Taizé/rencontre européenne de Budapest: "Aime et dis-le par ta vie"

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La Lettre 2002 de frère Roger

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CITE DU VATICAN, Mardi 18 décembre 2001 (ZENIT.org) – « Aime et dis-le par ta vie », tel est le titre de la Lettre 2002 de frère Roger de Taizé aux jeunes qui se préparent à la XXIVe « Rencontre européenne » qui s´ouvrira à Budapest (Hongrie), le 28 décembre 2001 (cf. taize.fr/fr/index.html).

Traduite en 58 langues (dont 23 d’Asie et 7 d’Afrique), cette lettre, écrite par frère Roger, de Taizé, sera reprise et méditée durant l’année 2002 dans les rencontres qui auront lieu soit à Taizé, semaine après semaine, soit ailleurs à travers le monde. Quant aux « Rencontres européennes », elle constituent, précise le site, des « stations » du pèlerinage de confiance sur la terre. Certaines années, le nombre des participants dépasse les 100 000 personnes.

D´emblée, frère Roger pose la question de la confiance: « Aujourd’hui plus que jamais monte un appel à ouvrir des voies de confiance jusque dans les nuits de l’humanité. Pressentons-nous cet appel ? Il en est qui, par le don d’eux-mêmes, témoignent que l’être humain n’est pas voué à la désespérance. Sommes-nous de ceux-là ? »

Frère Roger pose son regard sur les détresses du monde actuel: « Une urgence vient des profondeurs des peuples : aller au secours des victimes d’une pauvreté qui connaît un continuel accroissement. Là est une nécessité fondamentale en vue d’une paix sur la terre. Le déséquilibre entre l’accumulation des richesses d’un certain nombre et la pauvreté des multitudes est une des plus graves questions de notre temps. Allons-nous tout accomplir pour que l’économie mondiale apporte des solutions ? »

Le fondateur replace ces détresses sous le regard de Dieu et souligne la responsabilité humaine: « Ni les malheurs, ni l’injustice de la pauvreté ne viennent de Dieu : Dieu ne peut que donner son amour. Aussi y a-t-il un vif étonnement à découvrir que Dieu regarde tout être humain avec une infinie tendresse et une profonde compassion. Quand nous saisissons que Dieu nous aime, et qu’il aime jusqu’au plus abandonné des humains, notre cœur s’ouvre aux autres, nous sommes rendus plus attentifs à la dignité de la personne humaine et nous nous interrogeons : comment préparer des chemins de confiance sur la terre ? »

« Si démunis soyons-nous, ne sommes-nous pas appelés à transmettre, par nos vies, un mystère d’espérance autour de nous ?, interroge frère Roger. Notre confiance en Dieu est reconnaissable quand elle s’exprime par le don tout simple de nos propres vies : c’est avant tout quand elle est vécue que la foi devient crédible et se communique ».<br>
Frère Roger pose aussi la question de la vocation personnelle de chacun: « La présence de Dieu est un souffle répandu dans tout l’univers, elle est un influx d’amour, de lumière et de paix sur la terre. Animés par ce souffle, nous sommes entraînés à vivre une communion avec les autres, et nous sommes conduits à réaliser l’espérance d’une paix dans la famille humaine… Et qu’elles rayonnent autour de nous ! Par son Esprit Saint, Dieu pénètre nos profondeurs, il sait notre désir de répondre à l’appel de son amour. Aussi pouvons-nous lui demander : « Comment découvrir ce que tu attends de moi ? Mon cœur s’inquiète : comment discerner ton appel ? » »

C´est pourquoi il invite au « silence intérieur », d´où cette « réponse » peut surgir : « Ose donner ta vie pour les autres, là tu trouveras un sens à ton existence. »

« Il nous arrivera peut-être de dire à Dieu, remarque frère Roger: « Les jours passaient et je ne répondais pas à ton appel. J’allais jusqu’à me demander : ai-je vraiment besoin de Dieu ? Hésitations et doutes me faisaient dériver loin de toi. Pourtant, même quand je me tenais loin de toi, tu m’attendais. Je me croyais abandonné, et tu étais tout proche de moi. Jour après jour, tu renouvelles en moi une spontanéité pour tenir dans un oui au Christ. Ton regard de compréhension rend possible ce oui qui me portera jusqu’au dernier souffle ». »

Il remarque: « La fidélité de toute une vie suppose une attention soutenue. Au long de l’existence, l’Esprit Saint traverse nos nuits intérieures et une transfiguration de l’être se poursuit peu à peu ».

