Soudan: Travailler à la réconciliation des communautés nationales et s’ouvrir au pardon

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M. Abdelbasit Badawi Ali Elsanosi, nouvel ambassadeur près le Saint-Siège

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CITE DU VATICAN, Vendredi 17 mai 2002 (ZENIT.org) – « Travailler à la réconciliation des communautés nationales et s’ouvrir au pardon » c´est ce que Jean-Paul II souhaite pour les populations du Soudan, de façon à ce qu´elles aient « les énergies nécessaires pour édifier dans la concorde et dans l’unité une société toujours plus pacifique et plus fraternelle ». Le pape insiste tout particulièrement sur la liberté religieuse.

Le pape Jean-Paul II a en effet reçu ce matin en audience M. Abdelbasit Badawi Ali Elsanosi, nouvel ambassadeur de la République du Soudan près le Saint-Siège, ambassadeur, depuis cette année, à Paris, où il réside.

Jean-Paul II saluait les paroles du nouvel ambassadeur: « En évoquant la tragédie qui continue de meurtrir la Terre sainte, vous précisez, Monsieur l’Ambassadeur, que toute nation désirant s’engager de manière responsable sur la voie du progrès et du développement doit travailler sans relâche à l’avènement d’une paix durable fondée sur la justice et le pardon ».

Reprenant le thème de son message du 1er janvier 2002 pour la paix par la justice et le pardon, le pape rappelait: « Lors de la rencontre de prière à Assise le 24 janvier dernier, en présence des responsables des grandes religions du monde, j’ai rappelé que l’engagement pour la justice et la disposition au pardon sont les indispensables «piliers» de l’édification d’une paix durable. Il est nécessaire en effet que les nations fassent œuvre de justice, dans le respect de la dignité des personnes et des peuples; cela suppose que tout membre de la communauté nationale ait conscience de ses droits et de ses devoirs, et que ceux qui sont chargés du bien commun aient le souci de distribuer les profits et les charges entre les individus et entre les collectivités ».

Et d´insister: « Un tel engagement doit s’accompagner d’une réelle volonté de travailler à la réconciliation des communautés nationales et de s’ouvrir au pardon, seule attitude capable de guérir les cœurs et de rétablir en profondeur des rapports humains perturbés ».

Car les conflits qui ensanglantent le pays (grosso modo nord musulman, d´origine arabe, et sud, d´origine africaine, chrétien ou adepte des religions traditionnelles d´Afrique), ces conflits apportent aussi leur cortège de misères: « Alors que votre pays cherche aujourd’hui des solutions concrètes et adaptées pour sortir de la spirale de la violence qui éprouve si durement les populations civiles et leurs biens, j’exprime le vif désir de voir tous les habitants trouver ensemble le chemin d’une collaboration loyale et responsable, pour contribuer à la cessation définitive des conflits qui plongent depuis tant d’années le pays dans la misère. La modernisation progressive de l’économie, des institutions et des modes de vie va de pair avec un dialogue de paix constructif et un engagement sérieux à déposer les armes. Ce sont là des éléments qui ouvriront la voie à l’avènement d’une société réconciliée et solidaire », disait Jean-Paul II.

Le pape déplorait les discriminations des minorités en rappelant que le respect mutuel passe par « le respect du droit à l’existence et à l’identité des minorités présentes à l’intérieur d’un pays ». ´Cela constitue un signe clair d’une société qui sait intégrer les richesses culturelles qui la composent et favoriser la participation de tous à la vie politique, économique et sociale du pays. Dans le même temps, il importe que les personnes rejettent toute discrimination basée sur des critères ethniques, culturels ou religieux. L’unité nationale se construit dans l’accueil de la diversité, cherchant à la faire concourir au bien commun et au développement intégral de tous les habitants ».

Dans ce sens, le pape encourageait les propos du gouvernement de la République du Soudan qui se dit « soucieux de renforcer les libertés religieuses, notamment à travers leur inscription dans la nouvelle Constitution ». « Comme je le rappelais lors de ma visite pastorale dans votre pays en 1993, «la liberté des individus et des communautés à professer et à pratiquer leur religion est un élément essentiel pour la coexistence pacifique. La liberté de conscience et la liberté de rechercher la vérité et d’agir conformément à sa croyance religieuse personnelle sont tellement fondamentales pour l’être humain que tout effort pour les restreindre conduit inévitablement à d’implacables conflits» (Discours au Président de la République, Khartoum, 10 février 1993, n. 5). Une telle liberté ne met pas en cause la vie sociale, car toute vraie démarche religieuse permet aux personnes qui professent une religion de se découvrir frères en humanité avec tous leurs compatriotes », disait le pape.

Le pape rendait hommage à la communauté catholique au Soudan, « courageuse dans l’épreuve, et soucieuse de témoigner chaque jour de l’espérance chrétienne et des valeurs évangéliques ». Il faisait ce voeu:  » Qu’elle poursuive dans la charité sa mission éminente de servir le Christ en servant ses frères, soutenue par la prière de sainte Joséphine Bakhita ! L’Église catholique sera, pour sa part, toujours disponible pour mettre ses compétences et ses institutions au service de la promotion humaine de tous les Soudanais, dans des domaines tels que l’éducation, la santé, l’assistance sociale. Elle accomplit cette mission dans la fidélité à son Seigneur et avec la volonté consciente d’offrir, en particulier dans un dialogue loyal avec ses frères musulmans, des chemins nouveaux pour que viennent la justice et la paix, auxquelles les peuples aspirent si ardemment ».

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ZENIT Staff

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