Suivre le Christ, pas la "mondanité du démon"

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Première messe du pape François

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« Cheminer, édifier l’Eglise, confesser le Christ », telles sont les trois grandes invitations de la première homélie du pape François, lors de la messe célébrée ce 14 mars 2013 en la chapelle Sixtine, au premier jour de son pontificat, avec les cardinaux.
 Il invite les prêtres, les évêques, les cardinaux à suivre le Christ, pas la « mondanité du démon ».

Avant même 17h ce soir, les cardinaux ont commencé la procession d’entrée, guidés par le chœur de la chapelle Sixtine. Aujourd’hui, jour de fête, messe « pour l’Eglise », les célébrants n’ont pas revêtu les couleurs liturgiques du carême mais des ornements blanc et or. La célébration était transmise en directe à la télévision dans le monde entier.

<p>Deux par deux, ils sont venus s’incliner devant l’autel puis ils ont rejoint leurs places, sur des chaises alignées dans la chapelle, face à l’autel. Le nouvel évêque de Rome fermait la marche, entouré du cardinal Tarcisio Bertone, camerlingue, et du cardinal Giovanni Battista Re, président du conclave.

Pour cette première messe, le pape François a choisi de célébrer face au Collège cardinalice, sur un autel mobile.

Les servants de messe, émus, laissaient échapper quelques gestes hésitants, tandis que le pape a encensé l’autel avant de rejoindre sa place.

Après le rite pénitentiel, les deux lectures (Isaïe 2,2-5 et 1P 2,4-9) ont été lues par deux laïcs en italien, tandis que le psaume 97 et l’antienne « Magnificavit Dominus facere nobiscum; facti sumus lætantes » ont été psalmodiés par un jeune du chœur de la chapelle Sixtine, en aube blanche et surplis rouge.

L’Evangile à son tour (Mt 16, 18, profession de foi de Pierre) a été cantilé par un diacre. Devant l’autel, des Gardes suisses impassibles ont repris leur fonction de protection de la personne du pape, depuis l’élection.  

Pour sa première homélie, le pape a laissé la cathèdre pour s’adresser à l’assemblée d’abondance du coeur, en italien, debout à l’ambon, comme un simple prêtre.

Dans ces trois lectures, a-t-il fait remarquer, un élément est commun : c’est le « mouvement » : dans la première lecture, ce mouvement est le « chemin », dans deuxième lecture il s’agit de « l’édification de l’Eglise » et dans l’Evangile, de la « confession ».

Cheminer : « notre vie est un chemin », a rappelé le pape : il s’agit pour le chrétien de « cheminer toujours en présence du Seigneur, à la lumière du Seigneur ».

Édifier : Édifier l’Eglise, sur « des pierres, qui ont de la consistance », mais qui sont aussi « vivantes par l’Esprit Saint », a-t-il expliqué.

Confesser : « Nous pouvons cheminer autant que nous voulons, nous pouvons édifier tant de choses, mais si nous ne confessons pas Jésus-Christ, cela ne va pas ». L’Eglise devient, a-t-il dit, une ONG philanthropique, « mais pas l’Epouse du Seigneur ».

« Si on ne chemine pas, on s’arrête », « si on n’édifie pas sur les pierres… tout s’écroule, sans consistance » et « celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable », car « quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon », a ajouté le pape, en citant explicitement l’auteur français Léon Bloy (1846-1917).

Ces trois actions : « cheminer, édifier, confesser », a-t-il fait remarquer, ne peuvent se vivre sans la croix : « Quand nous cheminons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans la Croix nous sommes mondains : nous sommes des prêtres, des évêques, des cardinaux, des papes, mais pas des disciples du Seigneur ».

Le pape a donc souhaité que l’Eglise ait « le courage de cheminer en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur; d’édifier l’Eglise sur le sang du Seigneur, versé sur la Croix; et de confesser l’unique Gloire, le Christ crucifié ».

Durant la prière universelle qui a suivie, une intention particulière a été donnée pour que Benoît XVI, pape émérite, puisse également servir l’Eglise « dans une vie de retraite dédiée à la prière et la méditation ».

La messe s’est poursuivie avec l’offertoire, la consécration et la communion, dans une grande sobriété, avant de se conclure par la bénédiction et l’hymne « Ave Maria Caelorum ».

Les cardinaux, souriants et détendus, sont sortis de la chapelle. Une nouvelle page de l’histoire de l’Eglise est en train de s’ouvrir.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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