Un « concordat » n’est pas un accord conclu avec « un régime déterminé »

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« Diplomatie concordataire du Saint-Siège au XXe s. » par Mgr Lajolo

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ROME, Mardi 15 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Un « concordat » n’est pas un accord conclu avec « un régime déterminé », souligne le secrétaire du Vatican pour les Relations avec les Etats.

La « Diplomatie concordataire du Saint-Siège au XXe s. Typologie des concordats » : c’est le titre de l’intervention de Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les Etats, lors d’un congrès promu par l’ambassade de Pologne près le Saint-Siège, à l’université pontificale grégorienne, ce 15 novembre, à l’occasion du 80e anniversaire du premier concordat entre le Saint-Siège et la Pologne. La salle de presse du Saint-Siège en a publié un résumé de 19 pages, en italien.

Mgr Lajolo a précisé qu’un concordat n’est pas un accord conclu avec un régime déterminé (les gouvernements, les régimes passent) mais avec des Etats.

Il précisait que l’on a reproché parfois au Saint-Siège d’avoir conclu des accords avec « des Etats totalitaires », ce qui leur aurait donné « d’une certaine façon un aval moral ».

Il a également souligné que le dessein de tels accords est de « protéger la liberté de l’Eglise » dans un pays donné, ce qui peut s’avérer justement d’autant plus nécessaire « lorsque qui gouverne l’Etat ne respecte pas pleinement les droits fondamentaux ».

Mgr Lajolo précisait : « Habituellement, le Saint-Siège conclut des accords avec des Etats », mais il peut aussi s’agir « d’organismes supranationaux ».

Il soulignait que « l’esprit et les grandes finalités qui animent le Saint-Siège lorsqu’il conclut des concordats et des accords avec les différents sujets internationaux » peut être synthétisé « par le concept de « liberté de l’Eglise » mais plus adéquatement, par la volonté de l’Eglise de collaborer – dans la claire distinction des rôles – avec les instances des Etats et d’autres instances publiques au service de la personne humaine et du bien commun, et donc, « ultra saepta Ecclesiae », pas seulement des fidèles catholiques ».

Après avoir évoqué les « sujets » de ces accords, et leurs « formes », Mgr Lajolo évoquait leur contenu : relations diplomatiques avec le Saint-Siège ; statut de la religion catholique et de l’Eglise locale et les libertés de l’Eglise ; la libre communication entre le Saint-Siège et les Eglises locales, et des évêques avec les clercs et les fidèles ; la liberté de nomination des évêques ; les ordinaires militaires ; les charges et les bénéfices ecclésiastiques ; statut juridique du clergé ; les fêtes ecclésiastiques ; le statut des ordres et congrégations religieuses ; les biens de l’Eglise ; l’assistance religieuse aux forces armées, dans les hôpitaux et les prisons ; la formation religieuse dans les écoles, et l’éducation catholique ; la reconnaissance du mariage canonique ; le patrimoine artistique et culturel.

Certains points particuliers peuvent être concernés selon les pays comme la Fondation internationale de Notre-dame de la Paix à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, etc.

Mgr Lajolo a conclu en remerciant Mme Anna Suchocka, ambassadeur de Pologne près le Saint-Siège, d’avoir organisé ce congrès.

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ZENIT Staff

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