Audience 22/11/2017 © L'Osservatore Romano

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Instituts ecclésiastiques : "vivre de façon risquée et avec fidélité sur les frontières"

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Entrer dans les systèmes culturels, comme une Église « en sortie »

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« Vivre de façon risquée et avec fidélité sur les frontières ». C’est la mission que le pape François transmet aux Universités et aux Facultés ecclésiastiques, dans sa Constitution apostolique « Veritatis gaudium », « la joie de la vérité », publiée ce 29 janvier 2018. Il encourage l’ouverture, le dialogue et le travail universitaire « à genoux ».
Dans ces nouvelles normes mettant à jour la Constitution apostolique « Sapientia christiana » promulguée par saint Jean-Paul II, le 15 avril 1979, le pape souligne la « tâche urgente d’élaborer des instruments intellectuels capables d’être proposés comme paradigmes d’action et de pensée, utiles à l’annonce dans un monde marqué par le pluralisme éthique et religieux ».
Et d’ajouter : « Cela demande non seulement une connaissance théologique approfondie, mais aussi la capacité de concevoir, indiquer et réaliser des systèmes de représentation de la religion chrétienne capables d’entrer profondément dans les différents systèmes culturels. » En ce sens, le pape François confie à la recherche menée dans les Instituts ecclésiastiques de développer une « apologétique originale » qui puisse « créer les dispositions pour que l’Évangile soit écouté par tous ».
Dialogue, ouverture, à genoux
Le pape souhaite la création « de nouveaux centres de recherche compétents dans lesquels les chercheurs, provenant de différents univers religieux et ayant des compétences scientifiques diverses, puissent dialoguer dans une liberté responsable et une ouverture réciproque… de façon à entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité. »
Dans l’esprit d’une Église « en sortie », poursuit-il, les études ecclésiastiques « sont appelées à se doter de centres spécialisés qui approfondissent le dialogue avec les différents milieux scientifiques » : un dialogue au service de l’évangélisation et de la « mise en œuvre de la vérité dans la vie personnelle et sociale ».
Pour le pape, « la théologie et la culture d’inspiration chrétienne ont été à la hauteur de leur mission quand elles ont su vivre de façon risquée et avec fidélité sur les frontières » : « Les questions de notre peuple, ses peines, ses combats, ses rêves, ses luttes, ses préoccupations, possèdent une valeur herméneutique que nous ne pouvons ignorer si nous voulons prendre au sérieux le principe de l’Incarnation. Ses questions nous aident à nous interroger, ses interrogations nous interrogent. Tout cela nous aide à approfondir le mystère de la Parole de Dieu, Parole qui exige et demande à ce que l’on dialogue, que l’on entre en communion. »
Le pape donne aussi les critères de fécondité de la philosophie et de la théologie qui doivent être réalisées « dans un esprit ouvert et à genoux ». « Le théologien qui se satisfait de sa pensée complète et achevée est un médiocre », prévient-il. « Le bon théologien et philosophe a une pensée ouverte, c’est-à-dire incomplète, toujours ouverte au maius de Dieu et de la vérité, toujours en développement. »
« Dans l’étude et dans l’enseignement de la doctrine catholique, on doit toujours mettre au premier plan la fidélité au Magistère de l’Église », précise également le pape dans sa Constitution. Ainsi les enseignants doivent dispenser « avant tout ce qui appartient au patrimoine traditionnel de l’Église ». « Quant aux opinions probables et personnelles qui découlent des nouvelles recherches, qu’ils ne les présentent que comme telles et avec discrétion », peut-on lire dans le texte.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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