Suisse romande: Au-delà de la grève, 81ème Pèlerinage à Lourdes

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Entretien avec le directeur du pèlerinage

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CITE DU VATICAN, Vendredi 16 mai 2003 (ZENIT.org) – Tout le monde est « enfin » arrivé à bon port ! annonce Jean-Charles Zufferey dans ce communiqué. Il a également recueilli les commentaires du directeur du pèlerinage, Mgr Rémy Berchier.

Les cheminots et les aiguilleurs du ciel français ont donné du fil à retordre aux organisateurs du 81ème pèlerinage interdiocésain de la Suisse romande. Grèves obligent, il a fallu attendre mercredi 14 mai au tout petit matin pour que les quelque 4’000 pèlerins se retrouvent à Lourdes. En guise de « réconfort », Mgrs Denis Theurillat et Rémy Berchier leur ont réservé un accueil personnalisé et même offert un apéritif fraternel.

Ce sont les pèlerins voyageant par les airs qui ont eu le plus de mal à gagner la « capitale de la prière ». Leur avion, retardé une première fois de onze heures, puis annulé à la dernière minute, s’est finalement envolé « par miracle » mardi soir à 23h15 de Genève grâce aux efforts considérables de l’organisateur PBR. Les trains et les bus ont quant à eux pu circuler presque normalement. La plupart avaient quitté la Suisse romande, juste avant les grèves, la veille au soir. Au total, quelque 4’000 personnes – 3’300 pèlerins, 350 malades et 350 membres de l’Hospitalité – ont désormais entamé ce 81ème pèlerinage interdiocésain de printemps à Lourdes, placé sous la présidence de Mgr Denis Theurillat, évêque auxiliaire du diocèse de Bâle.

Le programme est riche, voire « un peu marathon certains jours », de l’avis de Mgr Rémy Berchier, Vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg et directeur du pèlerinage. Messes, chemins de croix, conférences, célébrations pénitentielles, louanges eucharistiques et processions mariales sont prévues chaque jour. L’un des temps forts demeurant, jeudi 15 mai, la célébration de l’Onction des malades en la Grotte Sainte Bernadette. « Un événement que j’attends depuis que je suis toute petite », nous a confié une handicapée valaisanne, aujourd’hui âgée de 22 ans, atteinte d’une paralysie aux bras et aux jambes.

Ce 81ème pèlerinage interdiocésain de printemps, qui se tient jusqu’au 18 mai, en croise par ailleurs d’autres. L’Ordre de Malte est en train de terminer le sien. Et, dans deux jours, plus de 15’000 militaires du monde entier vont participer au célèbre pèlerinage militaire international. Un événement que les Romands et quelques Alémaniques, aussi présents à Lourdes, ne vont pas manquer non plus.

Jean-Charles Zufferey a recueilli les propos du directeur du pèlerinage, Mgr Rémy Berchier.

Alors que plus de 15’000 militaires – provenant de 35 pays différents – ont investi Lourdes, ce 16 mai, à l’occasion de leur 45ème pèlerinage international, les quelque 4’000 Romands vivent encore sur place nombre de temps forts. Comme, la procession mariale aux flambeaux de jeudi soir sous la présidence de Mgr Denis Theurillat, un chemin de l’eau matinal ce vendredi et même un passage aux piscines pour les malades en cette fin de journée. Force est ainsi de constater que du point de vue humain, spirituel et logistique, ce pèlerinage est déjà un succès. Le regard de son directeur, Mgr Rémy Berchier, vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg.

