Téléthon : Voix des évêques, ou voix de Nicolas Journet, le « ton change »

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Réactions en France

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ROME, Lundi 26 novembre 2007 (ZENIT.org) – Voix des évêques qui alertent les donateurs et les organisateurs sur leur responsabilité éthique, ou voix de Nicolas Journet, qui revendique son « impureté génétique », le « ton change » à propos du « Téléthon », ce marathon télévisuel de solidarité avec les malades atteints de myopathie.

La synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune a recensé quelques réactions.

En France, la 21e édition du « Téléthon » se tiendra les 7 et 8 décembre, sous l’égide de l’Association française contre les myopathies (AFM).

Depuis sa première édition, en 1987, la générosité des téléspectateurs a apporté au « Téléthon » 1.328 milliards d’euros.

A cette occasion, plusieurs évêques se sont exprimés sur la responsabilité éthique des donateurs et des utilisateurs de ces fonds.

L’archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, a déclaré, dans son discours de clôture de l’assemblée plénière de Lourdes, le 8 novembre dernier : « La générosité ne légitime pas tout. Nous souhaitons donc que chacun réfléchisse et que soient entendues les graves questions que nous avons soulevées : tri embryonnaire, utilisation des cellules embryonnaires et médiatisation de jeunes malades ».

De son côté, l’évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, vient d’annoncer qu’il lui serait « impossible » de soutenir l’édition 2007 du Téléthon, dans la mesure où l’AFM finance des recherches menées à partir de cellules souches embryonnaires humaines. Il souhaite que l’on offre aux donateurs la possibilité de s’opposer à l’affectation de leurs dons à la recherche sur les embryons.

Mgr Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars, alerte lui aussi les chrétiens. Il rappelle le respect qui est dû à l’embryon humain et souligne que « l’humanité » de l’embryon n’est pas une question de foi, mais une réalité scientifique. La doctrine de la Foi suit les données de la raison éclairée par la science, rappelle-t-il.

Ainsi, dans son Instruction « Donum vitae », la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi explique : « Dès que l’ovule est fécondé, se trouve inaugurée une vie qui n’est ni celle du père, ni celle de la mère, mais d’un nouvel être humain qui se développe par lui même. Il ne sera jamais rendu humaine s’il ne l’est pas dès lors. A cette évidence de toujours, la science génétique moderne apporte de précieuses confirmations. Elle a montré que, dès le premier instant se trouve fixé le programme de ce que sera ce vivant : un homme, cet homme individuel avec ses notes caractéristiques bien déterminées… Dès la fécondation est commencée l’aventure d’une vie humain dont chacune des grandes capacités demande du temps pour se mettre en place et se trouve prête à agir ».

Quand on reconnaît ainsi l’humanité de l’embryon, il devient clair qu’on ne peut l’utiliser comme un moyen, à la manière d’un matériau, « fût-ce pour la recherche la plus généreuse qui soit », affirme Mgr Bagnard. S’il reconnaît tout le bienfait apporté par l’AFM dans le souci d’aider des malades et de chercher à les guérir, l’évêque souligne aussi que « l’on ne peut se mettre en contradiction avec l’éthique humaine, même dans le désir de soulager l’être humain », car « la fin ne justifie pas les moyens ».

Enfin, Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, rappelle que « l’embryon humain n’est jamais une chose autrement dit un objet utilisable au gré d’intérêts divers, même si parmi ces intérêts, il y en a de plus nobles parce qu’ils se veulent au service de causes dignes de grande considération ». Il rappelle que « la raison humaine pleinement exercée et une foi lucide s’accordent à dire […] que l’être humain est pourvu de droits que nul ne peut contester sans ébranler les assises d’une société ». Pour conclure, il demande aux associations d’être parfaitement claires sur la façon dont elles affectent les fonds collectés afin que « les donateurs aient l’assurance que leur contribution ne servira jamais à des actions qu’ils jugent contraires à leurs convictions religieuses ».

Sur le site des éditions « Médecine & Hygiène », Jean-Yves Nau revient lui aussi sur le Téléthon en disant : « C’est reparti » mais, « le ton a changé.

Rappelant la dynamique du « Téléthon » qui affiche le financement de nombreuses recherches, il remarque dans le même temps que l’environnement change : les recherches du « Téléthon » ne font plus l’unanimité.

Il rappelle que de nombreux évêques réitèrent leur appel à la responsabilité éthique des chrétiens. Il évoque aussi l’ouvrage étonnant de Nicolas Journet, intitulé « Génétiquement incorrect ». Nicolas Journet, atteint d’un syndrome de Marfan, revendique aujourd’hui son statut de « mutant » et souligne que « Marfan ou pas », il fera tout pour avoir des enfants, en excluant le recours au diagnostic préimplantatoire.

Dans un chapitre intitulé « Jésus vs Téléthon », il explique que « le « Téléthon » me donne autant d’urticaire que l’épiscopat catholique ». Mais il dit souhaiter que « la société assume son rôle » et il aimerait que l’on puisse dire que la pratique du diagnostic préimplantatoire et de l’interruption médicale de grossesse sont du domaine de « l’eugénisme ». Il revendique un droit à « l’impureté génétique ».

Sources : Medhyg.ch (Jean-Yves Nau) 23/11/07 ; cef.fr (card. André Vingt-Trois) ; catholique-belley-ars.cef (Mgr Guy Bagnard) 26/11/07 ; catholique-lepuy.cef (Mgr Henri Brincard) 14/11/07

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ZENIT Staff

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