Une foule immense fait craquer de joie le stade de l'Amitié

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L’Eglise d’Afrique « s’engage » à Cotonou

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ROME, dimanche 20 novembre 2011 (ZENIT.org) – Une foule immense – « invraisemblable » a osé un commentateur – a fait craquer de joie le stade de l’Amitié de Cotonou ce dimanche matin : le stade accueille habituellement 30.000 personnes, mais tout son centre a été envahi par les carrés impeccables du peuple de Dieu en rangs serrés.

L’Afrique était au rendez-vous de Cotonou ce 20 novembre pour la messe présidée par Benoît XVI en présence du Président de la République et des chefs traditionnels. L’Afrique, du Nord au Sud, comme en témoignait la présence du patriarche d’Alexandrie des coptes-catholiques, Antonios Naguib. Dans une chaleur « descendue » ce matin, à Cotonou, à 28 C°, le soleil est voilé, mais l’air est chargé de plus de 80 % humidité.

Des délégations catholiques de toute l’Afrique sont en effet venues s’engager à « la réconciliation, la justice et la paix », en accueillant le message des évêques et du pape, transmis par son exhortation apostolique « L’engagement de l’Afrique »: une feuille de route pour la marche de l’Eglise du continent que Benoît XVI a signée hier, 19 novembre, à Ouidah, et qu’il remet maintenant à tous les diocèses.

Le Bénin leur a réservé un accueil chaleureux qualifié avec gratitude par Benoît XVI « d’africain ». Ses langues ont été honorées par la liturgie de la messe, comme le Bariba, le Fon, aux côtés du latin des grandes prières universelles – le gloria, le credo, le Pater – et d’autres langues du continent comme le lingala, le mina, le dendi, le yoruba, et les langues occidentales adoptées par l’Afrique : le français, l’anglais et le portugais.

Les chants et les danses rythmées ont fait de la procession d’offrandes une respiration particulièrement joyeuse et significative au cœur de la célébration.

Partout, les imprimés chatoyants, comme une mosaïque immense symbolique du visage des peuples d’Afrique, se balançaient au rythme des percussions.

Et puis un silence inédit pour les foules des stades. L’assemblée à genoux. C’est un match particulier qui se joue. L’homme est venu y rencontrer Dieu. Pour lutter contre les démons qui travaillent ce continent et le monde, et faire de l’Afrique, selon les mots de l’archevêque, Mgr Antoine Ganyé, « le berceau de la réconciliation, de la justice et de la paix ».

Partout, sur le podium et sur les chasubles des évêques, cet immense logo de la visite du pape : la colombe bleue – sceau marial de Notre Dame d’Afrique – dont les lignes épousent les contours du continent comme prêt à s’envoler, et traversé d’une croix lumineuse. Colombe de paix. Message « d’espérance » a insisté le pape.

Et partout aussi les couleurs du pape, jaune et blanc, jusque sur les aubes jaune d’or des enfants de chœur, les quatre jeunes « céroféraires » qui ont accompagné le diacre en dalmatique dorée qui s’avançait pour cantiler l’Evangile en français.

Les paroles du Christ rapportées par saint Matthieu prennent une résonance inouïe: « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi!” .

Et puis, la foule voulait voir, approcher, honorer, l’évêque de Rome venu de Bavière, lui manifester don affection. C’est dans sa langue qu’au terme de la célébration, l’Afrique lui a chanté la bénédiction biblique sur les modulations d’un clavier très jazz : « Que le Seigneur te bénisse et te garde » : « Der Herr segne Dich und behüte Dich ». Benoît XVI souriait, touché de cette surprenante attention.

La chorale a entraîné la foule dans une nouvelle étape de son histoire par l’hymne solennel du jubilé de l’évangélisation du Bénin : « Eglise de l’Afrique, debout ! »

ASB

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ZENIT Staff

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