Universités catholiques : une mission prophétique de l'Eglise

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Discours du card. Bertone à Cracovie

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Anne Kurian

ROME, mardi 12 juin 2012 (ZENIT.org) – « Les universités catholiques font partie de la mission prophétique de l’Eglise », affirme le cardinal Bertone, en visite en Pologne, le 8 juin 2012.

Le cardinal Secrétaire d’Etat était l’invité de l’université pontificale Jean-Paul II de Cracovie, qui lui a décerné un doctorat honoris causa. L’édition italienne de L’Osservatore Romano du 8 juin publie des extraits du discours qu’il a prononcé à cette occasion sur le thème « Pourquoi il est important que les universités catholiques soient impliquées dans la nouvelle évangélisation – Au monde en malaise, faute de pensée ». (cf. Documents pour la traduction intégrale)

Pour le cardinal, « universités catholiques et nouvelle évangélisation font partie de la mission prophétique de l’Eglise ».

« L’université catholique, affirme-t-il, sera fidèle à son identité ecclésiale si elle continue à être ou si elle redevient une université « essentiellement missionnaire ». »

C’est pourquoi il développe le rôle des universités catholiques dans la nouvelle évangélisation, autour de « trois raisons fondamentales ».

Témoignage du Christ

Tout d’abord, rappelle-t-il, la nouvelle évangélisation se caractérise par une annonce claire et explicite du Christ. Ce message est « pérenne », fait-il observer, car Jésus-Christ est le même « hier, aujourd’hui, il le sera à jamais » (He 13, 8).

Cette annonce fait donc partie de la mission de l’université, affirme-t-il, citant la constitution apostolique Ex corde Ecclesiae : « Par sa nature, toute université catholique offre une contribution importante à l’Eglise dans son œuvre d’évangélisation (…) Il s’agit d’un témoignage vital d’ordre institutionnel à rendre au Christ et à son message.»

Ainsi, selon les paroles de Benoît XVI, « le témoignage public rendu à la manière d’être du Christ » modèle « tous les aspects de la vie institutionnelle autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des salles de classe».

Le cardinal met donc en garde contre la « tentation de la sécularisation », où les universités catholiques suppriment « l’aspect confessionnel », minimisent « les signes de leur identité catholique » et réduisent « le christianisme à un ensemble de valeurs ».

Au contraire, affirme-t-il en citant Benoît XVI, « le fait d’être ‘catholique’ ne mortifie nullement l’université mais la valorise plutôt au maximum ».

Pont entre foi et culture

La deuxième raison qui implique les universités catholiques dans la nouvelle évangélisation, consiste en ce que « pour s’incarner, la foi doit passer dans la culture » : « L’Evangile est annoncé aux hommes qui font partie d’une culture, de sorte que cette annonce doit passer à travers cette culture ».

Or, souligne le cardinal, les universités catholiques ont la mission de « servir de pont entre la foi et la culture ». Pour Jean-Paul II, elles sont même « un signe vivant et prometteur de la fécondité de l’intelligence chrétienne dans le cœur de toute culture ».

Il s’agit, selon les paroles de Paul VI, « d’atteindre et de bouleverser par la force de l’Evangile les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d’intérêt, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de vie de l’humanité, qui sont en contraste avec la Parole de Dieu et le dessein du salut ».

Développement intégral

Enfin, un troisième motif « urgent » implique l’université catholique : « l’une des raisons majeures de la crise qui atteint aujourd’hui toute la société et toutes les sociétés, explique le cardinal, consiste dans une vision étroitement réductrice et fragmentée de la réalité ». En effet, « souvent analysée en termes uniquement économiques ou sociaux, cette crise n’est pas perçue dans ses dimensions culturelles et spirituelles ».

Or, rappelle-t-il, la mission essentielle des instituts supérieurs d’enseignement catholique est le « service de la société », notamment par « l’étude continuelle de la vérité à travers la recherche, la conservation et la communication du savoir pour le bien de la société ».

L’université catholique doit donc, selon les mots de Jean-Paul II, « faire prendre conscience aux riches que l’heure est venue de se montrer réellement frères des pauvres, grâce à une conversion commune au « développement intégral » ouvert sur l’Absolu ».

Une des vocations de l’université catholique, souligne le cardinal, consiste dans le « dialogue incessant entre les différentes disciplines », à commencer par celui « entre la foi et la raison ». Elle doit être, poursuit-il, « le lieu où ces multiples perspectives se rencontrent et se fondent, dans le respect de leurs épistémologies », « le lieu de pensée dont le monde a tant besoin », « le lieu d’une raison élargie et enrichie ».

Ce « nouvel usage de la raison », conclut-il, que l’université catholique est appelée à promouvoir, portera du fruit « par le développement du savoir », mais aussi « par celui des peuples » : « A
une vision intégrale de l’homme et de la vérité correspondra la recherche du bien intégral de l’homme ».

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ZENIT Staff

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