C´est pourquoi, frère Roger invite, « dans un monde où de nouvelles technologies provoquent un développement jamais connu jusqu’ici », à « ne pas négliger des réalités fondamentales de la vie intérieure : la compassion, la simplicité du cœur et de la vie, l’humble confiance en Dieu, la joie sereine… »

A propos du pardon évangélique, frère Roger remarque: « Le plus saisissant dans l’Évangile, c’est le pardon, celui que Dieu nous donne, et celui qu’il nous invite à nous donner les uns aux autres. Même accablé, malmené, Jésus le Christ ne menaçait pas, il pardonnait. Vivant en Dieu, il ne cesse pas d’offrir la liberté du pardon ».

Et d´affirmer: « en Dieu, nulle volonté de punition ». « Par son pardon, explique frère Roger, il efface ce qui a blessé notre cœur, parfois depuis l’enfance ou l’adolescence. Tout lui confier, jusqu’à l’inquiétude. Alors nous nous savons aimés, réconfortés, guéris ».

Il achève sur une méditation de la joie chrétienne: « Jamais dans l’Évangile le Christ n’invite à la tristesse ou à la morosité. Tout au contraire, il rend accessibles une paisible joie, et même une jubilation dans l’Esprit Saint ».

« Un jeune Africain, qui avait passé une année à Taizé, raconte le fondateur, exprimait comment il avait peu à peu découvert une joie, à la suite d’une lourde épreuve. Lorsqu’il avait sept ans, son père avait été tué. Et sa mère avait dû s’enfuir très loin. Il disait : « J’ai voulu retrouver l’amour de mes parents qui m’a manqué dès mon enfance. Alors j’ai cherché une joie intérieure, espérant y trouver une force dans la souffrance. Cela m’a donné la capacité de sortir de la solitude de mon enfance. J’ai saisi l’importance de la joie pour modifier les relations quotidiennes et pour connaître une paix intérieure ». »

« Il est possible de rencontrer Dieu, réellement, dans la prière, qu’elle s’exprime en paroles ou dans le silence, conclut frère Roger. Rien ne porte tant vers Dieu qu’une prière commune, quand elle est soutenue par la beauté du chant. Il y a une paix du cœur à comprendre que la mort elle-même ne met pas fin à une communion en Dieu. Loin de conduire au néant, elle ouvre le passage vers une vie d’éternité où Dieu accueille notre âme à jamais. Même quand il y a en nous des doutes, la présence de l’Esprit Saint demeure, dans les jours paisibles comme dans les heures arides. Ne sommes-nous pas des pauvres de l’Évangile ? Notre humble foi suffit pour accueillir sa présence. Et le seul désir de sa présence rend notre âme à la vie, sur la terre, comme dans l’éternité ».

À la fin de décembre revient chaque année la « Rencontre européenne de jeunes », qui a lieu chaque année dans une ville européenne différente, rappelle le site de Taizé. Au cours des mois précédents, des frères de la communauté et des jeunes bénévoles venus de Taizé se joignent aux jeunes et moins jeunes des paroisses de la ville pour préparer l’accueil des jeunes de toute l’Europe, et aussi des autres continents, qui viendront participer à cette rencontre de quatre jours.

Les participants, précise le site, logent dans des familles autour des paroisses. Ils passent chaque matinée sur place pour découvrir ensemble avec les paroissiens les signes d’espérance du lieu. Deux fois par jour tous se rassemblent pour la prière dans de vastes halles aménagées dans ce but. L’après-midi, des carrefours leur permettent de réfléchir aux engagements là où ils vivent, paroisses, communautés locales, lieux de travail, etc
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La première Rencontre européenne se tint à Paris en 1978. Depuis lors, il y a eu Barcelone en 1979, Rome en 1980, Londres en 1981, Rome en 1982, Paris en 1983, Cologne en 1984, Barcelone en 1985, Londres en 1986, Rome en 1987, Paris en 1988, Wroclaw en 1989, Prague en 1990, Budapest en 1991, Vienne en 1992, Munich en 1993, Paris en 1994, Wroclaw en 1995, Stuttgart en 1996, Vienne en 1997, Milan en 1998, Varsovie en 1999, Barcelone en 2000.

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ZENIT Staff

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