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L'Osservatore Romano : 50 ans après la suppression de la cour pontificale

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Rétrospective de Giovanni Maria Vian

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« La maison du pape », c’est le titre de l’éditorial du directeur de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian, dans l’édition datée du 29 mars 2018, à l’occasion des 50 ans de la suppression de la cour pontificale par Paul VI. Il évoque la réforme entreprise par le pape Montini, pour souligner « la mission essentiellement spirituelle du pontife romain ».
Voici notre traduction de cet éditorial en Une du quotidien du Vatican.
La maison du pape
Ayant vécu pendant plus de trente ans à la curie romaine, Montini en connaissait comme personne l’histoire, la nature, les inadéquations et les potentialités. Ce ne fut donc pas le hasard si, le 21 septembre 1963, exactement trois mois après son élection au conclave, le nouveau pape voulut rencontrer les membres de la curie, annonçant devant eux une réforme radicale qui allait se réaliser dans les années suivantes.
Avant tout avec la constitution apostolique Regimini ecclesiae universae du 15 août 1967 et ensuite avec trois décisions à l’impact plus immédiatement perceptible par l’opinion publique : la suppression de la cour pontificale, par le motu proprio Pontificalis domus du 28 mars 1968, la dissolution des corps armés décidée le 14 septembre 1970, coïncidant avec le centenaire de la fin du pouvoir temporel et l’exclusion des cardinaux ayant dépassé 80 ans de l’électorat actif au conclave et des charges curiales, par le motu proprio Ingravescentem aetatem du 21 novembre 1970, qui anticipa de cinq ans la réforme globale de l’élection papale.
Fort de son expérience personnelle forgée « d’un point d’observation privilégié, le Secrétariat d’État, l’excellent, précieux et fidèle office qui assiste le pape dans son activité personnelle », Paul VI souligna la « tradition cohérente et flexible » de laquelle était dérivée la composition de la curie et affirma que c’est justement le « rapport essentiel de la curie romaine avec l’exercice de l’activité apostolique du pape qui est la justification, et même la gloire de la curie elle-même ».
Ajoutant que « nous devons accueillir les critiques qui nous entourent, avec humilité, avec réflexion et même avec reconnaissance » et soulignant le « besoin de se simplifier et de se décentrer ainsi que celui de s’élargir et de se préparer à de nouvelles fonctions », Montini énonça le motif essentiel de la réforme de la curie, à savoir « sa vocation à l’exemplarité, devant l’Église entière et le monde profane ». Parce que « tous les moments, tous les aspects de notre vie a autour de nous une irradiation qui peut être bénéfique si elle est fidèle à ce que veut de nous le Christ, maléfique si elle est infidèle », rappela le pape.
Après avoir traversé la seconde période du concile, le 14 janvier 1964, Paul VI rencontra l’aristocratie et la noblesse romaine. Ce fut une des dernières audiences accordées à l’aristocratie, liée à la papauté : Montini se présenta avec simplicité, non plus comme « le souverain temporel » et dit : « Nous ne sommes plus pour vous ceux d’hier » et cela, parce que « l’histoire avance » et le pape « ne doit plus désormais qu’exercer le pouvoir des ses clés spirituelles ». C’est pourquoi « nous avons maintenant les mains vides ; nous ne sommes plus en mesure de vous conférer des offices, des bienfaits, des privilèges, des avantages découlant de l’ordonnance d’un État temporel, et nous ne sommes plus non plus en mesure d’accueillir vos services inhérents à une administration civile », conclut-il.
Ce sont les prémices du motu proprio par lequel, il y a cinquante ans, Paul VI transforma la cour pontificale obsolète à la maison du pape, déjà familièrement appelée par Pie XI « maison du père ». Ainsi furent supprimées des charges et dénominations qui ne reflétaient plus « la réalité des choses » pour souligner, en revanche, « la mission essentiellement spirituelle du pontife romain ».
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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