"Une nouvelle évangélisation sans liturgie n'est pas possible"

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De l’approbation des célébrations du Chemin néocatéchuménal, par le card. Cañizares

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ROME, jeudi 26 janvier 2012 (ZENIT.org) – « Une nouvelle évangélisation sans liturgie n’est pas possible » déclare le cardinal Antonio Cañizares, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, qui commenté l’approbation des célébrations du Chemin néocatéchuménal, au micro de Radio Vatican.

L’approbation par le Saint-Siège des célébrations du Directoire catéchétique du Chemin néocatéchuménal été rendue publique vendredi dernier, au cours de l’audience accordée au Vatican par Benoît XVI à 7000 membres du Chemin néocatéchuménal. Ces célébrations marquent les différentes étapes de cette expérience ecclésiale d’initiation chrétienne, née en Espagne dans les années 60 grâce aux fondateurs Kiko Argüello et Carmen Hernandez. Ainsi se conclut la procédure pour la reconnaissance du Chemin néocatéchuménal après l’approbation des statuts en 2008.

Eminence, que représente pour l’Eglise l’approbation de ce décret ?

L’approbation de ce décret sur les célébrations du Chemin néocatéchuménal, contenues dans le Directoire catéchétique, représente pour toute l’Eglise la reconnaissance de ce que l’initiation chrétienne doit toujours avoir un lien entre la Parole et les célébrations : c’est la parole de Dieu, c’est l’action de Dieu, c’est Dieu qui nous parle et, dans les célébrations, Dieu est reconnu, Dieu agit ; les célébrations marquent les différentes étapes du Chemin néocatéchuménal, qui sont également l’itinéraire de toute initiation chrétienne. Si nous regardons le catéchuménat antique, nous voyons que les différentes étapes sont marquées par des célébrations spécifiques pour chaque moment de l’itinéraire, et aujourd’hui on fait la même chose ; ce n’est donc pas quelque chose d’artificiel, il ne s’agit pas juste d’une méthodologie inventée par les hommes, mais ces célébrations correspondent à l’itinéraire de la conversion, à l’itinéraire de la foi, à l’itinéraire de la pleine insertion de la vie chrétienne dans l’Eglise.

Comment voyez-vous le rapport entre catéchèse et liturgie dans le Chemin néocatéchuménal ?

Je pense que ce rapport est exemplaire. Parce que certaines personnes veulent faire l’initiation chrétienne uniquement sur la base de la catéchèse, de quelque chose qui vient de l’homme et qui n’est connu qu’au niveau intellectuel… la foi ou la réalité du Credo, ou sur d’autres aspects de la vie chrétienne. Mais ce qui se passe, c’est que l’initiation chrétienne est toujours une action de notre mère l’Eglise, où Dieu agit. C’est Dieu qui a la priorité : Dieu agit et l’homme répond. L’homme accomplit un itinéraire qui doit être illuminé par la Parole de Dieu, il doit être vécu à la fois comme l’action de Dieu et comme l’accueil de l’action de Dieu. Dans le Chemin néocatéchuménal, cet itinéraire est très clair, il correspond vraiment à l’initiation chrétienne et aujourd’hui (avec ce décret), on met encore davantage l’accent dessus. En effet, l’homme est tenté de croire que tout est le fruit de son action, comme s’il s’agissait seulement de s’insérer dans une société… Non : c’est notre mère l’Eglise qui engendre de nouveaux enfants. Et comment des enfants sont-ils engendrés dans le sein de leur mère, l’Eglise ? Par la Parole et par les célébrations.

Lorsqu’on parle de liturgie, on parle souvent sur le plan individuel, l’homme et la liturgie. Mais quelle est l’importance justement, dans la liturgie, de la communauté chrétienne, la petite communauté chrétienne comme c’est le cas dans le Chemin néocatéchuménal ?

Quand je dis que c’est dans le sein de l’Eglise que sont engendrés les nouveaux fils, les hommes nouveaux, je veux dire que c’est dans la communauté, qui est l’Eglise présidée par Pierre, que sont engendrés de nouveaux chrétiens et c’est pour cela que la Parole de Dieu, la liturgie et la communauté chrétienne sont inséparables. Comment peut-on faire une initiation chrétienne si l’on ne vit pas dans le sein maternel de l’Eglise, de la communauté ? Comment peut-on vivre ce que Dieu a donné à l’homme, non pour lui-même, pour l’individu, mais pour qu’il le vive dans une nouvelle réalité qui est la réalité des nouveaux fils, des hommes nouveaux qui ont été transformés par la grâce de Dieu ? Et c’est toute cette réalité qui est vécue dans le Chemin néocatéchuménal. L’initiation chrétienne est l’initiation de toute l’Eglise, c’est l’initiation à la foi, l’initiation à la vie morale, l’initiation à la liturgie, à la prière… c’est cela l’Eglise. Lorsqu’on fait l’initiation chrétienne, c’est l’Eglise elle-même qui se donne aux catéchumènes, et c’est la raison pour laquelle la réalité de la communauté est vraiment importante pour réaliser cette initiation chrétienne.

Comment voyez-vous le rapport entre liturgie et nouvelle évangélisation, alors que nous nous approchons du synode sur ce thème ?

La nouvelle évangélisation n’est pas possible sans liturgie et elle n’est pas possible sans l’Eucharistie qui est le centre et le sommet de toute la liturgie. L’Eucharistie est toujours la source et le sommet de l’évangélisation et donc de la nouvelle évangélisation. C’est une erreur de comprendre la nouvelle évangélisation comme une œuvre de propagande, l’œuvre d’une société religieuse qui cherche à faire passer ses principes, et c’est une erreur aussi de ne pas comprendre que la nouvelle évangélisation est l’action de Dieu qui appelle l’homme, qui lui donne la grâce et lui fait le don de la conversion et de la foi : cela n’est pas possible. Une nouvelle évangélisation sans liturgie n’est pas possible ; une nouvelle évangélisation sans l’action de Dieu, qui se réalise pendant la liturgie, n’est pas possible ; une nouvelle évangélisation où l’on ne marque pas vraiment la priorité de Dieu n’est pas possible. La priorité de Dieu, c’est cela la liturgie, c’est Dieu qui agit, c’est Dieu qui prend l’initiative, c’est Dieu qui sauve, c’est Dieu qui fait se lever une nouvelle créature, un homme nouveau, et c’est pour cela que nous devons toujours insister sur le fait que la nouvelle évangélisation sans liturgie n’a aucun avenir.

Traduction de l’italien par Hélène Ginabat

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ZENIT Staff

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