St Louis Marie Grignion de Montfort : "A Jésus par Marie", Lettre de Jean-Paul II (IIe partie)

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CITE DU VATICAN, Mercredi 14 janvier 2004 (ZENIT.org) – Voici une traduction rapide, de travail, de la deuxième partie de la lettre adressée par Jean-Paul II aux familles spirituelles montfortaines, à l’occasion du 160e anniversaire de la publication du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge » de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Nous avons publié la première des six sections hier (ZF040113).

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« Ad Jesum per Mariam »

2. Saint Louis Marie propose avec une singulière efficacité la contemplation amoureuse du mystère de l’Incarnation. Comme le concile Vatican II l’a rappelé, « En se recueillant avec piété dans la pensée de Marie, qu’elle contemple dans la lumière du Verbe fait homme, l’Eglise pénètre avec respect plus avant dans le mystère suprême de l’Incarnation » (Lumen Gentium, 65).

L’amour de Dieu par l’union au Christ est la finalité de toute authentique dévotion, parce que – comme l’écrit saint Louis Marie – le Christ « est notre unique maître qui doit nous enseigner, notre unique Seigneur de qui nous devons dépendre, notre unique chef auquel nous devons être unis, notre unique modèle auquel nous devons nous conformer, notre unique médecin qui doit nous guérir, notre unique pasteur qui doit nous nourrir, notre unique voie qui doit nous conduire, notre unique vérité que nous devons croire, notre unique vie qui doit nous vivifier, et notre unique tout en toutes choses qui doit nous suffire » (Traité de la vraie dévotion, 61).

3. Ma dévotion à la Sainte Vierge est un moyen privilégié « pour trouver Jésus Christ parfaitement, pour l’aimer tendrement et le servir fidèlement » (Traité de la vraie dévotion, 62). Ce désir central « d’aimer tendrement » se développe immédiatement dans une prière ardente à Jésus, pour demander la grâce de participer à l’indicible communion d’amour qui existe entre Lui et sa Mère. On fait l’expérience de la relativité totale de Marie au Christ, et en Lui à la Très sainte Trinité, avant tout dans cette observation : « Chaque fois que tu penses à Marie, Marie pense à Dieu pour toi. Chaque fois que tu loues et honores Marie, Marie loue et honore Dieu avec toi. Marie est toute relative à Dieu, et je l’appellerais fort bien la relation de Dieu, qui n’existe pas sinon par rapport à Dieu, ou l’écho de Dieu, qui ne dit et ne répète que Dieu. Si tu dis Marie, elle dit Dieu. Sainte Elisabeth a loué Marie et l’a appelée bienheureuse pour avoir cru. Marie – l’écho fidèle de Dieu – a entonné : Magnificat anima mea Dominum : mon âme glorifie le Seigneur. Ce que Marie fait en cette occasion, elle le fait tous les jours. Quand on la loue, quand on l’aime, quand on l’honore ou on lui donne, Dieu est loué, Dieu est aimé, Dieu est honoré, on donne à Dieu, par Marie et en Marie » » (Traité de la vraie dévotion, 225).

C’est encore dans la prière à la Mère du Seigneur que saint Louis Marie exprime la dimension trinitaire de sa relation à Dieu : « Je te salue, Marie, Fille bien aimée du Père éternel ! Je te salue Marie, Mère admirable du Fils ! Je te salue, Marie, épouse très fidèle de l’Esprit Saint ! » (Secret de Marie, 68). Cette expression traditionnelle, déjà utilisée par saint François d’Assise (cf. Sources franciscaines, 281), tout en contenant des niveaux d’analogie hétérogènes, est sans aucun doute efficace pour exprimer d’une certaine façon la participation particulière de la Madone à la vie de la très sainte Trinité.

4. Saint Louis Marie contemple tous les mystères à partir de l’Incarnation qui s’est accomplie au moment de l’Annonciation. Ainsi, dans le Traité de la vraie dévotion, Marie apparaît comme « le vrai paradis terrestre du nouvel Adam », la « terre vierge et immaculée » dont il a été façonné (n. 261). Elle est aussi la nouvelle Eve, associée au nouvel Adam dans l’obéissance qui répare la désobéissance originelle de l’homme et de la femme (cf. ibid., 53 ; saint Irénée, Adversus haereses, III, 21,10 – 22,4). Par cette obéissance, le Fils de Dieu entre dans le monde. La Croix même est déjà mystérieusement présente à l’instant de l’Incarnation, au moment de la conception de Jésus dans le sein de Marie. En effet, l’Ecce venio de la Lettre aux Hébreux (cf. 10, 5-9) est l’acte d’obéissance primordiale du Fils au Père, et déjà l’acceptation de son Sacrifice rédempteur « en entrant dans le monde ».

« Toute notre perfection – écrit saint Louis Marie Grignion de Montfort – consiste dans le fait d’être conformés, unis et consacrés à Jésus Christ. C’est pourquoi la plus parfaite de toutes les dévotions est incontestablement celle qui nous rend conformes, nous unit, et nous consacre plus parfaitement à Jésus Christ. Or, étant donné que Marie est la créature la plus conforme à Jésus Christ il s’ensuit que, parmi toutes les dévotions, celle qui consacre et conforme davantage une âme à Notre Seigneur est la dévotion à Marie, sa sainte Mère, et que plus une âme sera consacrée à Marie, plus elle sera consacrée à Jésus Christ » (Traité de la vraie dévotion, 120). En s’adressant à Jésus, Louis Marie exprime à quel point l’union entre le Fils et la Mère est merveilleuse : « Elle est tellement transformée en toi par la grâce, qu’elle ne vit plus et n’est plus : il n’y a que toi qui vit et règne en elle… A ! Si l’on connaissait la gloire et l’amour que tu reçois en cette admirable créature… Elle t’est si intimement unie… En effet, elle t’aime plus ardemment et te glorifie plus parfaitement que toutes les autres créatures ensemble » (ibid., 63).

(Fin de la deuxième partie)

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ZENIT Staff

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