Timor oriental: Mgr Belo, stressé et fatigué depuis des années

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Explications après la démission

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CITE DU VATICAN, Mercredi 27 novembre 2002 (ZENIT.org) – Mgr Belo, Prix Nobel de la Paix, et administrateur apostolique de Dili, au Timor oriental, dont le pape vient d’accepter la démission pour raisons de santé, « était vraiment stressé et fatigué, il est soumis à des pressions en tous genre depuis des années », explique à l’agence missionnaire italienne Misna le P. Luc Van Loy, vicaire général des salésiens.

« C’est le stress perpétuel qui l’a poussé à prendre cette décision » a poursuivi le religieux, excluant toute hypothèse de maladie du prélat.

Le P. Van Loy dresse une sorte de calendrier de l’itinéraire parcouru ces derniers mois par Mgr Belo.

De fin août à fin septembre, il a séjourné au Portugal, pays où le prélat (né à Baucau en février 1948) a étudié et auquel il est très lié.

A la fin du mois de septembre, l’administrateur apostolique de Dili s’est rendu en Italie, où il est resté une dizaine de jours. « Il est venu pour entrer en contact avec les bureaux du Saint-Siège et confirmer sa décision de renoncer au gouvernement pastoral ».

Mgr Belo est ensuite retourné au Portugal pour plusieurs jours puis il est rentré à Dili à la mi-novembre.

Aujourd’hui, il a quitté la capitale pour une visite à Baucau: son retour à Dili est prévu jeudi prochain.

Jean-Paul II a déjà accepté sa renonciation et a nommé à sa place Mgr Básilio do Nascimento, évêque titulaire de Settimunicia, qui conserve son poste d’administrateur apostolique de Baucau.

Prix Nobel de la Paix en 1996 pour sa contribution à la « recherche d’une solution juste et pacifique au conflit au Timor Est », Mgr Belo a été un symbole de la lutte pour l’indépendance de ce petit territoire asiatique.

En 1975, après plus de 450 ans de domination coloniale portugaise, le Timor Oriental a connu une brève période d’autonomie, avant d’être annexé par l’Indonésie. Les affrontements et la famine qui suivirent provoquèrent la mort de 200.000 personnes.

En 1979, Xanana Gusmão prit la direction des forces indépendantistes est-timoraises mais il fut arrêté à Dili en 1992 et fut condamné à la réclusion à perpétuité. Il obtint l’assignation à résidence le 7 février 1999.

En 1996, Mgr Belo et le leader indépendantiste en exil Jose Ramos Horta reçurent le Prix Nobel de la Paix.

Après de longues années de tensions et de guérilla, la population de la partie orientale de l’île du Timor put voter son indépendance lors du référendum du 30 août 1999. Cette date fut précédée et suivie de graves affrontements provoqués par les miliciens anti-indépendantistes.

Au cours de cette période, la maison de Mgr Belo fut incendiée par les milices pro-indonésiennes, furieuses à cause de l’issue du référendum. Elle n’a été reconstruite que récemment. Par la suite, l’ancienne colonie portugaise fut placée sous l’administration transitoire des Nations Unies.

Le 14 avril dernier, José Alexandre ‘Xanana’ Gusmão a remporté les élections présidentielles et le 20 mai, l’indépendance du Timor Est a finalement été proclamée.

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ZENIT Staff

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