigner les malades du sida; ailleurs, on a donné l’autorisation de nouvelles entrées dans des Instituts religieux. Mais je crois qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire. Il faut donc souhaiter que grâce au dialogue la confiance grandisse et que l’on comprenne que l’Eglise catholique demande seulement de pouvoir exercer librement sa mission, en se plaçant généreusement au service du pays et de ses habitants ».

Nominations d’évêques, procédure exceptionnelle
Pour ce qui concerne les nominations épiscopales, Mgr Parolin précise: « L’un des thèmes traités par les autorités gouvernementales a été justement celui de la nomination des évêques qui, en raison des circonstances que l’on connaît, suit actuellement au Vietnam une procédure exceptionnelle, dans l’espérance que l’on arrive à la normalisation dans ce domaine aussi. Au cours de cette dernière visite, les résultats auxquels on n’a pas manqué d’arriver seront publiés au moment opportun. Entretemps, les indiscrétions publiées sont, évidemment, de la responsabilité de qui les a faites. On a aussi bien sûr abordé d’autres questions, et l’on a demandé des informations sur des situations qui méritent l’attention ».

Aux auditeurs de Radio Vatican
Mgr Parolin ajoute à propos des chrétiens du Vietnam: « Nous avons trouvé une Eglise pleine de vitalité et d’enthousiasme, florissante en vocations sacerdotales et religieuses, consciente de sa mission d’annoncer l’Evangile et de vivre la communion, insérée dans la réalité du pays, et désireuse de servir le bien commun. Je voudrais adresser, par l’intermédiaire de Radio Vatican, aux évêques, aux prêtres, aux religieux et aux fidèles rencontrés, l’assurance de ma prière, et mes sentiments d’admiration. je voudrais aussi les assurer que la délégation a transmis au Saint-Père le sentiments de fidélité au Christ et à l’Eglise et d’attachement, de dévotion, et de fidélité au Successeur de Pierre qu’ils ont manifestés à toutes les occasions de rencontre ».

Le cardinal Etchegaray, pionnier
A propos de la visite de Mgr Parolin, « Eglises d’Asie » rappelait, dans son bulletin du début du mois de mai (http://eglasie.mepasie.org): « Une délégation du Saint-Siège est arrivée à Hanoi le 27 avril 2004 pour y mener des négociations avec le gouvernement sur des sujets concernant l’Eglise catholique au Vietnam (…). La délégation du Saint-Siège a rencontré le bureau permanent de l’épiscopat vietnamien réuni à Hanoi avant d’entamer les discussions avec les représentants du Bureau gouvernemental des Affaires religieuses. Cette visite des représentants de Rome au Vietnam s’inscrit dans une série de visites annuelles entamées, il y a plus de 13 ans, le 6 novembre 1990, par le cardinal Etchegaray. Depuis lors, elles se sont répétées d’une façon relativement régulière ».

La délégation du Saint-Siège
Mgr Pietro Parolin conduisait la délégation pour la première fois. Il est âgé de 49 ans. Entré dans le service diplomatique du Saint-Siège à l’âge de 31 ans, il a occupé différents postes au Nigeria et au Mexique avant d’entrer dans la section de la secrétairerie d’Etat pour les Rapports avec les Etats. Il a été nommé sous secrétaire à cette section en novembre 2002 en remplacement de Mgr Celestino Migliore qui avait été nommé observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU le 30 octobre. Pour ce voyage, Mgr Parolin était accompagné de Mgr Barnabé Nguyên Van Phuong, de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples, qui fait partie de cette délégation depuis le début de ces rencontres bilatérales.

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ZENIT Staff

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