Syrie: un prêtre catholique pris de mire par les djihadistes

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L’agence vaticane Fides lance un signal d’alarme

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Le Père Daniel Maes, Prémontré, originaire de Belgique, se trouve pris pour cible par les groupes djihadistes qui entendent l’éliminer et envahir le monastère Saint-Jacques-le-mutilé de Qara, à 90 Km au nord de Damas, dénonce l’agence vaticane Fides, ce 16 juillet 2013.

Pourtant la même nouvelle avait été démentie le 8 juillet par le prêtre belge dans les colonnes de l’agence Belga. « Il n’y a pas de menace spécifique dirigée contre moi », a déclaré en substance le père Maes, prémontré de l’Abbaye de Postel, résidant au Monastère Saint-Jacques-le-Mutilé (Mar Yakub), « mais bien une menace généralisée ».

Le monastère, qui appartient au diocèse gréco-catholique d’Homs, se trouve dans une zone de frontière entre les groupes belligérants et pourrait être occupé afin de devenir une base logistique militaire des rebelles.

Après la mort du Père François Mourad, la communauté chrétienne de Syrie est fortement préoccupée. Toutes les lignes de communication avec le monastère sont interrompues.

L’alarme est parvenue à l’Agence Fides par l’intermédiaire d’un certain nombre de responsables catholiques syriens et de parents des moines résidant au Monastère Saint-Jacques, qui sont de neuf nationalités différentes, y compris européennes.

Le Père Maes a enseigné la Théologie morale en Belgique pendant 20 ans et réside au monastère Saint-Jacques depuis 2010, où il est directeur du séminaire. Le monastère Saint-Jacques de Qara est une structure antique remontant au V° siècle après J.-C. Y réside une communauté monastique féminine, placée sous la conduite d’une religieuse palestinienne, Sœur Agnès Mariam de la Croix, qui s’est enrichie au fil du temps d’une communauté religieuse masculine et de familles de laïcs chrétiens, sunnites et alaouites.

Au cours de ces derniers mois, le monastère s’est trouvé au centre d’affrontements violents et a été touché et endommagé par des bombardements effectués par des hélicoptères de l’armée régulière qui, probablement, entendaient frapper des dépôts d’armes se trouvant dans les galeries et les fossés proches du monastère, utilisés à l’époque byzantine pour accumuler des provisions d’eau.

Ces derniers temps, le monastère accueille et assiste des familles de réfugiés, indépendamment de leur appartenance religieuse. Le Père Maes a des contacts étroits avec des groupes de syriens se trouvant en France, en Belgique et aux Pays-Bas qui, au travers d’associations de bénévolat, envoient des aides humanitaires destinées aux évacués.

Le prêtre a dénoncé la « purification ethnique » perpétré à l’encontre des chrétiens à Qusayr, lorsque la petite ville a été prise par les rebelles et les groupes djihadistes. « Les villages chrétiens environnants ont été détruits et tous les fidèles qui pouvaient être capturés ont été tués suivant une logique de haine sectaire », a-t-il écrit au cours de ces dernières semaines à l’Agence Fides.

« Pendant des décennies, chrétiens et musulmans ont vécu en paix en Syrie. Si des bandes criminelles peuvent cavalcader et terroriser les civils, ceci n’est-il pas contraire aux lois internationales ? Qui protégera les innocents et pourra garantir l’avenir de ce pays ? » affirme le prêtre. Le Père Maes décrit ainsi la situation sociale actuelle en Syrie : « Les jeunes sont déçus parce que les puissances étrangères leur dictent les priorités. Les musulmans modérés sont préoccupés parce que les salafistes et les fondamentalistes veulent imposer une dictature totalitaire de type religieux. Les citoyens sont terrorisés parce qu’ils sont les victimes innocentes de bandes armées ».

Selon lui, « le régime syrien avait depuis longtemps perdu toute crédibilité. Aujourd’hui, il est urgent de faire survivre la Syrie. Le peuple syrien lui-même doit réformer le pays, selon un processus de vraie démocratie : un peuple qui, de manière autonome, garantit l’égalité de traitement à tous ».

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ZENIT Staff

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