Trois symboles du pape Ratzinger : le Maure couronné, la coquille et l’ours

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ROME, Mardi 19 avril 2005 (ZENIT.org) – Le Maure couronné, la coquille et l’ours, ces trois symboles du pape Ratzinger signifient « l’universalité » de l’Eglise, « sans acception de personne », la « marche permanente » du chrétien, et la « bête de trait », au « service » de Dieu.

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Les 115 cardinaux réunis en conclave depuis hier, ont élu ce mardi 19 avril, en milieu d’après-midi, le cardinal bavarois et francophone distingué Joseph Ratzinger, âgé de 78 ans, et jusqu’ici pilier du pontificat de Jean-Paul II, en tant que préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il avait pour devise épiscopale: « Coopérateurs de la vérité ».

Il a publié en 1997 un petit volume autobiographique intitulé: « Ma ,vie, souvenirs (1927-1977) ». Il écrit: « Ce que je vis aujourd’hui a commencé le jour de mon ordination épiscopale. Car le temps présent n’est pas une date précise, il est l’Aujourd’hui d’une vie. Et cet Aujourd’hui peut être plus ou moins long. Pour moi, ce qui a commencé avec l’imposition des mains à mon ordination épiscopale à la cathédrale de Munich demeure toujours l’aujourd’hui de ma vie. C’est pourquoi je ne peux écrire mes mémoires à ce sujet, je ne peux qu’essayer de bien remplir ce présent » .(p. 140, éditions Fayard)

Il ajoute à propos de sa devise épiscopale: « J’ai choisi pour devise épiscopale la parole extraite de la troisième lettre de saint Jean: « Coopérateurs de la vérité », premièrement parce que cela me paraissait faire le lien entre ma tâche précédente et ma nouvelle mission. Toute proportion gardée, il s’agit bien toujours de la même chose: rechercher la Vérité, se mettre à son service. Et, deuxièmement, parce que dans le monde actuel, la question de la Vérité a presque disparu, qu’elle paraît dépasser l’homme, et que sans elle tout disparaît, cette devise me sembla moderne dans le bon sens du terme. Sur les armoiries des évêques de Freising figure depuis environ mille ans le Maure couronné: on ne sait pas bien ce qu’il signifie. Pour moi, il exprime l’universalité de l’Eglise, sans acception de personne, ni de race ni de classe, car nous sommes tous « un » dans le Christ (Galates 3, 28) ». (p. 141)

Il ajoute l’explication de deux autres symboles. « J’ai choisi pour moi deux autres symboles: en premier lieu la coquille, d’abord signe de notre pèlerinage, de notre marche: « Nous n’avons pas de cité permanente sur le terre ». Mais elle me rappelait aussi une légende selon laquelle saint Augustin, méditant sur le mystère de la Sainte Trinité, vit un enfant sur la plage jouer avec un coquillage, à l’aide duquel il essayait de puiser l’eau de la mer dans un trou. Et cette parole lui aurait été donnée : il est plus difficile à ton intelligence d’appréhender le mystère divin que de transvaser la mer entière dans un petit trou. Ainsi la coquille me rappelle mon grand maître saint Augustin, mes travaux de théologie et la grandeur du mystère qui dépasse toute science ». (pp. 141-142)

A propos de l’ours, Joseph Ratzinger raconte la légende de saint Corbinien de Freising. Un ours dévora le cheval du saint évêque en route pour Rome. L’ours dut porter le chargement du cheval. Le cardinal rapproche cette légende de l’interprétation que saint Augustin fait d’un verset de psaume : « Il avait choisi la vie de chercheur et avait été destiné par Dieu à être une « bête de somme », un bœuf docile qui tire la charrue de Dieu en ce monde ».

Il explique : « L’ours qui remplaça le cheval – ou plutôt le mulet – de saint Corbinien et fut chargé de son fardeau, qui devint sa bête de somme (contre son gré), n’est-il pas l’image de ce que je dois faire et de ce que je suis ? « Je suis devenu ton mulet chargé de ton joug, et c’est ainsi que je suis tout près de Toi pour toujours ». » (p. 143)

Le cardinal, aujourd’hui pape Benoît XVI conclut : « Quels détails ajouterai-je sur mes années d’épiscopat ? On raconte qu’à son arrivée à Rome Corbinien remit l’ours en liberté. Qu’il soit allé dans les Abruzzes ou retourné dans les Alpes, cela n’intéresse pas la légende. Quant à moi j’ai, entre-temps, fait mes valises pour Rome et depuis longtemps je marche, mes valises à la main, dans les rues de la Ville éternelle. J’ignore quand on me donnera congé, mais je sais que cela vaut pour moi aussi : «Je suis devenu ta bête de somme ; et c’est justement ce que je suis auprès de Toi ». » (p. 144)

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ZENIT Staff

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