Turquie: l'urgence de construire une paix solide

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Discours du pape au palais présidentiel d’Ankara

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« Il faut poursuivre avec patience l’engagement à construire une paix solide », a exhorté le pape  François à son arrivée au palais présidentiel turc, à Ankara, ce vendredi 28 novembre. Une paix qui permette à tous les croyants – juifs, chrétiens, musulmans – de vivre ensemble: « Pendant combien de temps le Moyen-Orient devra-t-il encore souffrir du manque de paix ? », a demandé le pape. Il invite à promouvoir la « liberté religieuse » en réponse aux « phobies irrationnelles ».

Le pape a visité le mausolée d’Attaturc après son arrivée à l’aéroport d’Ankara (à 12h, heure de Rome, après 3 h de vol, 13h, heure locale). Sur le livre d’or, il a exprimé ses voeux d’une Turquie aux « carrefours » des peuples qui soit un lieu de « rencontre » et de « dialogue » pour toutes les personnes de bonne volonté et de différentes « religions » et « cultures ».

L’estime et la rencontre

Le pape est ensuite arrivé au palais présidentiel vers 13h35. Après les hymnes nationaux et les honneurs militaires, le pape a dit: « bonjour, soldats » et les soldats on répondu en Turc: « merci! ». Les délégations ont été présentées. Le pape et le président Recep Tayyip Erdogan sont entrés dans le palais, après une longue poignée de main, pour un entretien privé, l’échange des cadeaux. Le pape a aussi rencontré le premier ministre Ahmet Davutoglu. Puis le président et le pape ont lu leurs discours.

« Il faut poursuivre avec patience l’engagement à construire une paix solide, fondée sur le respect des droits fondamentaux et des devoirs liés à la dignité de l’homme », a exhorté le pape.

Et d’ajouter: « De cette manière, les préjugés et les fausses craintes peuvent se dépasser et s’ouvre au contraire un espace à l’estime, à la rencontre, au développement des énergies les meilleures au bénéfice de tous. »

« A cette fin, il est fondamental, a insisté le pape, que les citoyens musulmans, juifs et chrétiens – tant dans les dispositions des lois que dans leur application concrète –, jouissent des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs. »

La liberté religieuse, réponse aux phobies irrationnelles

Car la paix est possible, a insisté le pape: « Pendant combien de temps le Moyen-Orient devra-t-il encore souffrir du manque de paix ? Nous ne pouvons pas nous résigner à la continuation des conflits comme si une amélioration de la situation n’était pas possible ! Avec l’aide de Dieu, nous pouvons et nous devons toujours renouveler le courage de la paix ! Cette attitude conduit à utiliser avec loyauté, patience et détermination tous les moyens de négociation, et à atteindre ainsi des objectifs concrets de paixet de développement durable. »

Le pape a indiqué des voix pour vaincre le fondamentalisme: « Pour atteindre un objectif si haut et urgent, une contribution importante peut venir du dialogue interreligieux et interculturel, de manière à bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme, qui humilie gravement la dignité de tous les hommes et instrumentalise la religion. »

Le pape rappelle le principe fondamental du repect de toute vie humaine: « Il faut opposer au fanatisme et au fondamentalisme, aux phobies irrationnelles qui encouragent incompréhensions et discriminations, la solidarité de tous les croyants, ayant pour piliers le respect de la vie humaine, de la liberté religieuse qui est liberté de culte et liberté de vivre selon l’éthique religieuse, l’effort de garantir à tous le nécessaire pour une vie digne, et la protection de l’environnement naturel. »

Pas les seules armes

Le pape a plaidé pour les populations, notamment chrétiennes, martyrisées par le Califat en Irak et en Syrie.

Le pape a exprimé son estime dans la Turquie et a insisté pour qu’elle fasse davantage, en réponse à sa vocation  – un pont entre Occident et Orient a dit le président Erdogan -. Le pape a redit qu’on ne pouvait pas laisser la réponse aux seules armes.Il a invité au contraire à utiliser les fonds dépensés dans l’aremement à d’autres luttes en faveur de l’homme.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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