Universités : L'importance d'une formation intégrale

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Messe pour les universités romaines

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CITE DU VATICAN, Vendredi 20 décembre 2002 (ZENIT.org) – Jean-Paul II a rappelé ‘‘L’importance d’une formation intégrale” et la nécessité “d’un enseignement qui éduque les jeunes à assumer leur rôle dans la famille et dans la société”, à l’occasion de la messe célébrée mardi 10 décembre 2002, en la basilique Saint-Pierre, pour les étudiants, les professeurs et le personnel des Universités de Rome.

Au cours de la Messe, dont le rite a été célébré par le Card. Ruini, Vicaire de Sa Sainteté pour le Diocèse de Rome, le Saint-Père a prononcé l’homélie suivante:

1. « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Is 40, 1).
C’est avec cette invitation que s’ouvre ce que l’on appelle le « Livre de la consolation », dans lequel le Second Isaïe apporte au peuple en exil l’annonce joyeuse de la libération. Le temps de la punition est révolu; Israël peut se tourner avec confiance vers l’avenir: le retour dans sa patrie l’attend enfin.

Cette annonce joyeuse vaut également pour nous. Au fond, nous sommes tous des pèlerins en chemin. La vie est une longue route, sur laquelle chaque être humain, pèlerin de l’Absolu, peine à la recherche d’une demeure stable et sûre. Le temps qui passe lui confirme qu’il ne peut pas trouver cette demeure ici-bas. Notre patrie véritable et définitive est le ciel. L’auteur de l’Epître aux Hébreux dira: « Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir » (He 13, 14).

Dans cette perspective, la parole du prophète est réconfortante. Il assure que Dieu est en chemin avec nous: « Consolez, consolez mon peuple […] alors la gloire de Yahvé se révélera et toute chair, du coup, la verra » (Is 40, 1). Dans la nuit de Bethléem, le Verbe de Dieu est devenu notre compagnon de voyage; il a assumé notre chair elle-même et a accepté de partager jusqu’au bout notre condition. Dans la foi, nous pouvons donc accueillir dans toute la richesse de sa signification le vœu: « Consolez, consolez mon peuple! ».

2. C’est avec ce sentiment de joie intime que je vous adresse mon salut, illustres Recteurs et professeurs, et à vous, très chers étudiants des Universités de Rome. J’exprime à chacun ma gratitude, pour avoir tenu à participer à ce traditionnel rendez-vous du temps de l’Avent.

Je salue en particulier le Vice-ministre des Universités et la délégation des Recteurs italiens présents à cette célébration, ainsi que les représentants des Universités européennes. Je remercie le Recteur de l’Université « Tor Vergata » et l’étudiante de « La Sapienza » des paroles qu’ils m’ont adressées, interprétant vos sentiments. Je suis heureux d’être en votre compagnie.

3. Ecoutons à présent de nouveau le prophète. Il nous aide à mieux comprendre le message de joie que le mystère de Noël apporte aux hommes de tout temps et de toute culture. La naissance du Christ est une annonce réconfortante pour toute l’humanité.

Oui, « alors la gloire de Yahvé se révélera et toute chair, d’un coup, la verra » (Is 40, 5). Nous pouvons tous la contempler et en être illuminés. Face à cette gloire, poursuit le prophète, « toute chair est de l’herbe et toute grâce est comme la fleur des champs » (Is 40, 6
).
La gloire de Dieu et la gloire des hommes: existe-t-il une gloire humaine qui puisse être comparée à la gloire divine? Même les grands de la terre, comme Nabuchodonosor, Darius, Cyrus sont comme « l’herbe », comme la fleur qui « se fane lorsque le souffle de Yahvé passe sur elles » (Is 40, 7). Rien ne résiste à Dieu. Lui seul, par sa toute-puissance, règne sur l’univers et conduit le destin des hommes et de l’histoire.

Regardons le siècle qui vient de s’écouler et notre époque: combien les puissances qui prétendaient imposer leur domination se sont révélées fragiles! Même la science, la technique, la culture, lorsqu’elles manifestent des prétentions de toute-puissance, se révèlent au fond comme l’herbe qui pousse rapidement, comme une fleur qui se flétrit et meurt.

4. Les paroles du prophète que nous avons entendues ensemble résonnent dans le cœur de chacun. Elles n’attentent pas à la liberté humaine; au contraire, elles l’enrichissent en la guidant sur des sentiers d’authentique promotion humaine. Dans cette perspective, la pastorale universitaire, que l’Eglise promeut avec soin dans les centres d’étude et de recherche scientifique, est d’un grand secours.

Je me souviens de mon expérience personnelle à l’Université. Du contact quotidien avec les élèves et les professeurs, j’ai appris qu’il faut fournir une formation intégrale, capable de préparer les jeunes à la vie: un enseignement qui les éduque à assumer de façon responsable leur rôle dans la famille et dans la société avec une compétence non seulement professionnelle, mais également humaine et spirituelle. De ces années, qui ont marqué mon existence, j’ai tiré d’utiles enseignements, que j’ai tenté de proposer à nouveau dans le traité d’éthique chrétienne « Amour et responsabilité » et dans l’œuvre théâtrale sur le mariage « La boutique de l’orfèvre ».

5. Revenons une fois de plus au texte du prophète, que nous propose la liturgie d’aujourd’hui. Il s’agit d’une page très dense de significations, qui annonce au peuple découragé: « Voici le Seigneur Yahvé qui vient avec puissance, son bras assure son autorité » (Is 40, 10). La toute-puissance de Dieu, comme nous le comprendrons mieux dans le mystère de Noël, est empreinte de tendresse et de miséricorde. Il s’agit d’une puissance d’amour, qui se penche avec prédilection sur les faibles et les humbles.

La page évangélique que nous venons de proclamer, nous aide à comprendre en profondeur ce message d’espérance. Le pasteur dont parle Jésus abandonne quatre-vingt-dix-neuf brebis sur la montagne pour aller à la recherche de celle qui s’est égarée (cf. Mt 18, 12-14). Dieu ne considère pas l’humanité comme une masse anonyme, mais s’arrête sur chaque individu et prend soin de chacun avec un soin personnel. Le Christ est le véritable Pasteur qui, de son bras, rassemble son troupeau, il « porte [les agneaux] sur son sein, il conduit doucement les brebis mères » (Is 40, 11).

6. La parabole de la brebis égarée est éloquente. La brebis, à la différence des autres animaux, comme par exemple le chien, ne sait pas revenir seule à la maison et a besoin d’être guidée par le pasteur. De même, nous aussi sommes incapables de nous sauver avec nos seules forces. Nous avons besoin de l’intervention d’En-haut. Et à Noël, ce prodige d’amour s’accomplit: Dieu est devenu l’un de nous pour nous aider à retrouver le chemin qui conduit au bonheur et au salut.

Illustres Recteurs et professeurs, très chers étudiants! Ouvrons notre cœur à l’Enfant qui naîtra pour nous à Bethléem! Préparons-nous à recevoir sa lumière qui illumine nos pas et son amour qui apporte vigueur à notre existence. Que la Très Sainte Vierge Marie, Siège de la Sagesse, nous accompagne dans cette attente fervente.

Avec ces sentiments, je forme pour vous et vos familles de sincères vœux de Noël. Que les prochaines fêtes de Noël soient sereines et saintes! Bon Avent et bon Noël! Amen.

©L’Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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