Une collaboration entre islam modéré et Occident est-elle possible ?

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Débat au Meeting de Rimini sur les droits de l’homme et le dialogue avec les musulmans

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ROME, Jeudi 27 Août 2009 (ZENIT.org) – La possibilité d’une plus grande collaboration entre musulmans modérés, gouvernements occidentaux et l’Eglise catholique est souhaitable et possible.

C’est ce qu’ont souligné Souad Sbai, d’origine marocaine et le musulman Asfa Mahmoud, au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée au Meeting de Rimini mardi 25 août.

Asfa Mahmoud est président de la Maison de la culture islamique de Milan, connu pour avoir souhaité une rencontre avec le cardinal Donigi Tettamanzi, se faisant porte-parole d’un islam modéré et disponible au dialogue.

Souad Sbai, ancienne rédactrice en chef du mensuel en langue arabe Al Maghrebiya, présidente de l’association Acmid-Donna (Association des femmes marocaines en Italie), promotrice du centre culturel « Averroè » de Rome.

Depuis 1981, Souad Sbai est citoyenne italienne, député au Parlement italien et membre depuis 2005 de la Fédération pour l’islam modéré et pluraliste au ministère de l’intérieur.

A la question posée par Zenit concernant la position de l’islam modéré vis-à-vis de la reconnaissance des droits de l’homme comme la liberté religieuse, l’égalité de la femme, la réciprocité et les mariages mixtes, Souad Sbai a répondu que malheureusement, sur ces thèmes, il y a plus d’ouverture de la part des musulmans dans certains pays arabes que dans des pays européens comme l’Italie, la Hollande et la Grande Bretagne.

« Pour les musulmans radicaux – a-t-elle précisé – ces droits n’existent pas. La femme vaut la moitié d’un homme, la polygamie est répandue, la liberté de pratiquer une autre religion est interdite et punie, la réciprocité n’est pas prévue ».

Souad Sbai a parlé de nombreux cas en Italie, surtout dans le nord, de femmes victimes d’infibulation, contraintes à mettre la burqa et battues par leur mari.

Le président de la Maison de la culture islamique a au contraire soutenu qu’il « faut distinguer ce que dit l’islam et ce que font les musulmans ».

Selon Asfa Mahmoud, toutes les restrictions aux droits de l’homme ne se trouvent pas dans le Coran.

Pour Asfa, dans le livre sacré de l’islam, on parle de liberté religieuse et d’égalité entre hommes et femmes, et les restrictions seraient successives, comme par exemple l’interdiction pour les femmes d’avoir leur permis de conduire en Arabie Saoudite.

« Le Coran est ma référence – a souligné Asfa -, ce que font les pays musulmans est autre chose ».

Parmi les groupes qui encouragent le dialogue avec la culture chrétienne et avec les coutumes occidentales, les deux intervenants ont rappelé le Centro Averroè de Rome et le Forum des Religions de Milan.

A propos de l’islam modéré, Souad Sbai a regretté que « ceux qui passent à la télévision sont les fanatiques et non les modérés », et a ajouté que « le véritable choc des civilisations n’est pas entre nous et vous mais entre islam modéré et fanatisme ».

Interrogée pour savoir si la récente loi qui limite les mariages mixtes ne l’embarrassait pas, Souad Sbai a répondu qu’elle n’était « pas du tout embarrassée, parce que la plupart du temps, il s’agit de mariages nuls ».

« Comment penser qu’il s’agit d’un véritable mariage quand l’épouse a 80 ans et que l’époux en a 22 ou 23 ? ». Et de préciser : « Il suffit de payer entre 8.000 et 10.000 euros pour obtenir la citoyenneté, en passant devant tous ceux qui cherchent à l’obtenir en suivant une procédure légale ».

Enfin, concernant la polémique soulevée par la femme qui a endossé un costume de bain islamique intitulé « burkini », Souad Sbai a souligné qu’il « n’existe pas de costume de bain islamique. Il s’agit de femmes qui veulent se faire remarquer, on dit au Maroc que ce sont des femmes qui cherchent un mari ».

Antonio Gaspari

Rédaction française : Marine Soreau

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ZENIT Staff

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