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Une recette de saint Jean-Paul II pour se simplifier la vie

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Une recette de saint Jean-Paul II pour « se simplifier la vie », c’est de proposer aux familles leur « prière habituelle », le Rosaire, rappelle l’abbé Lelièvre.

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« Que le rosaire revienne à être la prière habituelle de cette « église domestique » qu’est la famille chrétienne » c’est le vœu exprimé par saint Jean-Paul II comem le rappelle l’abbé Hubert Lelièvre, fondateur de la Famille Missionnaire l’Evangile de la Vie il y a 20 ans, et Délégué Episcopal à la famille, dans le diocèse d’Avignon. 

Lui-même souhaiterait que la lecture de ces paroles de Jean-Paul II redonnent « de l’audace » et de la « simplicité » pour les prêtres et les évêques n’hésitent pas à « supplier » les baptisés de prier le chapelet : ce serait aussi une façon de se « simplifier la vie », « puisque Notre Dame s’occuperait de nos affaires ».

 

Que le rosaire revienne à être la prière habituelle de cette « église domestique » qu’est la famille chrétienne 

 Basilique Saint Pierre de Rome, le 1er janvier 1987. Comme chaque année, le Saint-Père ouvre l’année nouvelle par une Messe solennelle en l’honneur de Marie Mère de Dieu. Le 1er janvier, est la fête liturgique la plus importante, la plus solennelle en l’honneur de la Sainte Vierge Marie. Le Pape ne cache jamais son affection pour Notre Dame. De nombreuses pages écrites tout au long de son pontificat montrent combien il aime la Sainte Vierge. Il est « Totus Tuus » : « Tout à Elle ». C’est sa devise. Elle est en premier lieu celle de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dans son Traité de la vraie dévotion. Ce petit livre, Jean-Paul II l’emportera dans sa poche lorsqu’il sera ouvrier dans l’usine de Solvay. A cette époque, il a 20 ans. Et, chaque jour, il se nourrira de quelques lignes de ce précieux petit livre. Ce livre ne le quitte pas. A tel point, que Jean-Paul II reprendra la devise du Père de Montfort, pour la faire sienne.

 

Pour Jean-Paul II, cette devise, « Totus Tuus » est l’expression de son amour pour Marie, il l’a fera inclure sur une mosaïque dédiée à « Marie Mère de l’Eglise« , qui se trouve, depuis 1980, sur une petite façade, sur la Place Saint-Pierre. Il serait d’ailleurs utile pour le bien de nos âmes et de l’évangélisation des nouvelles générations, de nous souvenir de la multitudes d’actes d’affection, de confiance, posés envers Notre Dame tout au long du pontificat de Jean-Paul II. Mais, revenons à ce 1er janvier 1987. Durant toute son homélie, le Saint-Père Jean-Paul II s’adresse directement à Marie. En la tutoyant d’un bout à l’autre. Le Pape garde dans son cœur un secret qu’il va dévoiler au cours de son homélie. Secret bien gardé jusqu’à cet instant où il prononce ces mots : « L’Eglise fixe ses yeux sur toi comme son propre modèle. Il les fixe en particulier en cette période dans laquelle elle se dispose à célébrer l’avent du troisième millénaire de l’ère chrétienne. Pour mieux se préparer à cette échéance, l’Église tourne ses yeux vers toi, qui fut l’instrument providentiel dont se servi le Fils de Dieu pour devenir Fils de l’homme et donner le commencement aux temps nouveaux. Avec ce but elle veut célébrer une année spéciale dédiée à toi, une Année Mariale, qui commençant avec la prochaine Pentecôte, se conclura l’année d’après, avec la grande fête de ton Assomption au ciel. »
 

Et de poursuivre ainsi : « Nous désirons, ô Marie, que tu resplendisses sur l’horizon de l’avent de nos temps, alors que nous approchons de l’étape du troisième millénaire après le Christ« .
 Et le Saint-Père d’annoncer la parution d’une Encyclique sur La Vierge Marie. De fait, elle sera publiée pour l’Assomption 1988, en clôture de l’Année Mariale. Elle porte le titre de « Redemptoris Mater« . « La Mère du Rédempteur« .
 Jean-Paul II est profondément habité par la spiritualité mariale du saint prêtre français, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716) . Lors de son pèlerinage en France en 1996, Jean-Paul II ira prier où repose le corps de ce saint évangélisateur, à Saint Laurent-sur-Sèvre, en Vendée.. Mais Jean-Paul II est tout autant marqué par la spiritualité mariale vécue par Saint Maximilien-Marie Kolbe, son compatriote. Prêtre tué dans le camp d’Auschwitz la nuit de l’Assomption 1941. Jean-Paul II canonisera Maximilien-Marie Kolbe, le 10 octobre 1982. Ainsi, à la lumière de ces deux saints, lorsque Jean-Paul II parle de l’avent du troisième millénaire, nous pouvons affirmer que son regard porte sur l’avent eschatologique, ce temps de grâces avant le retour glorieux du Christ.

 Samedi 6 juin 1987 restera dans l’Histoire comme une Veille de Pentecôte spécialement importante pour l’Église et l’Humanité. Comme une pierre angulaire. Comme une Veille prophétique. Car telle est sa volonté d’implorer pour que s’actualise la Pentecôte, face à Babel. Le Pape connait la puissance de la prière mariale, qui peut faire changer le cours de l’Histoire, déjouer les projets de guerres, de massacres. Faire taire la folie des armes. Toucher, attendrir le cœur même de la personne la plus habitée par l’orgueil, la suffisance. Ouvrir les cœurs au pardon, à l’Amour de Dieu et du prochain. Il connait très bien les innombrables interventions de Notre Dame à travers l’Histoire, venue sauver les chrétiens qui, à genoux, imploraient avec confiance et persévérance son aide. Il sait combien de fois Notre Dame a évité que l’Humanité tombe dans l’abîme, le gouffre du néant et de l’autodestruction. A travers le monde, émouvantes sont les milliers et milliers de pages relatant une intervention directes de Marie.

