Une dette de reconnaissance envers les Églises de Terre Sainte

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A propos de la Collecte universelle du vendredi saint

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« Tout catholique a une dette de reconnaissance envers les Églises qui vivent » en Terre Sainte, rappelle une Lettre du cardinal Leonardo Sandri, préfet d ela Congrégation pour les Eglise orientales catholiques et le secrétaire de ce dicastère, Mgr Cyril Vasil, sj. aux évêques du monde afin qu’ils soutiennent la Terre sainte.

A l’occasion de la collecte annuelle du Vendredi Saint pour la Terre sainte, la Congrégation pour les Églises orientales adressé toujours une lettre aux évêques du monde pour susciter la solidarité des fidèles avec les chrétiens de Terre Sainte.

Elle rappelle que « chaque jour, les chrétiens dans diverses régions du Moyen-Orient, se demandent s’ils doivent rester ou immigrer : ils vivent dans l’insécurité ou subissent des violences, parfois pour le seul motif qu’ils professent leur et notre foi. Chaque ojour, il y a des frères et sœurs qui résistent, en choisissant de rester là où Dieu a réalisé dans le Christ le dessein de la réconciliation universelle ».

Surtout, cette collecte représente leur « principale source de subsistance ».

A.B.

Lettre du cardinal Sandri et de Mgr Vasil’

Le carême, en tant que chemin avec le Christ vers la Croix et la Résurrection, réveille la fraternité avec ceux qui vivent dans les Lieux saints. C’est là que les apôtres ont écouté les premiers la voix du Seigneur Jésus, qu’ils ont, par grâce, partagé son mystère, et qu’ils l’ont ensuite annoncé en rendant témoignage. Autour d’eux ont éclos les premières communautés chrétiennes, en commençant par Jérusalem.

L’unité dans le Christ rédempteur nous pousse à promouvoir cette année encore l’importante initiative de la Collecta Pro Terra Sancta, en exécutant la dette de l’Église universelle envers cette Église Mère. Le pape François l’a rappelé en recevant les patriarches, les archevêques majeurs, les pères cardinaux et les évêques lors de la session plénière de la Congrégation pour les Églises orientales : « Ma pensée s’adresse de façon particulière à la terre bénie où le Christ a vécu, est mort et est ressuscité. Sur cette terre — je l’ai perçu également dans la voix des patriarches présents — la lumière de la foi ne s’est pas éteinte, elle resplendit même de façon plus vive. C’est « la lumière de l’Orient » qui « a illuminé l’Église universelle depuis qu’est apparu sur nous “l’Astre d’en haut” (Lc 1, 78), Jésus Christ, notre Seigneur » (Lett. apost. Orientale lumen, n. 1). Tout catholique a donc une dette de reconnaissance à l’égard des Églises qui vivent dans cette région. Nous pouvons apprendre d’elles, entre autres, la difficulté de l’exercice quotidien de l’esprit œcuménique et du dialogue interreligieux. En effet, le contexte géographique, historique et culturel dans lequel elles vivent depuis des siècles, a fait d’elles des interlocuteurs naturels de nombreuses autres confessions chrétiennes et d’autres religions » (21 novembre 2013).

Aujourd’hui encore, la Collecte est la principale source de subsistance pour leur vie et leurs œuvres, selon la volonté exprimée par les souverains pontifes qui, surtout dans l’imminence du Vendredi saint, ont toujours exhorté à des gestes d’authentique charité fraternelle.

Tous les jours, les chrétiens dans diverses régions du Moyen-Orient, se demandent s’ils doivent rester ou immigrer : ils vivent dans l’insécurité ou subissent des violences, parfois pour le seul motif qu’ils professent leur et notre foi. Tous les jours, il y a des frères et sœurs qui résistent, en choisissant de rester là où Dieu a réalisé dans le Christ le dessein de la réconciliation universelle. De cette Terre, sont partis ceux qui, sur la parole du Christ, ont apporté l’Évangile aux quatre coins du monde. C’est là que l’Église retrouve toujours, avec ses racines, la « grande espérance » qui porte le nom de Jésus, mais la situation actuelle est vraiment délicate : il suffit de penser au conflit entre Israël et la Palestine, à l’évolution qui s’installe en Égypte, à la tragédie en Syrie.

Le Vendredi saint, nous voudrions élever vers le Crucifix le cri de la paix pour Jérusalem et pour que le monde, en commençant par la terre de Jésus, deviennent la Cité de la paix. Aux disciples du Christ, il est demander d’agir pour la paix en se rappelant que « Les guerres constituent le refus concret de s’engager pour atteindre les grands objectifs économiques et sociaux que la communauté internationale s’est donnée » (Pape François, Message pour la Journée mondiale de la paix, 2014). Ce sont des paroles qui revêtent une signification précise et claire, en lien avec la Collecte pour la Terre sainte de ce jour. La situation lourde d’incertitudes sociales, et carrément de guerre, s’est aggravée, touchant à tous les niveaux le fragile équilibre de toute la région et reversant des réfugiés sur le Liban et sur la Jordanie qui multiplient de façon démesurée des camps d’accueil toujours moins adaptés. On reste bouleversé par le nombre de viols et d’homicides de chrétiens en Syrie et ailleurs, par la destruction d’églises, de maisons et d’écoles. Cela ne fait qu’alimenter l’exode des chrétiens et la dispersion de familles et de communautés.

Tant de nos frères et sœurs dans la foi écrivent une page de l’histoire avec « l’œcuménisme du sang » qui fait d’eux des frères, et nous voulons être à leurs côtés par notre sollicitude.

Les communautés catholiques de Terre sainte, la communauté latine du diocèse patriarcal de Jérusalem comme celle de la Custodie franciscaine et des autres circonscriptions, ainsi que les communautés gréco-melkite, copte, maronite, syrienne, chaldéenne et arménienne, avec les familles religieuses et les organismes de tout genre, grâce à la Collecte du vendredi saint, recevront le soutien pour se rendre proches des pauvres et des personnes qui souffrent sans distinction de croyance ou d’ethnie. Les paroisses garderont leurs portes ouvertes à tous les besoins ; de même pour les écoles, où chrétiens et musulmans préparent ensemble un avenir fait de respect et de collaboration, les hôpitaux et dispensaires, les hospices et les centres d’accueil continueront d’offrir leur assistance, afin que, dans le désarroi de ces temps, la charité ecclésiale fasse résonner la parole de Jésus : « Courage… ne craignez pas » (Mc 6,50).

Ainsi, nous accompagnerons dès maintenant le pape François, qui s’apprête à se faire pèlerin de l’unité et de la paix en Terre sainte : une visite très attendue, désirée et nécessaire. Qu’elle confirme les chrétiens dans leur foi, qu’elle les rende encore et toujours plus capables de miséricorde, de pardon et d’amour.

À vous-même, aux prêtres, aux religieux et aux fidèles qui se dépensent pour la réussite de cette collecte, j’ai la joie de transmettre la vive reconnaissance du Saint-Père François, avec le merci de la Congrégation pour les Églises orientales. Et j’invoque d’abondantes bénédictions divines en vous adressant mes salutations les plus fraternelles dans le Seigneur Jésus.

Card. Leonardo Sandri, préfet
Cyril Vasil’, S.I., archevêque secrétaire

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat 

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Leonardo Sandri

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