Mgr John Putzer © capture Zenit / YouTube

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ONU/peuples autochtones : le Saint-Siège plaide pour un dialogue inclusif (traduction complète)

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Intervention de Mgr John Putzer au Conseil des droits de l’homme

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« Impliquer efficacement les communautés autochtones dans les efforts de reprise » à travers un « dialogue inclusif » : c’est ce que préconise le représentant du Saint-Siège à la Mission permanente d’observation auprès des Nations Unies à Genève, Mgr John Putzer, devant le Conseil des droits de l’homme, le 27 septembre 2021.

Mgr John Putzer, chargé d’Affaires, a.i. à la Mission permanente d’observation du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, a pris la parole sur le point 3 du dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones de la 48ème session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le 27 septembre 2021.

Particulièrement affectés par la pandémie de Covid-19, les peuples autochtones peuvent, grâce à leurs connaissances et pratiques traditionnelles, « contribuer à améliorer la sécurité alimentaire, la santé, le bien-être et la reprise après la pandémie », a souligné le chargé d’Affaires. Il est « essentiel que les autorités de l’Etat mènent avec eux un « dialogue face à face » et « de bonne foi ».

Voici notre traduction de l’intervention en anglais de Mgr John Putzer.

Allocution de Mgr Putzer

Madame la Présidente,

La délégation du Saint-Siège prend note du rapport du Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et partage la préoccupation selon laquelle les efforts de relance économique ont un impact négatif disproportionné sur les communautés autochtones. En effet, nombre de ces mesures ont donné la priorité aux activités commerciales et soutenu leur expansion au détriment des peuples autochtones, de leurs terres et de l’environnement.

Les peuples autochtones représentent 5 % de la population mondiale totale et pourtant, ils constituent 15 % de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté. Par conséquent, les peuples autochtones ont été particulièrement vulnérables pendant la pandémie de Covid-19, dont l’impact n’a pas encore été pleinement perçu. En outre, des problèmes préexistants pour les communautés autochtones, tels que l’insécurité alimentaire, ont été exacerbés par les confinements liés à la pandémie.

Madame la Présidente,

À cet égard, le Saint-Siège souhaite souligner l’importance de promouvoir un dialogue inclusif afin d’impliquer efficacement les communautés autochtones dans les efforts de reprise. Les interventions d’urgence et les efforts de reprise bénéficient d’un dialogue honnête entre les peuples autochtones et les autorités nationales, en vue de mettre en œuvre des mesures respectueuses de la culture et orientées vers le bien commun de tous.

En effet, les peuples autochtones jouent un rôle fondamental dans la conservation et la transmission des connaissances et des pratiques traditionnelles pouvant contribuer à améliorer la sécurité alimentaire, la santé, le bien-être et la reprise après la pandémie.  La crise sanitaire mondiale actuelle devrait donc être l’occasion d’œuvrer davantage en faveur de politiques et de systèmes économiques transformationnels et verts, capables de concilier santé et nature. En ce sens, les traditions culturelles des peuples autochtones, leur respect des ressources naturelles et des terres et les liens qu’ils entretiennent avec elles constituent un exemple précieux à prendre en considération.

Madame la Présidente,

Comme l’a dit le pape François, « il s’agit de promouvoir un développement qui ne considère pas la consommation comme un moyen et une fin, mais qui se soucie vraiment de l’environnement… C’est l’écologie intégrale, dans laquelle la justice sociale se conjugue avec la protection de la planète ».

En conclusion, la délégation du Saint-Siège réaffirme l’importance de promouvoir et de protéger les valeurs culturelles, le patrimoine et les droits de l’homme des populations autochtones, ainsi que de leur donner la possibilité de continuer à être les protagonistes de leur propre développement culturel et social. Dans cette perspective, la valeur du dialogue face à face, mené de bonne foi, entre les autorités de l’État et les peuples autochtones devient essentielle pour apporter un soutien mutuel et trouver des solutions orientées vers le bien commun.

Je vous remercie, Madame la Présidente.

NOTE

(1) Pape François, Message aux organisateurs et aux participants à la 5ème Rencontre mondiale du forum des peoples autochtones, 2 février 2021.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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