Sommet à quatre pour invoquer la paix en Terre Sainte

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Place au désir de paix des Israéliens et des Palestiniens

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Les Jardins du Vatican seront transformés pour un soir, dimanche, en Jardins de prière pour la paix en Terre Sainte: les présidents Shimon Peres et Mahmoud Abbas y prieront en effet pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, en présence du pape François qui les y a invités, et du patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomaios Ier, en fin d’après-midi, dimanche, 8 juin, dimanche de Pentecôte.  Le rabbin Abraham Skorka et l’imam Omar Abboud, tous deux amis argentins du pape, participeront à la rencontre.

Le lieu a été choisi pour « plus de liberté » a indiqué le P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège : les « quatre » se retrouveront ensuite pour une rencontre « privée » au siège de l’Académie pontificale des sciences sociales, également dans ces jardins.

Un espace pour le désir de paix

Le P. Pierbattista Pizzaballa, ofm, Custode de Terre Sainte auquel le pape a confié l’organisation de l’événement indique qu’il s’agit de faire faire une « pause » à la politique, pour laisser aux peuples l’espace pour que s’exprime leur « rêve » , leur « désir » de paix.

Il ne s’agit pas d’une rencontre « interreligieuse », mais de la rencontre de représentants de deux peuples, de deux sociétés, reflétées par les délégations des deux présidents, qui eux-mêmes ne sont pas des « religieux », mais des « croyants ». Et dans leurs délégations – une quinzaine de personnes – se trouvent des personnes de différentes religions, ce qui représente leurs sociétés : il y a en Israël des juifs, des musulmans, des druzes, des chrétiens, et en Palestine des musulmans, des chrétiens, des druzes.

Il ne s’agit pas d’une « liturgie ». Les délégations prieront donc non pas « ensemble », mais côte à côte, et successivement, chaque délégation prenant le micro à son tour, sur trois thèmes commun : la création, le péché et le besoin de pardon, et l’invocation de la paix pour les deux peuples. Pour le P. Pizzaballa, « on ne prie pas ensemble, on se retrouve ensemble pour prier ».

Le président Shimon Peres arrivera le premier au Vatican vers 18h15, suivi un quart d’heure plus tard par Mahmoud Abbas, qui arrivera d’Egypte, ce qui est une des raisons de l’horaire de la rencontre. La seconde étant la chaleur de Rome : on a dépassé les 28° C ce vendredi et le week-end aussi sera chaud.

La création, le pardon et la paix

Les présidents seront accueillis successivement par le pape, à la Maison Sainte-Marthe : il s’entretiendra brièvement avec chacun. Ils seront ensuite rejoints par le patriarche Bartholomaios, dans le hall de Sainte-Marthe. Ils se rendront ensemble au lieu prévu pour la rencontre : un espace triangulaire, au cœur des jardins du Vatican, entre l’Académie pontificale des sciences sociales et les Musées du Vatican.

Les représentants des trois religions – dans l’ordre, juive, chrétienne, et musulmane – auront ensuite un temps de prière distinct, en hébreu, en italien, en anglais et en arabe. Le patriarche Bartholomaios interviendra au cours de la prière des chrétiens.

Le pape, et les deux présidents prendront ensuite la parole pour invoquer la paix : ce ne seront pas des discours « politiques », mais une « respiration », pendant que la politique fait une « halte ».

La rencontre se conclura par des gestes de paix : une poignée de main, et la plantation d’un olivier de la paix. Les « quatre » se retireront ensuite pour un entretien privé. Le tout pourrait s’achever vers 20h30.

« Chaque délégation a choisi ses textes, a précisé le père Pizzaballa. Tous savent tout de tous: il y a une transparence absolue sur les prières, et pas de surprises attendues ».

Pour les juifs des prières de la Bible, notamment des psaumes, des prières du « sidour », notamment tirées de la liturgie du Kippour pour la demande de pardon, pour les chrétiens des passages bibliques – Isaïe – et de Jean-Paul II sur la paix, et des prières spécialement composées pour l’occasion, des textes composés pour la rencontre également pour la prière musulmane.

Ne nous laissez pas seuls

On ne s’attend pas à ce que le lendemain, la paix arrive immédiatement, mais il s’agit d’une « respiration », a insisté le P. Pizzaballa.

L’invitation à cette halte de prière a été lancée par le pape François, le dimanche 25 mai, au terme de la messe « de Noël » de Bethléem.

Ce sera la première fois que les successeurs des deux frères de Galilée, Pierre et André, François et Bartholomaios, invoqueront ainsi la paix pour la Terre Sainte, ensemble, avec deux délégations israélienne et palestinienne.

« Ne nous laissez pas seuls » avait demandé le pape François lors de l’audience du 28 mai. André a répondu, et de nombreuses initiatives sont lancées dans différents diocèses du monde pour répondre à cet appel.

Le diocèse de Grenoble propose cette intention de prière lors des messes de dimanche :

 « Aujourd’hui, Père, nous sommes réunis pour célébrer le mystère pascal et recevoir l’Esprit Saint. Que cet Esprit de Paix que ton Fils
a promis puisse être profondément accueilli par tous les hommes,
en particulier ceux qui se trouvent confrontés à la violence
et à la guerre.
Nous te prions, en particulier, en communion avec le Pape François
et les présidents Pérès et Abbas qui aujourd’hui, au Vatican,
intercèdent ensemble pour l’avènement d’une paix juste
au proche orient. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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