Timor-Est : soyez "la conscience de la nation"

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Première visite ad limina des trois évêques

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Soyez « la conscience critique de la nation » : c’est l’exhortation du pape François qui a rencontré les trois évêques du Timor-Est pour la première fois en visite ad Limina, ce matin, 17 mars 2014, au Vatican.

La République démocratique du Timor-Est, dans le Sud-est asiatique, devenue un Etat indépendant de l’Indonésie en 2002, est un pays à large majorité catholique (97% selon la Conférence épiscopale). L’Eglise du Timor-Est compte trois diocèses et 53 paroisses.

La conscience de la nation

Cette petit île, a rappelé le pape, a vécu des moments « douloureux », et entreprend actuellement la construction d’une nation « libre, solidaire et juste pour tous », après le conflit sanglant de la fin des années 90.

Dans cette optique, a-t-il souligné, l’Eglise locale a pour mission de « rappeler les fondements d’une société digne de l’homme et de son destin transcendant » : « Je suis certain qu’avec les prêtres, vous continuerez à développer la fonction de conscience critique de la nation. »

Il s’agit de « garder l’indépendance par rapport au pouvoir politique, dans une collaboration équilibrée qui lui laisse la responsabilité de s’occuper du bien commun de la société et de le promouvoir », a ajouté le pape.

Avec la langue de la miséricorde

Il a invité l’Eglise du pays à « redoubler d’efforts pour évangéliser », en s’exprimant « avec la langue de la “miséricorde” », afin de « s’introduire dans un monde de ‘blessés’, qui a besoin de compréhension, de pardon, d’amour ».

Pour évangéliser, le pape a recommandé une « formation solide » pour les prêtres, religieux et laïcs. Cependant, a-t-il poursuivi, si quelqu’un a « réellement fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer. On ne peut attendre que lui soit donné beaucoup de leçons ou de longues instructions. Chaque chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ ».

Il a également souligné « le besoin d’évangéliser les cultures pour inculturer l’Evangile » : « Si, dans les contextes culturels variés du Timor-Est, la foi et l’évangélisation ne sont pas capables de dire Dieu, d’annoncer la victoire du Christ sur le drame de la condition humaine, d’ouvrir des espaces pour l’Esprit de renouveau, c’est parce qu’elles ne sont pas suffisamment vives dans les fidèles chrétiens, qui ont besoin d’un chemin de formation et de maturation », a-t-il estimé.

Invitant à former les chrétiens à « une meilleure compréhension de la Parole de Dieu et une meilleure réception des sacrements », le pape a conclu en exhortant les évêques : « Soyez des hommes capables de soutenir, avec amour et patience, les pas de Dieu dans son peuple, et valorisez tout ce qui le maintient uni, en mettant en garde contre d’éventuels dangers, mais surtout en faisant grandir l’espérance : qu’il y ait seulement soleil et lumière dans les cœurs. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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