Université grégorienne: 2e mandat du P. Dumortier sj

Print Friendly, PDF & Email

Le pape confirme le jésuite français comme recteur

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Le père jésuite français François-Xavier Dumortier, 64 ans, est confirmé par le pape François comme recteur de l’Université pontificale grégorienne pour un second mandat de trois ans: une nouvelle rendue publique ce 19 juin 2013.

L’université pontificale grégorienne remonte à la fondation, par saint Ignace de Loyola, en 1551, de ce qui l’a précédée: le « Collège Romain ».

Dans une lettre du 30 mai dernier en effet, le préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, le cardinal Zenon Grocholewski, grand chancelier de la  « Grégorienne », a écrit au Préposé général de la Compagnie de Jésus, le père  Adolfo Nicolás, pour lui communiquer cette nomination de la part du pape François.

Le père Dumortier a adressé au corps enseignant de l’université une lettre dans laquelle il écrit sa reconnaissance: « Durant trois ans, j’ai pu mesurer les difficultés d’une mission qui exige un engagement sans trêve. J’ai aussi reçu le témoignage émouvant du dévouement de tant d’entre vous, et un soutien dans ma responsabilité qui m’a été très précieux. Je désire vous exprimer ma profonde reconnaissance et ma disponibilité pour cette mission tout à fait passionnante au service de l’Eglise et de notre communauté universitaire. »
La communauté universitaire a pour sa part exprimé au père Dumortier ses meilleurs voeux pour son nouveau mandat.

De Sciences Po au noviciat

Dans un entretien publié par le site des Jésuites de France, en 2003, lorsqu’il était nommé provincial de France, le père Dumortier révèle qu’à Sciences Po, il souhaitait faire de la politique. Puis il s’est formé en gestion et il a appris le métier de la banque.
Il raconte ainsi son premier appel en quelque sorte: « C’est un autre service et un autre engagement qui, peu à peu, se sont imposés à moi. D’abord, l’amour de la littérature et la passion de la poésie m’ont fait rencontrer des êtres qui – je le dirais ainsi aujourd’hui – exprimaient, dans leur vie et dans leurs écrits, ce renversement total des perspectives qui est celui des Béatitudes. Ce fut un bouleversement intérieur très grand, comme si s’ouvrait un autre monde que « le monde mondain », le monde qui seul, en définitive, m’importait. Et puis, le sens de l’amitié et le goût de la musique se conjuguèrent un jour pour me faire passer par Notre-Dame-des-Neiges, une trappe de l’Ardèche, où entendant ce texte : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de Lui et Lui près de moi » (Apocalypse 3,20), j’ai soudain compris que ma vie ne serait plus jamais la même : si Dieu existe, et si Sa présence se faisait aussi humble et discrète que ce petit coup frappé à la porte de ma vie avec un doux entêtement, alors je ne pouvais qu’ouvrir la porte sans désormais pouvoir savoir ce que demain serait. C’est l’obéissance à cette présence qui tracerait le chemin à suivre. »

Un être profondément libre

Il résume lui-même son itinéraire après son entrée chez les Jésuites: « C’est un itinéraire simple : le noviciat (73-75), puis le temps de la formation : le 1er cycle d’études en philosophie et en théologie au Centre Sèvres (75-79) ; une année en France et 18 mois aux Etats-Unis à la Weston School of Theology (Cambridge, Massachusetts) pour le 2ème cycle de théologie et un DEA de philosophie du droit à Paris II qui m’a permis de redécouvrir le droit. Ordonné prêtre en 1982, j’ai passé trois ans à mi-temps à la revue Etudes au temps où Paul Valadier venait d’en être nommé rédacteur en chef. Ce furent ensuite un an à Chantilly et six mois à Washington pour travailler sur l’œuvre de Hannah Arendt. Puis je fus appelé à faire le 3ème An et en 1990, à prononcer mes derniers vœux. En 1991, j’ai succédé comme Directeur du 2ème cycle au Centre Sèvres à René Marlé – avec qui j’avais eu le privilège de pouvoir collaborer deux ans auparavant ; en 1997, j’ai été nommé Président du Centre Sèvres et j’ai exercé cette charge jusqu’en juillet 2003. »

Pas suffisamment connue

Pour savoir ce qu’il l’a le plus frappé dans son itinéraire – notamment ses séjours aux Etats-Unis – il suffit de cliquer sur ce lien: http://www.jesuites.com/compagnons/fxd/itw.htm

Mais il faudra y ajouter son bilan en tant que provincial. Il rappelait alors les priorités de la Compagnie: « l’Afrique et la Chine, l’apostolat intellectuel, les œuvres et maisons interprovinciales de Rome, les réfugiés ».

Puis il emploie une phrase que l’on a entendue prononcer par le pape François à propos de l’Eglise: « la Compagnie n’est pas une ONG et ne fonctionne pas comme une entreprise ».
Enfin, quand on lui parle d’effectifs, du nombre des Jésuites, il répond par cette conviction: « la vie jésuite n’est pas suffisamment connue et c’est à nous de la faire davantage connaître ».

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel