Vendredi saint : La grande prière de toute l’Eglise pour le monde entier

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Intercession au pied de la croix

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ROME, Vendredi 14 avril 2006 (ZENIT.org) – « Prions, frères bien aimés, pour la sainte Eglise de Dieu : que le Père tout puissant lui donne la paix et l’unité, qu’il la protège dans tout l’univers ; qu’il nous accorde une vie calme et paisible pour que nous rendions grâce à notre Dieu » : c’est la première des dix grandes intentions de prière, lue en français par un jeune clerc Africain, lors de la célébration de la Passion du Seigneur, qui a commencé à 17 h en la basilique vaticane, sous la présidence du pape Benoît XVI, vêtu de la chasuble rouge du Vendredi saint, barrée d’une croix d’or en Tau.

Une prière qui se révèle nécessaire au moment où des chrétiens sont attaqués en Egypte et des catholiques arrêtés au Congo-Brazzaville, et où les chrétiens continuent d’être persécutés dans le monde, en union avec la Croix du Christ, comme le rappelaient récemment dans les colonnes de Zenit le directeur national français de l’Aide à l’Eglise en détresse, Marc Fromager (Zenit 11 avril), et l’auteur du Rapport 2005 des persécutions antichrétiennes dans le monde, Thomas Grimaux (Zenit, 5 au 9 mars).

Lors de cette célébration en effet, après la lecture – en latin – du livre du prophète Isaïe qui évoque le « Serviteur souffrant » (Is 52, 13 – 53, 12), le chant du Psaume et la lecture de l’épître aux Hébreux sur le sacerdoce du Christ, a eu lieu la cantilation de la Passion du Christ selon saint Jean (1 8, 1 – 19, 42).

Puis le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, Capucin, a tenu l’homélie, comme c’est la tradition le Vendredi saint. Une homélie toujours attendue pour sa vigueur, son actualité, et sa lumière (cf. ci-dessous pour le texte intégral).

Il n’a pas manqué d’évoquer un certain film tiré d’un best-seller mondial, mais aussi l’encyclique « Dieu est amour » et dans la logique de cette encyclique, le prédicateur a évoqué ce que l’on peut dire aux jeunes qui veulent s’aimer « pour toujours » et acceptent de faire de l’amour « un devoir », pour le garantir contre « toute violation », « contre tout désespoir ». Il évoquait Ulysse qui pour revoir son amour devait affronter le chant des sirènes !

Le Capucin évoquait la possibilité de faire – comme saint Paul – l’expérience d’une « guérison intérieure », dans l’amour du Christ et la « certitude » que « rien ne nous séparera de l’amour de Dieu dans le Christ Jésus ».

L’homélie est également traditionnellement suivie, le Vendredi saint, d’une prière d’intercession solennelle, avec dix intentions de prières en langues différentes qui englobent le monde.

La deuxième intention, en anglais, a été consacrée à une intercession pour le pape Benoît XVI ; la troisième, en polonais, pour les évêques, les prêtres, les diacres et les fidèles baptisés ; la quatrième, en russe, pour les catéchumènes qui seront baptisés lors de la veillée pascale ; la cinquième, en allemand, pour l’unité des chrétiens.

La cinquième, comme chaque année, invitait l’assemblée à prier pour les Juifs, en portugais, « afin que le Seigneur notre Dieu, qui les a choisis en premier parmi tous les hommes pour accueillir sa Parole, les aide à progresser toujours dans l’amour de son Nom et dans la fidélité à son Alliance ».

En Philippin, les fidèles rassemblés en la basilique vaticane, priaient pour « ceux qui ne croient pas dans le Christ afin qu’éclairés par l’Esprit Saint, ils puissent entrer eux aussi sur le chemin du salut ».

En Swahili, l’intention de prière était pour « ceux qui ne croient pas en Dieu, afin que, vivant avec bonté et droiture de cœur, il arrivent à la connaissance du vrai Dieu ».

Ensuite, en Arabe, l’assemblée priait pour les gouvernants, « ceux qui sont appelés à gouverner la communauté civile, afin que le Seigneur notre Dieu éclaire leur esprit et leur cœur pour qu’ils cherchent le bien commun dans la vraie liberté et dans la paix véritable ».

Enfin, l’assemblée intercédait pour ceux qui, dans le monde entier sont frappés par les tribulations de toutes sortes, afin que Dieu « libère le monde de tout désordre, éloigne les maladies, chasse la faim, rende la liberté aux prisonniers, la justice aux opprimés, accorde la sécurité à qui voyage, le retour à qui est loin de chez lui, la santé aux malades, et aux mourants le salut éternel ».

L’Eglise intercède ainsi pour le monde entier, implorant la miséricorde divine, avant de vénérer la croix en chantant : « Voici le bois de la croix auquel fut suspendu le Christ, Sauveur du monde ».

Après l’entrée solennelle de la croix portée par le diacre le long de la nef centrale jusqu’à l’autel de la confession, le pape Benoît XVI a dévoilé l’image du crucifié, et les cardinaux, les évêques et les membres de la « Chapelle papale » sont venus à sa suite, pour accomplir un geste de vénération de la croix. Le pape a ensuite présenté la croix à l’adoration des fidèles, qui se sont ensuite avancés pour recevoir la communion après le chant du « Notre Père ».

Ce soir, dans le monde, les tabernacles sont vides dans les églises catholiques. L’orgue s’est tu. Le samedi saint est un jour a-liturgique, où l’Eglise veille dans le silence avec la Vierge Marie. La prochaine communion aura lieu lors de la veillée pascale. L’orgue résonnera à nouveau et de nouveau, avec l’annonce de la résurrection, résonnera l’alléluia.

La célébration s’est achevée en silence à 19 h 30.

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ZENIT Staff

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