Suisse : demande de pardon aux enfants placés de force

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Démarche du Conseil fédéral et des Eglises chrétiennes

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Il y a un mois, le Conseil fédéral suisse et les Eglises chrétiennes posaient un geste historique : une démarche de repentance envers les victimes des mesures de coercition à des fins d’assistance, commises au XXe siècle.

Quelque 700 anciens enfants placés de force et d’autres victimes de mesures de coercition à des fins d’assistance, ont commémoré ce « chapitre sombre de l’histoire de la Suisse », en présence de représentants des autorités, des Églises, de l’Union suisse des paysans et des institutions sociales, jeudi 11 avril 2013, à Berne.

Mgr Markus Büchel, président de la Conférence des évêques suisses, a pris la parole au nom des Eglises suisses, demandant « pardon aux victimes pour le tort causé même si cela ne peut rien effacer ». Il a exprimé également « le respect particulier et la compassion solidaire » que nourrissent les Eglises « à l’égard des gens qui ont subi dans leur chair et dans leur âme des blessures dont ils souffrent aujourd’hui encore ».

Jusque dans les années 70, en Suisse, des enfants et des jeunes ont été placés d’office, sans leur consentement et souvent avec l’accord des Églises, dans des foyers ou des exploitations agricoles, explique un communiqué de la Confédération suisse.

« Parce qu’ils étaient pauvres, qu’ils étaient nés hors mariage, qu’ils connaissaient des circonstances familiales difficiles, parce qu’ils étaient eux-mêmes considérés comme « difficiles » ou qu’ils étaient turbulents ou récalcitrants », ces enfants ont été « exploités dans des fermes ou maltraités physiquement et psychiquement dans des foyers et des centres de redressement ».

D’autres ont été « internés dans des établissements psychiatriques ou des prisons, sans possibilité de s’opposer juridiquement à ces mesures. Des cas de stérilisation forcée sont aussi avérés, ainsi que des cas d’enfants retirés de force à leurs parents pour être donnés à l’adoption ».

« Ce qui s’est passé, il n’y a guère que quelques décennies, nous concerne et nous laisse sans voix », a déclaré Mgr Büchel : « nous devons nous demander avec franchise comment ces injustices et ces crimes ont pu avoir lieu dans des institutions relevant des Églises et dans d’autres », a-t-il ajouté, estimant qu’il était « d’autant plus important que nous recherchions la vérité – une vérité douloureuse, mais qui contient aussi la force de la réconciliation et de la guérison. La vérité de la peine subie doit être dite et reconnue par nous tous. Car ce qui s’est passé nous concerne tous, en fin de compte ».

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, au nom du Conseil fédéral, a également demandé « pardon, sincèrement et du fond du cœur, pour les souffrances qui leur ont été infligées ». « Rien n’a plus de prix que la dignité humaine », a-t-elle affirmé, souhaitant que la cérémonie de commémoration marque « le point de départ d’un travail historique approfondi sur cette page difficile de l’histoire du pays ».

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ZENIT Staff

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