Laïcisme, non !, laïcité, oui !, sans "remise en cause" des prérogatives de l’État

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La liberté religieuse pour la liberté de conscience

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CITE DU VATICAN, Vendredi 27 février 2004 (ZENIT.org) – Laïcisme, non !, laïcité, oui !, sans « remise en cause » des prérogatives de l’État, affirme Jean-Paul II qui aborde la question de la participation des chrétiens à la vie publique et de la présence visible de l’Eglise en France, c’est à dire de la liberté religieuse et de la liberté de conscience, dans ce 9e et dernier message de Jean-Paul II aux évêques de France dans le cadre de leurs visites ad limina.

« La participation des chrétiens à la vie publique, la présence visible de l’Église catholique et des autres confessions religieuses ne remettent nullement en cause le principe de la laïcité, ni les prérogatives de l’État », affirme Jean-Paul II.

Il précise: « Comme j’ai eu l’occasion de le rappeler lors des vœux au Corps diplomatique en janvier dernier, une laïcité bien comprise ne doit pas être confondue avec le laïcisme; elle ne peut non plus gommer les croyances personnelles et communautaires ».

« Chercher à évacuer du champ social cette dimension importante de la vie des personnes et des peuples, ainsi que les signes qui la manifestent, serait contraire à une liberté bien comprise, insiste le pape. La liberté de culte ne peut se concevoir sans la liberté de pratiquer individuellement et collectivement sa religion, ni sans la liberté de l’Église ».

« La religion ne peut pas être uniquement cantonnée dans la sphère du privé, au risque de nier tout ce qu’elle a de collectif dans sa vie propre et dans les actions sociales et caritatives qu’elle mène au sein même de la société envers toutes les personnes, sans distinction de croyances philosophiques ou religieuses », fait observer Jean-Paul II.

« Tout chrétien ou tout adepte d’une religion a le droit, dans la mesure où cela ne remet pas en cause la sécurité et la légitime autorité de l’État, d’être respecté dans ses convictions et dans ses pratiques, au nom de la liberté religieuse, qui est un des aspects fondamentaux de la liberté de conscience (cf. Déclaration sur la liberté religieuse, nn. 2-3) », rappelle le pape.

Pour éviter le « communautarisme », Jean-Paul II recommande l’enseignement du fait religieux à l’école et de l’histoire européenne:  » Il importe, dit-il, que les jeunes puissent saisir la portée de la démarche religieuse dans l’existence personnelle et dans la vie sociale, qu’ils aient connaissance des traditions religieuses qu’ils rencontrent et qu’ils puissent lire avec bienveillance les symboles religieux et reconnaître les racines chrétiennes des cultures et de l’histoire européennes. Cela conduit à une reconnaissance respectueuse de l’autre et de ses croyances, à un dialogue positif, à un dépassement des communautarismes et à une meilleure entente sociale ».

Jean-Paul II encourage l’attention des pasteurs aux relations avec l’Islam.  » Votre pays comporte une forte présence de musulmans avec lesquels, constate le pape, par l’intermédiaire des responsables ou des communautés locales, vous vous attachez à entretenir de bonnes relations et à promouvoir le dialogue interreligieux, qui est, comme j’ai eu l’occasion de le dire, un dialogue de la vie ».

Il met cependant en garde contre le « relativisme »: « Un tel dialogue, insiste le pape, doit aussi raviver chez les chrétiens la conscience de leur foi et leur attachement à l’Église, car toute forme de relativisme ne pourrait que nuire gravement aux relations entre les religions ».

« Il vous revient de poursuivre et d’intensifier, peut-être dans certains cas de manière plus institutionnelle, des relations avec l’Autorité civile et avec les différentes catégories d’élus de votre pays, dans les Parlements nationaux et européen, notamment avec les parlementaires catholiques, et avec les Institutions internationales », ajoute le pape.

A propos de la nonciature apostolique, il précise: « Je me réjouis des nouvelles formes de dialogue récemment établies entre le Saint-Siège et les Responsables de la Nation, pour régler des questions en suspens. De par sa mission propre, au nom du Saint-Siège, le Nonce apostolique est appelé à y participer activement et à suivre attentivement la vie de l’Église et sa situation dans la société ».

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ZENIT Staff

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