 

Le Pape le sait. Habite intensément l’âme du Saint-Père Jean-Paul II, cette certitude que Notre Dame peut, désire et même veut intervenir pour sauver son peuple pécheur, en marche vers le Ciel, suivant la Mission qui lui a été confiée, comme Mère de Dieu, Mère de l’Église. Pour notre génération aussi. Il suffit, il suffit simplement de l’implorer. de lui demander. De La laisser faire. De lui laisser toute l’initiative. C’est le sens de cette Année Mariale. C’est le sens de cette prière mariale en mondovision en cette Veillé de Pentecôte 1987. Une nouvelle fois, l’Église implore pour vivre une nouvelle effusion de l’Esprit Saint. Ce soir, l’Église implore à genoux. Oui, à genoux, face aux puissances du Mal, de Babel, qui semble vouloir l’emporter sur la paix. Notre Dame va librement exercer sa Maternité Divine en agissant sur le cours de l’Histoire, combattre le démon et remporter des victoires. Aujourd’hui encore. En suis-je vraiment convaincu ?

 1987 est l’année des 70 ans des apparitions de Notre Dame à Fatima ; mais aussi l’année du 600ème anniversaire du Baptême de la Lituanie. Cette Année Mariale s’ouvre en cette solennité de Pentecôte 1987. Le Pape Jean-Paul II choisit la Basilique romaine Sainte Marie Majeure pour vivre cet événement. Événement mondial suivi par un milliard de personnes grâce aux moyens de communications. A l’époque, il n’y avait pas internet pour suivre le Pape en direct, ni l’Iphone ! En France, c’est finalement FR3 qui retransmet le chapelet en ce début de soirée du samedi 6 juin 1987. Par satellites, des images viennent simultanément sur le petit écran de 15 pays du monde, faisant ainsi entrer Notre Dame dans nos familles, les communautés, paroisses, hôpitaux, maisons de retraite, prisons. 15 directs sur un même petit écran. Une prouesse technique jamais vue jusqu’alors sur le petit écran ! Primeur à la prière du chapelet ! Ainsi, aux Philippines, à Manilles, on voit à genoux côte à côte le cardinal Sin, alors archevêque de Manilles et le Président de la République Cory Aquino. Un million de personnes participent au chapelet à Manilles. Sur une autre partie de l’écran, on voit les gros grains du chapelet que Mère Teresa de Calcutta tient dans ses mains. Depuis Rome, Jean-Paul II, à genoux, implore une nouvelle Pentecôte pour l’
Humanité.

 Au terme de la prière du chapelet, Jean-Paul II ouvre son cœur en ces termes : « Ave Maria ! C’est un salut et une imploration…. Nous avons médité cinq Mystères liés à l’Histoire du Salut et à la présence de Marie. Une telle méditation a donné un souffle d’une incalculable vigueur aux paroles prononcées par nos lèvres... » Avant d’ajouter, en s’adressant aux hommes de notre temps, à notre génération : « Qui que tu sois, quelque soit ta condition de vie, Dieu t’aime ! Il t’aime totalement. L’homme est appelé à la communion avec le Créateur. L’aspiration irrépressible à la vérité et au bonheur nous le rappelle continuellement. L’homme a besoin de Dieu ».
 Avant de conclure, en appelant à prier le rosaire en famille: « Que le rosaire revienne à être la prière habituelle de cette « église domestique » qu’est la famille chrétienne. La prière du rosaire portera au monde, avec le sourire de la Vierge Mère, les accents de la tendresse de l’amour de Dieu pour l’humanité courageuse et anxieuse du vingtième siècle« .

 Le geste prophétique et lumineux porté à travers cette prière mariale pour implorer le don de la Pentecôte à notre monde, face au règne de Babel, nous accompagne aujourd’hui encore. Nous ne pouvons l’oublier. Ce serait être irresponsables. Nous avons en effet, la responsabilité de le transmettre aux Veilleurs, Sentinelles d’aujourd’hui. A cette bouleversante et impressionnante génération de saints, jeunes, qui se lèvent. Au visage lumineux ! Génération de miséricordiés. Visages de ressuscités ! Disons, en terme clair, terme donné par le Père de Montfort lui-même : aux « apôtres des derniers temps. » Ils n’en sont peut-être pas tous conscients de la même manière, mais ces jeunes qui se lèvent, aujourd’hui raillés ou combattus, mais de fait, admirés, ils ont la lumière de la foi qui les éclaire sur leur Route, ils sont comme des affamés de Vérité, remplis de zèle pour la Gloire de Dieu.

 Oui, c’est « par Marie, avec Elle, en Elle, que viendra la Victoire » comme l’écrivait notre saint vendéen, Louis-Marie Grignon de Montfort. Ils en sont un signe. un signe-diagnostic qui porte en soi consolation et espérance.
 Laissons-La faire. Laissons-Lui toute l’initiative. A genoux, implorons, chapelet en main.
 Confiance. Nous vivrons alors l’expérience de combien Dieu est bon !

 

 

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ZENIT Staff

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