Synode sur la Parole de Dieu : Propositions (31-35)

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ROME, Mercredi 19 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au […]

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ROME, Mercredi 19 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au pape, est en latin. Ce texte a une valeur de proposition. Le pape Benoît XVI a toutefois permis la publication d’une version italienne, provisoire et non officielle de cette liste de propositions, par la secrétairerie générale du synode.

Nous proposons ci-dessous une traduction en français des propositions 31-35.

Proposition 31

Parole de Dieu et prêtres

La Parole de Dieu est indispensable pour former le cœur d’un bon pasteur, ministre de la Parole. A ce propos, Pastores dabo vobis rappelle que : « Le prêtre devra être le premier à croire à la parole dans la pleine conscience que les paroles de son ministre ne sont pas ‘siennes’, mais  de Celui qui l’a envoyé. De cette parole il n’est pas maître. Il en est le serviteur. De cette parole il n’est pas l’unique possesseur : il en est le débiteur à l’égard du peuple de Dieu » (Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis, 26). Les prêtres, et en particulier les curés, sont appelés à se nourrir chaque jour des Saintes Ecritures et à les transmettre avec sagesse et générosité aux fidèles confiés à leurs soins.

Proposition 32

Formation des candidats à l’ordre sacré

Les candidats au sacerdoce doivent apprendre à aimer la Parole de Dieu. Que l’Ecriture soit donc l’âme de leur formation théologique, en soulignant la circularité indispensable entre exégèse, théologie, spiritualité et mission. La formation des prêtres doit alors embrasser de multiples approches à l’Ecriture :

– La lecture orante, en particulier la Lectio divina, aussi bien personnelle que communautaire, dans le cadre d’une première lecture de la Bible. Il faudra la poursuivre pendant tout le parcours de la formation, en tenant compte de ce que l’Eglise prescrit quant aux soins à apporter aux retraites et aux exercices spirituels dans l’éducation des séminaristes.

– Se nourrir avec assiduité de la Parole de Dieu, également à travers la richesse e l’Office divin.

– La découverte de l’exégèse dans ses diverses méthodes. Une étude précise et ample des règles herméneutiques est nécessaire pour surmonter les risques d’une interprétation arbitraire. Il faut comprendre correctement les méthodes de l’exégèse, avec leurs possibilités et leurs limites, pour permettre une compréhension juste et féconde de la Parole de Dieu.

– La connaissance de l’histoire de ce qu’a produit la lecture des Ecritures chez les Pères de l’Eglise, les saints, les docteurs et les maîtres de la spiritualité jusqu’à nos jours.

– L’intensification, pendant les années de séminaire, de la formation à la prédication, et la vigilance sur la formation permanente pendant l’exercice du ministère, afin que l’homélie puisse interpeller ceux qui écoutent (cf. Ac 2, 37).

– Parallèlement à la formation à l’intérieur du séminaire on invitera les futurs prêtres à participer à des rencontres avec des groupes ou des associations de laïcs rassemblés autour de la Parole de Dieu. Ces rencontres, organisées pendant une période suffisamment longue, favoriseront chez les futurs prêtres l’expérience et le goût de l’écoute de ce que l’Esprit Saint suscite chez les croyants rassemblés en tant qu’Eglise, qu’ils soient petits ou grands.

Il ne faut pas négliger une étude sérieuse de la philosophie qui permette d’évaluer clairement les présupposés et les implications contenues dans les diverses herméneutiques appliquées à l’étude de la Bible (cf. Optatam totius, 15).

A ce propos il serait souhaitable que les facultés philosophiques développent et enseignent une pensée philosophique et culturelle (art et musique) ouverte à la transcendance afin que les disciples puissent mieux écouter et mieux comprendre la Parole de Dieu qui peut seule combler les désirs du cœur humain (cf. Fides et ratio, 83).

Un renouvellement des programmes académiques (cf. Jean-Paul II, Constitution apostolique Sapientia Christiana) est souhaitable pour que l’étude systématique de la théologie apparaisse mieux à la lumière de l’Ecriture Sainte. Par ailleurs, toute révision des cours dans les séminaires et les maisons de formation devra veiller à donner à la Parole de Dieu la place qui lui est due dans les différentes dimensions de la formation.

Proposition 33

Formation biblique des chrétiens

L’amour de la Bible est une grâce de l’Esprit Saint qui imprègne toute la vie du croyant. Il faut donc former les chrétiens à apprécier ce don de Dieu : « Si tu savais le don de Dieu… » (Jn 4, 10), dit le Seigneur.

Il est par conséquent souhaitable que dans chaque région culturelle soient établis des centres de formation pour les laïcs et pour les missionnaires de la Parole où l’on apprenne à comprendre, vivre et annoncer la Parole de Dieu. Par ailleurs, selon les diverses nécessités, il faudrait fonder des instituts spécialisés en études bibliques pour exégètes afin qu’ils aient une solide compréhension théologique et qu’ils soient sensibles aux contextes de leur mission. Ceci peut être fait aussi en réexaminant ou en renforçant les structures qui existent déjà, comme les séminaires ou les facultés. Il est enfin nécessaire d’offrir une formation adéquate dans les langues bibliques, aux personnes qui traduiront la Bible en différentes langues modernes.

Proposition 34

Animation biblique et jeunes

De même que Jésus invita un jeune à le suivre, il faut aujourd’hui inviter des enfants, des adolescents et des jeunes à le suivre afin qu’ils puissent trouver la réponse à leur recherche dans la Parole du Seigneur Jésus. Dans l’animation biblique de la pastorale de la jeunesse, on tiendra compte de l’invitation de Benoît XVI : « Chers jeunes, je vous exhorte à devenir des familiers de la Bible, à la garder à portée de la main, pour qu’elle soit pour vous comme une boussole qui indique la route à suivre » (Message pour la XXI Journée mondiale de la Jeunesse, 9 avril 2006). Il serait bon que l’Ecriture soit présentée dans ses implications vocationnelles afin d’aider et d’orienter de nombreux jeunes dans leurs choix de vocation, également jusqu’à la consécration totale. Que les jeunes générations soient accueillies, écoutées et accompagnées avec amour par la communauté chrétienne, pour être introduites à la connaissance de l’Ecriture par des éducateurs, de vrais témoins passionnés par la Parole de Dieu. Les jeunes eux-mêmes seront ainsi conduits à aimer et à transmettre l’Evangile, notamment aux jeunes de leur âge.

Proposition 35

La Bible et la pastorale de la santé

Au cours de sa vie, Jésus a soigné et guéri les malades et à travers ce service il a montré un signe de la présence du Royaume de Dieu (cf. Lc 7, 22). Les Ecritures continuent aujourd’hui encore à offrir aux malades et à tous ceux qui souffrent, une parole de réconfort, d’encouragement et aussi de guérison spirituelle et physique. La prière des psaumes rejoint en profondeur et donne à chacun les paroles mêmes de Dieu pour exprimer sa souffran
ce et son espérance. Les Pères synodaux exhortent donc ceux qui sont en contact avec les personnes affligées par toute sorte de mal, à leur apporter, humblement mais avec audace, la Parole vivifiante du Seigneur Jésus aussi bien dans l’Ecriture que dans l’Eucharistie. Aujourd’hui encore il est indispensable que la Parole de Dieu inspire toute la pastorale de la santé, en conduisant les malades à découvrir à travers la foi, que leur souffrance les rend capables de participer à la souffrance rédemptrice du Christ (cf. 2 Co, 4, 8-11.14).

[Traduit de l’italien par Zenit]

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ZENIT Staff

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