Prix de poésie mystique 2016, courtoisie de la Fondation Fernando Rielo

Prix de poésie mystique 2016, courtoisie de la Fondation Fernando Rielo

Poésie mystique: Izara Batres lauréate du Prix Fernando Rielo

« La poésie mystique promeut la Vérité, la Bonté et la Beauté », affirme le card. Ouellet

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La poétesse espagnole Izara Batres remporte à Rome le Prix mondial Fernando Rielo de Poésie Mystique, décerné le 14 décembre 2016 à l’ambassade l’Espagne près el Saint-Siège. Les poètes finalistes venaient d’Argentine, du Salvador, d’Espagne et de Pologne, indique un communiqué de la Fondation Fernando Rielo. La céré monie était présidée par le cardinal canadien Marc Ouellet, président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.
Grâce à son recueil Triptyque, la jeune poétesse espagnole Izara Batres – née à Madrid en 1982 – est la lauréate du XXXVIème Prix mondial Fernando Rielo de Poésie mystique. La dotation est constituée de 7 000 €, de la publication de l’œuvre primée et d’une médaille commémorative.
La cérémonie a commencé par les paroles de salutation de l’ambassadeur d’Espagne près le Saint-Siège, M. Eduardo Gutiérrez Sáenz de Buruaga, suivies de l’intervention du Président du Comité d’Honneur, le Cardinal Marc Ouellet, Préfet de la Congrégation pour les évêques.
Le Cardinal a souligné que ce prix est un « message d’espérance pour l’homme actuel, déchiré entre tant de langages discordants et incapable d’entendre le cri de son propre cœur assoiffé de Dieu ». Il a souligné que « la poésie mystique promeut la Vérité, la Bonté et la Beauté, réalisées absolument en Dieu, mais présentes dans chaque personne, au-delà des frontières géographiques, ethniques et religieuses ».
Le président de la Fondation Fernando Rielo, le P. Jesús Fernández Hernández, a rappelé les mots de Fernando Rielo, fondateur du prix de la fondation du même nom : « Aujourd’hui plus que jamais notre société a besoin du poète mystique : ce quelqu’un qui sait élever son expérience de Dieu à la qualité d’art. Cette réalité ne devrait pas passer inaperçue à qui se sait chrétien, ou juif, ou musulman, ou bouddhiste, ou simplement religieux de toute religion ».
Il a également cité les paroles du théologien catholique Karl Rahner, prédisant que le chrétien de l’avenir, ou serait « mystique », ou ne pourrait pas être chrétien car la spiritualité de l’avenir ne s’appuiera pas sur des convictions ou des environnements religieux largement diffus, mais sur l’expérience de Dieu et la décision personnelle.
Docteur en littérature de l’Université Complutense (Madrid), la lauréate a déjà à son actif plusieurs prix littéraires, cinq livres publiés ainsi que des poèmes dans plusieurs anthologies.
Son œuvre inédite Triptyque l’a emporté sur les neuf autres finalistes, parmi lesquels figuraient des poètes déjà renommés ainsi qu’une académicienne de la Langue espagnole, avec des recueils alliant une grande qualité technique et l’intensité du vécu.
Selon le jury, « à travers un langage poétique efficace, sans rien de superflu, nu, transparent, cette œuvre transfigure l’expérience de la douleur, pour la transformer en lieu de rencontre avec un Dieu auquel l’auteur s’attache fébrilement : ‘Il a fallu mourir dans l’amour / et la douleur / pour te voir, pour me voir, / pour savoir qui j’étais’.
« La voix lyrique maintient un ton ferme, énergique, sincère, mais sans tomber dans la lamentation ni le désespoir, car l’épreuve de la douleur la fait devenir expression suppliante et confiante de l’amour : ‘Je sens ta main douce et bleue sur ma blessure’.
« À la fin, la tendresse de l’amour l’emporte sur la douleur et la purification, dans une pure et lumineuse extase : ‘Je cherche le ciel de ta vertu dans l’éblouissante tendresse / du printemps / qui naît en tes mains’’
« Elle fait participer le lecteur à l’expérience intime de la grâce : ‘Je sais que Dieu dicte mes vers, / je sais que tu es là / et au-delà de ce corps et de ce pouls qui bat, le lien impose son sens, / je te sens dans l’âme’. »
Le jury était présidé par le critique littéraire José María Lopez Sevillano (Espagne), Secrétaire permanent du Prix, Rafael Fernández Hernández (Espagne), professeur de littérature à l’Université de La Laguna, Arnaldo Colasanti (Italie), poète et critique littéraire, David G. Murray (Etats-Unis), critique littéraire et expert en langue anglaise, et Alberto Giralda Cid (Espagne), critique littéraire.
Egalement au programme de la cérémonie, un concert du duo de violonistes Marco Fiorini et Biancamaria Rapaccini, membres du « Quartetto di Roma », avec un répertoire de Jean-Marie Leclair, Henryk Wieniawski et Louis Spohr.
Les prix antérieurs ont été décernés pour des œuvres inédites en espagnol et en anglais dans des instances telles que l’ONU, l’UNESCO, le Sénat français et le Campidoglio romain. Chaque année, ce prix de poésie a le soutien d’un vaste comité d’honneur composé d’académiciens de la langue, d’histoire et de sciences morales et politiques, ainsi que d’écrivains, de poètes, d’hispanistes et de recteurs d’université.
Le caractère œcuménique du Prix a permis que l’obtiennent des poètes de différentes confessions chrétiennes –en fait, la majorité– mais aussi non chrétiennes, démontrant la capacité de la poésie mystique à unir les cultures et les religions.
Les autres finalistes étaient les espagnols Alfonso Crespo Hidalgo (Córdoba), Antonio Diaz Tortajada (Valencia), Francisco Jimenez Carretero (Albacete), Elena Martin Otín (Madrid) et Virginie Sanchez Nuño (Ciudad Real); les salvadoriennes Carmen González Huguet (Cuscatlan) et Claudia Lorena Parada Turcios (San Salvador), l’argentine Cledia Teresa Báez (Bahia Blanca) et la polonaise Elzbieta Buczkowska (Zabrze).
Izara Batres, repères biographiques
Izara Batres est docteur en études littéraires de l’Université Complutense de Madrid, avec une thèse qui lui a valu les félicitations du jury.
En 2004, elle a reçu le prix des Editions Siruela pour son essai sur « Le Monde de Sophie ». En 2007, elle a reçu le premier prix du journal El País, en remportant le concours de nouvelles « Talents », avec son récit « Le Patient ».
Elle a publié cinq livres : deux recueils Avenidas del tiempo (Avenues du temps, Vitruvio, 2009) et El fuego hacia la luz (Le feu vers la lumièreSial, 2011), des nouvelles Confesiones al psicoanalista (Confessions au psychanaliste, Xorki, 2012), un roman El sueño del pez luciérnaga (Le rêve du poisson luciole, Xorki, 2014) et sa thèse de doctorat sous forme de recueil d’essais : Cortazar y Paris: Ultimo round (Cortazar et Paris: dernier round, Xorki, 2014).
Elle enseigne la création littéraire, la langue et la littérature à l’Université. Elle collabore avec diverses publications culturelles et avec une maison d’édition madrilène.
Ses poèmes ont été inclus dans des anthologies telles que Poesía Hispanoamericana actual (Poésie hispano-américaine actuelle), Los poetas de la senda (Les poètes du sentier) ou Poetas del siglo XXI (Poètes du XXIe siècle).

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Rédaction

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