Thaïlande : Des responsables religieux opposés à la légalisation des jeux d’argent

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Ils étaient jusqu’ici illégaux

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ROME, Lundi 31 mars 2008 (ZENIT.org) – En Thaïlande, des responsables religieux prennent position contre la volonté du gouvernement de légaliser les jeux d’argent, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA).

Le 2 mars dernier, le nouveau Premier ministre thaïlandais, Samak Sundaravej, a exprimé, lors d’une émission de radio, son souhait de voir légaliser les jeux d’argent. Il a également apporté son soutien à la création de casinos dans les lieux touristiques, tels Chiang Mai, Hat Yai, Khon Kaen, Pattaya et Phuket, car, a-t-il affirmé, cela permettra un afflux de devises dans le pays. Les réactions de la part de responsables religieux n’ont pas tardé.

Pour le vénérable Payom Kanlayano, bonze connu et respecté du temple de Suan Kaew, dans la province de Nonthaburi, il en va de la responsabilité des moines bouddhistes de mettre en garde les fidèles thaïlandais – 95 % des Thaïlandais sont bouddhistes – afin qu’ils n’empruntent pas « ce chemin démoniaque ».

En Thaïlande, les jeux d’argent, exceptés certaines loteries gérées par l’Etat, sont illégaux, tout comme les paris sur les compétitions sportives, telles les matches de football, ce qui ne les empêchent pourtant pas de remporter un vif succès auprès de la population. De plus, certains Thaïlandais n’hésitent pas à franchir la frontière avec le Cambodge ou la Birmanie pour s’adonner aux jeux d’argent. « Ceux qui souhaitent jouer à des jeux d’argent doivent pouvoir le faire, ainsi la police pourra se préoccuper d’autres affaires plus urgentes que celle de traquer les refuges de parieurs », a déclaré le Premier ministre. Selon un récent sondage réalisé après la prise de position de Samak Sundaravej (1), 56,4 % des Thaïlandais ne sont pourtant pas favorables à la légalisation des jeux d’argent.

Le P. Bancha Aphichartworakun, curé de la paroisse de l’Assomption, l’unique paroisse catholique de Phuket, a quant à lui exprimé son appréhension à la création de casinos. « Légaliser les casinos peut sans doute rapporter beaucoup d’argent, mais cela créera également des problèmes sociaux, car les jeux d’argent sont source de difficultés dans des biens des familles », a-t-il confié, ajoutant que les chrétiens « doivent avoir la capacité de résister à la société de consommation et au matérialisme ambiant » en se concentrant sur leur sérénité intérieure.

Pour l’imam Purin Nohamadmuli, de la mosquée de Chomthong, dans la province de Chachoengsao, les jeux d’argent apportent bien plus de soucis aux familles qu’ils ne génèrent de revenus, car les parieurs espèrent « de l’argent facile », mais bien souvent ils perdent plus d’argent qu’ils n’en gagnent, rendant la vie des familles encore plus difficile. « L’islam interdit les jeux d’argent car ils sont considérés comme un péché », a-t-il précisé en concluant par cette mise en garde : « Si les jeux d’argent sont légalisés, de plus en plus de personnes vont devenir dépendantes aux jeux. »

(1)             Sondage réalisé auprès de 6 073 Thaïlandais dans 18 provinces par le Centre d’études et de recherche ABAC (Assumption Business Administration College), de l’université catholique de l’Assomption.

 

© EDA

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ZENIT Staff

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