UNESCO: Le Saint-Siège défend les biens culturels à caractère religieux

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ROME, Jeudi 28 avril 2005 (ZENIT.org) – Mgr Follo insiste sur le fait qu’il existe « un rapport vital entre la culture et la religion, qui ne peut pas être nié ».

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Nous publions ci-dessous (Documents) le texte intégral de l’intervention de Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à propos du projet de convention sur la Promotion de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques discuté lors de l’assemblée plénière du conseil exécutif de l’UNESCO, à Paris, le 27 avril.

La communauté internationale doit reconnaître, souligne en substance Mgr Follo, comme partie intégrante du patrimoine culturel et artistique de toute l’humanité, les biens culturel de l’intérêt religieux, non seulement dans la dimension esthétique, mais aussi dans leur spécificité d’expression historique du témoignage de foi et des valeurs spirituelles.

Il rappelait: « Le magistère du Pape Jean-Paul Il demeure comme une stèle dans la vie de l’Église comme dans la vie internationale, et, dans cet perspective, permettez-moi de vous proposer quelques réflexions sur ses interventions: en juin 1980, lors de son premier voyage en France le Pape Jean-Paul Il avait tenu à rendre visite à l’UNESCO. Il y avait prononcé un discours historique, déclarant notamment: « «Veillez, par tous les moyens à votre disposition, sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque Nation en vertu de sa propre culture. Protégez-la comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille humaine». »

Il affirmait le soutien de sa délégation »à l’heureuse initiative d’un projet de Convention à la protection des contenus culturels et des expressions artistiques ».

Et d’ajouter: « Après la Déclaration sur la diversité culturelle, il est aujourd’hui nécessaire de disposer d’un instrument juridique plus spécifique et contraignant, comme une convention, pour permettre aux différents contenus culturels et expressions artistiques de devenir des facteurs de développement, même sur le plan économique, pour tous les peuples, surtout pour les plus défavorisés d’entre eux, mais aussi dans le but d’éviter que la gestion de ces biens tout à fait particuliers que sont les biens culturels soit traitée comme des entités seulement économiques. Pour reconnaître, protéger et promouvoir la spécificité des contenus culturels dans leur pluralisme non réductible, il faut une institution dont le rôle central est de protéger et promouvoir la culture: c’est précisément le rôle de l’UNESCO ».

A propos de la spécificité du fait religieux, Mgr Follo soulignait: « Une réflexion plus poussée sur la question de l’identité culturelle permettrait de s’apercevoir qu’on ne peut pas ne pas prendre en considération la question du religieux parmi les aspects de la différence culturelle. Nous avons déjà souligné à maintes reprises cet aspect: évidemment on ne peut pas réduire la religion à un phénomène culturel, mais il est aussi évident que le rapport vital entre culture et religion ne peut être nié, que ce soit d’un point de vue que l’on pourrait qualifier de génétique (toutes les cultures ont, d’une manière ou d’une autre, à leur base une recherche en vue d’appréhender le transcendant), ou d’un point de vue structurel et anthropologique (le rapport au sacré et/ou à la transcendance, même à travers une négation de cette dernière, est un élément fondamental de la culture en .tant que représentation du monde). Il faudrait mentionner l’importance de la religion, comme d’autres États l’ont suggéré, au moins dans le Préambule de la Convention, sans oublier, en tout état de cause, que cette question concerne aussi les aspects ‘objectifs’ de la diversité culturelle ».

« Dans les normes de certains États, il existe une reconnaissance spécifique des « biens culturels à intérêt religieux », biens que l’Église catholique, mais aussi d’autres religions, considèrent comme des témoignages de foi, des véhicules d’un patrimoine de valeurs et de sensibilités que ne peuvent pas se réduire à la seule culture et qui sont utilisés pour des finalités cultuelles et rituelles. Il faut noter que la Convention ne tient pas compte de ce type des biens et de leur caractère particulier », déplore Mgr Follo.

Il fait observer: « Nous y reconnaissons une tendance à entériner une conception de la religion comme ne concernant que la dimension privée de l’existence, sans incidence dans le domaine publique. À l’avenir, nous appelons donc de nos vœux, Excellences, Mesdames, Messieurs, une considération plus attentive de la place de l’aspect religieux, qui n’est pas un simple appendice dans la vie des personnes, mais qui fait partie de leurs aspirations légitimes et du devoir de reconnaissance, de justice et de dignité de toute personne et de toute communauté humaine ».

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ZENIT Staff

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