ROME, Vendredi 2 mars 2007 (ZENIT.org) – Alors que le Sri Lanka est en proie à d’immenses difficultés et à la merci de nombreux conflits, la Conférence épiscopale du pays demande aux chrétiens de profiter de ce temps de carême pour apporter réconfort et soutien aux populations meurtries de leur pays.
Dans un message signé par Mgr Joseph Vianney Fernando, évêque de Kandy, et par Mgr Marius Peiris, évêque auxiliaire de Colombo, (respectivement président et secrétaire général de l’épiscopat), les évêques soulignent que ce temps liturgique « période de repentir et de lutte contre le mal, tombe à un moment où le pays tout entier traverse une période de difficultés extrêmes ».
On assiste actuellement à « une véritable expérience de souffrance » qui « nous rappelle celle du Seigneur sur la croix, le Seigneur qui a parcouru le chemin de la passion jusqu’au Golgotha, qui a souffert le sacrifice suprême de sa vie pour sauver l’humanité de l’esclavage du mal et du péché », écrivent-ils.
« Tous ces épisodes d’angoisse et de solitude, tous ces déplacements forcés auxquels trop de nos populations sont en permanence confrontées, toute cette haine et toute cette violence dont beaucoup sont encore victimes, nous font penser au Seigneur Jésus Christ notre Sauveur, à l’histoire de sa passion et à sa mort. A chaque instant, le Christ ressuscité nous livre, au pied de la croix, les dons du pardon, de la réconciliation et de la paix », soulignent-ils.
Selon l’agence AsiaNews.it de l’Institut pontifical des Missions étrangères, les évêques du Sri Lanka font référence au Message du pape pour le Carême 2007, dans lequel Benoît XVI invite à « regarder Celui que nous avons transpercé ».
Le pape écrit que « contempler Celui que nous avons transpercé nous poussera à ouvrir notre cœur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l’être humain ; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d’exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l’abandon de tant de personnes ».
Dans ce contexte, poursuivent les évêques du Sri Lanka, les chrétiens de notre pays sont appelés à contribuer à soulager les souffrances qui affligent leurs concitoyens et à mettre tout en œuvre pour que la haine, l’avidité, la méfiance, l’intolérance, l’injustice, qui sont les causes de toute cette misère, soit à jamais bannies.
« Chacun de nous est appelé par le Seigneur à agir dans le souci de la justice, à aimer son prochain avec tendresse et à marcher à Ses côtés avec humilité », ajoutent-ils.
Les évêques invitent également les fidèles à faire acte de dévotion en participant aux rites traditionnels du carême. « Que cette période soit un temps de profonde conversion – écrivent-ils – et un temps de prière pour libérer notre pays de la guerre ».
« Faisons tout ce que nous pouvons pour encourager notre prochain à penser ‘conversion’ et ‘réconciliation’ », exhortent-ils.
« Qu’en ce temps de grandes difficultés, les saintes blessures du Christ soient un refuge et que chacun trouve en elles un moyen de guérison pour ses propres maux et blessures », concluent-ils.
Il y a un mois, les signataires du message, fortement préoccupés par le drame quotidien des civils pris dans l’étau du feu des forces gouvernementales et de la guérilla tamoul, avaient élevé la voix en faveur des innocents et réclamé des pas décisifs vers la paix.
L’épiscopat Sri lankais a également déploré une vague d’assassinats, de disparitions et d’enlèvements sur tout le territoire. La spirale de violence dans laquelle se trouve le pays actuellement est le résultat des nombreuses violations de l’accord sur un cessez-le-feu signé cinq ans auparavant, après 20 ans de conflits, entre le gouvernement du Sri Lanka et les rebelles séparatistes Tamoul (LTTE, « Tigres de libération de l’Eelam tamoul »).
