Syrie : non aux armes, oui à l'aide humanitaire

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Rencontre au Vatican, bilan du card. Tauran

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Le Saint-Siège demande « que cesse la livraison d’armes » et « d’argent qui sert à acheter ces armes » en Syrie : « Cet argent devrait être employé plutôt pour secourir les victimes ». Il préconise cinq points d’attention concrets pour une résolution du conflit.

Le Vatican a accueilli une conférence sur la Syrie le lundi 13 janvier, sur le thème « Pouvons-nous demeurer indifférents ? », à l’Académie pontificale des sciences (cf. Zenit du 31 décembre 2013).

La rencontre, voulue par le pape François, s’est tenue à la veille de la conférence internationale de paix Genève-2, prévue le 22 janvier. C’est le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, qui a ouvert les travaux.

La rencontre « avait pour but de porter au Saint-Père le point de vue des experts, de diplomates, et de voir comment le pape et ses collaborateurs pouvaient aider, en quelque sorte, à accélérer la paix en Syrie », rappelle le cardinal au micro de Radio Vatican.

Les nombreux experts internationaux présents ont identifié cinq points « très concrets », précise-t-il : « un cessez-le-feu immédiat et sans conditions » ; « les couloirs pour que l’aide humanitaire arrive effectivement aux gens qui sont dans le besoin » ; « la reconstruction matérielle, morale et spirituelle du pays » ; « la réconciliation et le dialogue interculturel, interreligieux ».

En cinquième point, ils ont également souligné « l’importance de Genève-2 » : « Le monde attend quelque chose de très positif de cette seconde réunion et des pas vraiment significatifs vers la paix… ou on progresse, ou ce sera catastrophique ! »

Le cardinal et les participants ont insisté « sur la nécessité qu’à Genève soient présents tous les acteurs de la région », y compris l’Iran qui a fait « un pas très positif » avec l’accord sur le nucléaire « et on espère que cela soit contagieux ».

Les résultats des travaux ont été remis au pape qui « décidera quels gestes peuvent être accomplis ». Pour le cardinal, « le Saint-Siège est une puissance morale. Sa voix est entendue, il n’y a pas de doutes. Mais qu’elle soit suivie d’effets, pas toujours ».

Le Saint-Siège a aussi demandé « que cesse la livraison d’armes » et « d’argent qui sert à acheter ces armes » en Syrie : « Cet argent devrait être employé plutôt pour secourir les victimes », fait observer le cardinal.

Le Vatican est « déterminé à soutenir toutes les confessions religieuses et les communautés en Syrie pour qu’elles trouvent une nouvelle entente », ajoute-t-il, estimant que « les chrétiens ont une responsabilité particulière pour les jeunes, la formation de la jeunesse. Ils sont vraiment actifs ».

« Au niveau de la population, je ne crois pas qu’il y ait de très grandes difficultés. La guerre sème la division mais historiquement, entre les chrétiens et les musulmans en Syrie, à part quelques graves épisodes, il y avait une très bonne entente, surtout ces dernières années. Donc, il faut retrouver cette convivialité », conclut-il.

Selon un communiqué publié après la rencontre, le dialogue doit viser « des besoins urgents de reconstruction spirituelle et communautaire ».

Les participants demandent « la fin des combats » et « l’envoi immédiat d’assistance humanitaire ». Les millions de réfugiés Syriens « pâtissent de privations extrêmes et potentiellement mortelles en terme d’alimentation, d’hygiène, d’électricité, de télécommunication, de transports, et d’autres besoins humains fondamentaux », dénoncent-ils.

Ils préconisent la prise en compte des « jeunes et des pauvres » et demandent pour eux « l’accès au travail et à une formation qui leur donnent des compétences vitales pour la reconstruction » de la Syrie.

Genève-2, poursuivent-ils, « doit garantir la participation exclusive de toutes les parties en conflit, à l’intérieur de la région comme en dehors » afin de permettre « au peuple de Syrie, à la région et au monde de concevoir une nouveau départ pour mettre un terme aux violences qui ont pris plus de 130 000 vies et laissé un beau pays brisé et en ruines ».

Le texte encourage à « tous travailler en harmonie et avoir confiance pour tracer un chemin vers la réconciliation et la reconstruction ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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