Syrie : une solution pacifique sera un exemple

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Par Mgr Mamberti

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« Une solution pacifique et durable au conflit syrien créerait un précédent significatif pour le siècle présent, marquerait la route pour affronter les autres conflits que la communauté internationale n’a pas réussi à résoudre jusqu’ici », déclare Mgr Mamberti.

Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États, est intervenu au cours du Débat général de la 68e session de l’Assemblée générale de l’ONU, hier, 1er octobre 2013, à New York.

Évoquant les conflits armés qui « créent des divisions profondes et de graves blessures » dans la vie des peuples, l’archevêque s’est longuement arrêté sur le conflit syrien, déplorant « déjà plus de cent dix mille morts, quatre millions de personnes déplacées et plus de deux millions de réfugiés dans les pays voisins » et la destruction de « l’un des plus riches patrimoines historiques, culturels et de cohabitation humaine, fortement lié aux trois religions monothéistes ».

Pour le Saint-Siège « il faut absolument éviter tout acte qui puisse aggraver et même étendre la conflagration, et augmenter, jusqu’à l’indicible, les souffrances des populations innocentes ».

Et la Syrie sera un exemple

La tragédie syrienne, a-t-il estimé, « constitue à la fois un défi et une opportunité pour l’Organisation des Nations Unies » pour « donner, de manière concertée, créative et positive, une nouvelle vigueur à tous ses organes, mécanismes et procédures ».

« Une solution pacifique et durable au conflit syrien créerait un précédent significatif pour le siècle présent, marquerait la route pour affronter les autres conflits que la communauté internationale n’a pas réussi à résoudre jusqu’ici », a souligné Mgr Mamberti.

En outre, cela « serait la manifestation la plus claire et évidente de la volonté d’entreprendre, avec honnêteté et efficacité, un chemin de développement durable pour l’après-2015 ».

C’est pourquoi le Saint-Siège a lancé « un appel fort à l’exercice de leur responsabilité par tous les États membres » : « Il y aura la paix et on atteindra les objectifs du développement humain intégral en faveur de chaque habitant de la terre, en particulier des plus faibles et des personnes qui n’ont aucune voix ni aucune représentation, si, et seulement si, chaque État est capable d’assumer pleinement ses propres responsabilités pour le bien commun de tous ».

Priorité à la résolution du conflit

L’archevêque a demandé aux leaders des États de ne pas rester « indifférents » face au drame syrien : « à tous et à chacun d’eux, j’adresse un appel sincère afin qu’ils contribuent à trouver les moyens de surmonter les diverses oppositions et abandonnent toute vaine poursuite d’une solution militaire ».

« Que soit pris un nouvel engagement à poursuivre, avec courage et détermination, une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation entre les parties intéressées, avec le soutien unanime de la communauté internationale », car malgré les efforts, « le courage pour rendre prioritaire dans l’engagement international la résolution du conflit » a manqué jusqu’à présent.

« En outre, tous les gouvernements du monde ont le devoir moral de favoriser toute initiative visant à promouvoir l’assistance humanitaire à ceux qui souffrent à cause du conflit au sein et à l’extérieur du pays », a ajouté l’archevêque.

La reponsabilité de protéger

Mgr Mamberti a insisté sur la « responsabilité, nationale et internationale, de protéger les populations des crimes de génocides et d’épuration ethnique et des crimes contre l’humanité » : cette responsabilité n’est pas « la justification d’un recours aux armes », elle est « un esprit de solidarité profond et impératif, qui invite chacun à ressentir comme siennes les graves crises humanitaires là où elles arrivent et à s’engager afin que soient mis en œuvre immédiatement l’ensemble des mesures disponibles – diplomatiques, économiques, d’opinion publique – en vue d’apporter une solution efficace ».

Le Saint-Siège a également souligné le « geste prophétique » du pape François en instaurant la Journée de prière et de jeûne pour la Syrie le 7 septembre dernier, qui a donné naissance à « un vaste mouvement mondial de prière pour la paix, dont les fruits ont été immédiatement perceptibles dans l’adhésion spontanée et sincère de l’opinion publique à cet objectif ».

Pour Mgr Mamberti, « la portée de ce geste a dépassé les différences de religion, culture, nationalité ou provenance géographique, et a exercé une forte influence sur les leaders mondiaux ». 

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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