+ Rémy Berchier : « Humainement parlant, toutes les personnes que je rencontre me confient systématiquement la bonne ambiance générale sur place. La météo est aussi avec nous, ce qui est quasiment une première. Ici à Lourdes, je constate que se vivent véritablement la fraternité, l’amitié et la joie d’être ensemble. Même si certaines journées, comme celles de mercredi et de jeudi, ont été très chargées. Du point de vue spirituel maintenant, je ressens une très grande ferveur. Il y a une sorte de tension spirituelle intérieure et permanente, une action de grâce quotidienne et tout à la fois une supplication, ce qui rend très émouvant ce pèlerinage. Personnellement, c’est la première fois que je le vis aussi fortement. La participation aux célébrations est par ailleurs excellente. On voit que les personnes en veulent, en demandent toujours davantage. Enfin, sur le plan logistique, la grève en France a bien sûr un peu perturbé le début de notre pèlerinage. Mais, tout le monde est finalement arrivé à bon port. Ce petit souci semble oublié. J’aimerais encore adresser des remerciements sincères à la presse qui couvre largement l’événement cette année ».

– Jean-Charles Zufferey : Quels sont vos objectifs pour les prochains pèlerinages ? Souhaitez-vous voir « décoller » le nombre d’inscriptions ?

+ RB : « Par rapport à l’an dernier, nous sommes déjà en notable augmentation avec près de 4’000 pèlerins. Le nombre de malades a également crû. Cela dit, nous avons évidemment encore un effort à faire, notamment auprès des homes médicalisés et des EMS. Nous ne devons pas avoir peur de faire davantage de publicité et d’information. L’on ignore trop souvent la formidable infrastructure et tout le sérieux de celle-ci à Lourdes. Les pèlerins sont en mains de professionnels à tous les niveaux. Il faut que cela se sache. Nous devons également être attentifs au prix des transports. Le train coûte de plus en plus cher, l’avion aussi. La piste à privilégier est peut-être celle des bus à l’avenir. Toutes les couches sociales se déplacent ici. Il est impensable de péjorer les personnes à revenus modestes. Quant au moyen terme, je l’appréhende positivement. Cette année, on fête le 145ème anniversaire des apparitions. En 2008 donc, cela sera le 150ème. Sans attendre ce sommet, je compte sur une croissance du nombre de pèlerins chaque année d’ici là. Dans la situation actuelle de l’Eglise et de la société, je pense qu’un pèlerinage est un point de ressourcement qui peut devenir toujours plus important, surtout que les moyens de communication sont à peu près à la portée de tout le monde aujourd’hui ».
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– JCZ : Personnellement, comment arrivez-vous à honorer vos nombreux engagements avec tout le travail que nécessite la direction d’un tel pèlerinage ? Trouvez-vous le temps de vous ressourcer ?

+ RB : « J’aime bien aller me ressourcer à la Grotte vers minuit. Il y a peu de monde et j’apprécie d’y passer une heure tranquillement devant la Vierge et le Saint Sacrement. A part cela, toutes les célébrations sont des temps forts que je peux vivre intensément aussi. Et bien entendu que les rencontres, comme celles avec les malades et les personnes âgées par exemple, m’apportent beaucoup. Enfin, je trouve un ressourcement personnel lors de la préparation du pèlerinage, lorsque j’approfondis le thème. Nous avons eu la chance de participer au mois de novembre à des conférences de haut niveau avec le Cardinal Lustiger, avec le rédacteur en chef du journal La Croix et avec le recteur de l’Université de Toulouse. La réflexion théologique, portant sur la mondialisation et la globalisation, m’a beaucoup aidée à m’introduire dans le thème : ‘Un peuple de toutes les nations’. Aujourd’hui, je perçois donc mieux les fruits de ce travail en amont et je peux l’intérioriser plus aisément ».

– JCZ : Un dernier « mot » pour qualifier ce pèlerinage ?

+ RB : « Nous pouvons restituer dans nos paroisses tout ce nous avons reçu sur ce thème ici à Lourdes. Je suis également impressionné par le nombre de personnes qui apportent des intentions énormes et qui les déposent à la Grotte. La profondeur et le poids des souffrances, ainsi déposés, nous font rentrer chez nous plus légers et ressourcés. Que tout cela devienne témoignage et rayonnement, là où nous serons appelés par la suite. Nous devons être nourriture, dans la vie de tous les jours, vis-à-vis de celles et ceux que nous allons mainten
ant rencontrer ».

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ZENIT Staff

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